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Le blog de Bernard SARLANDIE

Notre 11 novembre.

11 Novembre 2024, 17:00pm

Publié par Bernardoc

Pour la paix , contre la guerre.

Je vais commencer par une citation d'un futur condamné à mort qui mourut dans son lit :

“Pour maintenir l’esprit d’obéissance et la discipline parmi les troupes, une première impression de terreur est indispensable. » C'est ce qu'a dit le Général Philippe Pétain en 1915 avant de commencer à fusiller « pour l’exemple ».

Cette guerre n'aurait jamais dû avoir lieu. Jaurès écrivait dans son dernier papier, paru dans L'Humanité le 31 juillet 1914, c'est à dire le jour de son assassinat : « Le plus grand danger à l'heure actuelle...est dans l'énervement qui gagne, dans l'inquiétude qui se propage, dans les impulsions subites qui naissent de la peur, de l'incertitude aigüe, de l'anxiété prolongée. A ces paniques folles les foules peuvent céder et il n'est pas sûr que les gouvernements n'y cèdent pas. » Mais la grève générale contre la guerre votée par le parti socialiste quelques jours avant l'assassinat de Jaurès n'eût jamais lieu.

Pourtant, à l'origine, socialisme ne rimait-il pas avec pacifisme ?

Quant à Lyautey, maréchal de France, il s'écria à propos de cette guerre : "Ils sont fous ! Une guerre entre Européens c'est une guerre civile. C'est la plus énorme ânerie que le monde ait jamais faite. "

Mais de son Maroc, il avait malgré tout une vue partielle de ce qui allait se passer vraiment. Montéhus, célèbre chansonnier du début du siècle dernier en a donné une image plus réaliste dans La butte rouge :

Sur c'te butte là, y avait pas d'gigolette,
Pas de marlous, ni de beaux muscadins.
Ah, c'était loin du moulin d'la galette,
Et de Paname, qu'est le roi des pat'lins.

C'qu'elle en a bu, du beau sang, cette terre,
Sang d'ouvrier et sang de paysan,
Car les bandits, qui sont cause des guerres,
N'en meurent jamais, on n'tue qu'les innocents.

La Butte Rouge, c'est son nom , l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient, roulaient dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains...

Eh oui, accepter de porter une arme, c'est fabriquer du crime !

Fusillés "pour l'exemple ", tu parles ! Comme si la peine de mort, car c'est bien de cela qu'il s'agit, avait un effet dissuasif ! L'armée est décidément bien l'école du crime, puisque, non contente de faire la guerre ("un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas", comme l'a si bien dit le poète Paul VALÉRY ), elle assassine impunément ceux qu'elle a enrôlés de force. 727 victimes sont toujours considérées comme des parias. A commencer par Frédéric Henri Wolff : officier décoré de la Légion d'honneur. Le 25 août 1914 il est à la tête du 4e bataillon du 36e régiment d'infanterie coloniale. Il tente de se rendre pour épargner ses hommes. Il est condamné par le conseil de guerre le 1er septembre 1914 à la peine de mort avec dégradation militaire. Il avait 45 ans. Ce fut le premier fusillé pour l'exemple. Une demande de réhabilitation est déposée en 1933. Aujourd'hui, il n’est toujours pas réhabilité.

44 hommes ont été assassinés en septembre 1914, 57 en octobre, 200 au cours des 5 premiers mois du conflit, sans compter les "disparus ", victimes d'exécutions sommaires, sans même un simulacre de jugement.

C'est en résistance à cela que 36 anarchistes publièrent à Londres, en anglais, allemand et français, le 12 février 1915 un manifeste contre la guerre dans lequel on pouvait lire : “Il faut faire que le son de la musique guerrière et la vue des uniformes, au lieu de réveiller dans la foule ses instincts sauvages, l'emplissent de terreur et de dégoût. Il faut faire que le militaire professionnel, au lieu de rester un objet d'envie et d'admiration, devienne un objet de mépris, que le soldat arrive à haïr et mépriser lui-même le triste métier qu'on lui fait exercer.”

Cela fut suivi sept mois plus tard à Zimmerwald en Suisse, dans le canton de Berne, du 5 au 8 septembre, par la première conférence pacifiste. Les délégués étaient venus de toute l'Europe pour voter une motion qui disait :”Nous affirmons que cette guerre n'est pas notre guerre.” Romain ROLLAND, réfugié en Suisse, emboîtera le pas deux mois plus tard en publiant Au-dessus de la mêlée, recueil qui le fit accuser d'anti-patriotisme et de pacifisme !

