Bac.
Les résultats viennent d’être publiés : presque 80% des candidats admis, ce qui peut paraître bien, mais qui est encore loin de l’objectif fixé par Chevènement, je crois, lorsqu’il a succédé à Savary comme ministre de l’Education nationale de Mitterrand. Le but à atteindre était le bac pour 80% d’une classe d’âge, or tous les jeunes ne passent pas encore le bac. Pour essayer de permettre à un plus grand nombre d’atteindre ce niveau de culture générale, furent créés les bacs-Pro(fessionnels) que les élèves titulaires d’un BEP (Brevet d’Enseignement Professionnel) pouvaient passer en deux ans…s’ils trouvaient une place dans ces filières, hélas pas assez nombreuses.
Or, que constatons-nous cette année ? Si les résultats sont stables ou en augmentation pour les séries générales ou technologiques, ils sont en recul pour les bacs-Pro. Comment cela se fait-il ? Et bien nous avons là le résultat de la première série des bacs-Pro 3 ans. En effet, avec la rage du gouvernement précédent de supprimer un maximum de postes dans l’Education nationale, une des solutions trouvées fut de faire passer la durée d’études pour le bac-Pro de quatre à trois ans. Quelle économie de professeurs en raccourcissant de 25% la durée d’études, mais aussi quelles difficultés supplémentaires pour les élèves ! Les élèves orientés vers l’enseignement professionnel à la fin de la 3ème le sont en général car ils éprouvent quelques difficultés en enseignement général, même si, et heureusement, quelques-uns choisissent délibérément, mais avec de moins en moins de facilité, une section professionnelle qui les attire (photo, métiers de la mode,…).
Or, ces élèves, à qui l’on proposait une pédagogie adaptée et une année supplémentaire pour atteindre le bac, se voient contraints d’accélérer leur rythme d’apprentissage, alors qu’ils découvrent un enseignement nouveau. Résultat : de nombreux abandons en cours d’études et un échec au bout du compte.
Si « le changement c’est maintenant », puisse le ministre de l’Education nationale prendre en compte la spécificité des élèves de l’enseignement professionnel et leur donner à nouveau toutes leurs chances comme cela était le cas lorsque j’ai commencé ma (longue) carrière.
Et ce n’est pas fini…