Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Bernard SARLANDIE

education

C'est la rentrée.

1 Septembre 2020, 10:39am

Publié par Bernardoc

Le conseil Régional est obligé de solliciter l'avis du Conseil Economique Social et Environnemental Régional (formé de gens de la vraie vie : syndicalistes, militants associatifs,...) concernant la politique à mettre en œuvre.

Voici son avis concernant le Plan de prévention et de lutte contre le harcèlement scolaire.

 

Le CESER Nouvelle-Aquitaine souhaite :

Inciter le Conseil régional à inscrire sa démarche dans un plan global et transversal autour dela «jeunesse Néo-aquitaine»

Insister sur les modalitésde gouvernance dans le cadre d’une «collaboration efficiente» entre les différents acteurs de la région en complémentarité avec les différents plans déjà existants et opérationnels (ex.: le plan d’action de l’Education Nationale...)

Que soit prise en compte la question du harcèlement dans le monde du travail

Etendre et rendre obligatoire sur l’ensemble du territoire, la formation «Sentinelles & référents» pour tous les intervenants et la communauté éducative

Que soit intégré dans une démarche de prévention et d’information, la question de la citoyenneté numérique pour lutter contre le cyber-harcèlement au travers de l’éducation sexuelle comme l’un des axes prioritaires de ce plan global et transversal autour de la «jeunesse»

Que la notion de territoire soit davantage valorisée au travers de la création d’un dispositif opérationnel et de proximité.

 

Cet avis a été approuvé par 122 voix sur 131 votants.

Et ce n'est pas fini...

 

Voir les commentaires

Vous avez dit « liberté pédagogique » ?

5 Juillet 2020, 07:44am

Publié par Bernardoc

Dix ans pour construire un projet dans l’Education Nationale, balayés d’un simple courrier.

Le collège Gisèle-Halimi à Aubervilliers vient de recevoir, en ce début de juin 2020, une courte lettre-couperet du Rectorat lui refusant de poursuivre à la rentrée 2020 la mise en œuvre du projet de « Collège coopératif et polytechnique » à peine commencée depuis deux ans.

Vous trouverez ci-joint un communiqué de l’A2CPA.

L’A2CPA, Association pour un Collège Coopératif et Polytechnique à Aubervilliers, tient à informer largement ses adhérents, ses sympathisants, et plus largement la communauté éducative, des conditions dans lesquelles ce projet pédagogique et éducatif a tenté d’exister et se voit balayé avec brutalité.

En effet, depuis la rentrée de 2018, le collège a connu plus d’entraves que de soutien pour accompagner la mise en œuvre du projet expérimental.

Et pourtant ! De 2018 à 2020, dans l’esprit du projet contractualisé, le collège Gisèle-Halimi d’Aubervilliers a vécu deux années certes imparfaites et difficiles mais aussi deux années riches en expériences humaines, pédagogiques et éducatives, en réalisations intellectuelles, pratiques, artistiques, techniques, en projets coopératifs issus de discussions collectives, entre adultes et avec les élèves.

Cela amène aujourd’hui à se demander s’il y a une suite possible au travail mené depuis 10 ans. Force est de constater que ce qui avait été patiemment construit avec des interlocuteurs volontaires, au sein des institutions, a été mis à mal par ces mêmes institutions, traversées par des courants contraires.

Jean-Pierre FOURNIER

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Colonies apprenantes : un démarrage timide.

23 Juin 2020, 15:00pm

Publié par Bernardoc

Extrait d'un article du JDD de ce jour.

 Le gouvernement ambitionne de faire partir cet été 250.000 jeunes dans des séjours combinant activités ludiques et pédagogiques.

L’objectif est ambitieux : l’an passé, selon l’observatoire des vacances et des loisirs d’enfants, 36% des jeunes de 5 à 19 ans ne sont pas partis en vacances. Le 6 juin dernier, pas moins de trois ministres (Education, Jeunesse et Ville) se sont réunis pour présenter des mesures exceptionnelles pour aider les jeunes à partir en vacances cet été. Parmi elles, les "colonies apprenantes" destinés à 250.000 enfants, de 3 à 17 ans, vivant en priorité dans les quartiers politique de la ville*. Des congés pour lesquels ce public prioritaire n’aura pas à débourser un centime, l’Etat prenant en charge 400 euros du séjour et les collectivités locales 100 euros.

