Deux trajectoires de syndicalistes.
Xavier MATHIEU (Conti) : "Il manque un gouvernement, un État qui appuient les revendications des salariés, imposent des solutions au patronat".
Pour moi, l’industrie, le travail manuel, c’est mort : zéro proposition. Les seules propositions concernent un métier des plus précaires : le cinéma. Aujourd’hui, ça ne me permet pas de vivre. Évidemment je me pose des questions sur ce que j’ai perdu dans ces années de luttes. La maîtrise de ma vie par exemple. Avec l’envie de retourner à la pêche, aux champignons. Penser, agir avec les autres, collectivement, mais aussi penser à soi.
Des regrets ?
Pas de regret pour tout ce que j’ai fait, ce que l'on a fait. Lutter, c’est magnifique, ça laisse des traces, beaucoup de souvenirs. Les mauvais s’effacent, il ne reste que les bons.
Si je peux gagner 1 500 euros jusqu’à la retraite… pourquoi pas ?
Edouard MARTIN (Florange) : « Il y a quinze jours, vous réfutiez toute volonté de vous engager. Que s'est-il passé pour que vous finissiez par accepter ? »
Le PS a beaucoup insisté. Harlem Désir a voulu me rencontrer. Il a été clair. Il m'a expliqué : « On attend de toi que tu mènes à Strasbourg le même combat qu'à Florange. » Je lui ai dit que je n'avais pas l'intention d'adhérer au PS. Il m'a répondu que ce n'était pas un problème, que sa seule exigence était que je rejoigne le groupe socialiste au Parlement européen. J'ai dit OK. « Défendre d'autres couleurs que celles du PS, celles du Front de gauche, par exemple, cela ne vous a pas traversé l'esprit ? »
Le Front de gauche ne m'a rien proposé. Et puis j'ai toujours voté socialiste.
"Dans votre livre, Ne lâchons rien vous écrivez : « Jean-Marc Ayrault est un traître…M. Désir est plat à en mourir d'ennui. J'ai l'impression de me trouver face à un chargé de communication de la politique gouvernementale » Vous le pensez toujours ?"
Je ne renie rien de ce que j'ai fait ou dit.
Député européen : au moins 10 500 € nets.
No comment
Et ce n’est pas fini…