Séparatisme ?
Je viens de lire l'interview d'une étudiante de première année de classe prépa. Elle aurait pu être intitulée « Hors des classes prépa, point de salut ».
Je suis absolument sidéré du mépris qu'elle exprime vis à vis de l'université : « ...exigence de discipline et de régularité dans le travail, enseignements de haut niveau, objectifs clairs, contrairement à l'université ».
J'ai envie de lui répondre, « Mais elle se prend pour qui celle-la ? ». Macron aurait-il définitivement gagné ? Gloire aux premiers de cordée et malheur aux premier de corvée ? Ce n'est décidément pas ce vers quoi j'essayais de tendre après mes quarante ans à l'éducation nationale. Il m'étonnerait que cette jeune femme ait manifesté avec nous hier.
Ayant débuté ma carrière comme PLP, j'étais fier de voir comment nous arrivions à aider les élèves à se reconstruire après que les collèges s'en soient débarrassés à la fin de la 5ème. Et, à l'époque leur CAP les conduisait vers un métier dans lequel ils pouvaient s'épanouir, sans tenter d'enfoncer les autres pour cela.
Rappelons-nous à qui nous devons la Sécu, que d'aucuns se plairaient à voir disparaître au profit de leurs amis assureurs. Ambroise CROIZAT n'avait pas fait d'études supérieures, ce qui ne l'a pas empêché de nous léguer ce précieux joyau.
Je n'ai pas fait de classe prépa. Dans ce qui était alors un petit lycée (qui a pris de l'embonpoint depuis) il n'y avait pas de classe post-bac. J'étais en Philo, et je sais que deux camarades de Math-élem sont partis en Math-sup à Toulon.
Lorsque j'étais en deuxième année de fac à Nice, je vis arriver de nouveaux étudiants qui arrivaient d'une classe d'Hypokhâgne à Toulon : c'est là que j'appris l'existence des classes prépa. De toute façon je serai parti tout de suite en fac, soif de liberté et besoin d'autonomie. Et je dois dire, mais je suis vieux, que l'exigence de discipline (que je m'imposais), la régularité dans le travail, les enseignements de haut niveau (nous avions des profs internationalement reconnus) étaient tout à fait présents dans cette nouvelle université de Nice, y compris pour ceux qui, comme moi, étaient issus d'un milieu ouvrier.
Et ce n'est pas fini...