Encore l'Esperanto !
Un bon geste pour la communication universelle : juste une signature !
Et ce n'est pas fini...
Pour éviter d'avoir à me répéter, notes en vrac d'un retraité, incorrigible militant.
Un bon geste pour la communication universelle : juste une signature !
Et ce n'est pas fini...
Budget 2011 pour l’Ecole : Encore 16 000 adultes en moins dans les établissements !
Pourtant…
Un pays qui croit en l’avenir est un pays qui investit dans l’éducation !
Tout est bon pour faire des économies … sur le dos des élèves. Le gouvernement prépare maintenant :
- des classes plus chargées : 2 ou 3 élèves en plus ne feront pas de mal !
- la fermeture des petits établissements de proximité : les voyages forment la jeunesse !
- la prise en charge par les familles de l’aide aux élèves les plus en difficulté par le biais d’officines privées : c’est le chacun pour soi en fonction de ses moyens !
- la fin de la scolarisation des moins de 3 ans : soit plus de 100 000 enfants qui n’auront plus droit à l’école maternelle
- la réduction du nombre d’assistants d’éducation
- la réduction des crédits pédagogiques
En Aquitaine, ce sont 161 postes supprimés pour 3 550 élèves de plus !
Et comme si ce n’était pas suffisant, le gouvernement s’attaque aux fondements avec:
- la fin de la formation professionnelle des enseignants et des CPE
- le remplacement des enseignants et des CPE par des personnels précaires non formés ou mal formés
Le gouvernement dit vouloir « mettre le paquet » sur l’école primaire, mais pour lui, le paquet, c’est supprimer presque 9 000 classes !
Dans ces conditions, comment prendre en charge les élèves en grande difficulté à la sortie de l’école primaire ?
Comment éviter que 150.000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification ?
Comment accueillir les 50 000 élèves supplémentaires en 6ème avec autant de postes en moins ?
Comment faire fonctionner notre école, notre collège, notre lycée ?
Comment traiter la grande difficulté scolaire ?
Supprimer des postes, c’est remettre en cause la qualité de l’éducation et la réussite de tous les élèves.
Et c’est la neuvième année consécutive que l’on subit ce régime !
Pendant ce temps-là, les autres pays européens font le choix d’investir dans l’Education comme moyen de sortir de la crise. Depuis de trop nombreuses années, la part de ses richesses que la France consacre à l’éducation ne cesse de baisser.
Défendons ensemble le service public d’éducation pour la réussite de tous les élèves et exigeons un autre budget pour l’école.
Le collectif « Un pays, une école, notre avenir » appelle à une grande mobilisation citoyenne le samedi 19 mars à 13H30, devant le Rectorat à Bordeaux.
_ Parce que nous refusons des classes surchargées
_ Parce que nous refusons des enseignants non formés
_ Parce que nous refusons des absences non remplacées
_ Parce que nous refusons un pays qui anéantit son école
Parce que nous voulons l’éducation que nos enfants méritent
Et ce n'est pas fini...
C’est le titre de la conférence régionale organisée par le conseil du même nom les 17 et 18 mars 2011.
Sous la présidence d’Anne-Marie COCULA, du beau monde se pressait pour nous éclairer tour à tour sur le renouvellement des élites (Agnès Van Zanten) ; puis, après le buffet, le décrochage scolaire (Joël ZAFFRAN), les inégalités géographiques (Caro & ROUAULT), les TIC (André TRICOT) et enfin la contribution du CESER sur les ruptures dans les parcours de formation et d’insertion. Voici un jeudi bien rempli !
Devant un public varié : enseignants, personnels d’éducation, sociaux et de santé, personnels de direction actifs ou retraités, militants pédagogiques, syndicalistes, militants associatifs,…partiellement renouvelé sur les deux jours, un remarquable journaliste dessinateur agrémentait l’écran de ses caricatures.
