Tout au long de la vie.
Les jeunes adultes sont de plus en plus nombreux à reprendre des études pour obtenir un nouveau diplôme, quelques années après avoir commencé leur vie active, observe le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), dans une étude parue fin 2020. Depuis vingt ans, « ce phénomène continue d’augmenter au fil des enquêtes », constate Alexie Robert, chargée d’études au Céreq. La part de jeunes qui reprennent des études dans les sept ans qui suivent leur entrée dans le monde professionnel est ainsi passée de 14 % pour les jeunes diplômés en 1998, à 23 % pour ceux sortis en 2010, tous niveaux de diplômes confondus.
In Le Monde du 8 avril 2021
Le journal paraît s'étonner de cette tendance. Lorsque j'ai commencé ma carrière de prof à la fin des années '70 (avant le minitel – les vieux comprendront), j'avais coutume de dire à mes élèves que le métier qu'ils exerceraient quand viendrait le moment de prendre leur retraite n'était pas encore inventé. A cette époque je ne me souviens pas qu'il y ait eu de COP (Conseiller d'Orientation Psychologue) dans mon CET (-->LEP-->LP). C'était à nous, l'équipe éducative, réduite, d'encourager les élèves à poursuivre leurs études jusqu'au bout et à leur faire découvrir qu'ils pouvaient élargir leur options professionnelles.
C'était la même chose que nous pratiquions au CETAD de BoraBora au milieu des années '80.
Mais ces ouvertures professionnelles, je me les suis appliquées à moi-même. La première fut un peu forcée par Jospin qui avait partagé notre corps en deux grades. Réponse syndicale : inscrivez-vous à un maximum de concours pour montrer au ministre que sa réforme n'était pas bonne. C'est ainsi que je suis devenu CPE, et dans la foulée j'ai passé le concours de chef. Et à l'époque, j'ai eu la chance, à chaque fois, d'être formé avant de changer de métier. C'est pour cela que j'ai coutume de dire que, si j'ai passé mes 40 ans de carrière à l'Education nationale, j'y ai exercé six métiers, dans pas moins de dix établissements (sans compter ceux situés à l'étranger): belles occasions de se renouveler et d'éviter la monotonie.
S'il vous plaît, pas de « OK boomer ».
Et ce n'est pas fini...