Mise en ligne cette semaine sur le site du ministère de l’Education et de la jeunesse, une plateforme recense maintenant les séjours labellisés. Des offres censées combiner, selon les directives du gouvernement, des activités ludiques et pédagogiques. Au choix donc : "des vacances dans le cartable", "anglais au château", "la tête et les jambes" mais aussi, plus classique, "cap voile et glisse" "stages de foot" ou "passion poneys". Le site affichait samedi soir 637 colos apprenantes. L’équivalent de 60.000 places selon le secrétariat à la Jeunesse.

Chacun a dû s’adapter au protocole sanitaire (une nouvelle version, allégée, a été publiée vendredi) : "son application génère 10 à 15% de coûts supplémentaires", calcule-t-on à la Ligue de l’Enseignement. Et il faut repenser son offre pour prétendre au label. "Les organisateurs ont maintenu 70 à 80% des séjour, mais certains ont jeté l’éponge", soupire Anne Carayon, la directrice générale de l’association Jeunesse en Plein Air qui milite pour qu’un maximum d’enfants aient accès aux colonies de vacances.

A l’heure actuelle, ces enfants ont besoin de s’aérer, pas d’essayer de rattraper je ne sais quoi", juge Méhadée Bernard, l’adjointe au maire d’Ivry-sur-Seine (Val de Marne) chargée de l’éducation.

"Comme on dit : 'partir, c’est grandir'. On apprend en vivant au contact des autres, en découvrant de nouvelles choses", plaide l’un. "On ne va pas mettre les enfants assis sur une chaise derrière un bureau. L’idée, c’est plutôt de les amener à retrouver leur place dans un groupe", ajoute un autre. Une façon de se remettre dans le bain pour la rentrée scolaire.

Trois ministres pour présenter des colos « apprenantes ». Visiblement, ce n'est pas leur monde : l'un des trois a-t-il été colon ? Moniteur ? Econome ? Directeur ? Sinon, ils sauraient que les colos ont toujours été un monde éducatif qui a toujours laissé des traces positives à ceux de moins en moins nombreux dont les parents peuvent se permettre de leur payer un séjour. Ils visent 250 000 alors que dans ma générations, nous étions plusieurs millions à participer à ces vacances collectives, pédagogiques et fructueuses. J'ai été formé par les CEMEA dont la revue s'intitulait Vers l'Education nouvelle, terme apparu pour la première fois lors de la Commune, c'est dire que ce n'est pas nouveau. Le seul point positif est la gratuité. En attendant la colo pour notre fille handicapée ne pourra pas ouvrir ; c'est pourtant une chose à laquelle elle aspire chaque été.

Et ce n'est pas fini...

 

Voir les commentaires

Pour une information éducatrice.

20 Juin 2020, 12:38pm

Publié par Bernardoc

Les patrons ont eu gain de cause, mais pas qu'eux. On nous gave depuis des semaines de l'annulation de « charges », de défiscalisation des primes, voire des heures sup'.

Ce n'est pas nouveau, déjà Sarkozy avait utilisé cette méthode avec sa formule « travailler plus pour gagner plus », ce qui confirme bien que ce gouvernement n'est ni de gauche, ni de gauche, ce qui est un euphémisme car pour moi il s'agit d'un gouvernement de droite extrême (attention, je n'ai pas écrit extrême droite).

Déjà il est important d'apporter une correction sémantique : il ne s'agit pas de « charges », mais de « cotisations » sociales, qui font partie intégrante du salaire. Donc si l'on supprime les « charges », il s'agit en fait d'une baisse de salaire déguisée.

