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Le blog de Bernard SARLANDIE

education

Ils ne sont pas rentrés.

1 Septembre 2022, 10:56am

Publié par Bernardoc

Article de Camille BAUER dans L'Humanité du 1er septembre 2022

Les oubliés de l’école de la République

Jassem ISSOUF est un élève modèle : bac scientifique avec près de 19 de moyenne, premier prix de concours d’éloquence, puis prépa mathématiques.« Un parcours exemplaire, mais une exception à Mayotte »,souligne le grand gaillard de 24 ans qui se souvient encore comment, à son entrée au lycée, on lui avait expliqué :« Tu n’auras pas de place. Elles sont réservées aux Français. »

Ce « mur du refus », il n’est pas le seul à s’y heurter. Selon le décompte du collectif #EcolePourTous, au moins 100 000 enfants sont encore privés de scolarité en France. Et encore, ces estimations datent d’avant la crise du Covid, qui a été particulièrement ravageuse pour ces enfants éloignés de l’école et qui ont payé cher l’absence de continuité pédagogique. Leurs profils sont tous liés à une instabilité due à leur statut ou leur origine, qu’ils soient issus de la communauté des gens du voyage, habitants de bidonvilles et de squats, notamment dans les territoires d’outre-mer, hébergés dans des hôtels sociaux ou mineurs étrangers isolés.

Sur le plan légal, la situation s’est pourtant améliorée. L’article 16 de la loi sur l’école de la confiance adoptée en juillet 2019 et la circulaire le mettant en place ont rappelé aux maires leur obligation d’inscrire à l’école tout enfant présent sur leur territoire, quel que soit son statut.« Malgré cela, il y a encore aujourd’hui des maires qui refusent cette inscription pour des raisons discriminatoires, au prétexte par exemple que les familles sont dans l’incapacité de fournir une attestation de domicile »,dénonce Anina CIUCIU, la marraine du collectif qui, en tant que Rom de Roumanie, a elle aussi dû se battre pour avoir accès à l’école et devenir l’avocate qu’elle est aujourd’hui. Pour obtenir le droit à l’école, de nombreuses familles sont encore contraintes de saisir la justice en urgence.

Au-delà du refus d’inscription, les obstacles sont nombreux. Ritchy THIBAULT, qui a brillamment décroché son bac, évoque par exemple le racisme qu’il a rencontré à l’école en tant que membre de la communauté des gens du voyage et les risques de décrochage scolaire liés à cet ostracisme. Avec le collectif, il appelle l’éducation nationale à mettre en place des formations à la non-discrimination et à embaucher plus de médiateurs sociaux pour accompagner ces élèves et leur famille.« Aujourd’hui, pour 80 000 enfants comme moi, la seule solution proposée est le Cned, qui se contente d’envoyer des cartons sans aucun support pédagogique, alors qu’on est dans des familles éloignées, depuis des décennies, de l’institution scolaire »,souligne-t-il.

L’instabilité ou l’absence de logement est pour beaucoup le premier obstacle à une scolarité continue. Chaque expulsion, chaque changement de lieu entraîne un risque de rupture, ce qui conduit le collectif à demander la mise en place d’une « trêve scolaire », sur le modèle de la trêve hivernale, pour offrir aux enfants le minimum de stabilité nécessaire à la poursuite de leurs études. Solennel, Ritchy THIBAULT en appelle au ministre de l’Éducation nationale, Pap NDIAYE, pour« ne plus laisser aucun enfant aux portes de l’école de la République ».

Et ce n'est pas fini...

 

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Vive la retraite !

24 Août 2022, 18:53pm

Publié par Bernardoc

Extraits d'un article de Caroline Beyer dans Le Figaro du 24 août 2022

 

Pap Ndiaye « un professeur devant chaque classe, dans toutes les écoles de France »,

Réponse le 1er septembre, mais aussi dans les semaines et mois à venir, lorsque les problèmes de remplacements se poseront, immanquablement, au rythme des arrêts maladie.

