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Le blog de Bernard SARLANDIE

Pognon de dingue

18 Septembre 2024, 10:12am

Publié par Bernardoc

in Libération du 18 septembre 2024 (extraits)

28 540 900. C’est, en euros, le montant des frais engendrés par la dissolution de l’hémicycle décidée par Emmanuel Macron en juin, selon une information de franceinfo mardi 17 septembre. L’Assemblée nationale, dont le budget total s’élève à 662 millions d’euros en 2024, va donc demander à l’État une dotation d’un montant similaire, pour compenser l’impact de la dissolution sur son budget de fonctionnement en 2024, a annoncé mardi la première questeure Christine Pirès Beaune (PS).

Le bureau de l’Assemblée a validé mardi un budget rectificatif qui «acte d’une part les dépenses supplémentaires et d’autre part les moindres dépenses liées à la dissolution, faisant apparaître un coût net de 28,54 millions d’euros», a expliqué l’élue socialiste. Le bureau a décidé à l’unanimité «de demander à l’État une dotation complémentaire à la hauteur [de ce] surcoût», a précisé la députée socialiste. «La dissolution a été demandée par le président de la République, il est donc logique que ce soit le budget de l’État qui le prenne en compte.»

L’Assemblée a certes économisé plus de 15 millions d’euros du fait que de nombreux collaborateurs de députés se sont retrouvés au chômage pendant plusieurs semaines, à partir de la dissolution, a développé Christine Pirès Beaune. Mais la dissolution a entraîné d’autres dépenses, notamment des indemnités de licenciement qui ont coûté plus cher à l’Assemblée que les économies réalisées, d’où un surcoût de 28,54 millions.

Le bureau a par ailleurs validé un budget de fonctionnement 2025 en hausse de 2,6 %, à 604,25 millions d’euros. Auquel il faut ajouter 38,94 millions d’euros d’investissements, une somme en nette hausse (+ 17,9 %), un peu plus de 12 millions étant à eux seuls consacrés au lancement de l’opération «Accueil du public et création d’espaces de médiation», détaille le communiqué.

Et ce n’est pas fini...

 

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L’anniversaire amer de l’Ifremer

17 Septembre 2024, 14:05pm

Publié par Bernardoc

In Options du 13 septembre 2024

Son nom fait rêver les amoureux de l’océan. Son sous-marin d’exploration tout jaune, le Nautile, émerveille tant les scientifiques que les enfants. Le dauphin de son logo achève l’opération séduction. Pourtant, derrière la vitrine, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer traverse une profonde crise.

«  Le modèle de l’Ifremer explose  ! Rendez-vous compte  ! Un Epic en cessation de paiement  !  » s’irrite le chercheur Franck JACQUELINE, secrétaire de la section Cgt de l’Ifremer au sein du Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (Sntrs-Cgt). Depuis 1984, l’Ifremer est un pilier de la recherche océanographique française. Doté du statut d’établissement public industriel et commercial (Epic), à l’instar du Commissariat à l’énergie atomique, l’Ifremer dispose de deux filiales  : Genavir, qui gère les navires de recherche, et Ifremer Investissement Innovation, chargée de la prise de participation dans des sociétés innovantes. L’institut emploie 1 400 personnes (2 000 en comptant les filiales) dont 800 scientifiques.

Cet été, alors qu’une flopée d’événements publics célébraient son 40e anniversaire, 1 500 scientifiques lançaient une bouteille à la mer  : dans une tribune publiée par Le Monde, ils exhortaient le gouvernement à soutenir un établissement menacé d’essoufflement. Alors que l’Ifremer était abonné aux exercices bénéficiaires, il cumule les pertes depuis 2021, les bénéfices enregistrés en 2020 et 2022 ne s’expliquant que par la cession de parts dans la société Cls et dans l’ancien siège d’Issy-les-Moulineaux. En 2024, l’exercice se solderait, selon l’Afp, par 9,4 millions d’euros de pertes. Dans un document interne de décembre 2023, révélé par Le Canard enchaîné, on apprenait que «  la poursuite dans cette voie placerait dès 2026 l’Ifremer en défaut de paiement  ».

