Mort pour la France ?
Aujourd’hui est une des dates retenues pour honorer les morts FRANÇAIS en Algérie. Vous savez, ce qu’on appelait « les évènements », du temps où Robert LACOSTE représentait la France dans cette colonie et où un ministre promis à un bel avenir, François MITTERRAND osait proclamer : « L’Algérie, c’est la France ! ».
Pourtant, je me souviens - je n’avais pas dix ans à l’époque - les soldats étaient loin de partir la fleur au fusil : personne ne voulait partir pour cette sale guerre et y laisser sa peau et nos cimetières sont encore là pour témoigner du gâchis. Et l’on pouvait même mourir en restant dans l’hexagone et militant pour la paix : rappelez-vous Charonne !
Peu de monde à cette cérémonie au monument aux morts du Haillan, monument que je trouve belliqueux puisqu’il est dédié « à ses fils vainqueurs ». Personnellement, je préfère le monument de Gentioux dans la Creuse, avec cet écolier en blouse et en sabots qui s’exclame, le poing levé : « Maudite soit la guerre ».
Curieusement, alors qu’il y a une stèle place Henri Bos avec le nom d’un seul Haillanais mort en Algérie, les gerbes sont cependant déposées au pied du monument dédié aux morts des deux guerres mondiales.
Le message ministériel faisait référence aux civils tués lors de cette guerre coloniale et Andrea, la première adjointe, a fait remarquer dans son allocution que la proportion entre civils et militaires tués lors d’un conflit s’était inversée depuis le début du siècle dernier : de neuf militaires pour un civil, on en était maintenant rendus à neuf civils pour un militaire.
Quand nos politiques reprendront-ils le flambeau allumé en 1992 par le sénateur Marc BŒUF et quatre autres courageux sénateurs socialistes qui avaient déposé une proposition de loi pour le désarmement unilatéral de la France, car, comme le disait Paul VALERY : «La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».
Et ce n’est pas fini…