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Le blog de Bernard SARLANDIE

En métropole, la précarité des étudiants ultramarins

8 Novembre 2022, 12:23pm

Publié par Bernardoc

par  Denis Peiron in La Croix du 8 novembre 2022

 

Encore une lutte à mener pour la dignité.

C’est avec émotion mais sans surprise qu’Anne-Claire a découvert sur Internet la vidéo, devenue virale, dans laquelle Maëlle, élève de Sciences Po, alerte, en pleurs, sur ses difficultés financières. Comme elle, cette étudiante en psycho à l’université de Montpellier a 20 ans et vient de La Réunion. Comme elle, Anne-Claire sait ce que« vivre avec 100 € par mois » signifie. « C’était le montant de ma bourse, l’an dernier. Depuis que ma petite sœur étudie aussi, il est passé à 180 €. Mais cela ne suffit toujours pas à payer ma chambre de cité U, même après déduction de l’aide personnalisée au logement. »

Avec un seul salaire, les parents d’Anne-Claire apportent tant bien que mal le complément. Mais il suffit d’un imprévu pour que la situation devienne critique. Comme lorsque la jeune fille s’est fait voler sa carte bancaire. « Pendant des semaines, j’ai dû recourir à des paniers alimentaires », confie l’étudiante.

Ces paniers, c’est Solidarité DOM-TOM qui les distribue. « Après le Covid, la fréquentation de notre épicerie solidaire a triplé », observe le directeur Jean-Marie Bargot. Les étudiants ultramarins ne sont pas les seuls à y acheter pour 5 € de quoi se nourrir une ou deux semaines. Mais c’est à eux que s’adressent les autres activités de cette association presque trentenaire, comme les ateliers cuisine ou couture, « avec confection de coffrets destinés à ceux, nombreux, qui ne fêteront pas Noël en famille » (1).

Précarité et isolement vont souvent de pair, comme le montre l’exemple d’Ansufiddine, originaire de Mayotte, venue à ­Bordeaux étudier les langues. Sa bourse s’élève à 500 € par mois. « Mais en cité U, j’ai trouvé seulement un lit, une table, une chaise. J’ai donc dû investir dans de la vaisselle et un four micro-ondes. » Venant d’une île où les températures ne tombent jamais sous les 20 °C, Ansufiddine doit aussi refaire sa garde-robe… Des dépenses qui l’amènent à refuser des sorties au resto ou au ciné. Et qui conduisent d’autres étudiants « à sauter un repas par jour », déplore Alaouiya Mabhane, présidente de l’association Mayotte Gironde.

« Les étudiants ultramarins connaissent des difficultés identiques à celles des autres étudiants français, auxquelles s’ajoutent des problématiques semblables à celles des étudiants internationaux », analyse Loïc Iscayes, président du réseau Jeunesse outre-mer. Un exemple ? « De peur de se retrouver impuissants en cas de loyers impayés, certains bailleurs hésitent à louer si le garant réside à 10 000 kilomètres. »Plus ou moins grand, le décalage culturel est souvent renforcé par des remarques déplacées sinon malveillantes, prolonge, « sans verser dans la victimisation », Kévin Padelo, président de Martinique Ambition jeunes. « À mon inscription en DUT, j’ai eu beau répéter que j’étais français, la secrétaire m’a réclamé avec insistance un titre de séjour ! »

Son association propose aux étudiants ultramarins une prise de contact avant même qu’ils ne partent pour la métropole. L’accompagnement qu’elle leur propose ensuite inclut aussi, le cas échéant, un suivi par des psychologues bénévoles. « En plus du dépaysement, ces jeunes ressentent souvent une forte pression. Car ils savent que leur famille, dans un contexte social tendu, consent des sacrifices pour financer leurs études. » Visionnée sept millions de fois, la vidéo de Maëlle aura aidé à prendre conscience des conditions d’études des Ultramarins en métropole. Un sujet qui s’invite dans les concertations en cours sur la vie étudiante, avec en ligne de mire une refonte des bourses. « Des dispositifs spécifiques existent déjà, fait néanmoins valoir le ministère de l’enseignement supérieur. Des seuils inférieurs s’appliquent pour le calcul des bourses des Ultramarins. Et parce qu’ils ne peuvent pas toujours rentrer dans leur famille l’été, ces étudiants bénéficient de douze mois de bourse au lieu de dix. »

De mon temps, on pouvait s'appuyer sur l'Unef, mais qu'est-elle devenue ?