Mais à quoi servent donc ces « charges » ? Principalement à alimenter la sécurité sociale, c'est à dire, entre autres, l'assurance maladie et la future retraite. Il serait donc important de dire clairement que quand on supprime ces « charges », on choisit délibérément de creuser le fameux « trou de la sécu ». Nous aurions ainsi droit à une information honnête qui amènerait peut-être les salariés à réfléchir et à se battre davantage pour cette part de salaire socialisé.

Les personnels hospitaliers dans leur majorité l'ont bien compris, qui refusent les primes et demandent une revalorisation de leurs salaires à hauteur de l'engagement qu'on exige d'eux, et qu'à l'instar des enseignants ils sont prêts à assumer avec une extrême bonne volonté.

Alors, mesdames et messieurs des médias, cessez d'être les porte-voix du gouvernement et présentez honnêtement les faits dans leur totalité, sans en occulter une grande partie.

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Anecdotes.

31 Mai 2020, 16:42pm

Publié par Bernardoc

Après Devedjian, c'est Goasguen, un autre ancien d'Occident qui a été victime de la covid. Au fait, quelqu'un a des nouvelles de Longuet ?

Contrairement au premier, Goasguen semblait s'en être sorti : il est mort d'une crise cardiaque. On en parle peu, mais cette conséquence n'est pas rare. Un ami de mon fils est mort dans les mêmes circonstances, et il n'avait que 40 ans.

Venons-en aux anecdotes.

Claude GOASGUEN était inspecteur général de l'éducation nationale. Le bulletin officiel de la dite administration nous a avertis de son départ à la retraite à 58 ans. Je me suis alors fendu de deux courriels ; le premier était adressé à l'IGEN pour lui souhaiter une bonne retraite, le second au député RPR lui demandant de convaincre ses camarades (ou ses compagnons, comme ils disent chez eux ) que ce qui était bon pour lui serait vraisemblablement aussi bon pour les autres agents de l'éducation nationale.

Eh bien, ça n'a pas marché : je n'ai même pas eu d'accusés de réception ! Et j'ai dû aller jusqu'à 60 ans (42 annuités) pour me retirer.

Et ce n'est pas fini. ..

Voir les commentaires

Plaidoyer pour le contrôle continu.

4 Avril 2020, 10:32am

Publié par Bernardoc

Je n'y ai pas tellement pensé lorsque j'étais lycéen, mais j'y ai beaucoup pensé en fac (c'était avant l'instauration généralisée des partiels) : un accident était toujours possible, ce qui aurait ruiné une année de travail.

Je l'ai pratiqué en Polynésie pendant 6 ans, et cela n'a jamais posé aucun problème : ce qui garantissait l'équité de diplôme territorial (Certificat d'Aptitude au Développement) des Marquises aux îles australes, c'était la présence d'un regard extérieur qui permettait de lisser les évaluations.

J'ai participé au concours de recrutement spécifique des CPE il y a quelques décennies : il n'y avait pas d'écrit anonyme, mais les candidats arrivaient avec un court mémoire, rédigé en situation, qu'ils devaient défendre ; et bien c'était le concours de recrutement le plus sélectif.

Mais, bien évidemment, cela risque de bousculer les habitudes pédagogiques (?) de certains enseignants, je pense notamment aux profs de maths, dont certains prennent plaisir à sous-noter leurs élèves, dégoûtant à tout jamais ceux-ci de se diriger vers des études scientifiques. J'ai vécu cela dans mon dernier bahut. J'essayais de le faire comprendre à l'équipe, mais qu'est-ce que j'y connaissais moi le littéraire angliciste ? Autant dire que lorsque les inspecteurs de maths ont débarqué (ce n'était pas à ma demande), je buvais du petit lait lorsqu'ils ont fait les mêmes remarques que moi !

Et hélas, cette attitude semble perdurer si j'en crois l'expression d'une prof de maths à la radio il y a deux jours.

Alors oui, passons à une pédagogie de la réussite et croyons à l'éducabilité de chacun(e) ; cela permettra en plus de ne pas saborder le mois de juin.

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Autour de Jacques Decour.

