Quarante ans en arrière.
C’était les premières élections après le congrès refondateur du PS en 1969 à Epinay, et je me souviens avoir entendu le Président de l’époque, Georges POMPIDOU (initiateur de Beaubourg) dire son agacement lorsque, dans les résultats électoraux, le journaliste avait l’honnêteté d’annoncer : « PS ». Et le Président de s’offusquer : « Jusqu’à présent on parlait de SFIO, de Soc, de radicaux ; mais « PS », qui connaît « PS » ? On tente de tromper les Français en utilisant ce sigle ». Je ne garantis pas les termes, mais c’est ce dont je me souviens.
Et qu’apprend-on lors de ces élections cantonales, bien peu médiatisées il faut le dire ? Que le Front de Gauche n’existerait pas !
C’est pourtant la troisième élection d’ampleur nationale à laquelle il participe : les européennes d’abord, pour une première implantation, les régionales ensuite, avec le succès que l’on sait, notamment en Limousin. Et voici que maintenant, pour la troisième élection nationale différente, le Front de Gauche est déclaré « inconnu au bataillon » des candidats ! Mais de qui se moque-t-on ? Il s’agit d’une grossière manœuvre, pour ne pas dire magouille, destinée à minorer ses résultats. En effet, le ministère de l’intérieur et des cultes a l’intention de comptabiliser séparément les résultats du PCF, du PG, voire des « divers ou extrême gauche ». Or, dans la pratique du Front de Gauche, les têtes de liste font alterner PCF, PG, GU,… Ce qui veut dire qu’aucune des composantes du Front de Gauche ne présente de candidats dans l’ensemble des cantons. Vous imaginez donc le résultat en pourcentage, qui aura du mal à atteindre un score à deux chiffres dans ces conditions.
En tripatouillant les chiffres de la sorte, le ministre ne se grandit pas, bien au contraire.
Et ce n’est pas fini…