Album Cuba
Aujourd'hui, mise en ligne d'un album sur "les transports à Cuba".
Et ce n'est pas fini...
Pour éviter d'avoir à me répéter, notes en vrac d'un retraité, incorrigible militant.
Aujourd'hui, mise en ligne d'un album sur "les transports à Cuba".
Et ce n'est pas fini...
Ca y est : nous arrivons au terme et du 95ème congrès universel d’esperanto, et de notre séjour à Cuba. Toujours dans le même grand amphi, bien entendu baptisé Zamenhof, mais de façon beaucoup moins guindée que pour l’ouverture.
C’était l’occasion de donner les prix des différents concours, soit ponctuels au cours du congrès, soit pour des projets s’étant déroulés tout au long de l’année, et enfin de remercier tous les membres de l’équipe organisatrice, jusqu’aux plus petites mains, qui se sont vus remettre un second bon d’achat de 30 CUC (soit quasiment un mois de salaire cubain), à dépenser à la librairie du congrès. C’était un autre geste de solidarité esperantiste.
Ensuite, ce fut le passage du témoin pour le Danemark, puisque l’an prochain c’est à Copenhague que se déroulera le 96ème congrès.
Et la fermeture se termina par l’hymne esperantiste : La Espero dont voici le premier des trois couplets :
En la mondon venis nova sento,
Tra la mondo iras forta voko ;
Per flugiloj de facila vento
Nun de loko flugu ĝi al loko.
Ne al glavo sangon soifanta
Ĝi la homan tiras familion ;
Al la monde terne militanta
Ĝi promesas Sanktan harmonion.
Puis, après un dernier repas en commun, il fallut attendre le départ pour l’aéroport, sous un véritable déluge qui nous a fait un moment douter de notre capacité à être à l’heure puis à décoller.
Et ce n’est pas fini…
J’ai participé, en tant qu’élève, à une leçon pour des élèves de niveau moyen, sous la guidance de Sylvain LELARGE. En fait, ce fut un cafouillage pour moi, car je souhaitais commencer par une leçon pour débutants et passer dans la foulée à une leçon du deuxième niveau, et je pensais qu’il s’agissait d’un partage d’outils pédagogiques. J’ai quand même pris beaucoup de plaisir à ce cours vivant et qui s’est terminé par le chant collectif « Dans l’eau de la claire fontaine » de Brassens, une chanson du premier spectacle des Kompanoj à Amboise en 1991, avant qu’elle ne soit reprise par Jacques YVART.
Le soir, après le concert de Jacques, nous étions invités dans une famille cubaine : les parents d’une copine d’Estelle. On est venu nous chercher en voiture ; je trouvais que le chauffeur roulait très vite, mais avec une grande maîtrise de son (vieux) véhicule, et j’espérais que les freins fonctionneraient bien en cas de nécessité. C’est seulement à ce moment-là que je me suis rendu compte qu’à chaque passage à niveau les conducteurs marquaient un arrêt pour vérifier qu’un train n’arrivait pas, avant de repartir.
Ne parlant pas espagnol, j’angoissais un peu pour cette soirée car la famille ne parlait pas esperanto. Mais il se trouvait qu’une de leurs voisines, mariée à un Français, était en vacances avec ses deux enfants et a pu faire office de traductrice. Soirée très chaleureuse, avec cadeaux de part et d’autre et repas traditionnel préparé avec beaucoup de soin ; mais qu’est-ce que l’apéro était fort ! Et pourtant depuis deux semaines nous pensions être habitués au « ron ».
Après des au-revoir touchants et des promesses de se revoir, en France ou à Cuba, le même « taxi » nous a raccompagnés à l’hôtel, et Estelle, qui repartait danser, était chargée de s’assurer que cette course ne grève pas trop le budget de nos hôtes.
Et ce n’est pas fini…
Je ne m’étendrai pas sur les traditionnels cours de danse et le cabaret, mais aux alentours de midi, nous avons assisté à une étonnante performance d’une grand espérantiste cubaine : Georgina ALMANZA, qui avait déjà déclamé un poème de Zamenhof le jour de l’ouverture, et qui maintenant, seule sur scène pendant une petite heure a fait un tour du monde des plus belles œuvres originales ou traduites en esperanto. Etonnante jeunesse chez cette femme que des amis avaient déjà trouvé très vieille il y a plusieurs années lorsqu’ils l’avaient vue pour la première fois.
