Stages en entreprises ?
C’était un des sujets du journal de France2 hier soir. Le journaliste parlait de la difficulté pour les jeunes de 3ème d’arriver à trouver une entreprise qui veuille bien les prendre pendant une semaine et on nous montrait une jeune fille en train de manier la fourche et de tirer la brouette. Curieuse façon d’« observer », car en 3ème il ne peut s’agir d’autre chose…à moins que le code du travail ait été révisé sur ce point pour les jeunes de moins de 15 ans. Cette jeune fille avait donc eu la chance de trouver un stage dans un centre hippique. D’après mon expérience c’est quasiment le souhait d’une jeune fille sur trois de travailler avec les animaux, le deuxième tiers se tournant vers les jeunes enfants, le reste se partageant entre la vente et la coiffure. Mais quel bénéfice pour l’orientation ? Cela va-t-il les aider à choisir les options en 2nde ? Je me souviens d’une élève pour qui le stage avait été utile : après avoir balayé les cheveux pendant une semaine dans un salon de coiffure, elle avait définitivement abandonné l’idée de jamais devenir coiffeuse !
Il y a quand même une utilité à ces stages : c’est de pointer l’inégalité flagrante qui existe au « pays des droits de l’homme » en fonction du nom et du quartier d’habitation : François ou Martine trouveront beaucoup plus facilement un stage que Mohamed, Sekou ou Karima. De même, à Bordeaux, les portes s’ouvriront plus facilement si vous habitez le centre-ville plutôt que Le Grand Parc.
J’ai rarement vu un élève de 3ème revenir davantage motivé pour le travail scolaire après sa semaine de stage, et il m’est parfois arrivé de me demander ce que son stage avait pu lui rapporter et ce qu’il avait compris vu la pauvreté de son rapport et les difficultés orales qu’il avait à présenter son expérience.
Mais (hélas ? ) les stages ne sont pas réservés aux seuls élèves de 3ème et je vous ferai part de mon expérience demain.
Et ce n’est pas fini…