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Le blog de Bernard SARLANDIE

Effets de la crise de la Covid sur les jeunes 

21 Décembre 2020, 13:56pm

Publié par Bernardoc

Voici brièvement ses conclusions principales, en attendant que le rapport soit rendu public :

Tout d’abord, nous avons été alertés tout le long de nos auditions par les mouvements de jeunesse, les syndicats étudiants, les professionnels de l’enfance sur ce déficit de représentation de la jeunesse dans les débats et dans les politiques publiques.

Pour reprendre le terme d’un des auditionnés, nous devons mettre de l’enfance partout.

Plusieurs propositions du rapport vont dans ce sens : renforcement du collège des jeunes dans plusieurs instances comme le HCVA, création d’une délégation permanente à l’enfance au sein de l’Assemblée, participation d’un pédiatre et d’un pédopsychiatre au sein du Conseil scientifique.

Bien que sensiblement préservés, des effets dramatiques de la Covid-19, les conséquences sanitaires sont réelles pour les enfants et adolescents. En effet, les témoignages recueillis font état d’une dégradation de l’état physique de la jeunesse, à raison de deux grands facteurs de risques : en premier lieu, la sédentarité et les déséquilibres alimentaires ; en second lieu, des retards possibles dans la prévention et le suivi des traitements curatifs.

De plus, notre pays souffre d’un déficit très important en pédopsychiatrie. Le nombre de pédopsychiatres a fortement diminué au cours des dernières années : en 2006, près de 1 200 pédopsychiatres formés exerçaient leur activité en France, contre 600 actuellement, et leur moyenne d’âge atteint entre 61 à 62 ans.

Le rapport propose ainsi plusieurs pistes pour remédier à ce déficit, en agissant notamment au niveau de la spécialisation par sa revalorisation.

De même, le soutien psychologique aux étudiants et à leur santé mentale est extrêmement lacunaire, notre pays est très en retard dans ce domaine. Le ratio du nombre d’étudiants par professionnels de santé est préoccupant : le nombre d’étudiants par équivalent temps plein de médecin de service de santé universitaire atteint 15 813 et le nombre d’étudiants par équivalent temps plein de psychologue est encore plus élevé, avec 29 882 étudiants. Un psychologue pour près 30 000 étudiants alors que les standards internationaux recommandent un ratio de 1 pour 1500.

Concernant la fermeture des établissements scolaires, le constat partagé est celui du creusement des inégalités que cela a entrainé. Les disparités en termes de dotations matérielles, de connaissance du numérique, de conditions de vie ont eu un impact très significatif sur la possibilité ou non, pour les enfants, de continuer à avoir un lien avec l’école, de connaître une véritable continuité pédagogique bien que les équipes pédagogiques aient déployé l’ensemble des moyens mis à leur disposition pour maintenir ce lien. Le rapport propose ainsi un renforcement des efforts dans l’identification des difficultés des élèves et des familles en termes de matériels mais aussi d’illectronisme.

Nous avons tenu collectivement à ce que nos travaux abordent en profondeur la situation des jeunes les plus vulnérables avec leurs problématiques spécifiques et notamment les questions autour de la protection de l’enfance.

Les témoignages recueillis font d’état d’un fort engagement des personnes de l’aide sociale à l’enfance, notamment de la présence renforcée des éducateurs auprès des enfants pris en charge.

Pour les aider dans leurs missions, le rapport propose de renforcer le pilotage national et territorial de la politique de la protection de l’enfance, en réaffirmant l’impératif d’une prise en charge équivalente des enfants sur l’ensemble des territoires. Cet objectif, suppose de réaffirmer le rôle de l’État dans la définition des orientations de cette politique et dans le contrôle de leur mise en œuvre.

La pauvreté infantile atteint 21% des enfants. La crise aggrave les inégalités mais surtout la pauvreté. Les associations caritatives nous ont alerté sur l’urgence de moyens supplémentaires pour aider les ménages pauvres, amplifier la lutte contre la précarité car les enfants sont les premières victimes de la crise économique.

De même, la précarité étudiante, exacerbée par la perte des jobs étudiants, n’aura de cesse de perdurer si nous n’agissons pas structurellement sur l’accompagnement que proposent l’État et les établissements d’enseignement supérieur, le système de bourses actuel peine à répondre efficacement.

