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Le blog de Bernard SARLANDIE

education

On a retrouvé le ministre !

17 Octobre 2024, 21:31pm

Publié par Bernardoc

Visite de M. le Ministre de l’ESR à la conférence de l’UNI

 

Samedi 12 octobre dernier, à peine nommé et avant même d’avoir rencontré les représentants des travailleurs et des étudiants, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, M. Hetzel, a participé à la conférence de l’UNI, organisation d’étudiants de droite et d’extrême droite, conférence intitulée « Retrouver la droite, pour que la France reste la France ». Organisation minoritaire (1 élu étudiants sur 11 au CNESER), l'UNI a soutenu la candidature d'Éric Zemmour en 2022.

Cette visite du ministre de l’ESR correspond à son orientation réactionnaire profonde et nous la dénonçons avec force.

La CGT FERC Sup avait réagi vivement au premier communiqué de presse du ministre. Alors que la situation de l’ESR est catastrophique, alors que le budget de l’ESR va être à nouveau amputé, alors que les conditions de travail et d’études se dégradent de jour en jour, « la seule urgence du ministre, sous couvert de « maintien de l’ordre », est de chercher à bâillonner les organisations de travailleurs ou d’étudiants et de les réduire au silence sur la tragédie palestinienne ». Et donc également d’aller flatter ses seuls soutiens dans l’ESR...

Un précédent communiqué posait la question : « il est où le ministre ? ».

Nous connaissons maintenant la réponse : le ministre est à l’UNI.

Et ce n’est pas fini...

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Les pédagogies alternatives.

12 Octobre 2024, 08:01am

Publié par Bernardoc

C’était le thème proposé par la bibliothèque du Haillan hier soir, avec le soutien du Monde diplo. L’intervenante était Laurence de Coq. Je ne la connaissais pas et je me posais des questions sur la façon dont elle allait aborder le sujet. Je fus vite rassuré et en fait ce fut une présentation de Montessori et de Freinet et ce qui les opposait, c’est à dire à peu près tout.

Montessori ouvre des écoles privées hors contrat qui coûtent « un demi smic » par mois, ce qui les rend inaccessibles à la majorité de la population. Sa pédagogie consiste à favoriser l’épanouissement individuel, la réussite personnelle, ce qui explique qu’elle ait le vent en poupe dans la « startup neichone ».

A l’opposé, on ne trouvera jamais une école privée qui fonctionne selon la pédagogie Freinet. Ce couple d’instits révolutionnaires ne voyait la réussite individuelle qu’à travers la coopération et la réussite de tous. Elle représente donc un grave danger par rapport au but que nos dirigeants souhaitent atteindre, ce qui explique que l’on fasse tout pour casser les équipes qui travaillent dans ce sens, semant ainsi des graines de possible future contestation.

D’éclairantes interventions dans le public de personnes ayant eu la chance de rencontrer des enseignants « Freinet » au cours de leur scolarité. Donc une belle soirée qui nous a rappelé qu’« enseigner, c’est influencer une vie pour toujours ».

Et ce n’est pas fini...

 

 

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Le sport scolaire, grand déshérité des JO

2 Octobre 2024, 11:10am

Publié par Bernardoc

In L’Humanité du 2 octobre 2024

Deux bassins de natation, un skatepark, un mur d’escalade et…du sable récupéré du stade de beach-volley installé sous la tour Eiffel : voilà à peu près à quoi se résume, sur le plan des équipements, l’« héritage » des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris pour quelques communes de Seine-Saint-Denis ou du Val-d’Oise. Loin de l’engouement suscité par la réussite de cet événement planétaire, les sportifs du quotidien n’en retireront pas grand-chose. Et encore moins le sport scolaire, porte d’accès aux pratiques sportives pour tous – en particulier pour les familles populaires –, qui fait plutôt figure de déshérité des Jeux.

Pourtant, afin de combattre la sédentarité, les abus d’écrans et leurs conséquences sanitaires, l’accès au sport constitue un enjeu sociétal majeur. Et l’éducation physique et sportive (EPS) à l’école demeure le premier lieu d’une pratique qui s’adresse vraiment à toutes et tous… jusqu’au plus haut niveau, comme le montrent les nombreux hommages rendus par des sportifs olympiques qui n’ont pas oublié leurs débuts dans le cadre scolaire. Or, depuis le début des années Macron, l’EPS subit une dégradation constante. Avec 1 000 suppressions de postes, elle a payé le plus lourd tribut aux quelque 8 800 postes supprimés dans le second degré depuis 2017.