Et ce n'est pas fini...

 

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De l'utilité des conflits sociaux

7 Novembre 2022, 18:24pm

Publié par Bernardoc

In La Tribune du 5 novembre 2022 (extraits)

Par André YCHE, Président du conseil de surveillance chez CDC Habitat.

 

Le mouvement de grève qui a perturbé, ces dernières semaines, le fonctionnement des raffineries pétrolières a mis en évidence les deux problèmes fondamentaux de l'économie française, à savoir l'accès aux ressources et la productivité, c'est-à-dire ce qu'il est convenu de nommer « pouvoir d'achat », qui n'en est, in fine, que le reflet...

Là où la CGT a bien raison de mettre en évidence la malignité d'un « Dieu jaloux », c'est que tous les « détours de production » imaginés par l'homme pour s'exonérer de la rareté des biens essentiels (l'eau, l'énergie, la nourriture) engendrent de nouvelles raretés, sur des biens longtemps inaccessibles : l'essence par exemple.

Donc, l'humanité ne saurait s'extraire de la rareté, car elle est le ressort indispensable du progrès qui s'efforce de la repousser pour, toujours, à peine vaincue, la retrouver l'instant d'après.

C'est que la rareté est multiforme : rareté absolue : l'or, les diamants ; mais d'où tiennent-ils leur valeur, sinon de la rareté ? Le pétrole, est-ce bien sûr ? Sicco Mansholt et le Club de Rome, dans les années 1970, nous prédisaient l'apocalypse des énergies fossiles avant la fin du XXe siècle... « Ma sœur, ne vois-tu rien venir ? ». Mais autant que la rareté, le mythe de la rareté est source de progrès.

Ainsi en est-il de la rareté de la monnaie, qui fait sa valeur, exprimée par le taux d'intérêt associé à l'emprunt ou au placement. Pour favoriser la croissance, une politique monétaire expansionniste fait baisser les taux d'intérêt, jusqu'au moment où l'abondance de monnaie, au lieu de servir à la croissance de l'économie réelle, engendre une poussée des prix. L'inflation est donc la sanction de la prodigalité et conduit à la « frugalité ».

Il en va de même pour les dépenses publiques : l'abondance de la monnaie, en réduisant le taux d'intérêt, suscite l'illusion passagère, le mirage pourrait-on dire, de la gratuité de l'endettement qui vient combler le déficit budgétaire de façon indolore.

Mais le contribuable n'est pas dupe et à partir d'un certain niveau de dette (90% du PIB selon Olivier BLANCHARD, ex « Chief economist » du FMI), il réduit ses dépenses et accumule des liquidités pour s'acquitter des impôts futurs. Donc, le laxisme d'un jour met fin à l'abondance du lendemain.

En bref, la rareté peut être organisée. Elle peut même résulter de la recherche de sobriété.

À certains égards, le pouvoir d'achat, en ce qu'il représente la contrepartie d'un travail, facteur de production essentiel, relève d'une problématique analogue. À paramètres constants (rémunération du capital et des dirigeants, prélèvements fiscaux et parafiscaux), la rémunération des salariés dépend essentiellement du coût des autres intrants (énergie, matières premières, composants, services à la production) et de l'efficience des processus de combinaison de ces intrants, en regard de la valeur du produit fini, s'agissant de son utilité (la demande solvable) et de sa rareté. En synthèse, le pouvoir d'achat est une fonction directe de la productivité, c'est-à-dire de la sobriété dans l'usage des facteurs de production.

Nous y voilà ! Tous les écologistes n'en sont pas persuadés, mais en réalité, ils militent en faveur d'un effort de productivité ! Et tous les militants de la CGT ne le savent peut-être pas, mais leurs manifestations n'ont pour effet réel que d'attirer l'attention des « masses » sur les deux problèmes fondamentaux du pays : l'accès aux ressources essentielles (l'énergie, les minerais, les données, les technologies, l'espace, les normes et le droit, en bref, tout ce qui constitue la souveraineté) et la productivité, c'est-à-dire la manière de les utiliser.

