Sur la route du retour de Calvi, nous nous sommes arrêtés dans ce petit village de Balagne. Une fois passé la traditionnelle boutique de souvenirs (avec comme partout les caleçons siglés « corsica »), nous découvrons un village hors du temps. Une fois de plus, je vais citer Le Routard qui décrit fort bien ce que nous avons observé : « Un nid d'aigle médiéval accroché à un éperon de granit...Une sorte de labyrinthe de pierre, tout biscornu, où s'enchevêtrent les maisons anciennes [qui] se découvre à pied...au fil des venelles pavées, des voûtes envoûtantes. » Un des plus beaux villages de France dont la population a augmenté de 50% à l'arrivée de notre car !
Lieu de notre repas (serveuses pas très sympa), puis visite de la citadelle l'après-midi.
Comme je l'ai dit précédemment, Calvi était une cité génoise. Elle fait partie des villes qui prétendent avoir été le lieu de naissance de Christophe COLOMB. Elle est surplombée par une citadelle dont la construction débuta au XII° siècle. Au milieu se dresse la cathédrale St-Jean-Baptiste, datant du XIII° siècle et restaurée vers 1570. De ce lieu, nous avons une superbe vue sur la ville et la côte méditerranéenne.
Après cette visite, dégustation de produits corses puis retour à l'hôtel San Pellegrino.
Nous retraversons donc l'île, d'est en ouest cette fois-ci, en direction de la côte nord-ouest.
Nous prenons la route à travers le maquis du désert des Agriate, route que notre guide aurait bien aimé nous épargner, car de peu d'intérêt et cela nous aurait fait gagner deux heures de car, mais ce n'était pas possible compte-tenu de la feuille de route de notre programme (question d'assurance). Nous étions assis au premier rang, donc photos à travers le pare-brise.
Nous nous arrêtons à l'Ile Rousse, port fondé en 1758 par Pasquale PAOLI, dans le but de concurrencer Calvi, tenue par les Génois. Il paraît qu'en pleine saison cette station balnéaire déborde de touristes, mais lors de notre visite, sous un magnifique ciel bleu, cette bourgade de 3 100 habitants nous a paru bien tranquille.
Oui, car il y en aura plusieurs au cours de ce voyage de 1200 km ! Rappelons que la Corse mesure environ 183 km par 83, ce qui la place au quatrième rang des îles méditerranéennes. Nous étions partis d'Ajaccio, sur la côte ouest, en Corse du sud et nous allons arriver à Folleli (feu follet), sur la côte est au sud Bastia, en Haute Corse. Notre point de chute sera l'hôtel San Pellegrino, au bord de la plage (nous avons seulement mouillé nos pieds) pour deux nuits.
Après le repas, direction le col de Vergio en passant par les gorges de Spelunca où Arnaud, notre chauffeur, nous a montré tous ses talents. Personnellement, il me semble que j'aurais beaucoup de mal à conduire en Corse. Je ne suis sans doute pas le seul, si j'en juge par le nombre de cyclistes et de motards qui circulaient.
Une fois le col passé, nous sommes dans le Niolo, « le royaume de la randonnée » selon Le Routard. Mais c'est à travers les vitres de notre autocar que nous pouvons admirer le monte Cinto qui culmine à 2706 mètres.
Quoi de plus excitant que cette balade marine dans ce golfe de Porto, site classé au patrimoine mondial pour se mettre en appétit ? Après l'avoir découverte par la route qui la surplombait, c'était un tout autre aspect que nous voyions de la mer, et nous avons pu apprécier les commentaires bien rodés et pleins d'humour de l'équipage.
Le paysage, qui n'est pas sans rappeler l'Estérel, n'a guère changé depuis le XIX° siècle si l'on en croit la description qu'en faisait Maupassant : « Une vraie forêt de granit pourpré...des roches aux formes étranges, des moines en robe, diables cornus, oiseaux démesurés, tout un peuple monstrueux, une ménagerie de cauchemar pétrifiée par le vouloir de quelque dieu extravagant ». Eh bien, c'était exactement cela !