Néanmoins, les gouvernements qui se sont succédé depuis sept ans n’ont pas été avares d’initiatives largement médiatisées. Exemple : le programme « 5 000 équipements-Génération 2024 », lancé début 2022 et doté de 300 millions d’euros, a effectivement permis de faire sortir de terre plus de 2 000 structures sportives (ce plan court jusqu’en 2026). Mais il s’agit pour l’essentiel de city stades ou de skateparks inutilisables dans le cadre scolaire :« Avez-vous déjà essayé de faire tenir une classe de 30 ou 35 élèves sur un terrain de basket 3×3 ? »ironise Coralie BENECH, cosecrétaire générale du Snep-FSU, qui remarque également que ces structures entraînent une pratique très genrée, les garçons étant nettement majoritaires dans leur fréquentation. Pas de quoi corriger un travers généralisé dans le sport puisque les filles, toutes fédérations confondues, pèsent moins d’un tiers (32 %) des licenciés…

En primaire, les « 30 minutes d’activité physique quotidienne » ont dégradé la pratique sportive : pressés de se consacrer aux « fondamentaux », peu formés puisque l’EPS a disparu des épreuves des concours de recrutement, les professeurs des écoles se rabattent sur ce programme dépourvu d’exigence qui a souvent pris la place de l’éducation physique en bonne et due forme. Même chose pour les « 2 heures de sport en plus » au collège, qui, selon l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, ont atteint seulement 10 % de leur cible : les jeunes « éloignés du sport ». En revanche, elles ont compliqué le sport scolaire en se plaçant en concurrence pour occuper des équipements déjà trop rares et surfréquentés.

« Toutes les réformes depuis 2017 ont amputé l’accès au sport à l’école », résume Coralie BENECH. Cela a été le cas de la réforme Blanquer du bac, qui, en désorganisant les emplois du temps jusqu’à placer des cours le mercredi après-midi, a réduit la fréquentation des associations sportives (AS) scolaires. Même motif, même punition depuis la rentrée dans les collèges avec les groupes de niveau, qui ont entraîné la quasi-disparition des créneaux réservés aux AS entre 12 heures et 14 heures et ont aussi fait disparaître, faute de moyens, des cours de soutien en natation, par exemple.

Le déficit d’équipements sportifs constitue l’autre dimension de la déshérence du sport scolaire. Alors que le « savoir-nager » est une priorité nationale, « 10 % des élèves n’iront jamais à la piscine », affirme le Snep-FSU. En cause, avant tout, le manque de piscines, les 6 000 bassins – dont la moitié seulement sont couverts – que compte la France étant largement insuffisants. Il en faudrait au moins 500 de plus, selon la Fédération française de natation. Mais du côté des communes, la tendance est plutôt à concéder ces équipements coûteux et souvent déficitaires à des sociétés privées…qui s’empressent de faire grimper les tarifs, au mépris de l’accès des scolaires. Le Snep-FSU revendique, lui, un plan pluriannuel de construction d’équipements accessibles à toutes les pratiques, financé à 50 % par l’État – et non par les seules collectivités territoriales. Avec un projet de loi de finances 2025 qui prévoyait, avant la nomination du nouveau gouvernement, une baisse de 11 % des crédits alloués au sport, gagner le développement des pratiques sportives pour le plus grand nombre s’annonce aussi difficile que d’aller décrocher une médaille olympique…

Et ce n’est pas fini...

 

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Education : Genetet et Hetzel, la novice et le réac

23 Septembre 2024, 12:25pm

Publié par Bernardoc

In Libération du 23 septembre 2024

La nouvelle ministre de l’Education nationale va-t-elle s’affranchir des sujets portés par son prédécesseur, Gabriel Attal ? Ce n’est pas ce que laisse présager le catapultage de la députée des Français de l’étranger, Anne Genetet, rue de Grenelle, en remplacement de Nicole Belloubet. Une nomination surprise, cette macroniste inconnue du grand public et des enseignants s’étant investie au cours de ses mandats sur les questions de diplomatie et de défense. A peine le remaniement annoncé, les syndicats enseignants sont montés au front, fustigeant «une erreur de casting», et y voyant la marque d’un «mépris» à l’égard de l’éducation nationale, réduite au rôle de «variable d’ajustement».