Ainsi en est-il, par exemple, de la décarbonation, idéal admirable dans un univers dont l'existence organique est fondée sur le carbone. Prenons l'exemple de la mobilité décarbonée et donc, à base d'électricité, quelle qu'en soit l'origine : un véhicule électrique nécessite beaucoup plus de métaux, et donc de minerais, qu'un véhicule thermique. L'accès à ces minerais implique l'exploitation de gisements (nouveaux, mais adverses par rapport à la doxa écologiste, ou anciens, à travers la réexploitation des extractions minières des siècles précédents, et tout aussi problématiques). Ainsi, en dehors de ses fondamentaux rationalistes, l'écologie, comme la Révolution, « dévore ses propres enfants » (Pierre Victorien VERGNIAUD, 1793).

Et donc, la CGT fait incontestablement œuvre utile en nous mettant en face de nos contradictions et des enjeux essentiels pour le pays : l'accès aux ressources et la productivité. Que les récents conflits sociaux ne sont-ils pas justifiés en ces termes, qui recueilleraient une large adhésion citoyenne !

Et ce n'est pas fini...

 

 

 

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Et le sidaction ?

6 Novembre 2022, 19:53pm

Publié par Bernardoc

Je vais bien entendu faire un don à Siné mensuel, salutaire voix informative que j'attends avec impatience chaque mois.

Quant au téléthon, je suis persuadé que ceux qui s'investissent dans ce machin vont être les premiers à protester contre les impôts sur le revenu, qui devraient pourtant aider à la recherche médicale publique. Et s'il manque des sous, et bien qu'on les augmente : c'est cela la solidarité nationale pour le bien commun.

Et ce n'est pas fini...

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Du monde au Grand Théâtre.

5 Novembre 2022, 18:16pm

Publié par Bernardoc

Comme je vous l'avais dit un peu plus haut, l'ADMD de Gironde organisait un rassemblement cet après-midi pour faire connaître son combat pour « la dernière liberté ».

Nous étions à peu près une trentaine sur les marches avec des panneaux « Ma mort m'appartient » ou d'autres slogans et un petit livret, fort bien accueilli, que nous distribuions aux passants. Les pancartes attiraient l’œil et plusieurs personnes de tous âges venaient jusqu'à nous pour nous interroger sur l'association et ses buts.

Même si nous n'avons pas été très nombreux, je pense que cette action fut très positive et devrait apporter de nouveaux adhérents à notre section girondine.

Mais lorsque nous approchions du théâtre en descendant du tram, nous fûmes attirés par une musique et un attroupement sur le parvis. Il s'agissait de jeunes Iraniens (probablement) organisant un tableau représentant les souffrances de leurs compatriotes, qui eux non plus ne choisissent pas leur mort. C'était une représentation assez saisissante, avec des gens enchaînés et d'autres, ensanglantés, gisant sur le sol. A la fin ils se sont levés, ont constitué une chaîne humaine, rythmant une chanson avec leurs pieds ; sûrement l'espoir d'une « résurrection ».

Et ce n'est pas fini...

Du monde au Grand Théâtre.Du monde au Grand Théâtre.Du monde au Grand Théâtre.
Du monde au Grand Théâtre.Du monde au Grand Théâtre.
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4 Novembre 2022, 10:15am

Publié par Bernardoc

Pouvoir d'achat : les salariés ont-ils perdu la partie ?


vendredi 4 novembre 2022

NOUVEL OBS.COM
(extraits)


Qui va payer la facture de l'envolée des prix ?

Entreprises, à vous de jouer ! C'est le message principal qu'a envoyé Emmanuel Macron sur France 2, mercredi 26 octobre, quand il a été interrogé sur les salaires. Le chef de l'Etat a écarté toute mesure d'indexation sur l'inflation - c'est-à-dire d'augmentation automatique des salaires, pour répondre à la hausse des prix. « Je ne veux pas être démago, a-t-il lancé. Nous ne sommes pas dans une économie administrée. Les hausses de salaire, ce n'est pas l'Etat qui les décide. [...] Sinon, on détruit des emplois. », sans pourtant susciter d'écho chez les patrons. Après trente années de quasi-stabilité, les prix ont bondi de 6,2 % en douze mois, avec des pointes
encore plus aiguës sur l'essentiel : l'alimentation et l'énergie.

