SNU : ARRETONS LE MASSACRE !
Extraits d'une déclaration de Solidaires jeunesse et sports
Service National Universel (SNU), nom masculin (origine : acharnement présidentiel) :
Dispositif d’endoctrinement et de formatage de la Jeunesse. Certains disent aussi de lui qu'il n'est rien d'autre qu'un dispositif de recrutement pour la police et l'armée.
Pour l’Education populaire ? Des uniformes !
Depuis le début, nous nous opposons à ce dispositif et exigeons son abandon immédiat car malgré l’effort de propagande fait autour de lui par le Gouvernement, il n’est rien d’autre qu’un énième dispositif souhaitant mettre au pas la Jeunesse. De plus, nous demandons à ce que les personnels Jeunesse et Sports ne soient plus associés à ce simulacre de « mixité sociale » qui n’est en fait rien d’autre qu’un acharnement du président de la République et un reflet parfait de la « politique communicationnelle ».
Dispositif décadent (re)cherche partenaires particuliers
Aujourd’hui, il n’est pas difficile de dire que le Service National Universel (SNU) est rejeté par l’écrasante majorité des acteurs du champ de l’Education Populaire et la Jeunesse. La première fédération à avoir rejeté ce dispositif, dès octobre 2019, est la Fédération des Centres sociaux et Socioculturels de France (FCSF) ; depuis de très nombreuses organisations de Jeunesse et de l’Education populaire lui ont emboîté le pas.
Le Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (CNAJEP), par l’intermédiaire de sa vice-présidente Lucille Bertaud, émet même des doutes sur la « pertinence » du SNU concernant l’enjeu de la mixité sociale. De surcroît, le CNAJEP demande de "redéployer les crédits du SNU, vers une politique de jeunesse globale attentive aux jeunes qui en ont le plus besoin". Le contexte sanitaire ne fait que renforcer le besoin criant des associations d’avoir de réels financements en soutien au secteur associatif pour porter des projets de long terme et d’éducation populaire. La politique de Jeunesse menée par le Gouvernement (notamment à travers le SNU) n’est pas ancrée dans une vision stratégique de soutien, de participation à des initiatives, elle relève juste d’une politique marketing mensongère aux objectifs réels douteux.
En 2020, la majorité des services s’insurgeaient contre l’impréparation du SNU et notamment de son séjour de cohésion. Un cahier des charges livré avec 3 mois de retard, des budgets inexistants à deux mois de la tenue du séjour, sans compter les cafouillages sur les contrats de travail des encadrants… Cette situation intenable en 2020, devient insultante quand elle se reproduit à l’identique une année plus tard. La crise sanitaire ne peut ni tout expliquer, ni tout excuser. Qu’est-ce qui explique cette faculté incroyable à préférer l’impréparation généralisée ou même l'absurde comme fondement ? Pour rappel, les dates retenues pour les séjours de cohésion vont se heurter joyeusement à des périodes d'examens scolaires et à des dates de stages professionnels.
Dans les plus hautes sphères de l’Administration de l’Etat, c’est la panique générale, le rafiot SNU tangue fortement, pourquoi ? Car la jeunesse n’en veut pas, n’en a jamais voulu et n’en voudra pas !
Alors que le Gouvernement crie dans tous les médias que le SNU vit une importante montée en charge, nous sommes obligés d’y apporter une lecture contradictoire. En effet, en 2021, l’objectif de jeunes en SNU est fixé à 25 000 alors que cet objectif était de 30 000 en 2020. Pour rappel, les « séjours de cohésion » ne se sont pas déroulés, en 2020, du fait de la crise sanitaire. Cette dernière a évité au Gouvernement de devoir justifier un lamentable (et heureux) échec. Lorsque l’on passe comme objectif de 30 000 à 25 000, il ne faut pas être un grand mathématicien pour voir que l’objectif est en forte baisse. Adaptation à un désaveu de la Jeunesse ou début d’enterrement ?
Malgré cette forte diminution de l’objectif 2021, nous pouvons annoncer que cela correspond à 14% de l’objectif-cible, avec 3500 inscrits.
La panique est caractérisée.
Le SNU n’est pas simplement un dispositif d’endoctrinement de la Jeunesse, il est aussi une gabegie financière et surtout un frein au développement d’une politique de jeunesse ambitieuse.
Pour 2021, le coût du SNU est estimé par le Sénat à 61 millions d’euros. Comme le demande le CNAJEP, une réorientation immédiate des crédits vers une politique de Jeunesse serait le bienvenue et ce, encore plus dans le contexte actuel. Surtout quand nous savons le montant des rémunérations relativement élevées pour les chefs de centres (7080 euros pour 59 jours de travail maximum), quand d’autres participants auront droit à une rémunération assez faible à travers un Contrat d’Engagement Educatif (CEE). Enfin, ce qui est extraordinaire c’est que les agents publics de l’Education Nationale seront autorisés à s’absenter pour participer activement au SNU avec maintien du traitement plus le salaire pour chef de centre par exemple. L'exemple est connu mais, lorsque le sens est douteux, l'argent est le dernier recours pour attirer.
Ce constat rejoint les besoins exprimés par le Mouvement Associatif, en février 2021, à travers ses « 16 PROPOSITIONS pour une vie associative ambitieuse dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ». L’une d’elle, la numéro 3, est la suivante : « Renforcer les liens entre les CEPJ et les petites associations, notamment par la co-construction de projets communs, la mise en réseau d’acteurs et de ressources, la relocalisation au plus près des territoires pour un service public de qualité, dans l’intérêt des habitants.».
Et maintenant, qu’allons-nous faire ?
Nous demandons l’arrêt immédiat du SNU et la réorientation des montants non-dépensés aux différentes politiques de soutien à la vie associative.
Nous exigeons qu’une réflexion soit entreprise par le gouvernement pour recréer un Service Public Jeunesse et Sports au service de l’intérêt général et de mener des politiques publiques coopératives. Vivons nos métiers comme ils doivent l’être, à savoir sur le terrain, au service de l’Education Populaire !
Et ce n'est pas fini...