Dans l’académie de Créteil, quelque 700 contractuels ont été « fidélisés » - des contractuels « expérimentés » pour reprendre les mots du ministre, à savoir qui ont vu leurs contrats reconduits - et 200 nouveaux ont été recrutés. Dans le second degré, 1 400 contractuels ont été embauchés.

Au niveau national, les concours de professeurs ont laissé vacants, début juillet, pas moins de 4 000 postes, parmi lesquels 1 686 à l’école primaire et 2 267 dans les collèges et lycées, où les difficultés se concentrent sur les lettres classiques, les langues et les disciplines professionnelles au lycée. C’est donc autant de contractuels que les académies ont dû recruter. Des profils embauchés à partir du niveau licence (bac +3), là où les lauréats des concours de profs détiennent un master (bac +5) et ont surtout suivi une formation.

« Nous faisons au mieux, avec des enseignants contractuels formés, de qualité, a répété, mardi, Pap Ndiaye. Nous assurons une formation sur quatre jours (miracle : une formation de qualité en 4 -quatre – jours ; quelles économies pour le budget de la nation, et quel effondrement prévisible de notre système éducatif) à laquelle s’ajoute, pour le premier degré, une formation à distance. Cette formation et le suivi de ces enseignants s’opèrent tout au long de l’année », a-t-il ajouté, précisant que parmi l’ensemble des enseignants contractuels (1 % des troupes à l’école primaire, 8 à 10 % dans les collèges et lycées), « 80 % sont expérimentés ».

Mais au Snuipp de conclure qu’il y aura « des adultes dans les classes », pas des enseignants.

En cette rentrée, les professeurs et leurs syndicats attendent surtout la revalorisation financière promise. Comme son prédécesseur, Pap Ndiaye s’est engagé à ce qu’un professeur débutant ne gagne pas moins de 2 000 euros net par mois (contre 1 800 à ce jour). Une promesse qui laisse les syndicats perplexes, alors qu’à ce jour les enseignants atteignent ces 2 000 euros après quinze ans d’ancienneté.

Et ce n'est pas fini...

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Ça continue.

28 Avril 2022, 11:33am

Publié par Bernardoc

In 20minutes.fr

« Narbonne : Une directrice d’école et une principale agressées en quelques jours

Les trois mises en cause sont poursuivies pour « violences volontaires sur personne chargée d’une mission de service public au sein d’un établissement scolaire » dans deux affaires distinctes. Elles sont toutes trois placées sous contrôle judiciaire et convoquées en septembre 2022 devant le tribunal correctionnel de Narbonne. »

 

Il y en a marre ! Agressions en avril, convocations au tribunal en septembre. Que va-t-il se passer entre temps ? Comment les collègues agressées parviendront-elles à se reconstruire ? Quelles aides apportées par le ministère de tutelle ? La Mgen et le PAS, mais est-ce suffisant ?

Ce genre de grave délit devrait être jugé en comparution immédiate et de lourdes sanctions prononcées. Cela fait également partie de la revalorisation de la fonction.

Un enseignant n'est pas un citoyen lambda : il a reçu une mission de service public, celle de former des citoyens responsables, et tout doit être mis en œuvre pour lui permettre d'accomplir cette mission dans la sérénité. Il en va de l'avenir de la République dont la pérennité ne saurait être mise en cause par des parents d'élèves voyous. Les valeurs que porte et transmet l’Éducation nationale ont besoin d'être défendues par tous les moyens, y compris (hélas!) judiciaires.

Et ce n'est pas fini...

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Eh oui, j'ai connu ça.

23 Avril 2022, 19:02pm

Publié par Bernardoc

Extrait de planet.fr

Un petit verre de rouge à la cantine ? Si aujourd’hui l’idée paraît complétement absurde, jusque dans les années 50, servir du vin aux enfants dans les établissements scolaires était la norme. Le vin était alors considéré comme une boisson nutritive, fortifiante et avec d’indéniables vertus pour la santé.