«  Le vrai problème c’est le budget  ! Nous sommes principalement financés par le ministère de la Recherche, mais les projets d’appui aux politiques publiques ne sont pas payés par les autres ministères à la hauteur de ce qu’ils coûtent  », poursuit Franck JACQUELINE. En 2019, la Cour des comptes a constaté que le ministère de la Recherche – qui représente 90  % des subventions – couvrait bien plus que la dépense de recherche, finançant ainsi des missions de service public d’appui à l’État. Ce problème est revenu sur le tapis lors de la réunion du conseil d’administration de l’Ifremer, le 6 juin dernier, à la faveur de la présentation du rapport de gestion consolidé de l’exercice 2023. Celui-ci confirme les «  sollicitations croissantes des pouvoirs publics  » et souligne que la «  réduction des financements publics a une incidence de premier plan sur l’équilibre financier global du groupe  ».

Les enjeux environnementaux s’alourdissant, ces missions tendent justement à se développer. Un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd), non publié mais révélé par le journal Le Marin cet été, propose d’ailleurs de dynamiser la recherche océanographique.

Alors que la vente de biens et de services ne représentait, en 2023, que 5,7  % des recettes de l’Ifremer, on peut aussi s’étonner de ce statut d’Epic, alors que le conseil d’État estime que «  l’Epic a vocation à prendre en charge une activité assimilable à celle d’une entreprise privée, donc à assurer une activité économique  ». Une anomalie qui n’a pas échappé à l’ancien ministre des Comptes publics, Gérald DARMANIN, qui en 2019 préconisait une «  réflexion sur son modèle économique  ».

Les conséquences de cette situation pèsent sur les salariés. «  En vingt-cinq ans, nous avons perdu 25  % de rémunération en euros constants, estime Franck JACQUELINE. Aujourd’hui, les jeunes chercheurs ont une thèse et au moins deux ans de postdoc et on les engage à 2 000 euros par mois  ! En revanche, le recrutement hors cadre des directeurs a explosé  !  » Attentif à cette situation, le comité social et économique a commandé une expertise sur les emplois hors grille.

Les salariés de l’Ifremer se sentent souvent l’objet de décisions politiques inopportunes, comme le déménagement du siège social vers Brest, annoncé par le Premier ministre en 2013 et effectif en 2019. Problème  : seuls 15 des 71 salariés ont accepté la mutation. «  C’est une énorme perte de savoir et de mémoire  », regrette Franck JACQUELINE. Désormais, il est question de fusionner l’Ifremer et l’Institut polaire français, une perspective à laquelle s’opposent déjà 22 000 pétionnaires.

Idem avec le projet Polar Pod de l’aventurier Jean-Louis ÉTIENNE, une plateforme dérivante destinée à collecter des données scientifiques. Le Polar Pod est destiné à faire partie de la flotte de l’Ifremer, mais son opportunité scientifique et les 38 millions d’euros qu’il mobilise font tiquer aussi bien la Cgt que la Cour des comptes et le ministère du Budget.

«  Il nous faut une direction qui ait le goût de l’océanographie, pas celui de la communication  ! peste Franck Jacqueline. Il faut arrêter de cacher et de repousser les problèmes  ; on a besoin de compétences scientifiques et économiques à la tête de l’Ifremer.  » En effet, c’est souvent la révélation des problèmes qui déclenche une réaction, à l’image de la mise à pied de l’ancienne directrice de la communication, sans compter le dumping social à bord du Belgica. En mai, Le Canard enchaîné a révélé que le bâtiment belge, armé par l’Ifremer pour renforcer sa flotte, avait engagé des matelots lettons dont les contrats n’étaient pas en règle.

Si l’engagement de consacrer 33 millions d’euros pour prolonger la durée de vie du Nautile jusqu’en 2035 est encourageant, Franck Jacqueline n’en démord pas  : «  Le 40e anniversaire de l’Ifremer a un goût amer pour les salariés.  »

Et ce n’est pas fini...

 

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« Aimer Israël-soutenir la Palestine, histoire d'un Israélien d'aujourd’hui »

16 Septembre 2024, 16:35pm

Publié par Bernardoc

Par Nir Avishai COHEN, et publié aux éditions de l'Harmattan le 29 Août 2024.

Une fois n’est pas coutume, je présente un livre sans l’avoir lu, mais je me promets de l’acquérir dès que possible.

