Grand stade de Bordeaux : Le Mans, l'exemple qui fait peur.
Ci-dessous un texte de l’AFP paru sur le site de Sud-Ouest le mois dernier.
« Construit entre 2008 et 2011, à l'époque ou Le Mans FC jouait en Ligue 1, le stade manceau fut le premier stade français réalisé sous le régime du partenariat public-privé (PPP). Ce fut aussi la première enceinte sportive à bénéficier du « naming » (oh l’affreux mot !) consistant à apposer le nom d'une société à une enceinte moyennant rémunération.
Le financement du Grand stade de Bordeaux est basé sur le même principe du PPP. En plus des subventions allouées par l'État, la Région Aquitaine, la CUB et la Ville, l'équipement sera financé, construit et géré par le groupement Vinci-Fayat pendant une durée de trente ans, le temps pour la commune de Bordeaux de rembourser les deux entreprises du BTP. Comment ? Grâce aux Girondins et au « naming ».
Le principe du PPP est plutôt séduisant sur le papier. La collectivité parvient à financer son nouvel équipement par le biais d'un crédit contracté auprès de partenaires privés. Ce crédit est remboursé par la redevance versée à la collectivité par le club résident et par l'éventuel "namer" qui a accolé son nom au stade.
Dans le cas du Mans, l'accord a tout du traquenard pour la Ville en vertu d'une clause exigée par Vinci stipulant que le groupe de BTP se retirerait du bourbier en cas de disparition du club résident, laissant à la municipalité la fin de facture, d'un coût de 103 millions d'euros. Sans club de haut niveau, voilà de l'argent impossible à trouver autrement que par l'appel aux contribuables.
Le cas de figure s'est déjà présenté avec le Stade de France. Le consortium Vinci/Bouygues bénéficie d'une clause de compensation en raison de l'absence d'un club résident. Celle-ci s'élève à 12 millions d'euros par an.
Bref, tant que le club des Girondins de Bordeaux sera en bonne santé, tant économique que sportive, le Grand stade constituera une fierté supplémentaire pour les citoyens bordelais. Mais en cas d'accident financier, même ceux qui détestent le foot pourraient bien être mis à contribution... »
Et à quoi assiste-on maintenant ? A une offensive communiste pour baptiser ce stade Nelson MANDELA ! C’est vrai que ça aurait de la gueule, le stade Mandela/Vinci/Fayat, mais il faudrait absolument ajouter une biographie des deux derniers, qui sont pour moi bien moins connus que le combattant de la liberté que fut l’ancien Président de l’Afrique du sud. Et ce qui se prépare me paraît tout aussi léonin que le contrat de l’autoroute Langon-Pau. Quand on parle de faire des économies sur la dette, il me semble que là se prépare un bien mauvais cadeau pour nos enfants.
Et ce n’est pas fini…