Les représentants des enseignants ont interprété son arrivée comme le résultat d’un «marchandage politique», signe d’une volonté de l’exécutif de garder la main sur le dossier. Secrétaire générale de la FSU-Snuipp, Guislaine David a déploré la nomination d’un «clone de Gabriel Attal», dont la nouvelle ministre est proche, «pour continuer la politique engagée», contestée par les enseignants. Les acteurs du secteur craignent le faible poids politique de cette médecin de formation, ancienne consultante à Singapour, qui n’a jamais manifesté d’intérêt particulier pour les questions d’éducation. Dans la foulée de sa nomination, la ministre a tenté, sans grand succès, de rassurer, indiquant notamment vouloir «travailler sur la dévalorisation du métier et la solitude des enseignants».

Anne Genetet est la cinquième ministre à prendre la tête de la rue de Grenelle en l’espace d’un peu plus de deux ans. Une valse qui s’accompagne de réformes à tout-va. Dernière en date, celle du «choc des savoirs» dont s’est emparé Gabriel Attal en décembre 2023. Censée relever le niveau des élèves, la réforme, que la nouvelle ministre avait publiquement soutenu, peine à se mettre en place. Les groupes de niveaux en français et en maths au collège ? Un échec. Rebaptisés «groupes de besoins» par Nicole Belloubet pour plus de souplesse, le dispositif censé s’appliquer d’abord aux sixièmes et aux cinquièmes a clairement du mal à voir le jour dans la majorité des établissements. La modification du brevet prévue cette année ? Reportée à 2026 à cause de l’attente de la nomination du gouvernement. Les classes «prépa seconde», passerelles entre la troisième et la seconde pour les élèves ayant échoué au brevet ? Ouvertes aux élèves volontaires dans une centaine de lycées, ces classes peinent à se remplir.

Au sein de son ministère, Anne Genetet devra composer avec Alexandre Portier, député LR du Rhône, nommé ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, un portefeuille inédit. Ce nouveau découpage suscite la perplexité des professionnels : «Que signifie isoler la réussite scolaire du reste de la politique éducative avec un ministre délégué ? Réussir à l’école ne serait plus un projet global de la ministre de l’Education nationale ?» a ainsi interrogé Jérôme Fournier, secrétaire national du syndicat SE-Unsa.

Membre du Conseil supérieur des programmes, Portier s’est montré particulièrement impliqué ces dernières années sur les questions éducatives. A l’initiative d’une proposition de loi sur la formation des enseignants et d’une mission d’information sur l’instruction des enfants en situation de handicap, ce proche de Laurent Wauquiez avait pris la défense de l’enseignement privé lors des polémiques du début d’année.

Le binôme est attendu au tournant, alors que la profession réclame une orientation claire et plus de moyens, dans un contexte de crise d’attractivité du métier et d’une défiance inédite à l’égard du pouvoir. Les personnels ont déjà prévu de se mettre en grève mardi 1er octobre, notamment contre la réforme du choc des savoirs, et pour réclamer des revalorisations salariales.

Profs de facs et étudiants s’inquiètent, eux, de la nomination du droitier député LR Patrick Hetzel au poste de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce proche de François Fillon, défenseur de positions conservatrices sur le mariage pour tous, la PMA et l’IVG, est l’un des artisans de la très controversée loi LRU sur l’autonomie des universités, jugée responsable du sous-financement du supérieur. Un «coup de grâce» pour l’Unef, qui anticipe déjà «de nombreuses attaques libérales» sur les facs.

Et ce n’est pas fini...

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Éducation : le sous-investissement chronique de la France

12 Septembre 2024, 15:47pm

Publié par Bernardoc

In L’Humanité du 11 septembre 2024

L’enquête annuelle de l’OCDE, « Regards sur l’éducation », confirme que la France dépense moins que les autres pour son système scolaire. Un choix politique constant qui fait le lit des inégalités.

La France est, et demeure, un mauvais élève en termes d’investissement dans son système éducatif. C’est l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui le démontre, dans la dernière livraison de son enquête statistique annuelle, « Regards sur l’éducation 2024 », dévoilée le mardi 10 septembre. Les dépenses françaises d’éducation, du primaire au supérieur, sont en effet inférieures à la moyenne des pays de l’OCDE. Notre pays se retrouve au niveau du Portugal ou de l’Estonie, loin des nations comparables que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Suède, les États-Unis ou encore le Danemark.