Ce livre, qui est à la fois un récit autobiographique et un témoignage militant, interroge l’histoire, l’actualité et l’avenir d’Israël et des Territoires occupés ainsi que de leurs habitants.

Nir Avishai COHEN remet en question le récit israélien dominant qui laisse de côté de nombreuses questions, dérives et contradictions de la société israélienne. Il confronte le lecteur à ses identités plurielles et antagonistes : son héritage de trois générations de bâtisseurs et défenseurs d’Israël, et de petit-fils de survivants de la Shoah, sa jeunesse comme agriculteur, sa vie d’officier qui prend les armes pour son pays, et en même temps son combat de citoyen luttant pour les droits des Palestiniens et dénonçant l’occupation, la colonisation et les dérives militaires de son pays.  Sa vie de militaire dans les Territoires, son engagement politique, associatif et médiatique fondent sa légitimité singulière pour défendre ses positions de l’intérieur d’Israël et proposer des solutions de paix.

Nir Avishai COHEN, né en 1981, est originaire du Moshav Almagor. Il est major réserviste de Tsahal, militant des Droits de l’Homme et ancien porte-parole de l’organisation « Breaking The Silence ». L'auteur livre son point de vue sur le conflit israélo-palestinien. Fort de son expérience militaire ainsi que de son engagement associatif, politique et médiatique, il met en lumière les contradictions de la société israélienne, puis propose des solutions de paix.

Et ce n’est pas fini...

 

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Heredia : deux poètes, un Maire de paris, trois cubains.

15 Septembre 2024, 18:00pm

Publié par Bernardoc

In la lettre de Cuba Coopération France du 5 septembre 2024

José María de Heredia Girard

                                                 est le fils du planteur esclavagiste Domingo de Heredia, et de sa seconde épouse Girard d’Houville, issue d’une famille française mais tous deux sujets espagnols. Il naît le 22 novembre 1842 à La Fortuna, la plantation de café familiale, près de Santiago de Cuba. Il est envoyé en France à l’âge de neuf ans pour poursuivre ses études au lycée Saint-Vincent de Senlis.

De retour à Cuba en juin 1859 pendant un an, il compose ses premiers poèmes puis retourne en France en 1861 et s’inscrit à la Faculté de droit de Paris. Beaucoup plus attiré par la littérature que le droit, continue à composer des poèmes et devient un membre influent de l’école parnassienne. En 1863, il rencontre Leconte de Lisle, Sully Prudhomme, ou encore Anatole France.
En 1892, il réunit ses productions (dont les Conquérants) en un volume de cent-dix-huit sonnets, son célèbre recueil Les Trophées. Il est élu à l’Académie française le 22 février 1894. Comme Edgar Degas, Auguste Renoir et d’autres, il appartint à la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée.

Il meurt le 2 octobre 1905 et est inhumé au cimetière de Bonsecours (Seine-Maritime).

 

José María Heredia y Campuzano

                                                   est lui un poète cubain, né à Santiago de Cuba le 31 décembre 1803 et décédé au Mexique le 7 mai 1839. Il est le fils de José Francisco Heredia y Mieses et de Maria-Mercedes Heredia y Campuzano.

En 1818, il commence ses études de droit à l’Université de La Havane et s’établit comme avocat à Matanzas. En 1823 alors qu’il est sur le point de publier une édition de ses poésies, il est impliqué dans la conspiration appelée « los Soles de Bolívar » et doit s’enfuir précipitamment aux États-Unis. C’est là que parait la première édition de ses vers en 1825.
Lors d’un voyage au Mexique, il écrit son Himno del desterrado (Hymne de l’exilé). Son activité au Mexique est riche et variée. Il y est professeur de Littérature et d’Histoire, légiste, juge. En 1832 il y publie la deuxième édition de ses poésies. Il meurt le 7 mai 1839 dans la ville de Toluca.

José María Heredia y Campuzano est considéré comme l’un des meilleurs et l’un des premiers poètes cubains. On lui a décerné le titre de « poète national ».

