Vous avez réfléchi ?
Eh bien, on s'en fout ! C'est en substance ce qu'a répondu le premier ministre au président du groupe communiste à l'Assemblée.
La question venait après la remise des 149 propositions de la convention citoyenne tirée au sort pour réfléchir sur le climat. Ils avaient droit à 150, mais ils ont retoqué celle qui était vraiment significative : la semaine de 28 heures.
La réponse du premier ministre était très pédagogique et il expliquait qu'il dirigeait un gouvernement et que la légitimité ne reposait que sur les élus. Et je ne peux l'en blâmer. C'est pareil dans toutes les assemblées, qu'elles soient municipales, départementales ou régionales. Une fois élus, le seul guide semble toujours être « mort aux vaincus » (symboliquement, bien entendu).
Mais où je continue à en vouloir à ce gouvernement, comme aux deux précédents, c'est qu'il brasse du vent et nous éloigne toujours plus de la démocratie, puisque les parlementaires ne servent pas à grand chose : ils lèvent le doigt quand ils sont dans la majorité et on ne les écoute pas quand ils sont dans l'opposition.
J'ai eu l'occasion d'écrire plusieurs fois à mon député et aux sénateurs de mon département ; seule une sénatrice de droite m'accuse réception de temps en temps.
Cette convention reprenait en format réduit le fameux « grand débat » qui n'a débouché sur rien comme les travailleurs ont pu le constater. Je prends le pari qu'il en sera de même. Et je ne pense pas que le sort des premiers de corvée (boulangers, épiciers, éboueurs, facteurs,...) ait été évoqué au cours de ces séances de travail.
Enfin les 150 auront passé quelques fins de semaine aux frais de la princesse sous les ors de la République, tant mieux pour eux, mais les autres seront encore contraints de descendre dans la rue pour tenter de résister au démantèlement de notre système laborieusement bâti au cours des conquêtes de 1936, 1945, 1968.
Et ce n'estpas fini...