Enfin, l’absence de filet de sécurité pour notre jeunesse nous a été relatée à toutes les auditions si bien que la question des moyens de l’autonomie des jeunes doit être au cœur de notre action et le rapport propose l’engagement d’une réflexion sur les moyens de l’autonomie financière et matérielle des étudiants et l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans.

Et ce n'est pas fini...

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Décrets scélérats.

20 Décembre 2020, 16:07pm

Publié par Bernardoc

Et dire que certains prétendaient défendre les libertés en votant Macron ! Si l'extrême droite succède à la droite extrême en 2022, rien à changer, le terrain est prêt.

Extraits d'un blog de La quadrature du net

Jusqu’à présent, les fichiers de renseignement de la police (PASP) et de la gendarmerie (GIPASP) ne concernaient que des personnes physiques considérées comme dangereuses par les autorités. Nouveauté importante : depuis la semaine dernière, les fichiers pourront aussi concerner des personnes morales ou des « groupements ». On imagine qu’il s’agira d’associations, des groupes Facebook, de squats, de ZAD ou même de manifestations.

Si une fiche est ouverte pour une manifestation, le PASP et le GIPASP permettent aussi de lister les personnes « entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites » avec ce « groupement ». Jusqu’à présent, les fiches du PASP et du GIPASP ne pouvaient lister l’entourage des « personnes dangereuses » que de façon succincte, sur la fiche principale de la personne dangereuse. Désormais, si la police le juge nécessaire, chaque membre de l’entourage pourra avoir une fiche presque aussi complète que celle des personnes dangereuses (activités en ligne, lieux fréquentés, mode de vie, photo…).

Ces deux évolutions semblent officialiser une pratique (jusqu’alors illégale) qui commençait à apparaître dans le rapport de 2018 : « certaines notes se bornent à faire état de faits collectifs, notamment pour les phénomènes de bande ou les manifestations, avec une tendance à inclure dans le traitement toutes les personnes contrôlées ou interpellées alors qu’il n’est fait état dans la note d’aucun fait personnel qui leur est reproché ». C’est ainsi l’ensemble des participants (« ayant entretenu une relation directe et non fortuite ») à une manifestation (« groupement » considéré comme dangereux) qui pourraient se voir attribuer une fiche particulièrement détaillée sur la base d’informations obtenues par la police sur le terrain (vidéo captées par drones et caméra mobile, par exemple) ou sur les réseaux sociaux.

Les trois décrets augmentent considérablement la variété et l’ampleur des informations pouvant être enregistrées. Sont visées les « habitudes de vie » et les « activités en ligne ». Dans son avis préalable, la CNIL souligne que « l’ensemble des réseaux sociaux est concerné », « les données sont à ce titre collectées sur des pages ou des comptes ouverts » et « porteront principalement sur les commentaires postés sur les réseaux sociaux et les photos ou illustrations mises en ligne ». Une forme de surveillance devenue monnaie courante à défaut d’être encadrée dans la loi, et d’autant plus dangereuse qu’elle peut facilement être automatisée.

Inquiète, la CNIL demandait à « exclure explicitement la possibilité d’une collecte automatisée de ces données ». Le gouvernement a refusé.

Les notes individuelles peuvent désormais contenir des informations qui relèvent « des opinions politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale » là où, avant, seules pouvaient être enregistrées des informations se rattachant à des « des activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales ».

S’agissant des personnes considérées comme dangereuses, le fichier pourra désormais recueillir des données de santé supposées « révéler une dangerosité particulière » : « addictions », « troubles psychologiques ou psychiatriques », « comportement auto-agressif ». La CNIL souligne qu’il ne s’agira pas d’une information « fournie par un professionnel de santé [mais] par les proches, la famille ou l’intéressé lui-même ». Difficile de comprendre en quoi la police aurait besoin d’une telle variété de données aussi sensibles, si ce n’est pour faire pression et abuser de la faiblesse de certaines personnes.

Encore plus grave : alors que, depuis leur origine, le PASP et le GIPASP interdisaient de ficher des enfants de moins de 13 ans, les nouveaux décrets semblent désormais indiquer que seules les mineurs considérés comme dangereux bénéficieront de cette protection d’âge. Ainsi, en théorie, plus rien n’empêche la police d’ouvrir une fiche pour un enfant de 5 ou de 10 ans se trouvant dans l’entourage d’une personne considérée comme dangereuse ou parce qu’il se trouvait dans une manifestation qui a dégénéré.