Le vendredi matin, Vincent MERLE (entre autres ancien directeur de cabinet de Nicole PERRY), nous entretint du projet démocratique aux difficultés d’assurer l’entrée dans la vie active. Enfin François DUBET apportait la dernière touche en développant « Les conditions de l’efficacité de la justice scolaire ». Après avoir pointé que la France, peu inégalitaire socialement était très inégalitaire scolairement, ce qui débouche sur un climat scolaire détestable. Une des solutions que F.DUBET préconise est de faire basculer les moyens du lycée et de l’enseignement supérieur vers la maternelle, le primaire et le collège avec ce qui paraît une évidence aux convaincus qui constituaient la majorité de l’assistance : « Une bonne école est une école qui arme les plus faibles ». Du bon DUBET, fidèle à lui-même.
En revanche, la conclusion d’Alain ROUSSET m’a fait l’effet d’une bombe, sans doute par ce que je ne suis plus cela d’assez près, mais dès l’an prochain il va proposer que les régions qui le souhaitent puissent prendre en charge totalement les LP et les lycées agricoles, y compris le recrutement des enseignants ! La suppression des sous-préfectures qu’il réclama en suivant pouvait passer comme une broutille à côté !
Et ce n’est pas fini…
A peu près deux fois par trimestre, animés par Céline Van den Busch, la psychologue attachée à l’ESC, ont lieu des groupes de paroles ayant trait à la vie familiale, notamment aux relations parents-enfants, mais pas que.
Afin de toucher un maximum de personnes, ces groupes se déroulent le mardi à deux moments différents : le matin de 10 heures à 11h30 (ce qui permet aux jeunes parents d’aller chercher leurs enfants à l’école), ou bien le soir du même jour de 20h30 à 22 heures (ce qui permet aux gens qui travaillent d’y participer). Je n’ai pu participer qu’à deux cette année et j’y suis toujours allé le matin ; je ne pourrai donc pas faire de comparaison entre les deux publics.
La première fois, il s’agissait de la thématique de l’autorité. Nous étions environ une demi-douzaine autour de Céline…et j’étais le seul homme…et le seul vieux ! Ce qui était sympa c’était que les jeunes mamans pouvaient venir avec leurs nourrissons puisque, comme dans tout centre social (du moins ceux que je connais), les jeunes enfants avaient leur « espace découverte » rempli de jeux adaptés à leur âge.
Il y a eu depuis une thématique sur les familles recomposées, une autre sur : « Fille/garçon, homme/femme, sommes-nous si différents ? » et enfin, aujourd’hui : « Comment éviter à nos enfants et notre entourage les petites vexations quotidiennes ? », ce que parfois on appelle « les douces violences ». Ce matin, nous étions quatorze autour de Céline, dont trois hommes. L’ambiance est excellente, la convivialité présente avec le traditionnel thé ou café, et je n’ai ressenti aucune inhibition chez les participants, quasiment tout le monde ayant pris la parole au moins une fois. L’animatrice a vite fait évoluer la thématique en pointant que « les petites vexations quotidiennes» n’étaient pas uniquement le fait de parents envers leurs enfants, mais pouvaient se produire également à l’école et dans le couple. Je n’ai pas rencontré dans ce groupe les mêmes femmes que la première fois, ce qui constitue une richesse supplémentaire dans les échanges.
C’est décidément bien d’être à la retraite ! J’ai quand même proposé le titre d’un livre coédité par ATD-Quart Monde qui me paraissait pouvoir éclairer la thématique : Le Principal nous aime pas.
Et ce n’est pas fini…
samedi 5 février 2011 par webmestre
Prime aux chefs d’établissement : une décision imbécile
Imbécile parce que décider d’attribuer une prime sans fixer au préalable les critères de son attribution, c’est courir le risque d’en faire une « prime de servilité ». C’est mettre les chefs d’établissement aux ordres de leurs autorités hiérarchiques directes, c’est renforcer les tendances naturelles à la prudence excessive et surtout limiter leur capacité d’initiative. Elle est donc contre productive au regard des objectifs de performance de l’Ecole. Faire réussir le plus grand nombre d’élèves implique la prise en compte de la diversité, l’adaptation des politiques d’établissement au contexte local. En conséquence, cela requiert le développement de la capacité d’initiative, la mise en place de solutions innovantes aux problèmes qui se posent, la prise de risques… Au lieu de quoi, nous risquons d’avoir des chefs d’établissement soucieux de la conformité ; et quand ils ne le seront pas, ils seront soupçonnés de l’être !