Le choc hivernal est d'autant plus brutal que ni les patrons ni les syndicalistes n'avaient intégré ces données lorsqu'ils avaient négocié les dernières augmentations annuelles. Résultat : les premiers conflits sociaux ont éclaté.

Dans les raffineries, bien sûr, où les grèves ont contraint TotalEnergies à concéder 7 % d'augmentation de salaire, plus 3 000 à 6 000 euros de primes.
Dans les usines du producteur de lubrifiant Lubrizol, qui a fini par accepter 8,3 % d'augmentation. Ou encore chez le transporteur Breger, installé à Laval, où une seule journée de débrayage a suffi pour obtenir des hausses de salaire de 7 %. La situation est la même chez nos voisins européens : en Allemagne, le principal syndicat de l'industrie, IG Metall, a organisé une grève générale pour obtenir 8 % de hausse des salaires.
Sommes-nous ainsi entrés dans une nouvelle ère d'affrontements sociaux, comme dans les années 1960 et 1970, alors que la grève avait quasiment disparu dans le secteur privé ? « Nous avons besoin d'une revalorisation générale des salaires », a tonné Philippe Martinez, dans le cortège de la manifestation du 18 octobre. La colère couve : 39 % des directeurs des ressources humaines (DRH) anticipent « une dégradation des relations sociales » dans leur entreprise. Selon la Dares (la direction de la statistique du ministère du Travail), les salaires ont augmenté moitié moins vite que l'inflation : + 3,1 % au deuxième trimestre. Les richesses créées par les entreprises - et donc par les salariés - se répartissent en plusieurs parts : le paiement des salaires, la rémunération du capital, c'est-à-dire les dividendes des actionnaires et le financement de l'endettement, les investissements et les taxes. Or, la taille respective des différentes parts n'a rien d'intangible. Qui gagne et qui perd sur le temps long ?

Pour la CGT, la part des salariés a été grignotée depuis les années 1970, au profit de la rémunération des capitaux. « Cela représente 60 milliards d'euros par an, ponctionnés sur le travail pour partir vers les profits », jauge le syndicat, soit « 275 euros mensuels par salarié du secteur privé ».

L'Insee montre que la part des salaires était bien montée au cours des
années 1960 et 1970, jusqu'à atteindre 73,4 % en 1981. C'était la grande
époque des conflits sociaux : ils avaient donc bien contribué à faire pencher la balance vers les salariés. Deux ans plus tard, le gouvernement du socialiste Pierre Mauroy met fin à l'indexation des salaires sur les prix, ce qui inverse soudainement la tendance. Les dividendes s'envolent.

D'autres indicateurs éclairent l'évolution du partage de la valeur. A commencer par la courbe des dividendes versés par les grandes entreprises : 44 milliards en France, rien que pour le deuxième trimestre 2022, selon l'étude « Janus Henderson Global Dividend » [PDF]. Un montant record !

Les dividendes s'envolent parce que les profits sont au zénith grâce au retour en force de la croissance, mais aussi grâce aux milliards d'aides publiques versées pour surmonter le choc du Covid : 240 milliards d'euros en 2020 et 2021 (dont deux tiers de prêts garantis). Le gouvernement a pourtant retoqué la hausse de la taxation des bénéfices exceptionnels, une mesure adoptée par les députés à la faveur d'un amendement du MoDem.
De plus, les aides aux entreprises étaient déjà en forte progression avant la pandémie. Elles sont passées de 65 milliards par an avant 2007 à 140 milliards en 2018, notamment sous l'effet des allègements de cotisations sociales et du CICE (le crédit d'impôt compétitivité emploi) mis en place par François Hollande.

De son côté, Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux fiscaux : réforme de l'ISF, baisse de l'impôt sur les sociétés, « flat tax » sur les dividendes...
Les sociétés du CAC 40 ont accumulé 174 milliards de profits en 2021, encore un record.

« Emmanuel Macron pense que l'économie française, ce sont les entreprises ». Alors, pour aider les salariés sans peser sur la fameuse compétitivité, le président privilégie des outils qui ne vont pas alourdir leur masse salariale : les primes, l'intéressement et la participation. Sur France 2, il a une nouvelle fois plaidé pour sa « prime Macron ». Ce dispositif permet aux entreprises qui le veulent de verser jusqu'à 3 000 euros par salarié, exonérés d'impôts et de cotisations sociales. Mais cette « prime de partage de la valeur » a reçu un surnom, cet été, lors des débats à l'Assemblée : les députés de La France insoumise l'ont rebaptisée... « prime d'enfumage ». Car il ya un hic. Ou plutôt deux.

