Saudade.
C'est curieux que ce soit ce mot portugais qui me soit venu à l'esprit pendant le concert de Charlélie COUTURE. Enfin ce n'est peut-être pas si étonnant puisque ce fut un authentique concert de blues, et n'oublions pas que le fado est souvent qualifié de blues portugais. Le répertoire était composé de chansons enregistrées à Lafayette en Louisiane, et le son des quatre musiciens vous prenait aux tripes.
Les chansons s'enchaînaient sans intervalles, à peine le temps des applaudissements : il a fallu attendre d'approcher de la fin du concert, qui a quand même durer deux heures, pour que Charlélie se mette à parler, toujours lorsqu'il avait délaissé la guitare pour le piano. Comme cela arrive souvent chez les chanteurs, il quittait ses accessoires au fur et à mesure : il a commencé par abandonner son chapeau, puis les lunettes noires, et pour le rappel il avait tombé la veste et revint en gilet-chemise blanche-cravate.
Les musiciens étaient excellents, notamment le guitariste qui partageait le devant de scène avec le chanteur. Ce dernier passait de l'anglais au français, les deux langues alternant même dans la même chanson. C'est ainsi que nous eûmes droit à une interprétation exceptionnelle de The house of the rising sun dans une version raccourcie et bilingue, tout à fait dans le ton originel. Il n'a chanté le succès qui l'avait lancé, Comme un avion sans aile, qu'au premier rappel et après une jolie introduction poétique de réflexion sur la création artistique.
Ovation debout d'un Entrepôt qui n'avait guère plus d'une dizaine de places vacantes et un au-revoir très chaleureux des quatre artistes.
Quand je pense qu'il y en a qui prétendent qu'il ne se passe rien au Haillan !
Et ce n'est pas fini...