En 1916, c'est à Kienthal, toujours en Suisse que se tient une autre conférence pacifiste : les socialistes appellent à faire pression sur les gouvernements au moyen de grèves et de manifestations européennes. Les derniers mots du manifeste soulignent cette idée : « À bas la guerre ! Vive la paix ! La paix immédiate et sans annexions ! Vive le socialisme international ! ».

On a pu dire que plus l’état-major est incompétent, plus il y a de fusillés.

Il existe pourtant des militaires de haut rang, des officiers généraux, qui ont pris conscience des horreurs que l’État leur demandait de commettre. Ainsi, le général Jacques de BOLLARDIERE, trop jeune pour avoir participé à la première guerre puisqu’il n’avait que 11 ans à l’armistice, a-t-il remarqué :

« La guerre n’est qu’une dangereuse maladie d’une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie...Céder à la violence et à la torture, c’est, par impuissance à croire en l’homme, renoncer à construire un monde plus humain. »

Mais il était bien seul dans sa démarche.

N'ayons pas peur des mots : ce crime contre l'humanité, c'est à dire contre nos frères humains, n'a jamais été condamné, pis même, reconnu.

Sinon pourquoi alors depuis un siècle ce refus du plus élémentaire acte de justice post - mortem : la réhabilitation ?

Les fusillés pour l'exemple demeurent encore les parias de la nation. Leur crime ? Avoir voulu rester dignes et éviter la boucherie entre frères humains. Même les amateurs d'évangiles, ceux qui rabâchent « Tu ne tueras point », devraient reconnaître que ce commandement a été bafoué par la sainte alliance du sabre et du goupillon.

Et cette réhabilitation est pourtant nécessaire, pour faire émerger la Vérité. Des milliers de soldats, d'hommes, ont refusé cette boucherie, des centaines furent passés par les armes pour avoir exprimé des sentiments d'humanité. Et tous ces réfractaires à l’armée, qu’Albert EINSTEIN qualifiait de « véritables pionniers d’un monde sans guerre », ne sont toujours pas entrés dans la mémoire collective. Pour des milliers de rues dédiées au massacreur Joseph JOFFRE, combien de plaques bleues au nom de Louis LECOIN, insoumis à toutes les guerres ?

Depuis plus de cent ans, les gouvernements se sont succédés, de droite ou de gauche, sans que cette demande de justice pour les victimes de ces assassinats de masse n'ait avancé. Il y a quelques années que le dernier poilu, Lazare PONTICELLI, a disparu. Il était parti la fleur au fusil, et il était revenu (la chance avait été avec lui) profondément antimilitariste.

Jean GIONO a survécu à la grande guerre, mais dans quel état ? Voici ce qu'il en dit : « Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement je la revois, je la sens, je l'entends, je la subis encore. Et j'ai peur. » 900 morts par jour pendant quatre ans, plus du tiers des jeunes gens entre 19 et 22 ans décimés, 600 000 veuves et autant d'orphelins, et bien sûr les centaines de martyrs fusillés « pour l'exemple. »

Qu'attend-on pour les réhabiliter, afin que justice leur soit rendue ?

D’autres pays ont acté la réhabilitation : la Nouvelle – Zélande en 2 000, le Canada en 2001, le Royaume – Uni en 2006. Rien ne justifie la honteuse position des autorités françaises qui, avec plus d'un un siècle de retard, refusent la réhabilitation de ceux qui ont été fusillés et qui ne se sont pas déshonorés.

A l’initiative de LFI, l’assemblée nationale avait voté une loi de réhabilitation qui malheureusement fut retoquée au sénat.

Si la réhabilitation est nécessaire, n’oublions cependant pas que ce n’est qu’un pis-aller après ces hécatombes inutiles et néfastes, car comme le disait Louis LECOIN :

« S’il m’était prouvé qu’en faisant la guerre, mon idéal avait des chances de prendre corps, je dirais quand même non à la guerre. Car on n’élabore pas une SOCIETE HUMAINE sur des monceaux de cadavres. »

 

En guise de conclusion, alors qu’en ce début du XXI° siècle aucune leçon ne semble avoir été retenue, quelques vers du regretté Francis LEMARQUE :

 

Quand un soldat s'en va - t - en guerre il a

Des tas d'chansons et des fleurs sous ses pas

Quand un soldat revient de guerre il a

Simplement eu d'la veine et puis voilà.

