Prime au mérite.
Une radio nationale manifeste sa surprise en annonçant un scoop, alors que le Snes feint de s’indigner en découvrant que les recteurs reçoivent des primes, et qui plus est…au mérite.
Mais enfin, on n’est plus sous la troisième République ! C’est bien quand même le marché et le fonctionnement des entreprises du CAC 40 et des grandes banques qui sont devenus le modèle dans notre république moderne ! Que celui qui met le plus de zèle à appliquer la politique du gouvernement qui l’a nommé reçoive une gratification, qu’y a-t-il de surprenant là-dedans ? D’autant que cela ne coûtera pas un fifrelin à l’Etat puisque ces primes seront largement inférieures aux économies engendrées par la RGPP et la suppression des postes conséquentes. Seul hic : les primes n’entrent pas en compte dans le calcul de la retraite par répartition, puisque les prélèvements –obligatoires- sur les primes pour alimenter la RAFP (Retraite Additionnelle de la Fonction Publique) servent à enrichir un fonds de pension dont les résultats à terme ne sont rien de moins qu’aléatoires. Peut-être faut-il s’attendre à une vive protestation des recteurs qui vont demander, comme de vulgaires syndicalistes, l’intégration des primes aux traitements ?
J’en doute quand même : les recteurs occupent un poste éminemment politique et j’ai souvenir du militant RPR qui se trouvait en poste au moment de l’arrivée de Jospin 1er ministre qui lors d’une réunion de personnels de direction nous disait qu’il était recteur d’un mercredi à l’autre, et qu’il attendait, non sans une certaine angoisse, la fin de chaque conseil des ministres.
De toute façon, les professeurs sont entrés dans ce système de pensée et chacun postule pour sa promotion à la hors-classe et les syndicats veillent au grain. A ma connaissance, seule la CGT Educ’Action continue de se battre pour trois échelons supplémentaires accessibles à tous, seul moyen de rétablir un peu d’égalité afin d’aboutir à la maxime : «A travail égal, salaire égal ».
Et ce n’est pas fini…