 

Un autre Heredia s’est rendu célèbre : Severiano de Heredia.
                                                                                                Il est né le 8 novembre 1836 à La Havane et meurt le 9 février 1901 à Paris. Il est maire de Paris en 1879 (Président du Conseil de Paris) puis ministre des Travaux publics (1887). Cette personnalité de la politique et de la Maçonnerie française est un cousin éloigné du poète, mais, à sa différence, homme de couleur, son père étant un riche planteur à Cuba et sa mère, une mulâtresse, descendante d’esclaves.

Et ce n’est pas fini...

 

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Garçon !

14 Septembre 2024, 10:53am

Publié par Bernardoc

France 5 nous proposait ce film de Claude SAUTET hier soir. Il a un peu plus de 40 ans et ça se sent : quel beau témoignage de notre vie d’alors !

Le lieu central est une grande brasserie où se pressent des dizaines de convives servis par une armée de garçons de salle qui vont s’approvisionner à la cuisine dirigée de main de maître par Bernard FRESSON. Et si la vedette du film est Yves MONTAND (qui fait du Montand), Bernard FRESSON incarne de façon très réaliste ce chef autoritaire, machiste et violent. On découvre pourtant une vraie amitié entre ces hommes, comme Claude SAUTET sait si bien les décrire.

Il y a dans ce film toute une pléiade d’artistes que les moins de vingt ans auront eu du mal à repérer. Les histoires d’amourettes n’apportent pas grand-chose à l’atmosphère créée par le cinéaste.

Quant à la fin, on a un peu du mal à y croire : tous les copains de la brasserie se retrouvent autour de Montand à travailler au bord de la mer dans le parc d’attraction que celui-ci vient d’installer sur un terrain dont il a hérité de son père. Et l’orage sur lequel se termine le film vient encore pointer la solidarité entre tous les membres de cette communauté.

Ce qui date bien le film, c’est la présence constante de la cigarette en tous lieux, y compris à table.

J’ai malgré tout bien aimé ce film, une séquence nostalgique qui m’a plongé au siècle dernier.

Et ce n’est pas fini...

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Le cynisme d’Emmanuel MACRON fait bondir la gauche

13 Septembre 2024, 13:58pm

Publié par Bernardoc

In L’Humanité du 12 septembre 2024 (extraits)

Lors de la cérémonie de rentrée du Conseil d’État, mercredi 11 septembre, Emmanuel MACRON a affirmé qu’il faut « toujours prendre en compte » le suffrage des Français. Un cynisme raillé par la gauche qui dénonce un « hold-up » sur le scrutin de juin depuis le refus du président de nommer Lucie CASTETS à Matignon.

Après avoir nommé un premier ministre issu de la force (LR) arrivée 4e aux élections législatives avec la bienveillance du RN arrivé 3e, Emmanuel MACRON affirme, sans même rosir, qu’il faut « toujours prendre en compte » le suffrage des Français. « Le peuple aujourd’hui souverain s’exprime par le suffrage qu’il faut toujours prendre en compte parce que c’est le fait premier en toute démocratie », a précisément déclaré, mercredi soir, le président de la République, lors de la cérémonie de rentrée du Conseil d’État.

Soulignant, combien « nos démocraties occidentales ont été profondément touchées, parfois déstabilisées par des transitions et des chocs » – climatique, énergétique, géopolitique – et les citoyens frappés par le « sentiment de perdre le contrôle de leur vie », il a plaidé pour une « culture renforcée de l’efficacité de l’action publique » et pour une « simplification de nos actions collectives », un message qui s’adressait aussi visiblement au nouveau premier ministre Michel BARNIER.

« Se moquer du monde, c’est une chose habituelle de sa part. Le faire aussi ouvertement, c’est inédit », a fustigé le porte-parole du PCF, Ian BROSSAT, sur X. « Provocation présidentielle, acte 225 », commente de son côté l’écologiste Marine TONDELIER.

« Dans la république macroniste, seuls les bulletins Macron sont comptabilisés et les ministres le sont à vie. Après le déni électoral, ces provocations détruisent la confiance minimale dans le cadre démocratique. Au final, c’est la République qu’ils mettent en danger », estime le premier secrétaire du PS, Olivier FAURE. Le député socialiste pointe ainsi également les déclarations de l’ex-premier ministre et désormais candidat à la présidentielle Édouard PHILIPPE qui ne voit « aucun inconvénient » à la nomination de ministres déjà présents dans l’ancien gouvernement.

