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Le blog de Bernard SARLANDIE

Une belle réussite du macronisme

21 Janvier 2025, 09:24am

Publié par Bernardoc

D’après franceinfo

Après avoir plongé pendant la période du Covid-19, le nombre d'entreprises en défaut de paiement atteint désormais un niveau record. La société Altares, experte dans le décompte et l'analyse des défaillances d'entreprises, a dénombré 67 830 procédures collectives pour l'année 2024. "C'est historique", affirme Thierry MILLON, directeur d'étude chez Altares. Ce chiffre confirme les tendances observées depuis l'été dernier avec des cumuls de défaillance sur douze mois qui dépassent les niveaux observés après la crise financière de 2009 et la crise des dettes souveraines de 2010-2012.

Cette vague de défaillances s'inscrit dans un mouvement de rattrapage du gel des procédures, décidé en raison de la pandémie de Covid-19. "Des moratoires avaient été mis en place pour permettre aux entreprises en difficulté d'étaler leurs dettes sur plusieurs années", mais cette trêve est terminée. Les assignations devant les tribunaux ont repris fin 2023 et encore plus sur la première partie de l'année 2024.

A cette reprise des recouvrements s'ajoute également un retournement de la conjoncture économique, défavorable aux entreprises les plus fragiles financièrement. Selon Thierry MILLON, cette situation morose se mesure avec l'allongement des retards de paiement. "Ils ont atteint en 2024 des niveaux records, que nous n'avions plus vu depuis la crise sanitaire", affirme-t-il.

Reste à savoir où va s'arrêter la vague des dépôts de bilan. "Je pense que nous ne sommes pas loin du plafond. Mais il est probable que nous ne soyons pas sur un pic mais plutôt sur un plateau. Ce qui veut dire que nous devrions rester sur un niveau élevé de défaillances en 2025".

Le nombre d'emplois menacés dans le cadre des procédures collectives ouvertes en 2024 est estimé à 255 737. Ces emplois sont principalement concentrés dans les secteurs de la construction (19%), des services aux entreprises (19%), du commerce (15%) et de l'industrie (13%).

Ce chiffre prend en compte l'ensemble des emplois qui ont été menacés au cours de l'année, ou qui le sont encore, y compris ceux qui n'ont finalement pas été détruits. C'est le cas du fabricant de verres Duralex, placé en redressement judiciaire en avril 2024, et dont les plus de 200 emplois ont été sauvés après que le tribunal de commerce a validé le projet de Société coopérative (Scop) porté par une partie des salariés.

Mais la majorité des entreprises en dépôt de bilan finissent en faillite. Plus de 46 000 procédures ouvertes en 2024 (soit les deux tiers) sont des liquidations judiciaires qui aboutissent à la disparition totale des entreprises concernées. "Nous sommes sur des niveaux élevés de pertes potentielles d'emplois", estime ainsi Thierry MILLON, qui rappelle également que l'essentiel des procédures restantes pour l'année 2024 sont des redressements judiciaires, dont les trois quarts seront reconvertis en liquidation.

La comparaison du nombre d'emplois menacés en 2024 avec les années précédentes montre que la vague des défaillances d'entreprises frappe durement la quasi-totalité des secteurs d'activité. 

L'année a été particulièrement noire dans le secteur des services aux entreprises : +35% de défaillances par rapport à 2023 et +125% par rapport à 2019. "Deux services sont à la peine : il s'agit de la sécurité privée et des entreprises de nettoyage des bâtiments. Avec le télétravail, on demande à ces acteurs de faire moins le ménage qu'avant." Dans le secteur des activités d'assurance et financières, le boom des emplois menacés s'explique entre autres par les faillites de nombreux cabinets de courtage en prêt immobilier.

La situation s'est également fortement dégradée dans le transport routier de marchandises. "Il n'y a pas grand-chose à mettre dans les camions et les entreprises margent faiblement dans ce secteur". Le secteur de l'industrie a quant à lui enregistré plusieurs défaillances du côté des équipementiers automobiles ainsi que dans le textile, à l'image du Coq sportif, qui a été placé en redressement judiciaire en novembre dernier.

Seul le commerce semble bénéficier d'un retour au vert. Mais cette baisse cache deux situations différentes avec, d'un côté, les commerces de détail qui ont été plutôt épargnés en 2024 après une année 2023 catastrophique, tandis que les défaillances ont fortement augmenté dans le commerce de gros, entre entreprises.

L'année 2024 a également été marquée par une forte augmentation des dépôts de bilan au sein des gros employeurs (+27% de défaillances sur un an et +56% par rapport à 2019 pour les entreprises de 50 salariés et plus). "Même les grandes PME n'y arrivent plus. Il faut remonter à la crise financière de 2009 pour trouver des niveaux plus élevés de défaillances parmi les grandes PME de 50 salariés et plus".

"Une partie de ces structures tombent notamment parce qu'elles peinent à rembourser leurs prêts garantis par l'Etat". Mais l'analyste estime que les dettes accumulées après la pandémie de Covid-19 n'expliquent pas tout. "Un grand nombre de ces entreprises ont aussi des fondamentaux qui ne sont pas bons. Elles manquent de fonds propres ou souffrent d'une mauvaise rentabilité financière."

Sans surprise, l'Ile-de-France, qui regroupe près de 20% des entreprises immatriculées en France, a été la région la plus touchée par les dépôts de bilan en 2024. Les entreprises en procédure collective immatriculées à Paris cumulent plus de 26 000 emplois menacés (+102% par rapport à 2019). Mais d'autres territoires ont aussi été très touchés. Sur la carte ci-dessous, c'est la localisation des sièges sociaux des entreprises concernées qui a été prise en compte.

Avec plus de 23 000 emplois menacés, les Bouches-du-Rhône sont le deuxième département le plus touché. Un chiffre en grande partie tiré vers le haut par l'un des plus gros plans sociaux de l'année : celui de Milee, une entreprise spécialisée dans la distribution de publicité dans les boîtes aux lettres. Placée en redressement judiciaire au mois de mai, la société basée à Aix-en-Provence a été liquidée en septembre. Plus de 10 000 salariés ont été licenciés(Nouvelle fenêtre), partout en France.

Le Nord abrite également de gros employeurs qui ont terminé l'année dans le rouge. Près de 10 000 emplois ont été menacés dans le cadre de procédures collectives ouvertes au tribunal de commerce de Lille. Plusieurs grands noms dans le secteur de l'habillement ont été concernés, comme la marque de prêt-à-porter Pimkie, placée en procédure de sauvegarde en mai 2024. L'entreprise, qui comptait encore 1 303 salariés et 154 magasins l'été dernier, s'est finalement vu accorder un sursis de deux ans. Deux autres structures nordistes n'ont pas eu cette chance : l'enseigne Des marques & vous (463 salariés) et la maison mère de Chaussexpo (750 salariés) ont terminé en liquidation judiciaire.

Et ce n’est pas fini...


 

 


 


 


 

 

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