Nous partons vers le nord par une route de montagne (la Corse est une montagne dans la mer) pour rejoindre la mer à Cargèse « la grecque » qui surplombe le golfe de Sagone.
Auparavant, nous avions fait une escale à Vico, bourg typique de 900 habitants, aux hautes maisons séparées par des ruelles étroites, entouré de montagnes et étape nécessaire si j'en juge par le nombre de cars et le nombre de boutiques de souvenirs. L'église m'a paru intéressante.
Nous repartons ensuite vers Porto (pas la portugaise!) où nous nous embarquerons pour une excursion maritime, mais ce sera pour la prochaine chronique.
Comme nous ne nous sommes pas arrêtés en route (fort peu d'endroits pour un stationnement sécurisé de car) les photos (à part celles de Vico) ont été prises à travers les vitres, d'où les reflets.
Nathalie et Arnaud nous attendaient à l'aéroport pour nous conduire jusqu'à l'hôtel Fesch, situé dans la rue piétonne du même nom.
Après avoir pris possession de notre chambre, nous sommes partis découvrir les environs de l'hôtel : statue de Napoléon, bien entendu, mais aussi monument dédié à la Résistance (la Corse fut le premier département français libéré en 1943) avec des inscriptions vraiment républicaines, quelque peu éloignées de certains slogans que nous avons croisés, tagués, au cours de cette semaine de découverte.
Une librairie très bien achalandée se trouvait sur notre route vers le port de pêche. Puis, de retour à l'hôtel, nous grimpâmes jusqu'au « rooftop » (comme on dit en corse) d'où nous avions une belle vue sur la baie de la capitale de l'île.
Lundi 22 mai 2023, un peu avant midi, nous étions au Forum des associations pour prendre le car qui nous conduirait à l'aéroport. Pour la troisième fois nous participions au voyage du CLAD. Après la Roumanie puis le Portugal, cette année, direction la Corse.
Comme d'habitude, nous étions plus d'une quarantaine, mais il me semble qu'il y avait pas mal de renouvellement. Toujours est-il que nous étions heureux de retrouver des amis avec qui nous avions partagé les deux précédents voyages.
Un peu de cafouillage à l'aéroport et la découverte de la disparition de personnel aux guichets d'enregistrement. Peut-être la prochaine fois nous demandera-t-on de remplacer le pilote ?
Enfin, le vol s'est bien passé et comme j'étais côté hublot, j'ai fait comme d'habitude et j'ai pas mal mitraillé.
Nous y étions pour le congrès international de l'AMOPA ; donc inutile de dire que nous avons passé la plupart du temps enfermés pour participer au colloque sur la francophonie et participer à l'assemblée générale. Néanmoins, nous avons fait quelques petites balades.
Nous restions à l'hôtel « Les Arcades », juste en face de la gare Cornavin, qui nous avait longuement envoyé à de multiples reprises des conseils concernant notre arrivée, et fourni un passe gratuit pour les transports en commun le long de notre séjour. Curieux hôtel qui occupe (seulement) le deuxième étage d'un immeuble, mais un personnel très aimable et disponible, notamment une charmante hôtesse qui parlait français avec un accent qui n'était pas suisse ; effectivement, elle était originaire de Lettonie.
Le premier soir, nous nous sommes donc rendus à la réception de l'Hôtel de ville en bus et sommes rentrés à pied pour manger une fondue ; nous avons pu constater la réalité des prix suisses !
Le lendemain nous sommes allés au bord du lac voir le fameux jet d'eau de 140 mètres de haut, symbole de la République et du canton de Genève. Au début il avait été conçu comme valve de sécurité pour éviter la surpression dans le circuit de distribution de l'eau.
Enfin, le troisième jour, nous avons changé de rive et avons embarqué dans le petit train. Grosse déception : il est resté le long de la rive, utilisant le même trajet à l'aller et au retour. On a connu mieux comme petit train !
Mais on nous prévoyait un temps automnal, il n'en a rien été.