Le rapport de 2018 précité explique que « l’accès à l’application PASP se fait par le portail sécurisé « CHEOPS » qui permet de donner accès, sous une même configuration, à différentes applications de la police nationale [et qui] dispose d’une fonctionnalité originale, en cours d’enrichissement par des développements complémentaires. Il s’agit d’une gestion de liens pertinents entre individus du fichier qui aboutit à élaborer graphiquement des sociogrammes (leader d’un groupe, membres du groupe, antagonistes…) ».

Cette constitution de graphes sociaux fait directement écho à l’entourage des « groupements » décrit plus haut. Mais ce commentaire renvoie aussi à une autre réalité, décrite par la CNIL dans son avis préalable : de nombreuses catégories d’informations comprises dans les trois fichiers « seront alimentées manuellement par d’autres traitements » – les agents nourriront les fichiers PASP, GIPASP et EASP (enquêtes administratives) en allant manuellement chercher des informations dans d’autres fichiers. Pour leur faciliter le travail, les nouveaux décrets prévoient que les notes individuelles mentionneront si la personne concernée est aussi fichée dans l’un des 5 autres grands fichiers de police (TAJ, N-SIS II, fichier des personnes recherchées, FSPRT, fichiers des objets et véhicules volés ou signalés).

Autre nouveauté facilitant considérablement le recoupement des fichiers : les décrets prévoient que le PASP, le GIPASP et l’EASP participent non seulement à la sécurité publique, mais désormais aussi à la « sûreté de l’État », qui est définie comme recouvrant les « intérêts fondamentaux de la Nation ». Il s’agit d’une notion très large, que la loi renseignement de 2015 a défini comme couvrant des choses aussi variées que « les intérêts économiques et industrielles majeurs de la France », le respect des engagements internationaux pris par la France ou la lutte contre les manifestations non-déclarées et les attroupements. Un des intérêts de cette notion juridique est de donner accès aux photographies contenues dans le fichier TES, destiné à centraliser les photos de tout détenteur de passeport et de carte d’identité. Une fois obtenue, les photographies pourront être ajoutées au PASP ou au GIPASP et, pourquoi pas, aussi au TAJ, où elles pourront être analysées par reconnaissance faciale.

D’ailleurs, les décrets ont pris le soin de supprimer la mention qui, depuis leur origine, précisait que le PASP comme le GIPASP « ne comporte pas de dispositif de reconnaissance faciale ». Peut-être le gouvernement a-t-il simplement préféré remettre à plus tard la légalisation de cette fonctionnalité controversée.

Alors que la loi sécurité globale autorise des techniques de captation d’informations en masse (drones et caméra piétons), ces trois nouveaux décrets concernent la façon dont ces informations pourront être exploitées et conservées, pendant 10 ans. Si, via la loi sécurité globale, tous les manifestants pourront être filmés en manifestation et que, via le fichier TAJ, une grande partie d’entre eux pourra être identifiée par reconnaissance faciale, le PASP et le GIPASP leur a déjà préparé une fiche complète où centraliser toutes les informations les concernant, sans que cette surveillance ne soit autorisée ni même contrôlée par un juge.

Et ce n'est pas fini...

 

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Priorité aux vaincus !

19 Décembre 2020, 15:48pm

Publié par Bernardoc

Il faut donner en matière d’éducation priorité aux vaincus de la compétition scolaire ! Dans un article publié par l’observatoire des inégalités François Dubet et Marie Duru-Bellat analysent à nouveau l’échec du système scolaire français et de son élitiste méritocratique à combattre les inégalités sociales.

Ici un extrait de l’article (tiré de la revue Questions de classe(s) du 16/12/20

Comme la plupart des pays comparables, la France a connu soixante années de massification scolaire. Le changement est considérable : le nombre de lycéens et d’étudiants a été multiplié par huit et le bilan est largement positif si l’on considère l’accroissement de l’accès aux études. Même si nous sommes loin d’une égalité parfaite, les enfants des classes populaires accèdent désormais aux études longues dont ils étaient très largement exclus encore au milieu du XXe siècle.