D'abord, une prime n'entre pas dans le calcul des droits à la retraite. Ensuite, rien ne garantit qu'elle sera reconduite l'année suivante. La gauche et les syndicats militent donc pour des hausses de salaire qui, elles, seront pérennes.

Dans les usines de Stellantis (groupe Peugeot-Citroën et FiatChrysler), les débrayages ont repris en octobre, malgré l'annonce du versement d'une prime de 1 000 euros.

« On ne résoudra pas le problème de l'inflation et du pouvoir d'achat à
coups de primes. »

La question des primes fait écho à un autre phénomène affectant surtout les salariés les plus modestes. Une part croissante de leurs revenus n'est pas versée par l'employeur, mais par l'Etat : la prime d'activité représente ainsi un complément de 236 euros par mois pour une personne seule payée au smic (1 329 euros net). Non sans conséquences. « On nous présente un système qui aide les travailleurs au smic. De plus, elle n'entre pas dans le calcul du montant de l'allocation-chômage en cas de perte d'emploi. » La prime exonère aussi l'employeur d'une partie de sa responsabilité.
Car même si les salaires, pris dans leur ensemble, ne baissent pas, ils se concentrent de plus en plus sur les revenus élevés. Dans le secteur privé, les 10 % les mieux payés perçoivent à eux seuls 31 % de la masse des salaires, selon l'Insee. L'écart est encore plus spectaculaire si l'on s'intéresse aux plus riches : le 1 % le mieux payé concentre 8 % du gâteau, contre 7 % en 1998.

Si le sort des travailleurs modestes est préoccupant, c'est aussi parce qu'ils devront encaisser les effets de la transition énergétique. « L'énergie représente déjà 20 % de leurs dépenses. Si les prix doublent ou triplent, ils ne pourront pas faire face, d'autant plus que l'alimentation se renchérit et que le logement a pris 8 % ». « On a répondu par des subventions publiques, mais ce ne sont pas des solutions pérennes. Le sujet du pouvoir d'achat des plus modestes n'est pas traité.

Et ce n'est pas fini...

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Vous avez dit école inclusive ?

3 Novembre 2022, 13:24pm

Publié par Bernardoc

Un accompagnement à deux vitesses pour les élèves en situation de handicap
par  Paula Pinto Gomes in La Croix du 3 novembre 2022

Face à la pénurie d’AESH, certains parents recrutent des personnes sous contrat privé, via des associations et avec l’accord des chefs d’établissement. Une situation qui crée des inégalités entre les familles.

C’est un glissement qui s’opère à bas bruit mais qu’un message sur Twitter vient de mettre en lumière. Le 26 octobre, l’association Sasha a fait savoir sur le réseau social qu’elle avait obtenu un agrément afin de« mettre à disposition des familles des AESH privés pour soutenir les enfants à besoins spécifiques ». L’annonce a aussitôt provoqué une levée de boucliers, notamment de la part des syndicats de l’éducation nationale, qui dénoncent une privatisation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

« Le problème, répond Sophie de Sainte Maresville, fondatrice de Sasha, c’est qu’il n’y a pas assez de personnel dans le public. Les familles qui reçoivent une notification de la maison départementale pour les personnes handicapéesne sont pas sûres d’avoir un AESH. Et même lorsque leur enfant est accompagné, elles n’ont pas la garantie qu’il disposera du nombre d’heures d’accompagnement notifié puisque ces personnes doivent s’occuper de plusieurs élèves en même temps. » Depuis la mise en place des pôles inclusifs d’accompagnement localisé (Pial) en 2019, les AESH sont répartis dans les établissements d’un même secteur et peuvent accompagner plusieurs élèves.

L’État emploie ainsi 132 000 accompagnants, dont 8 000 de plus ces deux dernières années, mais cela ne suffit pas à combler la demande des familles, qui a fortement augmenté depuis la loi de 2005 sur le handicap. « Le recrutement n’est pas suffisant et beaucoup d’AESH ne souhaitent pas non plus renouveler leur contrat parce que le métier souffre d’un manque d’attractivité, déplore Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat Snes-FSU. Un AESH gagne entre 800 et 900 € par mois, avec une obligation de temps partiel, et n’a pas le statut de fonctionnaire. Il faut redonner de la dignité à cette profession. » Tout est dit.