Le coordinateur de la France insoumise, Manuel BOMPARD, a lui choisi l’ironie : « D’ailleurs, s’il vote à gauche, je nomme un premier ministre de droite afin d’en tenir compte de la meilleure manière possible », a posté sur X l’insoumis tandis que son collègue député Antoine LEAUMENT dénonce « la moquerie » ajoutée « au coup de force ». « Une énergie de Louis XVI. Bientôt la fuite à Varennes », poursuit-il.

Et ce n’est pas fini...

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Éducation : le sous-investissement chronique de la France

12 Septembre 2024, 15:47pm

Publié par Bernardoc

In L’Humanité du 11 septembre 2024

L’enquête annuelle de l’OCDE, « Regards sur l’éducation », confirme que la France dépense moins que les autres pour son système scolaire. Un choix politique constant qui fait le lit des inégalités.

La France est, et demeure, un mauvais élève en termes d’investissement dans son système éducatif. C’est l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui le démontre, dans la dernière livraison de son enquête statistique annuelle, « Regards sur l’éducation 2024 », dévoilée le mardi 10 septembre. Les dépenses françaises d’éducation, du primaire au supérieur, sont en effet inférieures à la moyenne des pays de l’OCDE. Notre pays se retrouve au niveau du Portugal ou de l’Estonie, loin des nations comparables que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Suède, les États-Unis ou encore le Danemark.

Exemple parlant : alors que le gouvernement vante depuis Blanquer sa « priorité au primaire », entre 2015 et 2021, la dépense dans ce secteur a crû de seulement 1,8 %, contre 2,4 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Dans le secondaire, c’est pire : sur la même période, la France a stagné à 0,1 %, contre 1,8 % dans les pays de l’OCDE. L’étude fait aussi litière des clichés sur ces professeurs qui travaillent peu et sont bien payés : entre 2015 et 2023, tandis qu’en moyenne dans l’OCDE le salaire des enseignants progressait de 4 % (inflation déduite), en France la profession a dû se contenter de… 1 %. Et pour ce prix, ils travaillent plus que les autres : 720 heures annuelles devant élèves, contre 706 heures en moyenne dans l’OCDE.

« Regards sur l’éducation 2024 » confirme d’autres tendances déjà connues de notre système. Première d’entre elles : la reproduction sociale.«  Le niveau d’études des parents a un impact important »sur celui de leurs enfants, observe le rapport. Bel euphémisme : alors que 80 % des personnes dont au moins l’un des parents est diplômé du supérieur le sont devenues à leur tour, ce chiffre tombe à… 25 % quand aucun des parents n’a de diplôme supérieur. Et l’injustice démarre tôt. Alors que, selon les experts« l’éducation de la petite enfance permet de réduire les écarts de développement », seulement 33 % des familles françaises les moins favorisées ont accès à l’accueil des enfants entre 0 et 2 ans, contre 85 % des familles favorisées. C’est la défaillance de la prise en charge de la petite enfance qui est ici soulignée.

Ces inégalités sont d’autant plus pesantes socialement que notre pays reste marqué par la prépondérance du diplôme dans l’accès à l’emploi. Ainsi, à peine plus d’un non-bachelier sur deux (54 %) est en emploi, alors que ce taux atteint 61 % dans l’OCDE. Autre mauvais résultat : le taux des 18-24 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études a certes diminué entre 2016 et 2023, passant de 19,8 % à 16,1 %, mais il demeure très supérieur aux 13,8 % de la moyenne de l’OCDE. Un ensemble de chiffres qui interroge l’orientation du « tout-apprentissage », notamment avant le bac, puisqu’on sait que, derrière les bons taux d’emploi des jeunes sortant d’apprentissage, se cache une autre réalité : celle des nombreuses ruptures de contrat (entre 30 et 50 % dans plusieurs filières), conduisant encore trop de jeunes à sortir du système scolaire sans diplôme. Une situation que le « choc des savoirs », avec son projet de classe « prépa seconde » pour les élèves de 3eayant échoué au brevet, ne risque pas d’améliorer. S’il voit le jour…

Et ce n’est pas fini...