Exemple parlant : alors que le gouvernement vante depuis Blanquer sa « priorité au primaire », entre 2015 et 2021, la dépense dans ce secteur a crû de seulement 1,8 %, contre 2,4 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Dans le secondaire, c’est pire : sur la même période, la France a stagné à 0,1 %, contre 1,8 % dans les pays de l’OCDE. L’étude fait aussi litière des clichés sur ces professeurs qui travaillent peu et sont bien payés : entre 2015 et 2023, tandis qu’en moyenne dans l’OCDE le salaire des enseignants progressait de 4 % (inflation déduite), en France la profession a dû se contenter de… 1 %. Et pour ce prix, ils travaillent plus que les autres : 720 heures annuelles devant élèves, contre 706 heures en moyenne dans l’OCDE.

« Regards sur l’éducation 2024 » confirme d’autres tendances déjà connues de notre système. Première d’entre elles : la reproduction sociale.«  Le niveau d’études des parents a un impact important »sur celui de leurs enfants, observe le rapport. Bel euphémisme : alors que 80 % des personnes dont au moins l’un des parents est diplômé du supérieur le sont devenues à leur tour, ce chiffre tombe à… 25 % quand aucun des parents n’a de diplôme supérieur. Et l’injustice démarre tôt. Alors que, selon les experts« l’éducation de la petite enfance permet de réduire les écarts de développement », seulement 33 % des familles françaises les moins favorisées ont accès à l’accueil des enfants entre 0 et 2 ans, contre 85 % des familles favorisées. C’est la défaillance de la prise en charge de la petite enfance qui est ici soulignée.

Ces inégalités sont d’autant plus pesantes socialement que notre pays reste marqué par la prépondérance du diplôme dans l’accès à l’emploi. Ainsi, à peine plus d’un non-bachelier sur deux (54 %) est en emploi, alors que ce taux atteint 61 % dans l’OCDE. Autre mauvais résultat : le taux des 18-24 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études a certes diminué entre 2016 et 2023, passant de 19,8 % à 16,1 %, mais il demeure très supérieur aux 13,8 % de la moyenne de l’OCDE. Un ensemble de chiffres qui interroge l’orientation du « tout-apprentissage », notamment avant le bac, puisqu’on sait que, derrière les bons taux d’emploi des jeunes sortant d’apprentissage, se cache une autre réalité : celle des nombreuses ruptures de contrat (entre 30 et 50 % dans plusieurs filières), conduisant encore trop de jeunes à sortir du système scolaire sans diplôme. Une situation que le « choc des savoirs », avec son projet de classe « prépa seconde » pour les élèves de 3eayant échoué au brevet, ne risque pas d’améliorer. S’il voit le jour…

Et ce n’est pas fini...

 

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Une autre forme de militantisme

10 Juillet 2024, 19:03pm

Publié par Bernardoc

Animateur de la Fondation de la Route /MGEN, j’étais sollicité aujourd’hui pour animer un atelier dans le cadre de la cinquième édition de l’Ufolep Playa tour à Mimizan. (La fédération girondine ne participe pas à cette action). L’Ufolep-Landes se chargeant de l’atelier « Savoir rouler à vélo », avec ma collègue nous prîmes en charge l’atelier « Piéton ».

Bon accueil par les Landais, ciel voilé le matin, grand bleu l'après-midi. Nous avons vu quelques groupes, des enfants individuels ou accompagnés de leurs parents ou le plus souvent grand-parents. Nous avons vu des vieux (comme nous !) venus se remettre à jour mais pas d'ados. Nous avons terminé par la visite de la 1ère adjointe, très intéressée ; la communication municipale est venue nous prendre en photo, peut-être serons-nous sur leur site.

Une belle journée pour nous aérer l’esprit dans une ambiance laïque et populaire, début des vacances pour la plupart des gens que nous avons rencontrés.

Et ce n’est pas fini...

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Concours enseignants : un sujet test qui inquiète

25 Juin 2024, 12:04pm

Publié par Bernardoc

In Le Monde du 25 juin 2024 (extraits)

Dans certaines disciplines, les exercices élaborés au ministère de l’éducation nationale ont stupéfié les formateurs qui préparent les étudiants au CRPE ainsi que plusieurs représentants syndicaux, au point que plusieurs confient avoir cru à un « canular ». C’est notamment le cas en mathématiques ou en histoire-géographie, où les questions consistant à classer des nombres par ordre croissant ou des événements par ordre chronologique (sans les dater), ainsi que celles sous forme de questionnaires à choix multiples, ont interpellé par leur apparente facilité. L’indignation naît cependant moins du niveau de connaissances requis que du format des exercices.