Et le soir, tandis que se déroulait au Théâtre national de Cuba le concert « Canto General » en esperanto par une chorale internationale, nous avions réservé de France (dans l’ignorance de la date du spectacle) une excursion pour aller assister à la kanonpafado, c'est-à-dire le tir quotidien du canon. Pour cela nous avons traversé le fleuve pour nous rendre à La fortaleza San Carlos de la Cabaña. C’est une tradition qui remonte à la construction de cette forteresse par les Espagnols en 1763 et qui annonçait à 21 heures la fermeture des portes de la ville et la fermeture du port par une chaîne.
En arrivant dans la forteresse, qui pour le novice que je suis n’est pas sans rappeler les fortifications de Vauban, un peu avant la tombée de la nuit, on a une vue magnifique sur la vieille Havane. Ce qui m’a étonné, ce n’est pas le nombre de touristes étrangers auquel je m’attendais, mais le grand nombre de Cubains qui venaient là en famille pour assister à la cérémonie. Et la mise à feu n’était pas exécutée par des soldats en treillis, mais par des militaires en costume d’apparat du XVIII° siècle.
La forteresse contient un très grand musée disséminé dans les différentes casemates, et (n’oublions pas que c’était une construction espagnole) une chapelle.
Nous avons terminé la soirée dans un restaurant du port « Los dos hermanos », qui était un bar à putes avant la révolution. Animation tout à fait correcte, à laquelle, comme à son habitude, le groupe espérantiste a contribué.
Et ce n’est pas fini…
Je ne l’ai pas mentionné hier, faute de photos, mais la journée de mercredi s’est terminée par une soirée au Tropicana, le fameux cabaret en plein air de La Havane, où nous avions droit à une bouteille de « ron » pour quatre personnes. En bons européens sobres, nous ne l’avons pas terminée, mais elle nous a permis de tenir jusqu’à la fin de la semaine. En principe, une congressiste belge devait me faire parvenir des photos, peut-être arriveront-elles un jour, et ce sera l’occasion d’y revenir.
Donc, le jeudi à 9 heures j’avais décidé d’assister au concours oratoire réservé aux jeunes de moins de trente ans. Ils étaient sept inscrits, représentant les cinq continents, et avaient dix minutes pour s’exprimer sur un des trois sujets suivants : le rapprochement des cultures ; quel rôle peut jouer l’Esperanto dans ce rapprochement ? Est-ce que les hommes peuvent avoir une influence sur les phénomènes naturels ? Ils devaient parler sans lire et seul un plan écrit était toléré. Que du plaisir ! A voir l’art avec lequel ces jeunes maîtrisaient la langue, on sait que l’Esperanto a l’avenir et de beaux jours devant lui.
Dans la foulée, j’enchaînais avec une conférence sur le système sanitaire à Cuba. Le conférencier prévu n’était pas disponible, et donc, au pied levé, on nous dépêché un médecin, qui lui aussi avec un esperanto sans faute nous a présenté une des réussites de la Révolution. Ce fut le seul Cubain laudateur inconditionnel du régime que j’ai rencontré. Et pourtant, je crois bien que c’est ce jour-là que le ministre de la santé, un vétéran de la Révolution, a été limogé et remplacé par son vice-ministre, un jeunot de quarante balais. Il est vrai que, pour tenter de contrer le blocus étatsunien, Cuba a mis en place avec des pays d’Amérique latine, notamment le Venezuela de Chavez, le programme Pétrole contre services. Un grand nombre de médecins cubains sont donc partis sur le continent, mais cela a provoqué le dépeuplement des dispensaires et hôpitaux de proximité, si bien que ces quelques dernières années les gens remarquaient une détérioration dans la qualité du service de santé offert à la population. Ceci, bien entendu ne remet pas en cause les immenses progrès qui ont conduit Cuba à passer d’un état tiers-mondiste pour ce qui concernait la santé, à une position de tête, notamment pour ce qui concerne la chirurgie des yeux.
Et ce n’est pas fini…
C’est la journée consacrée aux excursions, seul ou en groupe, ou au repos. Pour nous ce fut Varadero dans la province de Matanzas au nord-est de La Havane.