Imbécile parce qu’elle est antinomique de la spécificité du rôle du chef d’établissement, qui porte dans son établissement la double casquette de chef de l’exécutif des décisions prises par son conseil d’administration et de représentant de l’Etat. Par l’existence de cette prime, les acteurs de l’établissement ne verront plus en lui qu’une courroie de transmission des décisions ministérielles.
Imbécile parce qu’elle prétend renforcer l’autorité du chef d’établissement alors qu’elle l’affaiblit puisqu’elle isole le chef d’établissement des personnels en ouvrant la voie du soupçon. Chacun sait que les chefs d’établissement qui parviennent à une certaine efficacité sont ceux qui savent établir la confiance, organiser un travail d’équipe. Jouer l’autorité des chefs d’établissement contre les enseignants représente une grave erreur de management, illustrant une fois de plus à quel point le ministère ignore les réalités du niveau local. Imaginez un chef d’établissement prenant la décision, à l’issue des conseils de classe, de faire passer tel ou tel élève en classe supérieure. Il est déjà difficile, aujourd’hui, dans certaines salles des professeurs, de faire passer ce type de décision en avançant des arguments pédagogiques. Demain, quoiqu’il dise dans ce genre de situation, le chef d’établissement sera soupçonné d’être guidé par l’appât de la récompense… Bonjour l’ambiance et les dégâts collatéraux !
Imbécile aussi parce qu’elle est une grossière erreur de pilotage du système éducatif : après la prime aux recteurs, elle renforce la capacité de contrôle de l’Etat central sur les unités de formation, alors qu’on attend plutôt de celui-ci qu’il donne le sens de l’action à conduire. On attend qu’il impulse celle-ci en faisant accompagner les acteurs du terrain par ses échelons intermédiaires. Au lieu de quoi, on fait de l’Etat et de ses services des instruments de contrôle et on « enrégimente » à tout-va !
Plus grave encore : cette prime est un lourd obstacle à la mise en œuvre d’un « pilotage pédagogique partagé » dans les établissements. Il s’agit pour nous de la seule forme de pilotage susceptible de faire progresser l’Ecole dans sa mission de démocratisation : elle vise à développer le travail d’équipe, au sein de l’équipe de direction certes, mais aussi au niveau de l’ensemble d’un établissement, en d’autres termes à développer « le jeu collectif ». Le pilotage pédagogique partagé permet en particulier d’attribuer des rôles spécifiques au plus grand nombre d’enseignants, pour en faire les cadres qu’ils doivent être. Au lieu de quoi, la prime revient au seul chef… On ne travaillera plus avec lui, on roulera pour lui !
A cet égard, il faut bien voir dans cette décision un forte dimension politique : elle est la marque d’une droite autoritaire, soucieuse de contrôle et de formatage des esprits, moins préoccupée par le souci d’une réelle performance que par l’affichage d’un volontarisme qui ne recule devant rien. Droite qui donne à l’argent des vertus, à l’envers des valeurs que nous avons la mission d’inculquer.