« L’actuel CRPE s’appuie sur des notions exigées au brevet, mais on demande aux étudiants de faire preuve de davantage de recul, de chercher, de conduire des raisonnements, explique Laure ETEVEZ, formatrice en mathématiques à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé) Centre-Val de Loire. Là, il n’y a que de l’application directe, des questions très mécaniques, presque pas de rédaction. » Selon cette professeure, qui se dit « affligée », l’épreuve proposée n’est ainsi « même pas du niveau brevet », et le positionnement du concours deux ans plus tôt ne peut constituer une explication suffisante : « Après un bac + 3, on peut quand même espérer que des étudiants fassent plus que ça ! »

Même sentiment sur l’histoire-géographie, incluse dans une épreuve de polyvalence où sont évaluées quatre autres disciplines (arts, éducation physique et sportive, sciences et technologies, et langues). Les exercices proposés consistent essentiellement à donner des définitions, et la principale question supposant un développement attend une réponse de « 5 lignes »« Le décalage est énorme entre l’ambition qu’on prête à cet enseignement, qui doit participer à la formation d’un citoyen éclairé, et cette épreuve qui consiste juste à vérifier que le candidat maîtrise un ­savoir minimal sans aucune rédaction », déplore Marie BOULOGNE, formatrice à l’Inspé d’Amiens, pour qui cette épreuve ne cherche pas à garantir « l’autonomie intellectuelle » des futurs enseignants.

Dans les autres disciplines évaluées, le ministère souligne que « l’on attend des candidats une maîtrise d’un grand volume de savoirs dans un grand nombre de champs  »« Répondre à un QCM n’est pas juste cocher une case, mais nécessite un raisonnement et parfois son élaboration à l’écrit ; formuler une réponse courte mais solide et dans un français parfait requiert une maîtrise du contenu et une faculté d’analyse suffisamment poussée », fait-on valoir.

L’émoi suscité par ce « sujet 0 » est d’autant plus notable que le positionnement du concours de professeur des écoles à bac + 3 ne souffre aucune contestation parmi les représentants de la profession, qui plaident tous depuis des années pour cette disposition. A une condition toutefois : que les épreuves de recrutement conservent leur exigence. « L’objectif premier du gouvernement est d’attirer les candidats parce que c’est une urgence, mais ce n’est pas parce qu’on passe le concours en licence qu’on doit abaisser le niveau », s’insurge Guislaine DAVID, à la tête du premier syndicat du primaire, le Snuipp-FSU.

Pour elle, « les “sujets 0” dénotent une vision du professeur du premier degré qui est complètement erronée ». L’image d’un corps d’enseignants dont le travail serait plus « facile » que celui de leurs homologues du second degré, et à qui il suffirait « d’appliquer les bonnes consignes selon les bonnes méthodes établies par des programmes officiels détaillés ». Une crainte redoublée par la toute récente refonte des programmes de primaire, dénoncés par une large majorité de syndicats comme portant « une vision mécaniciste, simpliste » et réduisant les enseignants à « de simples exécutants ».

« Tout cela traduit une négation totale de l’expertise et de la professionnalité des enseignants du premier degré », dénonce la secrétaire générale du Snuipp-FSU. Un débat qui vient rappeler que, derrière ses atours technocratiques, cette réforme engage une question bien plus philosophique et politique : celle des compétences attendues pour exercer aujour­d’hui le métier de professeur des écoles, et donc du rôle que la société leur assigne.

Et ce n’est pas fini...

 

 

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Et dire que c'était mon métier...

19 Juin 2024, 10:43am

Publié par Bernardoc

in Libération du 19 juin 2024 (extraits)
En salle des profs, «des collègues votent RN et ne s’en cachent plus, alors qu’avant, ça restait dans le secret de l’isoloir»

Historiquement de gauche, elle a voté pour la première fois majoritairement à droite lors de la dernière présidentielle. Et, alors que 1 % seulement des profs avaient glissé un bulletin pour l’extrême droite en 2007, ils étaient 20 % au premier tour et 25 % au second en 2022, selon une enquête de Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS. Aux européennes de cette année, 16 % des «enseignants et professions scientifiques» et 23 % des professeurs des écoles prévoyaient de voter pour un parti dit de droite radicale (comprenant notamment le RN et Reconquête).

