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Le blog de Bernard SARLANDIE

Garde des sceaux, garde des mots.

5 Avril 2015, 09:17am

Publié par Bernardoc

"La gauche a subi depuis une dizaine d'années des défaites culturelles et sémantiques terribles. La gauche a adopté les mots de la droite – c'est une faute – parce qu'elle a cru qu'elle devait constamment démontrer ses capacités gestionnaires. Elle a renoncé à l'idéal, aux utopies".

Merci Madame ; je suis fier d’avoir voté pour vous en 2002. Vous êtes dans la lignée des grands intellectuels qui, de Voltaire à Badinter, en passant par Jaurès et Hessel nous permettent de conserver l’espoir dans l’avenir de l’Humanité en général et de notre pays en particulier.

Heureusement, depuis que nous avons aidé Sarkozy à laisser la place, on ne nous parle plus du « nombre d’or », même si la politique menée est dans le droit fil de ce qui existait, Europe oblige.

Mais il y a d’autres termes qui persistent. Combien de fois ne m’insurgé-je pas dans des réunions, associatives entre autres, lorsque j’entends parler de « charges » sociales ? Vocabulaire patronal s’il en est, tout comme le mot « collaborateur », qui, sans compter le souvenir des périodes les plus sombres de notre histoire, masque la relation de subordination entre un patron et son salarié. Effectivement, ça sonne mieux qu’« inférieur hiérarchique », qui serait pourtant le terme approprié ; on n’entend jamais un sous-fifre parler de son patron en terme de « collaborateur », alors pourquoi torturer la langue française ?

Un commentaire anonyme dans un billet précédent disait qu’il était dépassé de parler de « lutte des classes » : c’est pourtant un célèbre patron du Merdef qui disait (je cite de mémoire, pardonnez les approximations) : « Bien sûr que la lutte des classes continue…et nous sommes en train de la gagner. » Choisis ton camp camarade !

J’ai oublié le titre de la pièce dans laquelle une célèbre réplique disait en substance : « La révolution passera d’abord par le vocabulaire. » Quelqu’un a-t-il une idée ?

Et ce n’est pas fini… 

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A
Pour ce qui est de la "lutte des classes", je sens bien qu'il s'agit d'une formule marxiste à laquelle on ne saurait toucher sans être excommunié (choisis ton camp camarade !)...<br /> <br /> Pourtant, face à la montée de l'extrême-droite dans les classes populaires, il serait urgent de s'interroger sur la signification politique d'une "lutte des classes" pour laquelle les plus modestes<br /> se reconnaissent aujourd'hui bien davantage dans l'extrême-droite que dans l'extrême-gauche...<br /> <br /> Je pense qu'il y a là effectivement un problème de vocabulaire qu'il est urgent de résoudre pour les partis d'extrême-gauche qui sont devenus totalement inaudibles auprès des classes populaires car<br /> ils utilisent un discours idéologique ne tenant aucun compte des évolutions sociales, politiques et économiques...<br /> <br /> Parmi d'autres exemples, l'échec cuisant de Jean-Luc Mélenchon face à Marine Le Pen en 2012 à Hénin-Beaumont aurait dû conduire la mouvance d'extrême-gauche à s'interroger sur sa stratégie, sur ses<br /> alliances, mais surtout sur les mots qui peuvent avoir du sens auprès de ceux qu'ils veulent défendre et représenter.
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A
Tout à fait d'accord avec toi Bernard dans cet hommage à Christiane Taubira qui au sein de ce gouvernement fait un travail remarquable, que ce soit en tant que Ministre de la Justice ou dans les<br /> dossiers sensibles qui lui sont confiés, tel que la loi sur le mariage pour tous...<br /> Pour être complet, tu aurais pu ajouter son commentaire sur l'action du gouvernement : "Il y a des actes de gauche, car ce gouvernement lutte contre l'injustice sociale. Et il le fait de façon<br /> rigoureuse et déterminée, que ce soit dans la politique en matière de santé, d'éducation, d'emploi, avec l'accompagnement des jeunes."<br /> <br /> Quant à la question du vocabulaire, elle est évidemment importante mais c'est sur ses actes qu'un gouvernement est jugé et non sur ses paroles...
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