23 Février 2020, 10:06am

Publié par Bernardoc

Quand je suis du côté de Montmartre, je ne manque jamais de faire un pèlerinage vers le lycée où je suis entré en 6ème et que j'ai quitté à la fin du premier trimestre de 5ème pour rejoindre Jean Aicard à Hyères. Et à chaque fois je suis désolé de voir la dégradation de ce lycée, devenu cité scolaire. Je me suis même demandé s'il n'était pas définitivement fermé.

A l'époque c'était un lycée de grande réputation, et moi, fils d'ouvrier, je côtoyais les enfants de la haute pour la première fois et qui était au lycée depuis la 11ème (CP). Lorsque j'arrivais, les classes primaires venaient de fermer et si je suis par la suite devenu prof d'anglais, c'est grâce aux deux profs qui m'ont donné les bases en anglais, Mrs Torcq et M. Addes.

Qu'est-il devenu ? Apparemment il était tombé bien bas : en 2015 105/108 sur Paris et 2203/2277 en France. En 2018, il semble y avoir eu un redressement puisque les chiffres étaient 81/108 et 1174/2277. C'est loin d'être fameux pour un bahut qui peut s'enorgueillir d'avoir eu comme enseignants : Jules Michelet (1798-1874) qui y a enseigné l'histoire à partir de 1821

  • Henri Wallon (1812-1904), historien et homme politique, auteur de l'amendement Wallon de 1875, y exerça au début de sa carrière en qualité de professeur d'histoire

  •  Stéphane Mallarmé (1842-1898), poète, professeur d'anglais

  •  Édouard Branly (1844-1940), physicien et médecin, professeur de physique

  •  Henri Bergson (1859-1941), professeur de philosophie de 1889 à 1890. Prix Nobel de littérature en 1927

  • Jules Romains (1885-1972), professeur de philosophie en 1916-1917

  • Camille Lebossé (1905-1995), mathématicien (du fameux duo Lebossé-Hémery)

  • Robert Dauvergne (1908-1977), professeur d'histoire et géographie

  • Daniel Decourdemanche (1910-1942), professeur d'allemand, résistant sous le nom de Jacques Decour, dont le nom a été donné à l'établissement

  • Irène Frain (née en 1950), femme de lettres française, romancière et historienne

  • M. Lop, professeur d'arts plastiques et auteur de la fresque à la gloire de Jacques Decour dans la salle des actes.

  • M. France (anthologie Rouget-France)

  • Jean-Pierre LAZZERI, prof d'anglais, mon ami de la fac de Nice.

     

Parmi les élèves, on peut noter :

  •  Victor Duruy28 (1811-1894), homme politique et historien français, ministre de l'instruction publique de 1863 à 1869

  •  Gustave Moreau (1826-1898), peintre, graveur, dessinateur et sculpteur, élève de 1838 à 1840

  •  Francisque Poulbot28 (1879-1946), affichiste, dessinateur et illustrateur, élève de 1890 à 1896

  • Willy Ronis (1910-2009), photographe, élève de 1923 à 1929

  • Joël Le Tac (1918-2005), résistant, Compagnon de la Libération, député de Paris

  • Claude Lalet (1920-1941), résistant, fusillé comme otage au camp de Châteaubriant le 22 octobre 1941

  • Claude Nougaro (1929-2004), auteur-compositeur-interprète et poète, élève en 6e A2 en 1943

  • François Truffaut (1932-1984), réalisateur, scénariste, critique et acteur de cinéma.

  • Guy Claisse (1934-2016), journaliste, écrivain et viticulteur

  • Boris Cyrulnik (né en 1937), neurologue, psychiatre, éthologue et psychanalyste

  •  Roland Topor28 (1938-1997), illustrateur, dessinateur, peintre, écrivain, poète, metteur en scène, chansonnier, acteur et cinéaste

  • Gims (né en 1986), rappeur,

  • Philippe Chariéras, ancien secrétaire général de l'IA 33,

  • Daniel Bilalian, et bien entendu

  • Bernard SARLANDIE, 6e M7 puis 5e M7 (septembre 1959 – décembre 1960).