D’autres enseignants interrogés par Libération, en primaire, collège ou lycée, estiment au contraire que les opinions d’extrême droite ne s’expriment pas au grand jour entre collègues. «Je crois que c’est dans toutes les salles des profs de France : quand les gens sont de gauche, ça se sait, quand ils sont autre chose, c’est beaucoup plus discret», glisse Damien, professeur d’histoire-géographie dans un lycée de la banlieue bordelaise. Depuis le séisme politique du 9 juin, il s’étonne d’ailleurs de n’avoir pas eu beaucoup de discussions avec ses collègues sur le sujet. «Il y a déjà eu 2022. Les gens sont résignés», analyse-t-il.

Un épisode l’a particulièrement marqué en début d’année scolaire : un contractuel venu pour un remplacement dans son lycée, «pas au courant des choses qui peuvent se dire et ne pas se dire en salle des profs», s’est ému d’avoir entendu parler arabe, croisé nombre de personnes non blanches et vu une voiture brûlée lors de son trajet, le tout «dans un amalgame absolu», raconte Damien. «C’était la première fois que j’entendais quelqu’un dire ça à voix haute. Ça a créé un mini-scandale.»

Mohaz, qui est d’origine algérienne, prend ce type de propos personnellement. Il y a quelques mois, un de ses collègues lui a tranquillement expliqué à la machine à café qu’il avait quitté son précédent lycée «parce qu’il en avait marre du multiculturalisme et il était déçu d’en retrouver» dans son nouvel établissement. «J’étais tellement sidéré que je n’ai rien dit. Ça m’a totalement flingué, je me suis pris un uppercut en pleine tête, relate l’enseignant. Il tient des propos très limite vis-à-vis de certains élèves d’origine immigrée qui n’ont pas plus de problèmes de comportement que d’autres. Avant, l’école était préservée de tout ça mais depuis deux ans environ, je trouve que de plus en plus de profs ne respectent pas les valeurs républicaines.»

Dans d’autres établissements scolaires, à l’inverse, la montée de l’extrême droite est collectivement vécue douloureusement – parfois à distance, dans des échanges de messages entre professeurs, car les cours sont terminés dans de nombreux lycées. «Le RN est à 40 % dans la commune dans laquelle notre lycée est implanté, ça ne nous semble pas cohérent avec la population qu’on a, en majorité des CSP + qui habitent dans des pavillons avec piscine», indique Florian.

Nombre d’enseignants interrogés par Libération ont peur de voir l’extrême droite accéder au pouvoir. Avant tout pour leurs élèves. «Ils seront les premiers sanctionnés dans leur vie quotidienne. Je pense aux violences policières, avec des policiers qui se prennent pour des cow-boys avec nos élèves noirs ou d’origine arabe. Si le RN devient majoritaire, ils vont se sentir libres d’aller au-delà de ce qu’ils font aujourd’hui et c’est insupportable d’imaginer ça, anticipe Hayat El Kaaouachi, prof d’histoire-géo à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). C’est très violent aussi pour nos élèves qui sont en pleine révision du bac, reçoivent leurs vœux Parcoursup et se projettent dans leur vie de se prendre dans la figure : “Le problème, c’est vous.”»

«On a pas mal d’élèves étrangers en situation irrégulière, donc notre première préoccupation, c’est eux. Si le RN gagne, on a peur qu’ils soient renvoyés dans leur pays, alors qu’ils vivent déjà dans des situations très difficiles», déplore Sophie, professeure documentaliste dans un collège normand classé en éducation prioritaire. «En classe, c’est ressorti, mes élèves ont demandé : “Est-ce qu’ils vont nous renvoyer dans les pays ?”, raconte pour sa part Marie-Mélanie Dumas, enseignante en CM1-CM2 à Limoges et cosecrétaire départementale de la FSU-Snuipp 87. On se demande ce qu’on va dire à nos élèves à la rentrée de septembre si on a face à nous un ministre de l’Education nationale, un Premier ministre d’extrême droite…»

Certains professeurs constatent par ailleurs un racisme décomplexé parmi leurs élèves. Au lendemain des élections européennes, «un élève de troisième prépa-professionnelle a dit : «Il y a trop d’Arabes en France, il faut les exclure», rapporte Mohaz, en Ille-et-Vilaine. Ses copains sont allés immédiatement lui serrer la main pour approuver ce qu’il venait de dire. Je ne comprends pas, on a abordé en cours le régime de Vichy, le massacre d’Oradour-sur-Glane, j’avais l’impression d’avoir réussi à leur faire comprendre des choses importantes et là ils ne voient pas le rapport avec ce qui se passe aujourd’hui, désespère-t-il. Certains m’ont dit «mais monsieur, vous c’est pas pareil, vous avez un travail, vous êtes prof».»