Et ce n'est pas fini...

 

Notre 11 novembre.
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Notre 11 novembre.
Notre 11 novembre.

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A la manière de...mais en dessin

10 Novembre 2024, 17:59pm

Publié par Bernardoc

d'outre-tombe Siné dans le Mensuel de novembre 2024

Et ce n'est pas fini...

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Pour la paix maintenant !

9 Novembre 2024, 09:09am

Publié par Bernardoc

Mon intervention du 8 novembre, au titre de l'UPF.

État des lieux :

- les dépenses d’armement représentent 963 milliards pour l’OTAN, 61 pour la Russie ;

- la Françafrique a disparu (ce n’est pas un mal), mais elle est remplacée par la Russafrique (ce qui n’est pas mieux) ;

- la Pologne opère un rapprochement militaire avec la France et consacre 4 % de son PIB au budget de guerre ;

- chaque année les USA envoient 4 milliards de dollars à Israël pour l’achat de matériel guerrier ;

- à la fin du premier semestre, Dassault a enregistré 41,2 milliards d’euros de commandes ;

- au 1er trimestre Thalès a vu ses commandes augmenter de 46 % ;

- la France va livrer des Mirage à l’Ukraine (sûrement des armes « défensives ») ;

- en Turquie les objecteurs sont toujours traités comme des criminels ;

- en Israël trois objecteurs ont été condamnés ;

- ils subissent le même sort en Ukraine ;

- 500 déserteurs russes sont réfugiés en Arménie ou au Kazakhstan et craignent d’être renvoyés en Russie ; je vous laisse imaginer ce qui les attend…

 

Assez de politique terrifiante, je vais donc vous lire un conte de Marwil HUGUET, une écrivaine locale, intitulé « Guerres ». Malgré son titre, vous verrez, il se termine sur une lueur d’espoir.

Et ce n'est pas fini...

 

 

 

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Le salaire brut, c’est pour la vie !

8 Novembre 2024, 09:10am

Publié par Bernardoc

Thomas VACHERON

Secrétaire confédéral CGT

Comme il est dit dans une précédente tribune de l’Humanité, seul le travail produit de la richesse. Au-delà de Marx, même le site du ministère de l’Économie indique que « la valeur ajoutée traduit le supplément de valeur donné par l’entreprise par son activité (le travail) ». Le travail est donc central, « la valeur ajoutée est répartie entre les revenus du travail et du capital ». Cette répartition de la richesse produite par le travail se fait entre les profits pour quelques-uns et les salaires pour tous les autres, car 88 % des 30 millions d’actifs de ce pays sont des salarié·es. Depuis 1931, le document obligatoire qui récapitule les éléments de droits et de salaires, c’est cet essentiel « bout de papier », parfois dématérialisé, qu’est la fiche de paye. En haut : nom et adresse, numéro de Sécurité sociale, convention collective, puis poste occupé, qualification, ancienneté et congés payés. Dans le haut du tableau central du document, il y a le salaire brut, socialisé, c’est-à-dire avec les cotisations sociales. Contrairement à ce que racontent les médias non indépendants des milliardaires, les cotisations sociales ne sont pas des « charges », mais du salaire qui nous revient : pas du salaire pour le mois, mais du salaire pour la vie !

Intensification du travail, des cadences, des horaires, pressions… nous sommes dans notre vie de salariés confrontés à la maladie, aux accidents du travail, un salarié sur deux au licenciement, et chacune des lignes du bulletin de paye est là pour répondre à ces aléas. Mais les cotisations servent aussi aux moments de joie que sont nos congés paternité, maternité ou nos retraites ! Et, pour tout cela, nous cotisons en fonction de nos moyens pour en bénéficier selon nos besoins. C’est cette merveilleuse victoire collective qu’est la Sécurité sociale, financée sur le travail qui crée la richesse, donc sur le salaire, qui permet à toutes et tous de bénéficier de la solidarité et d’échapper à la pauvreté.