En attendant, les familles doivent se débrouiller. Et elles sont de plus en plus nombreuses à recruter directement des AESH sous contrat privé, via des associations. Gladys Lauzéat, accompagnante et administratrice d’un groupe Facebook de petites annonces dans ce domaine, confirme : « J’ai tellement de demandes que j’ai dû créer un service de mise en relation et de recrutement personnalisé pour les familles qui ne savent pas comment s’y prendre », raconte-t-elle.

Tourria Mouquet, mère d’une adolescente autiste, a tout essayé. « Je me suis beaucoup battue pour que ma fille puisse bénéficier d’un accompagnement, sinon elle aurait été déscolarisée », témoigne cette habitante du Nord. « J’ai dû faire valoir la loi pour obtenir un accompagnant, mais je me suis assez vite tournée vers des prestations privées parce qu’avec les AESH, il n’y a pas de transparence. Ils n’ont pas le droit de parler aux familles pour raconter la journée de l’enfant, ce qui n’est pas normal. Et ils ne sont pas assez formés », regrette-t-elle.

Les accompagnants reçoivent une formation de soixante heures. Mais celle-ci est trop généraliste et interviendrait parfois après la prise de fonction, selon Gladys Lauzéat : « On peut exercer plusieurs mois sans avoir été formés, ce qui est particulièrement compliqué lorsqu’on s’occupe d’enfants autistes, observe-t-elle. C’est d’ailleurs pour ce genre de handicap que nous avons le plus de demandes. »

Si Sophie Vénétitay dit comprendre la démarche des familles qui se tournent vers le privé, elle pointe « un système à deux vitesses, entre celles qui ont les moyens de payer un AESH privé et les autres, qui doivent continuer à subir la pénurie. Cette situation met tout le monde mal à l’aise, relève-t-elle. Les parents savent que ce n’est pas souhaitable mais pensent d’abord à l’avenir de leurs enfants. Quant aux chefs d’établissement, ils ne se réjouissent pas de voir des personnes extérieures entrer dans leur établissement, mais ils ont conscience qu’il n’y a pas assez d’AESH ».

Arnaud de Broca, président du Collectif Handicaps, reconnaît, lui aussi, que le recours au privé « peut apparaître comme une solution intéressante pour les familles ». « Mais cette démarche, dit-il, porte en elle le germe des inégalités ettraduit l’échec de l’éducation nationale. Dix-sept ans après son adoption,il reste beaucoup à faire pour que la loi sur le handicap soit vraiment appliquée. »

Et ce n'est pas fini...

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Pour le droit de mourir dans la dignité.

2 Novembre 2022, 15:23pm

Publié par Bernardoc

Comme chaque année, l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité célébre, le 2 novembre, la Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité. Une journée pour militer, une journée pour interpeller, une journée pour commémorer toutes les personnes qui n'ont pas été respectées dans leurs choix de fin de vie.

Cette année, pour la 15e édition de cette Journée mondiale, le thème retenu est Faire du droit de mourir dans la dignité une réalité pour tous.

A Paris, nous nous retrouverons sur la place de la République, au pied de la statue de la République, le mercredi 2 novembre 2022 à 17 heures, en présence des membres de notre comité d'honneur – dont la présidente de notre comité d'honneur, Noëlle Châtelet - et de personnalités publiques – dont notre président d'honneur, Jean-Luc Romero-Michel.

Dans nos délégations, les délégués de l'ADMD vous informeront des initiatives qu'ils prendront au plus près de chez vous. N'hésitez pas à les contacter directement.

Au plan national, l'ADMD sera présente dans l'ensemble de la presse quotidienne, nationale et régionale.

 

A Bordeaux, ce sera samedi, de 15 à 17h30, devant le Grand Théâtre.

 

Et ce n'est pas fini...

 

 

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Bluffant !

1 Novembre 2022, 15:29pm

Publié par Bernardoc

Ce n'était pas prévu, mais merci L'Officiel des spectacles : le musée Maillol abrite jusqu'au 5 mars prochain une exposition intitulée : « HYPERREALISME ceci n'est pas un corps ».