Mais cette égalité relative d’accès au baccalauréat et à l’université a profondément transformé le mode de production des inégalités scolaires en déplaçant les inégalités au sein même de l’école et des parcours scolaires. Alors que la grande inégalité opposait naguère la jeunesse étudiante à la jeunesse laborieuse, un régime d’inégalités plus ou moins fines s’est installé à l’intérieur même du système scolaire. Si de plus en plus de jeunes étudient aujourd’hui, ils ne font pas tous les mêmes études. En se multipliant, le baccalauréat s’est diversifié et hiérarchisé à l’infini, en fonction des filières, des options, des combinaisons de disciplines choisies…Dans l’enseignement supérieur, l’université de masse se distingue des formations sélectives qui se multiplient (classes préparatoires, grandes écoles, mais aussi BTS et IUT), tout en développant en son sein même des filières également sélectives (double licence, master…).

À terme, les vainqueurs de la compétition scolaire sont toujours les mêmes, et les vaincus aussi : l’origine sociale reste le facteur déterminant des parcours et des compétences scolaires. On comprend la déception qui résulte de ce constat puisque nous sommes loin du compte de la promesse de l’égalité des chances portée par la massification scolaire. Les vainqueurs de la compétition à laquelle accèdent de plus en plus de jeunes sont toujours les enfants des classes moyennes supérieures, pendant que les vaincus restent ceux des classes populaires les plus défavorisées.

La déception est d’autant plus grande que l’école française s’est longtemps perçue comme un îlot de justice dans un monde injuste et, surtout, parce que dans notre pays les inégalités scolaires entre enfants de milieux sociaux différents sont beaucoup plus grandes que ce que supposerait l’impact des seules inégalités sociales, relativement modérées par rapport aux autres pays comparables comme le démontrent obstinément toutes les comparaisons internationales. Comment expliquer ce paradoxe ? Comment expliquer que les vaincus s’en sortent si mal chez nous ?

Tradition élitiste et emprise des diplômes

Les inégalités scolaires sont d’autant plus fortes et d’autant plus mal vécues en France que tout s’est passé comme si la longue période de massification n’avait pas mis en cause la tradition élitiste de l’école française. Le problème n’est pas que l’école produise des élites – tous les systèmes le font – mais, dans une société attachée à l’égalité de principe de tous, tout le monde devrait avoir le droit, voire le devoir, d’accéder aux élites.

Ainsi, les formations restent extrêmement hiérarchisées, les classes préparatoires et les grandes écoles coexistent avec les formations de masse. On donne beaucoup plus de moyens éducatifs aux bons élèves, qui sont aussi les plus riches. Les élèves sont évalués et notés en fonction de la distance qui les sépare des élites, etc. Cet élitisme scolaire est si fortement intériorisé par le monde de l’école que la critique des inégalités scolaires en adopte souvent les catégories de pensée.

(...)

Le poids de cet élitisme scolaire n’est pas une simple croyance et il affecte fortement les parcours individuels. Il explique en partie la très forte emprise des diplômes dans notre société : bien plus qu’ailleurs, le diplôme fixe le type d’emploi et le revenu auxquels accèdent les jeunes. Alors que les vainqueurs de la compétition scolaire bénéficient quasiment de rentes, les vaincus sont condamnés au chômage et à la précarité, pendant que les étudiants des formations non sélectives s’inscrivent dans une longue période d’insertion durant laquelle ils essaieront de transformer leur niveau académique en compétences professionnelles. Or, plus l’emprise des diplômes est élevée dans une société, plus les inégalités scolaires sont fortes, ce qui se comprend aisément puisqu’il n’y a guère d’autre planche de salut que l’école. Ainsi, le mérite scolaire devient l’équivalent général de tout le mérite des individus ; il ignore des compétences et des qualités des « derniers de cordée » dont l’économie et la société ont pourtant besoin.

Élitisme de la culture scolaire d’un côté, emprise des diplômes de l’autre, l’école française croit à l’égalité des chances méritocratique. Si le principe de l’égalité des chances n’est pas en soi contestable, il fonde les « privilèges » et l’honneur des plus « méritants » et dégrade – et parfois humilie – ceux qui n’ont pas manifesté assez de « mérite » alors qu’en réalité – souvent – ils n’ont pas hérité de celui de leurs parents...Cette croyance n’est pas sans avoir des effets négatifs sur les individus, la cohésion sociale et la démocratie.

