Extrémistes de la laïcité ?
J'ai entendu ce terme ce matin à la radio, dans la bouche de Dominique SCHNAPPER (née Aron), présidente du Conseil des sages de la laïcité, nommée par le ministre de l’Éducation nationale.
La juxtaposition de ces deux mots laisse bien mal augurer de l'avenir. Je ne suis pas « Charlie » (plutôt Siné), mais sûrement les enseignants qui ont témoigné dans le dernier numéro spécial : Profs : les sacrifiés de la laïcité vont devoir chercher ailleurs le soutien qu'ils seraient en droit d'attendre de leur hiérarchie.
J'appartiens à une association qui « attache une importance fondamentale à la laïcité », et il ne manquerait plus que je soit qualifié d'extrémiste ! C'est pourtant simple, si j'en crois le grand Robert (édition 1974, ce qui ne nous rajeunit pas ! ) : « Conception politique impliquant la séparation de la société civile et de la société religieuse, l’État n'exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique ». Ceci a été très clairement défini par la loi de séparation de 1905, et il n'existe absolument aucun lien à retisser ! Est-on extrémiste si l'on demande simplement l'application de la loi de notre République ?
C'est cette loi d'apaisement qui assure la liberté absolue de conscience, qui permet le « vivre ensemble » et oblige à la neutralité du politique.
Et c'est un bon exemple : ainsi, après plus de 40 ans de dictature soutenue par l'église catholique au Portugal, la constitution de 1976, sous l'impulsion de Mario SOARES, affirme la laïcité. Et ce n'est pas ce qui a fait baisser le nombre de pèlerins à Fatima ! Reste maintenant à convaincre les autres pays d'Europe.
Et ce n'est pas fini...