Sophia, professeure des écoles dans les Côtes-d’Armor, craint les conséquences d’une politique d’extrême droite sur l’éducation : «J’ai lu par curiosité le programme du RN pour l’éducation nationale, c’est tellement court que ça ne peut pas avoir été réfléchi, tacle-t-elle. On est vraiment sur une restriction des apprentissages, ciblés sur les maths, le français, l’histoire, et la fin du collège unique, avec une orientation dès la cinquième. Le lycée sera pour la bourgeoisie et les classes populaires iront en apprentissage très rapidement.» Dans leur école de l’Aisne, département qui a le plus voté Rassemblement national aux européennes, Julien et ses collègues ont «très, très peur pour les moyens alloués à l’éducation, qui ne sont déjà pas énormes mais vont encore baisser. On l’a déjà vu dans certaines communes, comme Villers-Cotterêts : ils ont baissé les budgets alloués aux écoles, au niveau des fournitures, des aides pour les sorties culturelles. On a peur que ça ait le même effet au niveau national».

Malgré l’ambiance, certains préfèrent voir le verre à moitié plein. «Je n’ai pas spécialement peur, je trouve la période fascinante, confie Damien, rivé aux infos depuis dix jours. J’espère que ce Nouveau Front populaire va l’emporter et je pense que tous les scénarios sont sur la table. Je crois en la force de la démocratie, ce n’est pas parce que le Rassemblement national gagne qu’on va basculer dans je ne sais quoi.» Dans les Côtes-d’Armor, Sophia et ses collègues refusent de baisser les bras : «Des messages tournent pour prendre des procurations, pour motiver tout le monde à aller voter.» Tant que les législatives anticipées ne sont pas passées, rien n’est encore perdu.

Et ce n’est pas fini...


 


 


 

 

 

 

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« Choc des savoirs » : une mobilisation qui s’ancre

27 Mai 2024, 18:49pm

Publié par Bernardoc

in Le Monde du 25 mai 2024 (extraits)

Dans la lettre qu’ils ont adressée à Gabriel Attal, les élèves et parents d’élèves du collège du Haut-Mesnil, à Montrouge (Hauts-de-Seine), affichent leur détermination. Depuis février, ils se mobilisent contre la baisse de leur dotation horaire globale – le nombre d’heures attribuées pour assurer les enseignements – et les réformes en cours. « Pour six élèves en moins sur près de quatre cents à la rentrée 2024, nous allons perdre quarante-deux heures de cours, alors que, dans le même temps, la mise en place de groupes de niveau en français et en mathématiques en 6e et en 5e nécessiterait dix-sept heures de dotation supplémentaires », assure Paul (le prénom a été changé), représentant des parents d’élèves et enseignant dans un autre établissement.

Après avoir demandé une audience au rectorat de Versailles, après avoir manifesté dans les rues de leur ville, après avoir sollicité les élus, après avoir occupé le collège pendant une soirée festive, et malgré un réexamen de leur dotation par le rectorat, les parents d’élèves de cet établissement ne désarment pas.

La mobilisation mouvante, protéiforme et difficilement mesurable s’ancre dans la durée, depuis l’annonce, le 5 décembre 2023, par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, d’une batterie de mesures baptisée « choc des savoirs », dont le but est d’« élever le niveau des élèves ». En font partie la labellisation des manuels à l’école primaire, une refonte des programmes scolaires, l’instauration de « groupes de niveau » en français et en mathématiques, ou encore la nécessité d’obtenir le brevet pour passer en 2de.

Ni le ministère de l’éducation nationale ni les syndicats ne donnent de chiffres précis sur l’ampleur du mouvement, tant il est dépendant de dynamiques locales. Dans l’entourage de la ministre de l’éducation, Nicole Belloubet, on juge ces protestations « sporadiques et localisées », même si l’on reconnaît qu’il y a encore des « incompréhensions à dissiper ». Les initiatives, quand elles ont lieu, se fédèrent à l’échelle d’un établissement, d’une ville et parfois d’un département. Les communautés éducatives sont particulièrement actives dans l’agglomération rouennaise, en Loire-Atlantique, dans le Rhône ou en Seine-Saint-Denis, où les personnels « en lutte » demandent, en outre, un plan d’urgence pour ce département qui cumule les difficultés.