Autant il est dérisoire de parler de récompense ou de reconnaissance des mérites dans ce langage si éloigné de la culture de l’enseignement, autant il serait courageux et juste de donner, dans la clarté, les moyens techniques aux établissements, de rémunérer les personnels engagés dans des actions innovantes qui demandent inventivité, formation personnelle, engagement différent… Il serait courageux et juste de rémunérer les personnels qui prennent en charge de nouvelles missions : orientation, aide, projets transversaux, formation à l’interne, vie dans l’établissement… Il serait courageux et juste de rémunérer les chefs de projets, coordonnateurs, responsables d’échanges de pratiques, référents culturels... Aujourd’hui, il est impossible de reconnaître le travail de toutes ces personnes qui vont bien au-delà de leur simple service, impossible de verser des heures supplémentaires aux AED, aux CPE, aux professeurs-documentalistes[1]. Difficile de verser aux enseignants des heures correspondant à une mission sans faire un exercice d’équilibrisme administratif. Ne parlons pas des obstacles pour rémunérer des intervenants ou des formateurs extérieurs, pour les rembourser de leurs frais de déplacement, etc.
Il ne faudrait pour régler tous ces problèmes que du bon sens administratif, une vraie connaissance des difficultés et surtout une réelle volonté politique. Il suffirait d’un peu de souplesse et d’autonomie aux établissements, dans un cadre national fermement affirmé pour trouver des solutions et redonner confiance à des équipes d’enseignants pour la plupart animées d’une vocation généreuse. Au lieu de quoi, on nous propose d’ignorer le dévouement des enseignants, on laisse penser que les chefs d’établissement seraient seuls les artisans de l’atteinte des objectifs. Et pour le leur prouver, au moment où l’ensemble des personnels de direction estimeraient juste d’obtenir une revalorisation de leur salaire, on voudrait, avec un peu de l(i)ard(s) accordé aux « meilleurs des meilleurs », retirer à tous les moyens d’être légitimement entendus de leurs équipes !
Education & Devenir
Françoise Clerc, Professeur honoraire, université Lyon II Marie Claude Cortial, Professeur d’histoire et géographie, Verneuil sur Avre, Présidente d’E&D Isabelle Klépal, Proviseur du lycée André Malraux, Montataire Claude Rebaud, Proviseur honoraire ancien Président d’E&D José Fouque, Proviseur du lycée Vauvenargues, Aix en Provence, ancien Président d’E&D
1] Les AED n’ont droit à rien. Les CPE et documentalistes ne peuvent toucher que des HTS très faiblement rémunérées. Cependant le nombre total d’heures accordées aux établissements est en nombre fini quel que soit le montant correspondant à l’heure versée.
Et ce n'est pas fini...
Pour sa deuxième édition, la Fête du jeu avait déménagé : le succès ayant été tel l'an dernier, il était à craindre que la ludothèque et l'Espace Socio Culturel soit trop petit, et c'est donc la salle des sports Georges RICART qui avait été "réquisitionnée".
Petits et grands de l'ensemble des quartiers du Haillan s'y sont retrouvés pour des jeux surdimensionnés qui permettaient à chacun de se mesurer soi à lui même, soit à un adversaire, et une taille supérieure ne conduisait pas obligatoirement à la victoire.
Voici quelques vues de cet après-midi récréatif où chacun a pu avoir un avant-goût des vacances d'hiver qui ne vont pas tarder à arriver.
Tenter d'aller à un endroit précis au coeur d'une boule ne semblait pas toujours évident.
Les joutes au soleil.
Comme d'habitude, les jeux de société étaient présents.
Un supporteur d'avant-match. On a gagné !
Classique : le château gonflable.
Une partie de la salle.
Le stand de l'ESC avec sa machine à remonter le temps.
Y a-t-il une fête du jeu sans tir à la corde ?
Et ce n'est pas fini...
Elle a eu lieu salle Castelldefels samedi matin. Affluence peu nombreuse et composée en majorité de ceintures noires et des enseignants des trois disciplines : judo, aïkido, karate. C’est quand même fort encourageant de voir que les élèves ayant réussi grâce au CLAM continuent de s’intéresser à la gestion de leur club.
Comme toutes les AG, il y eut rapport moral, rapport d’activités, c’est-à-dire pour notre club rapport sportif, puis rapport financier.