Nous étions de nouveau avec Alexis, mais le commentaire venait surtout du chauffeur, un brave homme de 72 ans qui connaissait cette région comme sa poche avec les anecdotes afférentes ; donc le guide se contentait de traduire en esperanto les explications cubaines. Nous avons longé la côte pendant plus d’une heure, beaux paysages, villages de marins, mais aussi torchères qui pointaient au dessus des réserves de gaz naturel et petite exploitation pétrolière construite avec l’aide de la Chine populaire : il fallait bien trouver un nouveau parrain pour remplacer feue l’URSS.
Nous sommes également passés à proximité d’une gare où arrivaient les trains de La Havane qui amenaient les gens à la mer.
Au bout de deux heures à travers de nombreuses plantations agricoles, nous arrivâmes à destination. Alexis nous avait assuré que c’était la plus belle plage du monde. Après avoir vécu deux ans à Matira, nous en doutions un peu…et nous avions raison ! Rien à voir avec Cayo Levisa, mais plutôt une sorte d’Almanarre agitée avec un ressac qui rendait difficile l’entrée dans l’eau. Heureusement l’hôtel dans lequel nous avons mangé (au bord de la plage) comportait une fort accueillante piscine. Nous sommes restés au tout début de la péninsule, encore préservée, car il paraît que tout au long des 18 kilomètres cela ressemble souvent à un mur de béton.
Dans l’après-midi, Alexis nous a interviewés Estelle et moi pour savoir comment nous vivions le congrès et ce que nous en pensions. Ces entretiens, en esperanto bien sûr, ont été diffusés sur radio Havane le surlendemain.
Au retour Alexis a été très déçu de notre réponse quant à « la plus belle plage du monde ». Et c’est Rolland qui a le mieux résumé la journée : « En somme on a fait deux heures de car pour prendre un bain avant de revenir.
»
Et ce n’est pas fini…
Comme nous ne restions pas pour la troisième semaine à Cuba, nous avions choisi Guama pour notre première « tuttaga ekskurso ». Donc, tant pis pour les quarante propositions d’activités proposées au congrès pour cette journée.
Donc départ en direction de la péninsule de Zapata, au sud-est de la Havane ; nous arrivons à La Boca juste à temps pour déjeuner au restaurant « El colibri », où nous avons pu goûter du crocodile. Déjeuner en musique et démonstration coutumière d’Estelle. Temps de magasiner un peu à des prix tout à fait corrects.
Nous embarquons ensuite pour huit kilomètres en bateau (« speed-boat » comme on disait en Polynésie) à travers la Laguna del Tesoro, et nous débarquons à Guama et ses marécages que nous parcourons sur des chemins de planches le long desquels se dressent des statues représentant des scènes de la vie des premiers occupants : les Taïnos. Nous traversons une cabane de laquelle nous ressortons avec des traits de peinture, prouvant que nous avons été initiés à la vie d’antan. Une fois ressortis de cette cahute, nous entendîmes, de loin, les efforts que faisait un de nos camarades pour apprendre aux « peintres » à compter en esperanto ! C’était assez surréaliste !
Après avoir dépensé quelques sous dans la boutique (toujours des prix raisonnables pour nous autres Européens), nous rembarquons dans le même bateau ; au cours du voyage le pilote offrira une fleur aux dames et un cigare aux messieurs : c’était l’accueil cubain.
Nous arrivons avant l’averse, qui se déchaînera pendant que nous étions dans le car…en attendant que les négociations soient faites et les preuves apportées que notre visite comportait également la visite du parc des crocodiles, dont vous verrez quelques spécimens ci-dessous.
Après ce moment, le guide nous propose d’aller jusqu’à la baie des cochons, toute proche, mais cela nous coûtera 3CUC par personne. Nous étions seulement deux ou trois à être intéressés, donc nous sommes rentrés directement sur La Havane. Je me suis demandé si les autres congressistes avaient jamais entendu parler de cet endroit historique.
Et ce n’est pas fini…
C’était notre « menu » du lundi soir, après le cours de danse et le cabaret. Nous sommes arrivés parmi les derniers et nous n’avons donc pas eu droit à un cocktail traditionnel (c'est-à-dire avec du « ron »), pourtant annoncé.
Le banquet ne nous aura pas impressionnés, pourtant je pensais que c’était une partie essentielle du congrès. Nous n’avons même pas eu droit à de la langouste (mais ça on le savait lors de l’inscription), mais, et c’était la seule fois, nous avons pu boire du vin, et entre autres du vin cubain au cours du repas.