Nicole Belloubet a beau marteler, elle aussi, qu’elle « refuse le tri social », elle a beau avoir œuvré pour remplacer dans les textes officiels le terme « groupe de niveau » par l’idée de « groupe de besoin », les banderoles « Non au tri social » ou « Nous ne trierons pas nos élèves » ont fleuri sur les grilles des collèges depuis janvier, de Montreuil (Seine-Saint-Denis) au Pays basque. Dans ces établissements, parents et enseignants protestent contre la mise en place de ces groupes. Cette mesure phare du plan de Gabriel Attal représente souvent pour ses opposants la goutte d’eau qui vient faire déborder un vase déjà bien plein, entre les dotations en baisse, justifiées par les académies par la diminution du nombre d’élèves pour des raisons démographiques, et la pénurie ­d’enseignants, qui obère le fonctionnement quotidien des établissements, notamment en matière de remplacement.

Trois journées de grève nationales organisées depuis janvier sur des motifs divers ont avant tout mobilisé les professeurs de collège, avec entre 35 % et 55 % de grévistes parmi ces personnels selon le SNES-FSU. Dans une dynamique inédite, les parents d’élèves ont aussi pris le relais. Les opérations « collège désert » ou « collège mort » se sont multipliées ces derniers mois. « Ce ne sont plus les enseignants qui font grève, mais les parents qui ne mettent pas leurs enfants à l’école », relate Patrice Furé, responsable de la FCPE des Hauts-de-Seine. Selon les remontées qu’il a collectées, près de la moitié des établissements de son département ont participé à ces opérations, le 30 avril et le 7 mai. « Dans certains collèges, les taux d’absence sont montés au-delà des 90 % », note ce parent investi, pour qui « ces actions participent d’un renouvellement des liens avec les enseignants ».

D’autres formes d’actions voient le jour également. En Eure-et-Loir, les parents ont choisi de mettre en place des journées « collèges en noir » où les élèves s’habillent en noir pour protester contre les réformes. « Cela permet de médiatiser notre opposition, mais sans perturber les enseignements. Dans les collèges ruraux, c’est plus fédérateur », assure Gaëlle Bouharati, responsable de la FCPE dans ce département.

Par endroits, le mouvement dépasse le cadre syndical traditionnel. Edith James, mère d’une élève de CM1 très engagée dans le milieu associatif nantais, a créé spontanément, mi-mars, un groupe WhatsApp pour fédérer les actions des différents établissements. Il est rapidement arrivé à la limite des deux mille membres, avec des sous-groupes par établissement ou thématiques. « On partage les initiatives, les documents, les tracts. Personne ne décide et tout le monde propose. Les idées font tache d’huile ».

Au-delà de la contestation du « choc des savoirs » pointe une revendication plus large autour de la défense de l’école publique, quarante ans après le retrait de la loi Savary, qui voulait mettre en place un grand service public unifié et laïque d’éducation nationale (SPULEN) pour rapprocher enseignements public et privé sous contrat. « Notre but n’est pas simplement de dénoncer, mais aussi de porter les valeurs de l’école publique et de l’égal accès de tous à l’éducation », souligne Elisabeth Allain-Moreno, du SE-UNSA.

« Tout cela va plus loin qu’une opposition aux réformes en cours. Nous sommes mobilisés pour mieux vivre ensemble, pour que nos enfants vivent ensemble. C’est ce projet de société que nous défendons », relate Emmanuel Veneau, représentant de la FCPE de la Loire-Atlantique, dont les enfants sont scolarisés en éducation prioritaire. Au collège du Haut-Mesnil de Montrouge aussi, l’inquiétude grandit : « Si l’école publique n’a plus les moyens de ses ambitions, la fuite vers le privé va se poursuivre », juge Paul, qui en fait le moteur de son engagement.

Et ce n'est pas fini...

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Guerre ou éducation ?

8 Mars 2024, 15:17pm

Publié par Bernardoc

Nous ne faisons pas le même choix que le gouvernement :

 - il a choisi de donner 413 milliards à l'armée.

 - Si c'était pour l'éducation, cela équivaudrait à :

  - 1 250 000 postes sur 5 ans, ou

  - 28 000 établissements scolaires, ou

  - la possibilité d'avoir des classes en dessous de 20 élèves.

 C'est pour cela que nous serons en grève et dans la rue le Mardi 19 mars.

Et ce n'est pas fini...

 

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