Rafraîchissant.
Je veux parler de l'invité de la matinale sur France inter ce matin : Michel LUSSAULT, dont honnêtement je n'avais jamais entendu parler. C'était le président du Conseil supérieur des programmes à l’Éducation nationale. C'était, oui, car il vient de remettre sa démission. Il a dit avoir été critiqué par « les gens » samedi dernier, mais après tout, je me souviens de la résistance de l'UNSEN (la CGT de l'éducation à l'époque) lorsque Mélenchon avait mis en place les lycées des métiers, et donc ce démissionnaire qui se présente comme un humaniste de gauche ne semblait pas en avoir été affecté plus que ça.
Nous avons entendu un pédagogue passionné, qui n'était pas sans rappeler Dubet ou Meirieu, et qui parlait sans langue de bois, contrairement à la ministre précédente. Libéré de son devoir de réserve, il ne s'est pas privé de remettre en cause la formidable marche arrière enclenchée depuis le mois de mai par le ministre actuel, dont il a également mentionné le silence approbateur lorsque Sarkozy avait supprimé la formation des enseignants. Deux inspecteurs généraux avaient d'ailleurs pointé le désastre auquel cela allait conduire.
Cet homme connaissait son sujet et il ne s'est pas privé d'envoyer sur les roses une prof de lycée (Snalc ? FO ? ) en lui conseillant de lire les programmes avant de dézinguer tout ce qui avait été proposé.
Composé d'experts, enseignants et parlementaires de gauche comme de droite, le conseil supérieur des programmes a revu les programmes de maternelle, entrés en vigueur à la rentrée 2015, puis les programmes du CP à la 3e, entrés en vigueur à la rentrée 2016. Fillon, qui paraît-il aurait choisi le même ministre pour l’Éducation nationale, voulait le supprimer. Gageons qu'avec la démission de son président, les jours du CSP sont comptés.
Et ce n'est pas fini...