À l’époque, le vin faisait partie du quotidien des Français, et ce, dès le plus jeune âge. "Le comité national de propagande en faveur du vin, qui était placé sous l’égide de l’État, faisait tout pour promouvoir la consommation de vin dans les écoles et l’une de ses cibles prioritaires était les enfants", raconte Stéphane Le Bras. Pour autant, les plus jeunes n’attendaient pas forcément l’heure du déjeuner pour boire leur premier verre. "Des cas d’enfants arrivant saouls à l’école primaire ont été répertoriés. Leurs parents leur servaient généralement du vin aux alentours de 8 ou 9 degrés coupé à l’eau au petit-déjeuner", relate l’historien.

Les enfants n’étaient toutefois pas les seuls à subir ce lavage de cerveau. "En plus de leur salaire, les ouvriers avaient droit, tous les jours, à deux ou trois litres de vin dans leur panier-repas, détaille Stephane Le Bras. La France était considérée comme la nation du vin dans le monde. En dehors de l’aspect culturel, cela suppose qu’il y avait de forts enjeux économiques derrière la consommation de cet alcool".

Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir de Pierre Mendès France pour que le vin soit interdit, en 1956, aux enfants de moins de 14 ans dans les établissements scolaires. "Au début des années 50, il y a eu un renouveau du mouvement antialcoolique. Au même moment, une nouvelle génération de médecins a émergé et a mis en garde contre l’alcoolisme. L’argument majeur était que soigner les alcooliques coûtait trop cher à l’État", explique Stéphane Le Bras.

Afin d’habituer les plus jeunes à une autre boisson, Pierre Mendès France a eu l’idée de remplacer le vin par le lait dans les établissements scolaires. "Les enfants devaient développer de nouveaux goûts afin de se tourner vers le lait plutôt que le vin lorsque leurs parents servaient le petit-déjeuner. Le lait était également censé permettre un meilleur développement physique. De plus, la filière laitière produisait énormément de lait et il fallait en écouler les stocks", développe l’historien.

Ce n’est toutefois qu’en 1981 que le vin fût interdit dans tous les établissements scolaire pour les mineurs. Jusqu’au début des années 2000, les élèves majeurs pouvaient, eux, encore boire du vin dans certains internats. "De son côté, la filière viticole a opéré une montée en gamme en passant du gros rouge à des vins de qualité, précise Stephane Le Bras. Aujourd’hui, les Français en boivent environ 40 litres par an et par habitant contre 130 dans les années 50". Une petite révolution.

Et ce n'est pas fini...


 

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L’Éducation nationale et l’extrême-droite main dans la main contre l’école.

22 Avril 2022, 10:13am

Publié par Bernardoc

Communiqué de l’équipe enseignante de l’école Pasteur de Saint Denis

Nous, les dix-neuf enseignant·es de l’école élémentaire Louis Pasteur à Saint-Denis, venons d’appendre ce lundi 4 avril que six d’entre nous allions subir une mutation « dans l’intérêt du service », dans les jours à venir.

Cette décision des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN 93) est la suite d’une série de maltraitances institutionnelles que nous subissons depuis des années, notamment pour notre attachement au fonctionnement collégial de l’école.

A la rentrée 2021, après une année sans direction d’école où l’équipe a dû porter seule les charges administratives, une nouvelle directrice a été nommée par la direction académique.

Très rapidement, celle-ci a mise en place des pratiques managériales allant contre le fonctionnement collectif et coopératif de notre équipe et ne prenant jamais en compte l’intérêt des enfants. empêchements à travailler (rétention d’informations, non accès au matériel et aux locaux), autoritarisme (non respect des décisions du conseil des maître·sses, interdiction de sorties) pressions psychologiques, humiliation devant parents et élèves, mensonges , diffamation et propos calomnieux, incitation auprès de parents d’élèves à produire des écrits ou même porter plainte contre des enseignant·es pour motifs calomnieux, et autres fautes professionnelles graves , comme la falsification des élections de parents d’élèves.

Alors que nous avons alerté notre hiérarchie de tous ses agissements et de la souffrance que cela engendrait au quotidien, la seule réponse de l’administration a été de diligenter une enquête administrative pour "climat scolaire dégradé" en décembre 2021. Nous avons alors dû subir, tout au long de celle-ci, des entretiens humiliants et à charge.

