Nous longeons la côte est par une des rares routes à peu près droite : la T10 (pour route Territoriale). Une longue étape entrecoupée seulement par un arrêt à Solenzara, où nous nous répartissons dans les différents cafés pour prendre un cappuccino (c'est trop tôt pour l'apéro!).
Cet ancien pays marécageux où prospérait le paludisme a été asséché et démoustiqué par les Américains qui y ont déversé force DDT en 1944.
Nous traversons donc une riche plaine agricole dont les clémentines sont renommées avant d'arriver au port de Bonifacio, au pied de la citadelle que nous visiterons plus tard après une excursion en bateau dans « les bouches ».
Le musée n'est pas très vieux, puisque l'idée date seulement de 1974, et c'est un architecte piémontais qui l'a réalisé. Nous y découvrirons les croyances et les coutumes corses, notamment les activités artisanales et agricoles. C'est le père Doazan, un enseignant de SVT, qui a légué la collection qu'il avait accumulée au long de nombreuses années d'observations et qui a constitué la première base de ce musée ethnographique. Nous retrouvons ce legs au premier niveau. Nous passons ainsi de l'univers pastoral des bergers aux vestiges de la Corse industrielle, avant d'arriver à ce qui fait la richesse de l'île aujourd'hui : le tourisme, que l'on retrouve dans la galerie du deuxième niveau.
Lorsque nous y étions, il y avait une exposition temporaire, architecture et patrimoine, que nous avons visitée, mais j'ai de loin préféré les collections permanentes.
Située pratiquement au centre géographique de la Corse, cette ville universitaire de moins de 7 000 habitants, en fut la capitale pendant 14 ans, du temps de Pasquale PAOLI, cet homme des Lumières. Nous y consacrerons notre cinquième journée.
Lorsque nous arrivons, nous voyons de loin cette citadelle juchée sur un piton rocheux, que nous ne pourrons atteindre avec notre car. Nous allons donc prendre le petit train touristique qui nous mènera jusqu'à l'entrée du musée de la Corse, situé dans la citadelle. (Je vous parlerai de ce musée plus tard).
Après la visite nous redescendons vers les ruelles de la ville haute jusqu'au restaurant, et nous déambulerons ensuite à notre rythme dans la cité.
Il y a 4 600 étudiants, mais nous ne les avons pas remarqués : ils devaient être au travail !
Au cœur de la ville haute, se dresse une statue de Gaffory, « chef suprême des Corses » au début du XVII° siècle.
Mais nous sommes montés encore plus haut : la citadelle, construite à la fin du XV° siècle, nous offre de belles vues vers les gorges du Tavignano et les montagnes alentour. Il est heureux que la légion étrangère l'ait libérée en 1983 après l'avoir occupée pendant 21 ans. En face se trouve le belvédère (la montée fut rude pour certains) d'où l'on a une vue sur la vallée de la Restonica.
On pourra remarquer quelques inscriptions qui rappellent un peu celles que nous avions vues à Bastia.
Le soir, à l'hôtel, un autre chanteur était venu égayer un autre groupe, mais heureusement que nous, le CLAD, étions présents pour réagir !
Enfin, deux. L'oratoire de l'Immaculée-Conception fut édifiée en 1589. Le parlement anglo-corse (eh oui, c'est une chose que j'ai apprise, la domination anglaise sur la Corse) s'y est réuni de 1794 à 1796. On y jouait l'hymne britannique mais le trône du roi est toujours resté inoccupé.
Mac deuxième visite fut pour l'église St-Jean-Baptiste qui domine le vieux port de ses deux tours campaniles. Construite au XVII° siècle, c'est la plus grande église de Corse, un modèle de l'art baroque.
Puis nous gagnons notre hôtel, dans un cadre agréable sis dans une lointaine banlieue de Bastia. Le soir, nous eûmes droit à un concert avec deux musiciens exceptionnels, même s'ils ne payaient pas de mine. Ils ont terminé leur prestation (plus d'une heure quarante sans boire un coup) en chantant l'hymne corse, qui n'est autre qu'un psaume catholique (Salve Regina?).
Nous arrivons dans cette capitale de la Haute Corse par l'immense place St Nicolas, entre mer et hauts immeubles anciens et austères, habitée par un kiosque à musique et une statue de Napoléon en empereur romain. Nous poursuivons par la rue Napoléon (on en parle beaucoup de celui-là!), piétonne, qui nous conduira jusqu'au quai du premier bataillon de choc qui borde la face nord du vieux port.
Au départ, il y avait un village de pêcheurs à flanc de montagne, Cardo, devenu depuis un quartier de Bastia, dont le nom vient de « bastiglia », c'est à dire un bastion construit au XIV° siècle par un gouverneur génois.
Au cours de nos déambulations dans la ville, nous avons fait deux haltes : l'oratoire de l'Immaculée-conception et l'église St-Jean-Baptiste. Mais ça, ce sera pour une prochaine fois.
Quelques photos prises du car : outre les paysages naturels cette découverte révéla un certain nombre de tours génoises et de somptueux tombeaux dans lesquels reposent les "Américains" (les corses partis faire fortune en Amérique.
Quatrième jour, au programme : le Cap Corse, et une première étape à St Florent. Ce petit port m'a fait penser à St Trop' et sans aucun doute ses 1650 habitants sont largement augmentés en été quand de nombreux « people » (comme on dit en bon français) l'envahissent. Cette ville est la façade maritime du Nebbio, le massif montagneux sur lequel elle est adossée.
Nous sommes montés jusqu'à la citadelle construite par les Génois en 1439. Même l'amiral Nelson n'a pas réussi à la prendre en 1794. De là, nous avons une vue superbe sur la baie et nous ne manquons pas de remarquer la fontaine aux grenouilles avant d'aller prendre un cappuccino sur le port.
Sur la route du retour de Calvi, nous nous sommes arrêtés dans ce petit village de Balagne. Une fois passé la traditionnelle boutique de souvenirs (avec comme partout les caleçons siglés « corsica »), nous découvrons un village hors du temps. Une fois de plus, je vais citer Le Routard qui décrit fort bien ce que nous avons observé : « Un nid d'aigle médiéval accroché à un éperon de granit...Une sorte de labyrinthe de pierre, tout biscornu, où s'enchevêtrent les maisons anciennes [qui] se découvre à pied...au fil des venelles pavées, des voûtes envoûtantes. » Un des plus beaux villages de France dont la population a augmenté de 50% à l'arrivée de notre car !
Lieu de notre repas (serveuses pas très sympa), puis visite de la citadelle l'après-midi.
Comme je l'ai dit précédemment, Calvi était une cité génoise. Elle fait partie des villes qui prétendent avoir été le lieu de naissance de Christophe COLOMB. Elle est surplombée par une citadelle dont la construction débuta au XII° siècle. Au milieu se dresse la cathédrale St-Jean-Baptiste, datant du XIII° siècle et restaurée vers 1570. De ce lieu, nous avons une superbe vue sur la ville et la côte méditerranéenne.
Après cette visite, dégustation de produits corses puis retour à l'hôtel San Pellegrino.