    Et ce n'est pas fini...

 

Autour de Jacques Decour.Autour de Jacques Decour.
Autour de Jacques Decour.Autour de Jacques Decour.
Autour de Jacques Decour.Autour de Jacques Decour.
Autour de Jacques Decour.Autour de Jacques Decour.

Voir les commentaires

Enfin !

4 Février 2020, 09:42am

Publié par Bernardoc

Titre dans libération.fr aujourd'hui

Réforme du bac : «On punit les mômes parce qu’ils osent dénoncer la situation ?»

Gardes à vue d’ados de 16 ans, répressions policières aux abords des lycées, menace de zéro à l’examen…Rodrigo ARENAS, le président de la fédération des parents d’élèves FCPE, est en colère.

Il était temps ! La FCPE, qui doit toujours être la première fédération de parents d'élèves, se réveille et donne de la voix. Après l'erreur de communication communautariste de la rentrée, elle semble prendre conscience de ce qu'il se passe véritablement dans les établissements.

La FCPE, mon premier engagement en tant que parendélev, fut assez court : il cessa le jour où en conseil d'école une maîtresse me dit : « Vous qui êtes de la maison... ». A partir de ce jour, tout en restant fidèle à cet engagment laïque, ce fut mon épouse, qui n'était pas encore « de la maison », qui reprit le flambeau. Car il est indispensable pour l'institution de pouvoir s'appuyer sur des parents d'élèves responsables et fédérés, plutôt que sur un agrégat d'individus qui voient surtout le cas de leur propre enfant plutôt que les problèmes généraux. C'est ce qui m'a toujours fait préférer les syndicats aux « collectifs », les mouvements structurés aux « indépendants ».

Je me souviens d'un jeune président d'un conseil local qui avait été émerveillé de tout ce que le conseil départemental des parents d'élèves pouvait lui apporter pour l'aider.

Donc, merci Monsieur Arenas de ce coup de gueule, en espérant qu'il ne reste pas lettre morte.

Et ce n'est pas fini...

 

 

Voir les commentaires

Liberté (encadrée) du consommateur.

27 Décembre 2019, 15:13pm

Publié par Bernardoc

Un vieil article de 2017 trouvé sur le net, mais qui rappelle toujours des choses utiles à comprendre.

Qu'elle est douce l'odeur du pain brioché lorsque vous vous approchez du rayon viennoiseries au supermarché. Simple coïncidence ou stratégie bien orchestrée ?

N’allez pas croire que le produit qui se trouve juste à la hauteur de vos yeux a été placé là par le simple fait du hasard… Dans le monde merveilleux de la grande distribution, tout est stratégie et les moyens pour vous donner envie d’acheter plus sont légion. On les appelle : les méthodes de merchandising. Comprenez : "l’ensemble des stratégies et des techniques qui permettent d'optimiser la rencontre quotidienne d'un produit et d'un client sur le point de vente" selon la définition de l’IFM (Institut français du merchandising).

Un parcours client savamment étudié

Poids et solidité des chariots, taille des paniers… Tout est réfléchi, pensé, brainstormé afin que le contenant soit adapté à vos objectifs d’achat et qu’à aucun moment vous ne vous sentiez freiné dans votre parcours. Côté rayons, même son de cloche. L’agencement de ces derniers se révèle primordial. Surtout lorsqu’ils sont situés à l’entrée. Certaines enseignes privilégieront de placer des fruits et des légumes en devanture quand d’autres opteront pour des promotions (rentrée, Noël, etc.) en fonction des saisons. Là encore le choix est libre. Tout dépend du parti-pris de votre supermarché et du message qu’il souhaite véhiculer. A cela s’ajoute une considération essentielle que bon nombre d’enseignes conservent à l’esprit : celle de créer des transitions douces afin que vous ne vous perdiez pas dans les rayons. Car plus un client est perdu, plus celui-ci commence à s’agacer et moins il est susceptible d’acheter.