Nous avons appris par la suite que la directrice entretenait des relations avec l’extrême-droite, ce qui a été confirmé par un article publié dans l’Incorrect (journal d’extrême-droite), en janvier 2022 dans lequel elle diffame les collègues de l’école.1

Aujourd’hui, l’institution au lieu de nous protéger comme il est de son devoir (nos demandes de protection fonctionnelle sont restées par ailleurs sans réponse), nous réprime violemment et ;collabore ainsi avec l’extrême-droite !

En prenant cette décision de muter de force des collègues investi·es auprès de leurs élèves (certain·es enseignant·es sont en poste depuis plus de dix ans dans l’école) sous prétexte d’une volonté de retour à la « sérénité de l’école » , l’administration prive les élèves de six classes de leur maître·sse en plein cours de l’année scolaire et désorganise ainsi le service public d’éducation.

Loin de nous apporter « sérénité », cette décision attise notre colère envers l’institution qui nous méprise. Nous nous mobiliserons collectivement, avec détermination et par tous les moyens possibles pour empêcher ces mutations.

On touche pas à nos collègues !

1 G. Robin, « Gauchisme à l’école. Le niveau monte », L’Incorrect, n° 49, janvier 2022.

Et ce n'est pas fini...

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Quand certains tentent de falsifier l'histoire...

13 Avril 2022, 19:08pm

Publié par Bernardoc

J'ai passé la journée à corriger ce concours indispensable qui fête cette année son 60ème anniversaire.

Et ce n'est pas fini...

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Bravo les maîtresses !

11 Mars 2022, 09:14am

Publié par Bernardoc

Hier, la maîtresse de la classe de CP à qui je lis des contes, m'avait sollicité pour accompagner les élèves au théâtre pour assister à une représentation de La Belle au bois dormant , conte que j'avais lu avant Noël.

Je suis à l'heure (en fait très en avance) à l'école pour monter dans le car. Arrivés à La Pergola, mauvaise surprise : le théâtre était fermé.

Alors les téléphones mobiles ont chauffé : contact avec la troupe, qui n'était pas au courant de notre venue, faute de confirmation, contact avec les chauffeurs de car pour savoir si nous pourrions rentrer,...

Finalement, les comédiens pourraient être prêts à midi et grâce aux chauffeurs qui ont contacté leur dépôts, des cars seraient bien là à 13h15 pour nous raccompagner. Il fallait donc garder les quatre classes, dans des conditions pas évidentes, pendant quatre heures.

Tandis que deux maîtresses partaient acheter quelques victuailles pour permettre aux élèves de ne pas assister au spectacle le ventre vide, deux autres prenaient en charge le groupe, l'une en faisant des exercices de relaxation, l'autre en faisant chanter le groupe.

Juste avant le retour des provisions, les élèves ont pu enfin entrer dans le théâtre et ce fut la distribution : du pain au chocolat (et non des chocolatines !) et de l'eau dans des gobelets de carton très difficiles à désemboîter.

Après, enfin, ce fut le spectacle : une interprétation originale, il faudra que je vois avec les élèves ce qu'ils auront remarqué comme ressemblances et différences avec la version lue.

Le retour se fit par un itinéraire surprenant, et les enfants ont pu déjeuner en revenant à l'école car « les dames de la cantine » avaient été prévenues et avaient accepté de prolonger leur service.

Et ce n'est pas fini...

Bravo les maîtresses !Bravo les maîtresses !

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L'élève au centre ?

10 Mars 2022, 16:31pm

Publié par Bernardoc

 Pour garantir un enseignement adapté de qualité en SEGPA, la CGT Educ’Action 33 exige :

 ▪ Le maintien et le renforcement des structures SEGPA de la 6ème à la 3ème

 ▪ La baisse des effectifs à 12 élèves maximum dans les classes

 ▪ L’orientation en SEGPA dès la 6ème pour améliorer la continuité du parcours individuel des élèves

 ▪ Une DGH qui garantisse un accompagnement pédagogique au plus près des besoins des élèves

 ▪ Le dédoublement systématique des heures d’ateliers assurées par les PLP prévu dans la DGH

 ▪ La garantie d’une diversité de l’offre d’ateliers sur tout le territoire
▪ L’alignement du temps de service des PE sur les PLP et PLC

 ▪ Le maintien ou la création d’un poste de direction dans toutes les SEGPA
▪ La reconnaissance du rôle de professeur principal pour les PE.