Le rapport sportif fut laissé à la discrétion des enseignants qui tous nous ont fait part de leur satisfaction quant aux progressions et aux excellents résultats de leurs élèves.
Tous les rapports furent adoptés à l’unanimité ; je fis, comme à mon habitude, une remarque sémantique concernant le rapport financier, disant qu’il serait préférable d’utiliser « cotisations » plutôt que « charges » sociales.
Avant l’apéro qui se doit de conclure toute AG, il fut procédé au toilettage des statuts, afin de les mettre en conformité avec la loi et au vote du règlement intérieur qui devrait être remanié au cours de l’année à venir.
Et ce n’est pas fini…
Dans un communiqué, le ministère de l'Education informe que le groupe scolaire de Vaiaau-Fetuna de Raiatea, représenté par Lovaina Teaniniaitemoana, se rend en Turquie, dans le cadre de la préparation d’un projet pédagogique ayant pour thème ''Etre bien dans son corps, bien dans sa tête'', à inscrire au programme Comenius. Un projet que le groupe scolaire polynésien élabore avec 6 autres écoles de la communauté européenne (La Belgique, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, la Grèce et la Turquie). L’objectif du programme Comenius est de favoriser le développement personnel et les compétences, notamment linguistiques, tout en développant les notions de citoyenneté européenne et de multiculturalisme. Ce déplacement a été rendu possible grâce à une subvention accordée par l’agence Europe Education Formation France couvrant les frais de transport et de séjour.
Agence Tahiti Presse
Lu cette dépêche ce matin. Je la trouve particulièrement réjouissante. Depuis l’archipel des îles sous le vent en Polynésie, des échanges vont avoir lieu avec d’autres écoles primaires de six pays européens, y compris la Turquie. Quelle belle occasion de s’ouvrir au monde quand on habite sur une île de moins de 100 km de tour ! Et quel travail obligé quand on sait que le français n’est pas la langue maternelle des petits Polynésiens !
Quand on sait les contraintes pour remplir les dossiers, contraintes qui font reculer beaucoup de candidats potentiels, on ne peut que féliciter les enseignants de Raiatea d’avoir osé se lancer dans l’aventure. C’est quelque chose que j’avais mis en place au collège Francisco Goya de Bordeaux, mais sans pouvoir y participer puisque j’avais muté au moment du lancement. C’est néanmoins un programme qui a fonctionné pendant plusieurs années.
En arrivant à Mérignac, j’ai essayé plusieurs fois avec l’équipe enseignante et en m’appuyant sur le dynamique comité de jumelage, mais il a toujours manqué un partenaire : nos projets ont chaque fois été validés par l’agence française, mais la validation d’un pays européen au moins a toujours fait défaut. Le plus incompréhensible fut la Slovaquie, qui avait financé une semaine de préparation à un collègue pour venir mettre en place le projet, et qui ne l’a pas validé ensuite.
Quant à Zola, au Haillan, cela faisait partie des objectifs du projet d’établissement, mais rien de concret n’a abouti.
Et malheureusement je constate, dans le cadre de mes fonctions électives, que s’engager dans des projets européens n’est pas encore dans les objectifs des comités de jumelage. Il nous reste deux ans et demi pour tenter d’essayer de les convaincre.
Et ce n’est pas fini…
Il est des choses comme ça, qui depuis un mois m’ont aidé à porter à nouveau un regard positif sur une administration que j’ai servie pendant quarante ans et que le déplaisir que j’ai eu à terminer ma carrière en côtoyant certains fonctionnaires m’avait conduit à haïr.