Jouer la carte de l’achat compulsif

Les acteurs de la grande distribution l’ont bien compris par ailleurs. Le fait de miser sur la notion d’achat compulsif pour vous inciter à acheter des friandises à la caisse constitue un point essentiel de leur stratégie. Même son de cloche pour ce qui est des fameuses têtes de gondoles qui disposent d’une vraie belle visibilité. Leur emplacement est négocié par les marques. Bref, tout est une question de positionnement, de stratégie de positionnement, de mise en place à juste hauteur d’yeux pour attirer votre regard. Et ça marche ! Puisqu’en procédant de la sorte, ces techniques permettent aux supermarchés de vendre plus.

Du beau et du son

Certes, l’agencement des rayons est primordial. Mais un rayon qui n’est pas mis en valeur par un éclairage adapté ne vous incitera pas particulièrement à acheter. Il en est de même pour ce qui est du son. "Un magasin qui ne diffuse pas de son n'est pas silencieux. Il y a des sons pas forcément agréables (cris des enfants, bruits des chariots, bip de la caisse...) qui ont un impact négatif sur le comportement d'un client : il passe moins de temps à faire ses courses et évalue moins bien le magasin, est de mauvaise humeur et plus stressé", souligne Alain Goudey, directeur associé au sein d'AtooMedia (une agence de marketing sonore) et professeur en marketing à la Neoma Business School dans un entretien accordé à l’Express. Là encore la sentence tombe : l’ambiance musicale joue un rôle déterminant dans la mesure où elle permet aux enseignes de vous inciter à acheter tel ou tel produit. D’où la volonté des supermarchés de réduire tout bruit pouvant vous sembler brusque. Tout en sachant que quantité de décisions se prennent au moment même où vous effectuez vos achats. Pas étonnant, dès lors, que votre supermarché multiplie les annonces auditives pour annoncer des promotions.

A fond les effluves

Stratégiquement parlant, le fait de vous donner une bonne première impression olfactive importe tout autant. Tout du moins aux yeux des acteurs de la grande distribution qui mettent en place des stratégies complètes et qui injectent des odeurs spécifiques zone par zone. Et si elles ont plutôt tendance à instaurer des ambiances fraiches et citronnées à l’entrée, sachez qu’aux rayons viandes ou rôtisserie, elles ne font rien pour les minimiser. Un seul objectif : vous faire saliver en vue d’acheter.

Quid des dégustations ?

Enfin, qui dit grande surface dit bien souvent concours, dégustations et autres animations. Ici, le but de la manœuvre consiste à prouver par A+B à quel point un produit se révèle qualitatif. Au final, tout l’enjeu consiste à rendre vos courses agréables. Organiser des produits pour vous donner davantage envie d’acheter, limiter votre potentielle irritabilité, rendre ce moment agréable… Tel est l’enjeu des supermarchés. Et si la technique a fait ses preuves, charge à vous, désormais de ne plus tomber dans le panneau.

Et ce n'est pas fini...

 

Voir les commentaires

Le SNU contre les droits de l’enfant.

8 Décembre 2019, 12:04pm

Publié par Bernardoc

A sa façon, la France célèbre les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989 : en instituant une période d’encasernement obligatoire pour tous les jeunes de 15-16 ans, elle s’essuie les pieds sur une déclaration pourtant juridiquement contraignante, qu’elle a ratifiée et qu’elle s’est engagée à respecter. Mais quand la chose militaire est en cause, que valent les engagements officiels de la France ?

Article 1 : « Au sens de la présente Convention, un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable.  » Au regard du droit international, ce sont donc bien les enfants qui sont concernés par le SNU. Après plusieurs mois de tergiversation, une vertigineuse pirouette a fait passer l’âge envisagé de 25 à 15 ans, façon bien pratique pour le gouvernement d’éviter une contestation étudiante et lycéenne, qui, effectivement, est aujourd’hui quasi inaudible. L’annonce faite par le ministre de l’EN d’une révision des programmes de collège, visant à « articuler les programmes d’EMC des classes de troisième et de seconde avec les différents contenus du SNU » ne laisse planer aucun doute sur cette lourde menace déjà observée d’un embrigadement des élèves de plus en plus jeunes.