Le ministre utilise la politique de “l’école inclusive” comme prétexte pour faire des économies et démanteler toujours un peu plus les structures SEGPA existantes, au détriment du bien-être des élèves et des conditions des travail des personnels.

Et ce n'est pas fini...

 

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Début du SNU : la FERC préfère l’Éducation populaire !

22 Février 2022, 09:56am

Publié par Bernardoc

Le 13 février 2022, des « séjours de cohésion » du Service national universel (SNU) ont débuté, pendant le temps scolaire de la zone C, en concurrence donc avec le temps d’enseignement, disposition sans précédent appelée « articulation avec la scolarité ».

Objectif du gouvernement : 4000 jeunes ce mois et 50 000 en tout pour 2022. Des élèves vont donc être privés de cours alors même que les deux dernières années ont déjà conduit à une perte importante d’accès à l’éducation avec la pandémie Covid. Deux autres sessions sont prévues en juin et juillet. Le ministre de l’Éducation nationale a mobilisé préfet·es, recteur·trices et DASEN, CPE et enseignants pour faire la promotion et l’organisation du SNU ainsi que la quasi-totalité des moyens et agents « Jeunesse » (les CEPJ).

 La FERC CGT se prononce contre l’établissement du SNU depuis son annonce.

 Si pour encore cette année, le SNU ne s’adresse qu’à des volontaires, son but officiel est de formater 800 000 jeunes par an. Surprenant, alors que l’Armée et la Gendarmerie refusent de s’impliquer directement dans ce SNU. L’objectif affiché de former les « futurs citoyens » cache en réalité la volonté d’imbiber la société de culture militaire dans l’espoir qu’infuse, dans la jeunesse, un amour de l’uniforme et de l’ordre. Si le SNU devenait obligatoire, il ne devrait en aucun cas s’effectuer pendant les temps de scolarité, la FERC porte le projet d’une éducation populaire pas d’une éducation militaire.
Au programme, uniforme, morale et précarité Une fois devenue obligatoire, la participation aux séjours SNU donnera droit à un certificat exigé pour passer le bac et le permis de conduire. Les jeunes devront faire des « missions d’intérêt général » c’est-à-dire faire le travail de salariés sans avoir aucun droit ni rémunération.

Le coût du SNU est de 1,6 milliards d’euros cette année, 6 milliards annuels à terme, alors que le gouvernement met à mal la dimension émancipatrice de l’École autant par la suppression de postes que par les effets des contre-réformes Blanquer. Au contraire, nous revendiquons des moyens pour une éducation à la citoyenneté, en particulier dans un contexte de montée en puissance de l’extrême droite.

 La FERC CGT exige l’abandon du SNU avant qu’il ne devienne obligatoire et que les crédits prévus soient reversés à la création de postes statutaires dans l’Éducation nationale, au ministère de la jeunesse et des sports et au financement des associations sportives et d'éducation populaire.

Et ce n'est pas fini...

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Les adolescents français ne dorment pas assez

11 Février 2022, 15:54pm

Publié par Bernardoc

Par Emmanuelle GODEAU, Damien LÉGER et Stanislas SPILKA (via The Conversation)

Dans l’opinion générale, enfance ou adolescence sont synonymes de bon sommeil, long, souvent décalé, récupérateur, accompagné de grasses matinées durant les week-ends et les vacances scolaires.

Généralement, la qualité du sommeil est en effet excellente chez les jeunes : sa durée est plus longue que chez l’adulte (10 à 12 heures chez les enfants et 8 à 10 heures chez les adolescents, contre 7 à 8 heures chez l’adulte). Surtout, leur sommeil est plus stable : leurs nuits sont moins entrecoupées d’éveils, et plus riches en sommeil profond, récupérateur.