 

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Londres tire les leçons des échecs des privatisations

11 Septembre 2024, 09:07am

Publié par Bernardoc

Depuis le brexit, le Royaume uni n’est plus contraint à la « concurrence libre et non faussée », donc marche arrière et retour vers des services publics.

In La Croix du 11 septembre 2024

Depuis leur retour au Parlement lundi 2 septembre après les congés d’été, les députés britanniques élus le 4 juillet dernier ne sont pas restés les bras croisés. Dès le lendemain de leur rentrée, ils ont débattu du projet de loi sur la propriété publique du transport ferroviaire de voyageurs, après sa publication fin juillet. Et jeudi 5, ils ont étudié le projet de loi Great British Energy, qui prévoit la création d’un acteur public dans le secteur de la création et de la distribution d’énergie renouvelable.

Le jour même, le gouvernement leur a présenté son projet de loi sur les mesures spéciales sur l’eau, visant à renforcer les possibilités d’actions contre les fournisseurs d’eau qui ne remplissent pas leurs obligations. Enfin, lundi 9 septembre, il a prévenu les députés de l’imminence d’un projet de loi pour favoriser la création de lignes de bus publiques. Un point commun à cette profusion législative : l’implication de l’État dans des secteurs privatisés lors de la révolution libérale des années 1980 et 1990.

Qu’en est-il concrètement ? Malgré le langage utilisé par le nouveau premier ministre travailliste, Keir STARMER, et sa responsable de l’économie et des finances, Rachel REEVES, mais aussi par les médias, le projet de loi sur le transport ferroviaire de voyageurs n’entraînera pas la nationalisation des exploitants privés des lignes et de leur matériel roulant. Le texte indique qu’il « permettra (…) à une entreprise du secteur public d’assurer l’exploitation des trains à l’expiration des contrats de concession existants ». Concrètement, les concessions ne seront pas renouvelées à leur expiration, et les lignes seront au fur et à mesure gérées par une future entité publique, Great British Railways. Le gouvernement anticipe que toutes les concessions privées auront expiré d’ici à octobre 2027.

La gestion publique des lignes voyageurs est soutenue par 76 % des Britanniques, selon un sondage YouGov, en raison de la mauvaise qualité de la plupart des services et de leur coût parfois exorbitant (par exemple, 220 € pour le trajet de 2 heures entre Londres et Manchester en heure de pointe). La gestion du réseau d’infrastructures avait déjà été renationalisée dès 2002, soit huit ans après sa privatisation, suite à deux accidents majeurs significatifs dus au manque d’investissement. Le gouvernement se réjouit également de la création de Great British Energy, destinée à améliorer le quotidien des Britanniques, qui avaient subi en avril 2023 une multiplication par trois (+ 220 %) du prix de l’électricité et plus de quatre (+ 340 %) de celui du gaz en l’espace d’un an.

Pourtant, le projet de loi est étonnamment vide. Il vise à « faciliter, encourager et participer (…) à la production, à la distribution, au stockage et à la fourniture d’énergie propre ; à la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant de l’énergie produite à partir de combustibles fossiles ; à l’amélioration de l’efficacité énergétique ; aux mesures visant à garantir la sécurité de l’approvisionnement en énergie ».

Ces grands engagements ne sont accompagnés d’aucun élément concret. « Même si Great British Energy se révélait être plus qu’un véhicule d’investissement dans la production d’énergie renouvelable et devenait un fournisseur d’énergie, son budget de 8,3 milliards de livres (9,9 milliards d’euros) sur cinq ans ferait de lui un minuscule acteur du secteur, prévient David EDGERTON, professeur d’histoire moderne à l’université King’s College London, spécialisé sur les industries. Ce mouvement est donc mineur. »

Il est à ses yeux incomparable avec « l’ampleur et l’ambition » de la nationalisation du secteur énergétique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui concernait aussi bien « le charbon que ses principales industries dérivées, c’est-à-dire l’électricité, le gaz, les chemins de fer et l’acier. Il s’agissait surtout pour le gouvernement d’un mouvement de modernisation, largement soutenu par les syndicats. Il n’était alors pas question de faire confiance au secteur privé pour investir et moderniser ces industries ».