Des jeunes disqualifiés

Alors qu’il semblait aller de soi qu’une école qui éduque longuement les jeunes produit des citoyens plus à même de s’insérer dans la vie et d’exercer plus librement leurs droits civiques, la réalité est toute différente.

La généralisation des diplômes contribuant à en renforcer l’emprise, il n’est plus possible aujourd’hui de prétendre à une insertion professionnelle correcte sans qualification scolaire. Les jeunes les moins dotés scolairement abordent cette épreuve bien moins armés psychologiquement : leurs échecs, accumulés souvent dès l’école primaire, minent leur confiance en eux-mêmes, alors qu’à l’inverse, les élèves jugés très tôt comme « bons », davantage stimulés par leurs enseignants, gagnent en estime de soi au fil de leurs progressions.

Les valeurs partagées par les jeunes tendent également à diverger. En France, le niveau d’éducation renforce le libéralisme culturel, mais ceci ne vaut qu’en moyenne : par exemple, les inégalités liées à l’origine ethnique sont jugées inacceptables par 75 % des titulaires d’un deuxième cycle universitaire, mais par 54 % seulement des titulaires du seul brevet des collèges ou des non-diplômés. La contrepartie de l’effet du diplôme sur les valeurs libérales est que les moins éduqués adhèrent plus souvent que les autres aux valeurs antidémocratiques ; ils sont plus favorables aux gouvernements autoritaires, aux hommes forts, et plus hostiles aux immigrés…

En revanche, les moins diplômés défendent davantage l’égalité sociale que les diplômés, et se montrent plus critiques envers les inégalités : les trois quarts des personnes dotées au plus d’un niveau brevet estiment que les différences de revenus, en France, sont trop grandes, alors que 58 % des diplômés d’un second cycle universitaire soutiennent ce point de vue. Les moins diplômés sont également plus critiques envers les injustices scolaires.

Et ce n'est pas fini...

 

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Black and white.

18 Décembre 2020, 13:37pm

Publié par Bernardoc

Beaucoup de plaisir à regarder cette fiction-docu sur F3 en deux épisodes (en fait quatre, mais comme cela devient habituel deux à la suite).

Cette histoire se passe au Sénégal, des années '30 jusqu'à l'aube des indépendances africaines, ce qui permet de mettre en scène, au milieu de magnifiques paysages, le jeune Leopold Sedar SENGHOR qui nous parle de son très cher ami Georges POMPIDOU, tous deux amoureux de la belle Fari CISS, qui avait épousé un capitaine métropolitain.

Le milieu colonial est extrêmement bien décrit (40 ans plus tard j'ai pu en remarquer des réminiscences au Ghana), avec un apartheid dont le nom n'avait pas encore été inventé. Les luttes paysannes montrent la maturité politique des paysans sénégalais, tout comme les luttes ouvrières décrites dans les romans de SEMBENE Ousmane (Les Bouts de bois de Dieu).

Ce qui est intéressant, c'est la volonté de certains toubab de vouloir travailler en bonne intelligence avec la population locale, même si parfois cela est difficile à faire admettre.

Les scènes du début de la guerre, avec l'allégeance à Pétain, montrent que cela peut déboucher sur une véritable et triste caricature, l'attaque de la librairie (la seule à Dakar) d'un juif allemand ayant fui le nazisme l'illustre très bien, comme l'étoile jaune sur la veste du seul médecin noir.

Pourquoi parlé-je de « fiction-docu » ? Parce que, à la fin du film, qui se termine par l'assassinat de Fari en campagne pour la mairie de Dakar, j'ai appris que l'ancien capitaine devenu le général de Bourbon (le veuf de Fari) avait fait partie des conseillers du président au début de l'indépendance.

Et ce n'est pas fini...

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On aurait pu être plus nombreux...

17 Décembre 2020, 18:42pm

Publié par Bernardoc

Et ce n'est pas fini...

On aurait pu être plus nombreux...On aurait pu être plus nombreux...On aurait pu être plus nombreux...

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Une demi-baguette.

16 Décembre 2020, 14:16pm

Publié par Bernardoc

Ca ruiselle, ça ruisselle ! Dans sa grande générosité, le gouvernement, qui se préoccupe de venir en aide aux plus démunis, vient de proposer aux smicards de pouvoir se payer chaque jour une partie de sandwich. Reste plus qu'à trouver de quoi mettre dedans...