Toutefois dans les faits, les choses diffèrent quelque peu. Aujourd’hui, la qualité du sommeil des enfants et adolescents ne va plus de soi, car de nombreuses activités et sollicitations viennent concurrencer et retarder sans cesse l’envie de dormir. L’utilisation de toujours plus d’écrans durant la soirée joue notamment un rôle prépondérant dans cette situation.

Pour savoir précisément où en sont les jeunes vis-à-vis du temps de sommeil, l’enquête EnCLASS a été menée en 2018 sur plus de 20 000 collégiens et lycéens de France métropolitaine.

Dormir est essentiel pour la santé physique et mentale. Durant le sommeil, de nombreux rythmes physiologiques sont modifiés, et plusieurs hormones contribuant à la réparation des tissus, aux défenses immunitaires, ou encore à l’équilibre métabolique du corps sont sécrétées de façon synchronisée : hormones de croissance, mélatonine, cortisol… Dormir est aussi essentiel pour la mémorisation (notamment via la phase de sommeil paradoxal), la réparation des effets du stress et de l’anxiété, ou encore la maturation du système nerveux chez l’enfant et l’adolescent.

La quantité de sommeil, tout comme sa qualité, sont essentielles pour la santé. Chez l’adulte, il est clairement démontré que dormir moins de 6 heures par 24 heures est associé à un risque accru de surpoids, d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension, de maladies cardiovasculaires, d’accidents, d’anxiété et de dépression. Chez l’enfant et l’adolescent, on parle de sommeil trop court en dessous de 7 heures par 24 heures. Les types de risque pour la santé physique et psychologique sont alors les mêmes que pour les adultes.

Certains troubles du sommeil peuvent également être associés à des problèmes de santé chroniques, respiratoires (asthme, allergie), digestifs, ou neurologiques (douleurs). C’est par exemple le cas de l’insomnie, qui peut être due à un environnement de sommeil difficile ou bruyant, ou être l’expression d’un mal-être psychologique.

L’usage d’écran avant l’endormissement est à ce titre problématique, pour plusieurs raisons. D’une part, la lumière bleue des écrans stimule l’horloge biologique et retarde la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. D’autre part, l’interaction sociale tardive le soir, et parfois en pleine nuit, empêche la détente et le repos cognitif, indispensables au sommeil.

Or tablettes ou smartphones peuvent très facilement s’immiscer dans la vie des jeunes en dehors de tout contrôle parental, dans les chambres ou les lits, parfois jusqu’à une heure avancée de la nuit. Les périodes de confinement successives des derniers mois ont en outre très probablement ancré davantage encore ces habitudes chez certains élèves.

Les adolescents français ont été interrogés sur leur sommeil pour la première fois en 2010 et 2011, dans le cadre des enquêtes HBSC pour le collège, ESPAD pour le lycée. Ces dernières ont mis en évidence qu’une proportion croissante des collégiens avait un sommeil de trop courte durée pendant les périodes de classe et une dette de sommeil. Il y a huit ans déjà, l’utilisation des écrans dans la soirée avait été associée à un sommeil plus court ainsi qu’à des troubles d’endormissement. Présents chez les collégiens, ces troubles du sommeil augmentaient avec l’âge et se retrouvaient chez les lycéens. Huit ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée.

L’enquête EnCLASS menée en 2018 a révélé que les collégiens ont en effet perdu en moyenne 20 minutes de sommeil par nuit : en semaine, leur durée de sommeil est passée de 8 heures 37 en 2010 à 8 heures 16 en 2018. Les lycéens n’ont perdu pour leur part que 5 minutes sur la même période : ils dormaient en moyenne 7 heures 19 en 2018.

Entre la classe de 6e et celle de 3e, les élèves perdent un quart d’heure de sommeil par an, avec une durée moyenne qui passe de 8 heures 50 à 7 heures 45, ce qui représente plus d’une heure de sommeil en moins par nuit au décours du collège. Si le passage du collège au lycée entraîne une nouvelle perte de sommeil de 19 minutes en moyenne, cette durée n’évolue ensuite quasiment plus, diminuant seulement de 7 minutes entre la seconde et la terminale.