Il y a environ un mois, une professeure de lettres classiques à la retraite se voyait remettre la Légion d’Honneur, et bien que j’aie quitté l’établissement où nous nous étions rencontrés depuis plus de dix ans, elle n’avait pas oublié d’inviter le Principal-adjoint que j’avais été pour cette cérémonie. Là, je croisais aussi une autre collègue, devenue inspectrice depuis, et qui me raconta combien elle avait été surprise, lorsqu’elle était venue se présenter, de voir affiché sur la porte de mon bureau : « Bernard SARLANDIE sera toujours jeune ». Elle avait fait demi-tour et était redescendue à l’accueil pour redemander où se trouvait « l’administration ». Je dois dire que c’est un épisode que j’avais complètement oublié. Et dire que je suis devenu Principal l’année suivante…Certains auraient sans doute trouvé cela rédhibitoire. Merci à la personne du ministère qui m’avait reçu et s’est souvenue de moi !
Il y a eu ensuite notre « repas solsticial » des anciens de Langevin, une coutume qui perdure depuis plusieurs années, mais qui cette année n’a rassemblé que des retraités. Là aussi, c’est un plaisir sans cesse renouvelé : évoquer les souvenirs communs est le ferment d’une bonne soirée.
Vinrent ensuite les vœux d’une autre collègue, enseignante de lettres dans un autre collège et qui m’avoue combien elle a hâte de prendre sa retraite ; quand je me souviens de l’enthousiasme qu’elle manifestait en classe et de la façon dont elle avait ébloui l’inspectrice, on ne peut que constater combien l’institution, par les conditions de travail de plus en plus dégradées qu’elle impose, arrive à briser ses plus fidèles et talentueux serviteurs.
Enfin, et ça date de ce midi, je suis allé manger dans un restaurant asiatique à côté du collège Francisco Goya, où il nous était arrivé de faire des repas de pré-rentrée. Lorsque le patron est venu me servir, je lui ai demandé des nouvelles de sa fille, que nous avions eue comme élève. Il a eu du mal à me reconnaître, mais sa fille est arrivée peu après et il lui a demandé si elle savait qui j’étais : elle n’a pas hésité et nous avons discuté un moment des années passées et de son nouveau métier de professeure d’anglais. Elle m’a révélé que pendant les vacances de Noël, ils s’étaient retrouvés une quinzaine d’anciens élèves pour faire une photo devant le collège. La ZEP, ça forme !
Et ce n’est pas fini…
Donc, au printemps 1993, j’ai passé un mois à la SNCF, en allant dans pratiquement tous les services. J’avais une mission : étudier les relations entre la SNCF et l’Education nationale. En effet, un accord-cadre avait été signé au niveau national, décliné par une convention au niveau régional. Les personnes avec lesquelles je m’entretenais me demandaient si elles pouvaient être honnêtes, ou si elles devaient édulcorer, ma réponse était : « Pas de langue de bois ». Dès le départ, je n’étais pas dans le moule d’un futur chef dont le principal objectif doit être : « Pas de vagues ! ». Donc je rédigeai un rapport, dont j’ignore s’il a été lu, et dont la conclusion était : « Ça ne marche pas…sauf avec un seul lycée de Bordeaux ». Mais il y a bien longtemps, et je suis sûr que maintenant tout fonctionne bien !
J’ai rencontré de nombreux chefs d’établissement (train, fret, voyageurs,…) qui m’ont associé à certaines de leurs activités comme par exemple la rencontre avec les délégués du personnel, fonction qui n’existe pas dans l’E.N., ou qui ont répondu à mes questions. L’une d’entre elles a été : « Mais je vous empêche de faire votre travail avec mes questions ; comment allez-vous faire ? ». Et la réponse, qui m’a beaucoup marqué, fut : « Je reste après votre départ pour me mettre à jour pour la journée. » J’ai pu me rendre compte plus tard que c’était ce qui m’arrivait très souvent aussi, car j’ai toujours accueilli les gens quels qu’ils soient, parents, étudiants, élèves, enseignants, partenaires,…puisque c’était une des parties de mon travail que je considérais comme capitale. Et après, et bien j’avais bien du mal à rentrer dans les 48 heures hebdomadaires (5 jours x 11 heures) selon le protocole signé par un syndicat.
Donc, depuis vingt ans, je reste pour le moins dubitatif sur l’utilité des stages en entreprise.
Et ce n’est pas fini…