Bilan démographique 2024 de l'Insee.
La population française continue de croître
Au 1er janvier 2025, la France compte environ 68,6 millions d'habitants, dont 66,4 millions dans l'Hexagone et en Corse et 2,3 millions (aux arrondis près) dans les départements d'outre-mer, selon une estimation de l'Insee. En un an, le pays a vu sa population grimper de 0,25%, avec un gain de 169 000 personnes, soit la plus faible progression de ces dernières années.
La quasi-totalité de cette croissance s'explique par le solde migratoire, qui mesure l'écart entre le nombre de personnes s'installant en France et le nombre de départs à l'étranger (+152 000 habitants). La France demeure le deuxième pays le plus peuplé de l'Union européenne, derrière l'Allemagne.
Les décès sont presque aussi nombreux que les naissances
Il y a 60 ans, la France, en plein boom démographique, enregistrait presque deux fois plus de naissances que de décès chaque année. Les temps ont changé. En 2024, les courbes n'ont jamais été aussi près de se croiser : 663 000 bébés sont nés, tandis que 646 000 personnes sont mortes, soit un écart minime de 17 000. Ce solde naturel a ainsi atteint "son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", souligne l'Insee.
Ce rapprochement inédit des deux courbes s'explique d'une part par une natalité au plus bas depuis l'après-guerre, avec une baisse de 2,2% des naissances en un an. Ce recul est près de deux fois plus rapide que la moyenne des années 2010, mais demeure moindre que le plongeon observé en 2023 (-6,6%). D'autre part, la mortalité a rebondi de 1,1% en 2024, selon les estimations de l'Insee. Cette hausse, parfaitement prévisible, s'explique par "le vieillissement de la population", avec l'arrivée "à des âges de forte mortalité" des générations nées entre 1946 et 1974.
La fécondité au plus bas depuis plus d'un siècle
En France, le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans est en légère hausse depuis 2016. Si les naissances reculent, c'est donc parce qu'elles ont de moins en moins d'enfants. En 2024, avec 1,62 enfant par femme, l'indicateur conjoncturel de fécondité a continué de reculer pour atteindre un niveau jamais vu depuis 1919 et la fin de la Première Guerre mondiale. Les 30-34 ans affichent le taux de fécondité le plus élevé, devant les 25-29 ans, détrônées depuis une quinzaine d'années déjà.
En comparaison avec les autres pays de l'Union européenne, les Françaises restent les championnes du "réarmement démographique" cher à Emmanuel Macron. Selon les dernières données, elles devançaient les Roumaines, les Bulgares et les Tchèques en 2022, tandis que les Maltaises fermaient la marche, derrière les Espagnoles et les Italiennes. Cette situation permet à la France de conserver l'une des parts de moins de 15 ans les plus importantes d'Europe (17,3% en 2023), derrière l'Irlande et la Suède.
L'espérance de vie des hommes s'élève à 80 ans pour la première fois
Après une hausse remarquée en 2023, l'espérance de vie des Français se stabilise en 2024 "à un niveau historiquement élevé", souligne l'Insee. Les femmes restent à 85,6 ans, tandis que les hommes poursuivent leur rattrapage et atteignent pour la première fois le seuil des 80 ans d'espérance de vie à la naissance. "L'espérance de vie des femmes est une des plus élevées de l'UE", derrière l'Espagne, tandis que "celle des hommes est en 11e position", loin derrière le champion, Malte, mais au-dessus toutefois de la moyenne européenne, constate l'Insee à partir de données comparatives de 2023.
Les mariages progressent, les pacs reculent
Pour la quatrième année consécutive, le nombre de mariages célébrés a augmenté de 2% en 2024, pour atteindre un total jamais atteint depuis près de quinze ans (247 000 couples mariés, dont 7 000 de même sexe). Les pacs, après avoir atteint un niveau record en 2022, ont reculé de 3% en 2023 (204 000 unions, dont 10 600 entre personnes de même sexe). A ce stade, les données pour 2024 demeurent inconnues.
Et ce n’est pas fini...