La dégradation du secteur de l’eau a marqué les esprits des Britanniques et explique le durcissement par le gouvernement des moyens de répression contre les entreprises. « Le gouvernement avait privatisé le secteur de l’eau pour que le privé contribue à son financement et à ses investissements et qu’il améliore son efficacité », explique Emanuele LOBINA, professeur spécialisé en politique économique de l’eau à l’Université de Greenwich. Et d’ajouter : « Il a pourtant donné la priorité à la solvabilité des entreprises au détriment de la protection des consommateurs. Si bien que les entreprises sont devenues très rentables, certaines ont même créé de la dette pour verser des dividendes à leurs actionnaires, et que la facture d’eau a vu sa part augmenter considérablement dans le budget des particuliers. »

Thames Water fait aujourd’hui figure d’exemple de cette dérive. Depuis sa création il y a trente-cinq ans, le premier distributeur d’eau du pays, qui dispose du monopole sur sa zone géographique, a créé 18 milliards d’euros de dettes, versé 8,5 milliards de dividendes à ses actionnaires, a sous-investi dans ses infrastructures et réclame aujourd’hui une hausse de 59 % de ses tarifs pour pouvoir poursuivre son activité. D’où la possibilité que le gouvernement renationalise l’entreprise, en absorbant notamment sa dette. « Une seule chose est claire : la renationalisation de l’intégralité du secteur de l’eau n’est pas à l’ordre du jour, assure Emanuele LOBINA. Le gouvernement ne nationalisera Thames Water qu’en dernière extrémité, pour éviter un effet domino. »

Enfin, le projet de loi sur les réseaux de bus ne sera rédigé qu’à l’issue d’une consultation. Néanmoins, le ministre délégué aux transports, Simon LIGHTWOOD, a indiqué lundi 9 septembre à la Chambre des communes que les municipalités seront autorisées à créer et gérer leur propre réseau de bus, ce qui n’était plus le cas depuis quarante ans. Le lancement de système de concession sera également facilité. L’objectif est notamment de permettre le développement de lignes dans les régions délaissées, notamment les campagnes et les zones côtières.

L’analyse de ces projets permet de voir que la direction travailliste n’est pas une promotrice idéologique de la nationalisation. Son approche est purement pragmatique, c’est-à-dire qu’elle n’envisage la reprise progressive par le secteur public d’activités gérées par des entités privées qu’en dernière extrémité.

« Ces très légères mesures en faveur de la nationalisation sont essentiellement d’ordre cosmétique, estime David EDGERTON. Ils jettent un os pour faire les gros titres et satisfaire son parti, tout en montrant clairement aux investisseurs privés qu’ils ne comptent pas sérieusement toucher à leurs intérêts. » L’historien n’est guère surpris : « La stratégie de croissance des travaillistes consiste à faire venir des investissements privés. La nationalisation n’est pas compatible avec ce plan. »

Et ce n’est pas fini...

 

 

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Le NFP doit « tenir bon » face à Michel BARNIER

10 Septembre 2024, 10:22am

Publié par Bernardoc

In l’Humanité du 10 septembre 2024

Snobé par le président de la République pour Matignon, le Nouveau Front populaire entend s’imposer comme la principale alternative à un bloc bourgeois s’étendant de Macron à Le Pen.

En juin, Emmanuel MACRON vendait sa dissolution comme un accélérateur de « clarification »politique. C’est finalement lui, trois mois plus tard, qui l’a réalisée en refusant de nommer une personnalité de gauche à Matignon, lui préférant un élu LR adoubé par l’extrême droite. Pour mieux signifier l’emprise du RN sur cette coalition qui ne dit pas son nom, son président, Jordan BARDELLA, a même annoncé, ce week-end, placer Michel BARNIER « sous surveillance démocratique ».