Ceux qui souhaitent rapprocher le brut du net, d’« alléger » ou d’exonérer les cotisations, veulent en fait baisser nos salaires puis nos pensions, toujours au bénéfice du patronat, quitte à nous fragiliser face aux malheurs et réduire nos bonheurs… C’est le profit à tout prix pour le capital contre le travail. Ils profitent de la plus-value qu’ils font sur les millions de gens qui n’arrivent plus à vivre de leur travail, où toute l’attention est concentrée en bas à droite de la fiche de paye, sur ce qui va être viré sur le compte en banque, c’est-à-dire le salaire net. Celui-ci permet de vivre au mois le mois, souvent au jour le jour, bref, des euros pour remplir son frigo.

Le salaire net c’est pour le mois, le brut c’est pour la vie !

Dans cette bataille, idéologique dans le débat public et concrète dans nos entreprises et nos services, la CGT défend partout des augmentations générales du salaire brut plutôt que des primes occasionnelles non cotisées en bas de la fiche de paye. Car des augmentations de salaire en brut, c’est plus de net pour tout le mois et plus de brut pour toute la vie. Le syndicalisme c’est être utile au quotidien et préparer nos lendemains.

Et ce n’est pas fini...

 

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L’exécutif cherche des économies chez les fonctionnaires

7 Novembre 2024, 11:56am

Publié par Bernardoc

In La Croix du 6 novembre 2024

Pour un gouvernement qui recherche des économies, les 5,7 millions de fonctionnaires sont une cible toute trouvée. C’est d’ailleurs dans ce gisement que se trouve nombre des économies prévues par la partie dépenses du projet de loi de finances (PLF), en discussion depuis le lundi 28 octobre devant la commission des finances de l’Assemblée et examinée en séance le 12 novembre prochain.

Dans les 15 milliards d’euros d’économies prévues dès le texte d’origine, 6,1 milliards étaient ainsi consacrés à des « efforts d’optimisation » et de « gains de productivité » dans l’administration. Et dans les 5 milliards d’économies ajoutés par amendements par le gouvernement figure en tête la question des arrêts de travail des fonctionnaires. « Les absences courtes pour raisons de santé dans la fonction publique sont plus élevées que dans le secteur privé et représentent 15 milliards d’euros de rémunérations par an », explique le gouvernement, se basant sur un rapport rendu pendant l’été par l’Inspection générale du travail et celle des affaires sociales.

Celui-ci relevait ainsi que l’absentéisme s’élevait à 14,5 jours en moyenne par an dans la fonction publique, contre 11,7 dans le privé, mais avec des situations très différentes selon les types de fonctionnaires : 10,7 jours pour l’État (soit moins que dans le privé), mais 17,1 dans les collectivités locales et 18,1 à l’hôpital (où les agents sont plus exposés). Pour enrayer la progression des arrêts maladie, le gouvernement souhaite donc aligner le public sur le privé en instaurant un deuxième et troisième jours de carence et limiter le remboursement à 90 % pour les arrêts de trois jours à trois mois.

« En 2018, quand on a créé un jour de carence, l’absentéisme de courte durée dans l’éducation nationale a baissé de 25 % », relève le président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée, Frédéric VALLETOUX (Horizons). Ce à quoi les syndicats répondent que, pour ne pas perdre de salaire, beaucoup de fonctionnaires préfèrent déjà venir travailler malades, contaminant collègues et usagers.

Soutenue par la droite et le centre, mais aussi le Rassemblement national, la mesure est vivement combattue à gauche qui se pose en défenseure du service public. De même face aux projets du gouvernement de limiter la croissance du nombre de fonctionnaires. La suppression de 4 000 postes d’enseignants, justifiée selon l’exécutif par la baisse du nombre d’enfants et la création de 2 000 postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), a ainsi été annulée mardi 29 octobre en commission des finances par un amendement du député LFI Paul VANNIER (financé par une ponction de 200 millions d’euros sur l’enseignement privé).

À l’inverse, les députés du « socle commun » veulent aller plus loin que la baisse nette de 2 200 fonctionnaires pour l’ensemble des ministères prévue par le budget 2025. La Droite républicaine propose de récupérer 7,5 milliards d’euros dès 2025 en baissant le nombre des opérateurs et agences de l’État.

Comptant peu d’élus locaux, Renaissance suggère, de son côté, de regarder vers les collectivités locales, dont la Cour des comptes a récemment relevé que les effectifs avaient crû de plus de 100 000 postes de 2011 à 2021, « en l’absence pourtant de nouveaux transferts de compétences de l’État ».

