Au pays des hommes intègres.
C’est la traduction de Burkina Faso, tel qu’avait été rebaptisé la Haute Volta après la prise de pouvoir par Thomas SANKARA le 4 août 1983, suite à un coup d’état qui l’a fait sortir, lui l’ancien premier ministre, de prison. Anti-impérialiste, panafricaniste (influence de Kwame N’KRUMAH ?) et tiers-mondiste, ses quatre ans à la tête de l’état ont considérablement modifié son pays. Ce pays qui relevait la tête dérangeait fortement l’occident et sans doute la France, l’ancien colonisateur. Sankara finit donc sa vie assassiné le 15 octobre 1987 (il aurait eu 66 ans hier).
Lui a succédé Blaise COMPAORE, un de ses compagnons avec lequel il avait fondé le Regroupement des Officiers Communistes. Ce dernier est resté 27 ans au pouvoir, jusqu’à ce que le peuple burkinabé l’oblige à fuir en Côte d’Ivoire. Mais déjà en 2011, après les révolutions arabes, lorsque nous avons séjourné au Burkina, la presse (étonnamment libre) comparaît Compaore à Ben Ali et souhaitait son départ. Il aura fallu attendre trois ans de plus.
Et que se passe-t-il à la date anniversaire de la naissance de Sankara ? Un mandat d’arrêt international est lancé (enfin ?!?) contre Compaore, fortement soupçonné d’être à l’origine de l’assassinat de son prédécesseur. C’est la justice militaire burkinabé qui a lancé ce mandat ; va-t-il aboutir ? Est-ce que ça ne relèverait pas davantage du TPI de La Haye ? Attendons et espérons que la lumière et la justice soit faite : le peuple burkinabé le mérite.
Et ce n’est pas fini…