Cette exposition a déjà ravi les publics de Bilbao, Canberra, Rotterdam, Liège, Bruxelles et Lyon. Elle rassemble 40 sculptures d'artistes qui nous transportent aux frontières de réel : on s'attend vraiment à les voir bouger et il y en a même une qui parle (allemand).

L'expo est divisée en sept thèmes :

      • Répliques humaines ;

      • Monochromes ;

      • Morceaux de corps ;

      • Jeux de taille ;

      • Réalités difformes ;

      • Frontières mouvantes.

         

Le septième thème est la rencontre entre Maillol et les sculptures hyperréalistes, c'est à dire que certaines statues sont réparties au sein des œuvres de l'exposition permanente, que je revois toujours avec plaisir.

Si vous passez vers la rue de Grenelle (au 61) d'ici le 5 mars, n'hésitez pas, même s'il n'existe pas de tarif « vieux ».

Et ce n'est pas fini...

Bluffant !Bluffant !Bluffant !

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Visite à la BNF.

31 Octobre 2022, 12:39pm

Publié par Bernardoc

Depuis de nombreux mois le site Richelieu était en rénovation et j'ai donc découvert le lieu à l'occasion de l'exposition « Molière, le jeu du vrai et du faux ».

A l'occasion du 400ème anniversaire de la naissance de Molière, la BnF et la Comédie-Française présentent un ensemble exceptionnel d’œuvres d'art, de pièces d'archives, d'éditions originales, de costumes, de photographies, de maquettes de décors et de documents audiovisuels provenant principalement de leurs collections. L'exposition s'intéresse aux étapes de la construction du héros national et de la figure emblématique qu'est devenu Molière au fil des siècles. La visite se prolonge dans la rotonde des Arts du spectacle avec une présentation d’œuvres et de documents sur le thème de Dom Juan.

J'ai terminé par une visite du petit musée de la BnF, dans des salles qui ne semblent pas avoir bougé depuis des siècles et d'où nous avions une vue sur la salle ovale (la salle de lecture).

J'ai beaucoup regretté la panne de mon téléphone, donc peu de photos à l'intérieur.

L'expo se prolonge jusqu'au 15 janvier.

Et ce n'est pas fini...

 

Visite à la BNF.Visite à la BNF.Visite à la BNF.
Visite à la BNF.Visite à la BNF.Visite à la BNF.
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Les filles aux mains jaunes.

28 Octobre 2022, 12:06pm

Publié par Bernardoc

J'ai vu cette pièce de Michel BELLIER le jeudi 13 au Théâtre Rive Gauche (rue de la Gaîté). J'avais un billet bon marché, mais comme la salle n'était pas pleine, dès que les lumières furent éteintes j'ai rejoint le premier rang.

La pièce commence en août '14, lorsque les hommes partent la fleur au fusil pour donner la branlée aux boches. Comme ce n'était pas une guerre éclair, les femmes de toutes classes sociales vont s'embaucher dans l'usine de fabrication d'obus.

Sous l'impulsion d'une journaliste « suffragiste », les trois autres femmes vont prendre conscience de l'injustice dont elles sont victimes et vont arriver à mettre les ateliers en grève en réclamant « A travail égal, salaire égal ! »

La mise en scène de Johanna BOYE est remarquable et les quatre actrices nous font bien sentir la difficulté de leur travail à la chaîne, travail vraiment déshumanisant.

La première à disparaître est la journaliste, victime de l'amiante (ou d'un produit similaire) et la pièce se termine lorsqu'on annonce la mort de la dernière survivante, en 1943, dans un train de déportés.

A cette séance il y avait une classe (ou plus) d'un établissement privé reconnaissable à l'uniforme. Je me demande s'ils savaient bien le caractère subversif de cette pièce avant de venir. Enfin, tant mieux si elle a pu leur ouvrir les yeux.

Souvent, devant le talent des actrices et les idées transmises j'avais presque les larmes aux yeux. Aussi, dès qu'elles sont venues saluer, je me suis levé pour acclamer leur prestation, et toute la salle a fait comme moi.

Ce serait un devoir pour tous les militants d'aller voir cette pièce si ce n'est déjà fait.

Et ce n'est pas fini...

 

 

 

 

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