+ 0,99% d'augmentation du Smic ; la ministre du travail se glorifie de cet immense effort d'accorder une hausse de 15 € par mois, pour ceux qui ont la « chance » de pouvoir travailler 35 heures. Souvent ce n'est malheureusement pas le cas, et pourtant, la plupart font partie des premiers de corvée, qui n'ont pas abandonné leur poste au moment des confinements. N'en doutons pas, grâce à cette hausse mirifique, ils, ou plutôt devrais-je dire « elles », pourront contribuer à la relance de l'économie. Cette augmentation du pouvoir d'achat contribuera sans aucun doute à permettre d'augmenter les dividendes des actionnaires.

Non pardon, là j'ai tout faux : les dividendes seront augmentés grâce aux aides de l'Etat (nos impôts) et aux licenciements (en langage économique on dit PSE – Plan de Sauvegarde de l'Emploi, ça sonne mieux) qui s'ensuivent régulièrement.

Mais ça va durer combien de temps ce mépris, qui lui ruisselle bien : parti de la tête de l'Etat le voilà affiché par l'ensemble des membres du gouvernement. J'avais lu quelque part une analyse qui comparaît la situation actuelle à celle du premier semestre 1789. Chiche ?

Et ce n'est pas fini...

 

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Hodiaù estas la Zamenhof tago.

15 Décembre 2020, 09:13am

Publié par Bernardoc

En l'honneur de l'initiateur de l'espéranto, les espérantistes du monde entier célèbrent son anniversaire chaque 15 décembre.

Ludwig Zamenhof a créé la base de cette langue internationale espéranto, qui entre temps est devenue aussi la langue maternelle de milliers de personnes à travers le monde. Zamenhof est né à Bialystok, une ville alors multilingue, se situant aujourd’hui au Nord-Est de la Pologne. Il éprouve de l’intérieur les conflits entre Juifs et Russes, Polonais et Allemands. Déjà comme écolier, il avait donc décidé de créer une langue commune et facile à apprendre, pour qu’on puisse résoudre les conflits par le dialogue et non par la force. Il a pu lancer une première version en 1878, lors de ses 19 ans, avec quelques amis d’école – et même avec une chanson dans la nouvelle langue.

Zamenhof a étudié la médecine et est devenu ophtalmologiste. Il a pu travailler sur son projet de langue et réussir à la faire connaître par la publication d’un livre en 1887, grâce à une dot de son beau-père. Il a choisi comme pseudonyme „Dr Esperanto“. „Esperanto“ veut dire „l’homme qui espère“; il a non seulement espéré la propagation de sa langue, mais aussi que celle-ci contribue à la compréhension mutuelle et à la réduction des conflits entre membres de différentes nations.

Le « Premier Livre » (en espéranto « Unua Libro“) contient une introduction, une courte grammaire avec 16 règles de base et un dictionnaire; au début, le livre a été édité en cinq langues : russe, polonais, français, allemand et un peu plus tard en anglais.

L’idée d’une langue internationale dont l’apprentissage est plus rapide que celui des langues déjà existantes circule rapidement – aussi parce que juste avant, il existait déjà une langue similaire, le volapük, qui par contre était beaucoup plus difficile à apprendre. Deux ans seulement après l’édition du « Premier Livre », un club d’espéranto a existé, créant un journal et éditant plusieurs livres dans la nouvelle langue. En 1905, à Boulogne-sur-Mer en France, a eu lieu le premier Congrès Mondial d’espéranto avec presque 700 participants venant de nombreux pays. Zamenhof y a été célébré comme „majstro“ [le maître].

Le nombre de livres disponibles en espéranto a augmenté rapidement; Zamenhof lui-même a réalisé quelques traductions : « Hamlet », « Les Brigands » (Schiller), des parties de l’Ancien Testament et les contes d’Andersen. Il a créé la „Lingva Komitato“ [le Comité Linguistique], qui traitait des questions linguistiques. En Suisse en 1908 a été créée l’Association Internationale d’Espéranto „Universala Esperanto-Asocio (UEA)“. En 1912, 25ans après la publication du Premier Livre en espéranto, Zamenhof se met en retrait des organes officiels de la communauté espérantiste; la communauté est devenue indépendante. Avant le début de la Première Guerre Mondiale, l’Espéranto était déjà présent sur tous les continents.