« Il ne s’agit pas de supprimer brutalement 100 000 postes, a précisé son premier président, Pierre MOSCOVICI, lundi 4 novembre lors d’une rencontre organisée à la Cour par Acteurs publics. Mais il existe beaucoup de doublons et, en ne remplaçant pas tous les départs à la retraite, on peut arriver à 100 000 fonctionnaires territoriaux en moins en 2030. » Soit une économie de 4,1 milliards d’euros cette année-là, estime la Cour pour qui 1,2 milliard peuvent aussi être économisés en appliquant dès maintenant les 35 heures dans la seule fonction publique territoriale. En novembre 2023, un autre rapport de la Cour des comptes soulignait d’ailleurs que, en matière de mise en œuvre des 35 heures, des efforts étaient encore à faire du côté de l’État, notamment au ministère de l’intérieur.

Et ce n’est pas fini...

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On est dans le journal !

6 Novembre 2024, 10:36am

Publié par Bernardoc

Sud ouest du 6 novembre 2024

Et ce n'est pas fini...

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La SNCF obéit à Bruxelles et enterre Fret SNCF

5 Novembre 2024, 10:41am

Publié par Bernardoc

In Le Figaro du 5 novembre 2024


Fin de partie pour Fret SNCF. En janvier prochain, deux sociétés dont le nom a été révélé lundi se substitueront au leader du transport ferroviaire de marchandises en France : Hexafret, qui fera rouler ces trains, et Technis, qui s’occupera de la maintenance des locomotives. L’aboutissement d’un long processus : alors que Fret SNCF sortait de deux exercices (2021 et 2022) dans le vert après vingt-cinq ans dans le rouge, la Commission européenne avait lancé une procédure contre l’État français début 2023. Elle affirmait que les pouvoirs publics avaient compensé chaque année de façon indue les pertes de sa filiale, spécialiste du fret. En effet, dans la mesure où le marché du transport ferroviaire de marchandises était ouvert à la concurrence dans l’Hexagone depuis 2006, Bruxelles estimait qu’il s’agissait d’une distorsion de concurrence. Et exigeait le remboursement des 5,3 milliards d’avances par Fret SNCF. De quoi tuer cet opérateur et faire disparaître les emplois de ses 4 800 salariés.

« On aurait pu contester en justice cette décision et cela aurait duré deux ans, estimait en mai 2023 Clément BEAUNE, alors ministre des Transports. Mais notre risque de perdre était élevé. Nous avons donc privilégié une autre piste, même si elle exigeait de gros efforts pour les cheminots. » Pour éviter de rembourser ces sommes énormes, il s’agissait de mettre en place une solution de discontinuité. En clair, faire disparaître Fret SNCF et créer deux sociétés qui feraient le même métier mais avec un autre périmètre. La preuve qu’elles n’avaient rien à voir avec la filiale du groupe SNCF qui avait bénéficié de ces renflouements illicites. Le gouvernement Barnier s’est aussi rangé à cette solution. François Durovray, ministre des Transports, l’a fait ­savoir lundi dernier.

Un choix qui exige beaucoup de sacrifices de la part de Fret SNCF. Pour prouver que cette société a bien disparu, Hexafret n’héritera pas de tous les contrats de sa devancière. Elle sera amputée de 23 flux rendus à la concurrence. Par exemple à DB Cargo France, la filiale fret hexagonale de la Deutsche Bahn, ou le belge Lineas. Une sacrée punition, car il s’agit des flux les plus rentables : des trains dédiés à un seul client (un métallurgiste, un groupe agro- alimentaire…). En tout, cela représente 30 % de ses trafics et 20 % de son chiffre d’affaires. Et cela entraîne 10 % de suppressions de postes, soit 480.

Toutefois, la SNCF s’engage à ne procéder à aucun licenciement et à reclasser tous les salariés concernés. « Aujourd’hui, près de 50 % sont reclassés, les autres le seront en 2025 ou 2026. Essentiellement dans le TER. La plupart retrouvent un emploi sur place et n’ont pas besoin de déménager », affirme Frédéric DELORME, président de Rail Logistics Europe, qui chapeaute toutes les activités fret de la SNCF (Captrain, Forwardis, Naviland Cargo, les autoroutes ferroviaires, Hexafret et Technis). Pour ne pas plomber ces deux dernières qui sont nouvelles, le groupe SNCF reprendra à sa charge pendant quinze ans les surcoûts liés au régime de retraite avantageux des cheminots au statut de ses filiales fret. Soit 20 millions d’euros en 2025 et, ensuite, un peu moins chaque année. Dernière étape exigée par Bruxelles : fin 2025-début 2026, Rail Logistics Europe devra ouvrir son capital au privé. Mais le groupe SNCF restera majoritaire. Et ­Frédéric DELORME se veut rassurant sur l’avenir de ces activités. « En 2025, Hexafret et Technis devraient ensemble réaliser le même chiffre d’affaires que Fret SNCF en 2023, soit 715 millions, estime-t-il. Car nos commerciaux ont gagné de nouveaux contrats, notamment dans la défense où nous assurons des transports pour l’Otan. »