La clarification d’Emmanuel MACRON pourrait donc aboutir à un système politique proche de celui d’avant 2017, avec un clivage droite-gauche net, à la différence près que le cordon sanitaire entre la droite et son extrême s’estompe…« Désormais, les choses sont claires : nous sommes la seule opposition à la politique de casse sociale qui va être menée par Michel BARNIER et son futur gouvernement puisque tous les autres le soutiennent ou l’ont adoubé, estime le sénateur PCF Ian BROSSAT. La droite et le RN devront être tenus pour responsables des politiques menées par le futur gouvernement. »

Cyniquement, et à condition de limiter les dégâts dans les mois à venir, ce nouveau bloc bourgeois peut-il devenir à terme une aubaine pour la gauche ? « Le sujet est trop grave pour se réjouir de ce cartel des droites. Mais c’est une clarification qui montre que nous sommes la seule alternative à la politique menée depuis au moins sept ans », reconnaît le député Génération.s Benjamin LUCAS, qui siège dans le groupe écologiste et social.

Déjà, à gauche, les prochaines échéances électorales, dans moins d’un an en cas de nouvelle dissolution, sont dans les têtes. Plusieurs cadres parlent de « campagne permanente » avec la nécessité de convaincre sans cesse de nouveaux électeurs, en plus de pérenniser le rassemblement entre partis. « Nous devons tenir bon et ne pas céder à la désespérance,estime Ian BROSSAT. N’oublions pas que si nous n’avions pas construit le NFP, Bardella serait à Matignon. »

« Le NFP a créé un espoir et celui-ci ne doit pas se dissiper. C’est un devoir vis-à-vis de nos électeurs de continuer à travailler ensemble », abonde le député FI Éric COQUEREL. Y compris avec le PS dans son ensemble, alors que le parti semble se diviser en deux, notamment autour d’une alliance avec la France insoumise ? « Si nous parlons du PS qui est sur la ligne Olivier FAURE, oui. C’est ce parti avec lequel nous discutons, le reste ne nous concerne pas réellement. »

Reste que, pour tenir bon face au gouvernement Barnier avant d’aller chercher les 90 sièges qui lui manquent pour atteindre la majorité absolue, le NFP pourrait évoluer. C’est en tout cas ce que souhaitent certaines personnalités échaudées par l’éclatement passé de la Nupes. « Il nous faut dépasser le stade de la coalition d’appareils, avance Benjamin LUCAS. Transformer le NFP pour qu’il soit aussi un outil démocratique, organisé sur les territoires, permettant de construire une politique commune, ce que nous n’avons pas réussi à faire avec la Nupes. » « Il y a des enjeux de structuration à l’échelle locale. On a vu dans les manifestations, samedi, qu’il y a une demande que le NFP persiste, comme représentation de la gauche unie mais aussi d’un outil qui dépasse les partis. C’est un enjeu particulièrement important pour le PS », ajoute le député socialiste Arthur DELAPORTE.

Au sein de chaque formation, la question se pose également de trouver une organisation dans laquelle chacun garde le même objectif commun. À tel point que Clémentine AUTAIN, qui a quitté la FI en juin, souhaite « structurer de bas en haut » le NFP, notamment pour réfléchir à une méthode de désignation du candidat à la présidentielle de 2027. « Lucie CASTETS est pour l’instant l’incarnation que le Nouveau Front populaire existe et est possible. Elle a un rôle à jouer », précise-t-elle également.

Les députés NFP font le serment, au moins aujourd’hui, de travailler de manière étroite à l’Assemblée nationale dont les travaux dans l’Hémicycle reprendront au plus tard le 1er octobre. Dans l’opposition, le NFP espère peser davantage que la Nupes lors de la législature précédente. Et ce dès le vote crucial du budget. « Ce sera une bataille parlementaire extrêmement importante, qui peut se terminer par une motion de censure, présente Éric COQUEREL, président de la commission des Finances. Il nous faudra donc montrer qu’une alternative existe avec un gouvernement Lucie CASTETS, ­montrer notre crédibilité à exercer le pouvoir. Cela passe par faire voter un maximum d’amendements. » Seul contre un bloc des droites en formation, le NFP entend s’imposer comme unique option pour changer de politique.

Et ce n’est pas fini...

 

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J'en fais quoi maintenant ?

9 Septembre 2024, 08:54am

Publié par Bernardoc

 

Je l'ai pas mal utilisée en pensant que ça servait à quelque chose. Force est de constater que c'est de moins en moins vrai. N'étant pas un adepte de la pêche à la ligne, que pourrai-je faire lors du prochain dimanche électoral ? Et ne me dîtes pas "faire barrage" !

Et ce n'est pas fini...

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