Article 9 : « Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré (…)  » Si, jusqu’à présent, les initiateurs du projet ont pu se contenter d’amuser la galerie en exposant sous les projecteurs une poignée de jeunes volontaires soigneusement sélectionnés, ils ne pourront très longtemps faire semblant d’ignorer que le SNU, dans son principe, par un internement non consenti de deux semaines, accorde à l’état un privilège exorbitant contraire au droit de la famille, des parents et des enfants.

Article 12 : « Les Etats parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité. » En faisant de l’obligation la pierre angulaire du dispositif – avec de lourdes sanctions prévues contre les réfractaires (interdiction de s’inscrire aux examens, de passer le bac, le permis de conduire etc) – le SNU est en contradiction flagrante avec la consultation normale d’un enfant pour tout ce qui touche à son avenir.

Article 13 : « L’enfant a droit à la liberté d’expression (…) » Sauf au SNU où on lui demande exclusivement de se taire et d’obéir.

Article 19 : « Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales (…), de mauvais traitements ou d’exploitation (…), pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. » Punitions collectives, discipline abrutissante, brimades, mauvais traitements (marches forcées, stations debout prolongées en pleine canicule etc) : la première phase expérimentale du SNU, en juin 2019, n’aura pas manquer de remettre au goût du jour les vieux réflexes sadiques de la discipline militaire, caractéristiques d’une maltraitance institutionnelle revendiquée comme éducative.

Article 29. 1 : « Les Etats parties conviennent que l’éducation de l’enfant doit viser à (…) préparer l’enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance (…) » Tout le contraire du SNU qui ne fait plus guère mystère de sa dimension principalement militaire : un dispositif imaginé par une commission dirigée par un militaire, organisé autour de rituels d’essence militaire et d’une vie quotidienne militarisée (uniforme, cérémonie quotidienne devant le drapeau, discipline tournant à la mise au pas des élèves), encadrement en partie militaire. De fait, il s’agit bien d’un dispositif répondant fondamentalement à deux objectifs militaires : d’une part assurer le recrutement des armées, d’autre part, en soumettant les élèves à une propagande récurrente, à sens unique, sans regard critique, sur les interventions militaires de la France à l’extérieur, légitimer l’augmentation continue des dépenses militaires (37, 5 milliards d’euros en 2020, 300 milliards d’euros pour la période 2019-2025) et les commandes extravagantes passées aux industriels de l’armement. Une dimension militaire, donc, clairement revendiquée qui n’en fait que davantage ressortir l’autre particularité du SNU : un financement assuré non pas par le budget militaire mais par celui de l’Education nationale qui, en outre, met à sa disposition ses locaux, son administration, une partie de son personnel, à vrai dire assez peu regardant et peu critique sur la nature de cette nouvelle mission. Avec le SNU, qui ne reconstitue pas le « service » militaire à proprement parler – aucun service n’étant pour l’instant demandé – il s’agit bien d’une période d’instruction militaire incluse dans la scolarité habituelle des élèves, à mi-chemin entre les bataillons scolaires et les enfants-soldats.

Il faut alors relire l’article 29.1 de la CIDE pour comprendre ce qui est en jeu : « … assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance  ». Des principes rendus caduques pour des générations de jeunes Français.

Article 37 : « Les Etats parties veillent à ce que (…) nul enfant ne doit être privé de liberté de façon illégale ou arbitraire (…) » Avec le SNU, cas sans doute unique dans un pays démocratique, la France prive les jeunes de 15 ans des libertés et des droits les plus élémentaires officiellement garantis par la CIDE. A l’heure présente, le Défenseur des droits ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet, pas davantage que les organisations de défense des droits de l’homme dont le silence en dit long sur le peu de cas qu’elles font des droits de l’enfant quand ils sont gravement et concrètement menacés.

Et ce n'est pas fini...


 

 

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>