Pas suffisant pour rassurer les représentants des salariés. En fin de semaine dernière, les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, Sud-rail et CFDT) ont lancé une alarme sociale. Un dispositif qui doit permettre de trouver un compromis entre les parties. Le dernier espoir de trouver une solution avant une grève. Ces fédérations syndicales demandent « l’arrêt du processus de discontinuité de Fret SNCF et l’obtention d’un moratoire ». Ce sujet ne date pas d’hier. Fin mai, une manifestation avait eu lieu à Paris pour protester contre la mort annoncée de Fret SNCF. Elle avait réuni quelques milliers de cheminots selon les syndicats. Évidemment, le groupe ferroviaire public ne voit pas les choses de la même façon. « La SNCF s’est battue aux côtés de l’État pour obtenir la discontinuité la plus modérée possible », plaide Frédéric DELORME.

D’après lui et d’autres cadres de la SNCF, la Commission européenne penchait initialement pour un abandon de 50 % du chiffre d’affaires, 50 % des trafics et la suppression de 50 % des effectifs chez Fret SNCF. Une potion amère administrée à la compagnie aérienne italienne Alitalia, transformée en ITA pour renaître de ses cendres. On verra vite si le régime moins sévère imposé aux successeurs de Fret SNCF leur permettra d’enclencher enfin la vitesse supérieure sur un marché du transport ferroviaire de marchandises toujours difficile.

Et ce n’est pas fini...

 

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Toussaint 2024

4 Novembre 2024, 19:05pm

Publié par Bernardoc

Cette année, c'est le jour des morts que nous sommes allés aux cimetières. Nous avons été étonnés de voir que nous étions les premiers à fleurir certaines tombes.

Et ce n'est pas fini...

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On continue dans le cinquantenaire.

3 Novembre 2024, 19:01pm

Publié par Bernardoc

50 ans !

 

 

 

 

 

 

 

Même si on n’a pas connu les dinosaures, on peut quasiment y être assimilés.

Tout a commencé par un enlèvement deux jours après notre mariage : non pas l’enlèvement des Sabine, mais l’enlèvement de Rose. Hyères-Nantes via Las Brunhas : un peu plus de 1 000 km.

 

Hyères – Nantes via Las Brunhas : quel voyage pour moi ! Attendre le mari à la maison, quel programme ! J’ai dû commencer à m’émanciper. J’ai alors fait plusieurs remplacements en comptabilité dans divers établissements de Nantes et alentours.

 

Mais ce n’était que le début de nos migrations.

Dès août suivant, nous nous envolons pour le Ghana ; c’était la première fois que nous prenions l’avion et nous nous serrions très fort les mains pendant ce vol UTA. Pas mal d’hésitations et quelques visites d’écoles dans différentes régions avant d’aboutir à Mampong / Ashanti pour deux ans,qui nous permirent de visiter les pays alentour : Togo, République Populaire du Bénin, Haute-Volta, Niger et Côte-d’Ivoire.

 

Voyage plus loin encore : l’Afrique. Là aussi j’ai enseigné le français. Tous mes élèves avaient l’accent du sud, je me demande bien pourquoi...Deux années où nous essayons de devenir parents, mais rien de concret.

 

Retour en France : j’avais demandé tout poste dans l’académie de Bordeaux et je me retrouve à Blanquefort, le poste vacant le plus près de Bordeaux. Nous habitons un HLM de Lormont et nous nous investissons beaucoup dans la commune. Naissance d’Estelle, élection de Mitterrand et échange poste pour poste avec une Irlandaise, Kathleen de janvier à avril 1983. Nous continuons à encadrer des colonies de vacances.

 

Retour en France ; je passe le concours pour devenir infirmière, avec Estelle en préparation. Enfin ça a marché. Maman je suis, infirmière je le suis aussi.