Zamenhof souffrait d’un cœur fragile et de faibles poumons, ce qui l’a obligé à arrêter de travailler. Il meurt le 14 avril 1917 à Varsovie.

Et ce n'est pas fini...

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La cotisation sociale : pilier du financement de la Sécurité sociale

14 Décembre 2020, 09:23am

Publié par Bernardoc

Parce qu'il est toujours bon de rappeler des principes.

En 2021, le financement de la Sécurité sociale reposera à près de 50 % sur l’impôt, qui représentera une part majoritaire du financement de la branche maladie (et la totalité de celui de la nouvelle branche autonomie). Or, loin de n’être qu’une question technique, les modes de financement de la Sécurité sociale ont des implications démocratiques fortes.

Le principal mode de financement de la Sécurité sociale était jusqu’à cette année la cotisation sociale

La cotisation sociale est une part du salaire dédiée au financement des prestations de sécurité sociale. Si elle est divisée au plan comptable en part patronale et en part salariale, dans les deux cas, il s’agit d’une partie de la valeur ajoutée qui est créée par le travail des salariés et non par l’employeur.

Ce sont donc uniquement les salariés qui financent la Sécurité sociale, et la cotisation sociale est un salaire mis en commun. Dès lors, chaque augmentation de la masse salariale (salaire, effectif) se traduit par une augmentation des cotisations à la sécurité sociale, et donc de ses recettes.

Une garantie d'accès aux droits

La cotisation sociale repose sur le principe de « contributivité » ("chacun cotise selon ses moyens" insistait Ambroise Croizat), principe fondamental, qui vient à la fois justifier politiquement une garantie d’accès aux droits sociaux pour les travailleurs, et légitimer politiquement la gestion par les salariés de leur Sécurité sociale suivant le principe de « celui qui paye, gère ».

La « contributivité » n’a rien à voir avec les principes assurantiels d’équivalence entre les primes et les prestations. Au contraire, la gestion par les travailleurs et le principe de contributivité permettent de s’affranchir de la logique de marché des assurances marchandes et de promouvoir des règles de distribution plus solidaires que celle imposée par les lois du marché (chacun reçoit selon ses besoins).

Le fonctionnement du système de répartition

Dans la même logique, le financement du système de Sécurité sociale s’appuie sur la technique de répartition. Les cotisations sociales financent directement les prestations sociales sans passer par le marché. Les cotisations ne sont pas épargnées, mais directement injectées dans l’économie. Elles alimentent un flux de dépenses permanent.

Ce mode de financement se différencie donc des techniques d’assurance par capitalisation reposant sur le principe d’épargne et de profit.

Répondre aux besoins

Dans l’esprit de 1945, le mode de financement par les intéressés eux-mêmes devait donc permettre de fonctionner à « guichet ouvert » : tout besoin politiquement défini par les travailleurs devant être couvert sans limitation financière a priori.

Si les besoins sociaux venaient à augmenter, alors l’ajustement devait se faire par l’augmentation des cotisations sociales ce qui revient à une augmentation des salaires. Le financement par cotisations permettait ainsi d’échapper aux contraintes budgétaires de l’État, ce qui aurait été le cas avec un financement par l’impôt.

Démocratie sociale
La cotisation permet donc d’ouvrir un espace politique nouveau, celui de la démocratie sociale, dans lequel les salariés participent à la définition de ce qui compte pour eux-même.

Dès les années 1970, l’État contribue de plus en plus au financement de la Sécurité sociale d’abord en lui affectant certaines taxes, puis en créant de nouvelles recettes qui ne reposent plus uniquement sur le salaire, comme la Contribution Sociale Généralisée (CSG) créée en 1991.

La CSG est un tournant car c’est le premier financement pérenne hors cotisations. La CSG est en effet comprise comme un impôt hybride, elle s’applique sur les revenus d’activité (à 70%), mais aussi sur les pensions de retraite, les revenus du patrimoine, de placements et de jeux. La CSG n’a cessé d’augmenter depuis 1991.

