35 heures.
C'est la durée légale du travail depuis 2002. Les salariés y ont gagné des « RTT » qui leur ont permis de souffler un peu. Cela n'a malheureusement pas contribué à créer le nombre de postes nécessaires pour compenser les quatre heures ainsi libérées, même si sous ce gouvernement de gauche il y a eu quand même des créations d'emploi.
Puis est arrivé Sarkozy qui, en défiscalisant les heures sup', a provoqué un recours massif à cette pratique. Je me souviens de m'être accroché avec un jeune prof qui m'accusait de donner des HS aux anciens et pas lui alors que c'était très intéressant. Il n'a pas compris lorsque je lui ai dit que durant toute ma carrière j'avais lutté contre les HS (j'en ai accepté une seule deux années, et c'était l'heure de trop!) et que je préférais embaucher un chômeur plutôt que d'asséner du travail supplémentaire aux titulaires.
Les HS ne sont plus, et c'est tant mieux, défiscalisées ; mais les salariés y ont encore beaucoup recours pour arriver à joindre les deux bouts, preuve que les salaires sont insuffisants et les richesses mal partagées.
En effet, les Français travaillent en moyenne 39,1 heures par semaine.
En tout, les Français ont donc travaillé 1 652 heures en 2015, contre 1 621 heures en 2003 et 1 683 heures en 2011. Cette augmentation s'explique notamment par le temps de travail des cadres, qui dépasse largement les 35 heures, puisqu'en 2015, il était de 43,2 heures par semaine.
Et les cadres n'ont pas droit aux HS : j'en ai fait l'amère expérience en fin de carrière, ou un jour de conseil de classe j'ai travaillé de 7h45 à 20h45, alors que le protocole signé par le syndicat monopoliste n'envisageait pas une amplitude supérieure à 11 heures. Lorsque j'ai réclamé à être payé deux heures sup', ce fut considéré comme une provocation inadmissible : on n'allait quand même pas appliquer les textes !
Apparemment, la moitié des salariés refuseraient de travailler, ne serait-ce que deux heures de plus, soit 37 heures au lieu de 35 heures.
Je me dis donc que le mot d'ordre de la CGT, lutter pour les 32 heures, est un objectif fédérateur et mobilisateur. On ne serait pas le premier pays à le faire.
Et ce n'est pas fini...