Une ville FN vire le cégétiste par téléphone
L'Humanité lundi 3 avril 2017
«Ils montrent leur vrai visage. » René GOBERT, secrétaire du syndicat CGT des territoriaux d'Hénin-Beaumont, a appris par téléphone, jeudi, qu'il avait été licencié par la municipalité, dirigée par le FN Steeve BRIOIS.
N'ayant pas perçu son salaire, la semaine dernière, le syndicaliste appelle la DRH de la ville. Elle lui explique qu'il a été « révoqué » de la fonction publique territoriale. Par un simple coup de fil. Tout moyen est bon, au FN, pour faire taire tout ce qui incarne le moindre contre-pouvoir.
« La pression s'est intensifiée en janvier 2015 », raconte René GOBERT. La municipalité fait alors enlever la pointeuse, puis elle met en place des caméras de surveillance dans les locaux communaux. La CGT rédige un tract. Tombent alors un tombereau d'insultes sur la Voie d'Hénin, page Facebook montée par le FN pour faire de la « réinformation » (sic). Le cégétiste y est traîné dans la boue, sa fille calomniée, lui, présenté comme un
illettré. En février, les dirigeants du syndicat sont traités d'« alcooliques notoires ». Fin mai, René GOBERT est muté de son poste d'animateur à celui d'agent d'entretien. Sous pression, René publie un commentaire hostile au FN sur Facebook, accompagné d'une photo d'une carabine.
Steeve BRIOIS lance une poursuite judiciaire et disciplinaire. Mais le conseil de recours disciplinaire, saisi, se prononce pour un simple blâme.
Insuffisant pour le maire FN, qui, en plus de faire appel, vire le responsable CGT sans attendre la fin de la procédure. « En s'attaquant au responsable du syndicat, ils veulent mettre la pression sur l'ensemble des adhérents », enrage René GOBERT. «Les élus FN ne supportent pas la moindre opposition. Ils se victimisent en permanence, en reproduisant au niveau local le discours antisystème de Marine Le Pen se présentant seule contre tous . Ils tapent sur les élus d'opposition, les journalistes, les syndicalistes, et font ainsi régner un climat de terreur », dénonce David NOEL, élu PCF d'Hénin-Beaumont. ■
par Pierre DUQUESNE
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Et ce n'est pas fini...