La lenga dau païs
OCCITAN. Les parents d'élèves ont sué sang et eau pour agrandir l'école
C'était jour de fête vendredi à la calandreta, rue Font-Laurière à Périgueux, qui inaugurait ses deux nouvelles salles de classe, sur 130 m2, en fonctionnement depuis la dernière rentrée.
Coprésident avec Ludovic Aupetit de l'association Calandreta pergosina, support de la calandreta (seule école bilingue et occitane, de gestion associative, s'inspirant de Célestin Freinet), Guillaume Cournil a rappelé, d'entrée, la course contre l'hiver que cette ouverture avait impliquée.
Familles et enseignants ont en effet dû jouer de la truelle et du pinceau pour qu'aboutisse à temps ce projet lancé lors de l'année scolaire 2008-2009, face à l'essor constant des effectifs depuis trois ans. En liaison avec la Fédération régionale des calandretas, le but était d'implanter un bâtiment modulaire de 130 m² pour accueillir les enfants de la moyenne section de maternelle au cours moyen de 2e année.
Collectivités et Bournat
Outre Odile Lacassagne, l'ancienne présidente, les représentants des collectivités locales ayant soutenu le projet ont exprimé leur satisfaction de le voir aboutir, qu'il s'agisse de Delphine Labails pour la Ville de Périgueux (qui fournit une aide indirecte puisque l'école est privée) ; de Mireille Bordes, du Conseil général ou du député Pascal Deguilhem qui a attaqué, avec le sourire, un discours en occitan.
Mais on retiendra surtout l'intervention de François Pontalier, figure occitane, pilier du Bournat qui a affirmé : « Pour arriver à ces deux classes, il a fallu oeuvrer à ce que la calandreta progresse, en nombre de calandrons (57 écoliers aujourd'hui) et d'enseignants formés. Une calandreta, c'est une course d'obstacles et les parents doivent s'y investir de plus en plus car cette école est associative. »
Il ajouta : « Cette calandreta est en de bonnes mains, mais l'État et l'Éducation nationale ayant quasiment démissionné de cet enseignement, les collectivités locales doivent suppléer la carence. Pour sa part, le Bournat et le Félibrige ont utilement fonctionné, avec la côte part instituée sur les entrées des félibrées depuis 1996 pour l'enseignement de l'occitan. »
Lors du buffet inaugural, il a bien sûr été aussi question du rôle que souhaite jouer et joue déjà la calandreta dans la vie du quartier Vésone où elle est ancrée. Cela relativisait des altercations qui se sont hélas produites avec des riverains irascibles, peu habitués au stationnement de tant de voitures en ce quartier paisible.
a.bernard@sudouest.com