 

De retour, je fuis Blanquefort et nous nous envolons pour un long voyage (séparément) jusqu’à BoraBora. Nous y resterons 6 ans , visiterons quelques îles, dont la Nouvelle Zélande (avec Guilhem dans son couffin et Maeva « en laisse).

 

Re-grand voyage : BoraBora. Sur les six ans j’ai travaillé trois ans et j’ai vraiment tout fait, appris à mettre des points de suture, faire naître des enfants (42 dont 3 s’appelleront Rose), mais entre temps Maeva est née, puis Guilhem.

 

De retour à Lormont (par hasard), j’avais droit à six mois de congé administratif ; c’était l’occasion de tester notre entente quotidienne 24 h / 24.

Nous avons résisté, c’était de bon augure.

Dernier 6 mois de prof, au LP des Menuts. Rose passe le concours d’infirmière EN et sera nommée à Aiguillon (Lot et Garonne). Je réussis à la rejoindre comme CPE stagiaire au Lycée Stendhal.

 

Retour en France ; je passe le concours d’infirmière EN et je fais naître un bébé à l’internat du lycée d’Aiguillon. Nous étions LE couple improbable du lycée. Bernard me fait me syndiquer. Une nouvelle carrière pour moi était alors lancée.

 

Une année scolaire puis retour à Bordeaux.

Au bout de deux ans je passe le concours de chef et après rude négociation avec le ministère, je suis nommé au collège Goya, le collège de St Michel. Très bonne expérience, quoique un peu longue (je n’étais pas au bon syndicat pour espérer être muté).

 

Bernard au collège Goya, moi au lycée St Louis-Beau de Rochas et je travaille avec Claude. Le syndicalisme s’installe dans ma vie, mais aussi la sclérose en plaques.

Donc il y a Maeva et son syndrome à gérer, pas simple, Estelle qui passe son bac, Guilhem qui doit suivre le mouvement et leur maman hémiplégique. Et Bernard toujours là au poste.

 

Ensuite, collège Paul Langevin de Mérignac (gros boulot dans ce bahut de ZUS dont j’avais demandé la fermeture au nom de l’égalité républicaine et qui fermera 4 ans après mon départ) et fin de carrière à Zola, le seul collège du Haillan à l’époque. J’y suis recruté par le maire pour faire partie de sa future équipe et j’ai donc fait de la figuration pendant un mandat, mais j’ai eu le grand plaisir de célébrer une douzaine de mariages et un parrainage civil, mes meilleurs souvenirs.

La retraite arrive, à 60 ans, il y a donc quinze ans et je me remets à chanter et à faire du théâtre. Ne me demandez pas de chanter, la coqueluche m’a grandement amoché ma voix.

 

Je suis moi aussi sollicitée, après Bernard pour faire partie de l’équipe municipale, toujours en poste. Non comme PS, mais faisant partie du groupe Front de Gauche. J’ai aussi célébré cinq mariages et cinq parrainages civils dont celui de Jade en 2018, hors commune mais dans les règles de l’art avec tous les symboles républicains.Je prends ma retraite un an après Bernard. J’arrête donc de travailler et de gérer la trésorerie nationale de mon syndicat. Mais je chante toujours dans la chorale Chœur et musique et du théâtre avec Bernard.

Nous avons quatre petits enfants qui font notre bonheur.

Et nous sommes heureux de retrouver une famille qui a su se déplacer, ainsi que nos amis glanés tout au long de notre vie ensemble. Certains n’ont pu être là pour x raisons, et bien sûr nos parents qui restent dans nos cœurs et nos pensées.

 

BON APPÉTIT !

Et ce n'est pas fini...

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On en apprend tous les jours.

2 Novembre 2024, 07:38am

Publié par Bernardoc

Cela fait un peu plus de 18 ans que nous avons emménagé au Haillan, et Sud ouest d’hier m’apprend que le 1er novembre 1450, soit trois ans avant la fin de la guerre de cent ans, 10 000 Gascons et Anglais partent affronter les Français au Haillan, mais s’embourbent dans les marais alentour.

Je suppose que si un jour nous avons un musée sur notre commune, cela fera l’objet d’une carte et d’explications historiques. Toujours utile de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va.

Je ne sais pas si l’association de généalogie du Haillan a fait des études aussi lointaines ; cela fait plusieurs années que je n’ai pas vu leur exposition, que j’avais du mal à étudier en détail la demi journée annuelle où elle était de sortie.

Et ce n’est pas fini...

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