Les dangers de la fiscalisation

Dans le même temps, les gouvernements, ont, depuis les années 1990 gelé la hausse des cotisations sociales et créé de plus en plus d’exonération de cotisations sociales pour les entreprises, que l’État compense en partie à la Sécurité sociale.

Cette fiscalisation de la sécurité sociale a plusieurs implications. Elle justifie la prise de pouvoir de l’État dans la gestion de la Sécurité sociale faisant d’autant reculer le poids des représentants des salariés. C’est ainsi que depuis 1996, le parlement vote le budget (bloqué par le gel des cotisations sociales) de la Sécurité sociale en s’appuyant sur des considérations budgétaires et non sur la réponse aux besoins sociaux.

Alors que la hausse des cotisations sociales consiste en une augmentation des salaires, la hausse de la CSG est une augmentation du financement par les ménages de la Sécurité sociale excluant les entreprises de toute leur responsabilité.

Mais, surtout, en financement par l’impôt la sécurité sociale, on fait glisser le débat sur la répartition entre salaire et profit, vers celui entre ménages aisés et moins aisés, entre jeunes et vieux, entre travailleurs en activité et privés d’emploi, en épargnant toujours plus de capital.

La CGT revendique donc un financement de la Sécurité sociale assis sur les cotisations sociales qui est un fondement pour la gestion par les travailleurs de l’institution et la réponse à leurs besoins sociaux.

Et ce n'est pas fini...

 

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Vous avez dit complot ?

13 Décembre 2020, 10:20am

Publié par Bernardoc

Inspiré de Sud Ouest dimanche.

Le pourcentage indique le nombre de personnes crédules :

81% : « on nous cache tout, on nous dit rien ! » ;

64% : le monde est dirigé par des organisations secrètes ;

43% : le ministère de la santé est de mèche avec l'industrie pharmaceutique ;

34% : Lady Di a été assassinée ;

27% : nous sommes manipulés par les Illuminati ;

25% : l'immigration est organisée en vue du « grand remplacement » ;

22% : il existe un complot sioniste ;

19% : la CIA contrôle le trafic de drogue ;

17% : le gouvernement américain est impliqué dans les attentats du 11 septembre ;

15% : les traînées blanches des avions sont lâchées pour nous intoxiquer ;

9% : les Américains ne sont jamais allés sur la lune ;

5% : le réchauffement climatique n'existe pas.

Tiens, les franc-maçons n'apparaissent pas ; assimilés aux sociétés secrètes ? Au complot sioniste (rappelons-nous les fameux complots judéo-maçonniques du siècle dernier) ?

En attendant, dormez sur vos deux oreilles, vous aurez le temps avec le couvre-feu !

Et ce n'est pas fini...

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Make America worse again !

12 Décembre 2020, 15:33pm

Publié par Bernardoc

Donald Trump enchaîne les exécutions depuis l'annonce de sa défaite.

La presse

Le sinistre clown qui nous a inquiétés pendant quatre ans s'apprête à retourner à ses premières amours, le golf et la télé. Personne ne le regrettera, à part Bolsonaro (qui, j'espère prendra vite la même direction : la sortie) et bien sûr notre Rassemblement National. Les Etatsuniens vont peut-être faire un pas vers le monde d'avant, celui d'Obama, qui apparaissait quand même plus humain, ouvert et chaleureux, même si l'engagement de rendre Guantanamo à Cuba n'a pas été tenu.

Le nouveau président a promis d'abolir la peine de mort sur tout le territoire, alors que seuls 22 états l'ont abandonnée, après le moratoire entre 1963 et 1977. Le Michigan, très en avance sur le reste du monde, l'avait abolie en 1847 ! Les Etats-unis d'Amérique du nord deviendraient ainsi le 107ème pays qui aura compris que la peine de mort n'a aucun effet d'exemplarité, quoi qu'ait pu en penser feu Giscard d'Estaing qui a laissé décapiter Ranucci.

Et donc Trump, le réactionnaire de droite extrême, en profite pour faire un maximum d'exécutions avant de se retirer. Et je ne parle pas des exécutions d'hommes noirs par des policiers blancs qui n'ont pas évolué depuis la ruée vers l'ouest.

Biden ira-t-il jusqu'à interdire l'armement individuel, ce que n'avait pas réussi à faire Obama. C'est une autre histoire, mais j'en doute.

Et ce n'est pas fini...

 

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