C’est quand même un plaisir de discuter avec les autres convives tout en écoutant les discours, beaucoup moins formels que lors de l’ouverture, des « huiles ».
Nous découvrions donc, non sans une déception certaine, le banquet, mais nous avons entendu des horreurs sur certains banquets, ce qui explique, outre le prix (nous avions payé trente euros par personne à la réservation) qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, notamment celles des Cubains, l’absence d’un nombre important de congressistes.
Comme souvent, le service s’éternisait si bien que, lorsque nous sommes allés dans la salle de bal, nous sommes arrivés pour le dernier quart d’heure. Il s’est passé cependant quelque chose de très sympa : on nous avait demandé d’apporter des petits jouets pour donner à des enfants malades et montrer la solidarité des espérantistes, et ces petits cadeaux allaient être distribués à l’hôpital dans lequel étaient soignés les enfants cancéreux. Puissent ces quelques présents venus du monde entier avoir éclairé leurs journées de souffrance.
Et ce n’est pas fini…
Après notre première journée (chargée !) de congrès, place le lendemain matin à un épisode culturel marquant de la vie cubaine de la fin des années 1950 : la vie d’Hemingway dans ce pays.
Nous nous sommes donc, dans un premier temps, dirigés à nouveau vers la vieille Havane, en longeant le Malecon et avec des détails différents puisque nous n’étions pas avec Alexis, notre guide précédent. Avec lui, nous avions rencontré un Cubain qui se réjouissait de se faire appeler Hemingway, dont il s’était fait la tête, devant l’hôtel Ambos Mundos, fréquenté à l’époque par son défunt « sosie ».
Première halte sur les pas d’Hemingway : El Floridita, le bar où Hemingway venait boire son daïquiri spécial (c'est-à-dire avec double ration de « ron »), et première déception : le bar n’était pas encore ouvert !
Nous poursuivons en direction de Cojimar, petit port au nord-est de La Havane, où Hemingway avait son bateau, le Pilar. Photo traditionnelle auprès de la stèle érigée par les pêcheurs en mémoire du grand écrivain, avant de reprendre le bus de Transtur pour San Francisco de Paula avec visite de « la finca Vigia ». Enfin, visite…de l’extérieur, mais c’était sans surprise car nous avions lu Le guide du routard et la visite correspondait en tous points à ce qui était décrit. Une mauvaise surprise : l’interdiction de prendre des photos (ou alors en payant, mais beaucoup plus que le CUC du jardin des orchidées) et de filmer en payant une somme astronomique, digne des pays européens les plus chers !
Et ce n’est pas fini…
C’était un des points forts de l’animation du congrès : tous les jours, à 14h45 (heure cubaine !) se déroulait une initiation aux danses latines et ces séances étaient suivies d’un cabaret jusqu’à 18 heures.
Grande affluence dans la salle dédiée, mais affluence à l’image du congrès : des jeunes et des vieux venant de tous les continents et se mélangeant allègrement pour un apprentissage, hélas bien trop rapide et seuls les plus doués ou ceux qui connaissaient déjà ont pu revenir avec de solides connaissances. Estelle s’est fait remarquer par son aisance et nos hôtes avaient du mal à croire qu’elle n’était pas latino ! C’est elle aussi qui a suggéré une méthode pour que tout le monde (et pas seulement les plus grands !) puissent voir les démonstrations.
Ces animations étaient prises en charge par les jeunes espérantistes cubains, qui non seulement donnaient les cours de danse, mais assuraient également l’animation musicale grâce à leur groupe « Amindaj ». Ils avaient fait un remarquable travail de traduction, car ils chantaient en esperanto les chansons traditionnelles cubaines.
La partie cabaret était ouverte et au fil de la semaine elle s’est enrichie de la participation spontanée de différents congressistes (Luc, de Suisse, nous a récité un superbe texte de Raymond Schwartz), pour se terminer le dernier jour par un concert de Jacques Yvart accompagné de Fabrice. Dommage, peut-être parce que le concert avait été déplacé, mais le public était beaucoup moins international, et les happy few étaient français pour la plupart. Excellent spectacle dans lequel nous n’avons pas eu doit aux nouvelles chansons de Brassens traduites en esperanto, mais au cours duquel Jacques Yvart nous a montré une fois de plus son professionnalisme dans l’art de concevoir un récital.
Vere, Kubo estis la danckongreso !
Et ce n’est pas fini…