Soulignons que les garçons de terminale ont le temps de sommeil moyen les jours de classe le plus court : 7 heures 05. Cette durée est proche de la durée de sommeil des adultes les jours de travail en France, laquelle est de 6 heures 58 d’après les données du dernier Baromètre Santé.

En huit ans, le pourcentage de collégiens dormant moins de 7 heures par 24 heures les jours de classe, autrement dit le seuil sous lequel le risque de comorbidités est plus élevé, est passé de 7,8 % à 13 % et celui des lycéens de 25,1 % à 29 %.

Aujourd’hui, un collégien sur quatre (26,7 %) et quatre lycéens sur dix (43,7 %) peuvent être considérés comme étant en « dette de sommeil » (car dormant au moins 120 minutes de plus les matins sans classe en regard de ceux avec classe le lendemain). Au collège, cette dette est beaucoup plus préoccupante chez les filles que chez les garçons (31,4 % contre 22,2 %). Cette différence existe aussi au lycée, quoique dans une moindre proportion (46,5 % contre 40,8 %).

Une des premières conséquences du manque de sommeil est la fatigue, en particulier le matin. Globalement, la moitié des élèves du secondaire sont fatigués au lever au moins un jour par semaine. Plus encore, 3 collégiens sur 10 (30,6 %) et 4 lycéens sur 10 (41,4 %) se sentent fatigués presque tous les jours de classe en se levant le matin.

Bien évidemment, les élèves dormant moins de 7 heures par nuit et ceux en dette de sommeil sont plus fatigués que les autres.

On estime par ailleurs que, chez l’enfant et l’adolescent, s’endormir en plus de 30 minutes relève d’une insomnie. Or, d’après leurs déclarations, le tiers des élèves du secondaire environ sont concernés par une insomnie d’endormissement. Là encore, ces difficultés sont nettement plus fréquentes chez les élèves en dette de sommeil ou avec un sommeil trop court.

L’utilisation d’un écran au cours de la soirée est une activité partagée parmi une grande partie des élèves, quel que soit leur âge. Cette enquête révèle cependant que ces pratiques sont bien plus fréquentes parmi les adolescents dont la durée de sommeil et trop courte, et surtout parmi ceux en dette de sommeil.

Au collège déjà, environ 4 élèves sur 10 disent surfer sur internet, téléphoner ou regarder la télévision avant de dormir. La lecture en soirée n’est évoquée le soir que par un peu plus d’un tiers des collégiens, ceux qui sont en dette de sommeil étant aussi ceux qui sont les moins nombreux à lire le soir (16 %).

Au lycée, 6 adolescents sur 10 disent aller sur Internet le soir, ou écouter de la musique, voire faire les deux. Les deux tiers communiquent par téléphone, et près d’un sur deux regarde la télévision, une série ou un film. Retenons que parmi les lycéens en dette de sommeil, 72,9 % téléphonent et 72,2 % surfent sur Internet (alors qu’ils ne sont que 15,2 % à affirmer lire). Chez les courts dormeurs, les deux tiers ont également ces activités le soir.

Le sommeil les collégiens et lycéens français est donc grignoté année après année par leur mésusage des technologies mobiles numériques. On sait en effet que pour bien s’endormir, il faut ménager une période pour se préparer au sommeil. Il s’agit d’arrêter toute activité trop stimulante, et en particulier les usages numériques.

Un équilibre doit donc être trouvé entre le rôle social et pédagogique de l’accès des jeunes aux nouvelles technologiques et la conscience de leur risque délétère sur la santé. Il s’agit d’en promouvoir un usage raisonné, sans les diaboliser, mais sans minimiser les risques de leurs abus.

On constate que dormir semble de plus en plus difficile pour les adolescents. Cette situation peut faire redouter des conséquences en termes d’attention, d’apprentissage, de risques de comorbidité et de risques accidentels. Il nous semble important d’en informer enfants et parents, en soulignant l’importance pour la santé et le bien-être d’un sommeil de durée et de qualité suffisante, en particulier chez les jeunes.

Et ce n'est pas fini...


 

 

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