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Le blog de Bernard SARLANDIE

politique

La loi sur l’avortement arrachée en 1975 a 50 ans : une lutte exemplaire toujours d’actualité

16 Janvier 2025, 10:52am

Publié par Bernardoc

Il y a 50 ans était votée la loi du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse dite « loi Veil » du nom de la ministre de la santé, Simone Veil, qui a vaillamment porté ce texte – en prenant appui sur la lutte féministe menée intensivement depuis 1970 pour le droit des femmes à disposer de leur corps.

La lutte pour l’avortement a été très dure et partiellement victorieuse à l’époque : c’était une loi « à l’essai », pour 5 ans ; le délai était de 10 semaines, porté à 12 semaines en 2001 seulement ; le remboursement n’a été arraché qu’en 1982 ; le délit d’entrave à l’IVG reconnu en 1993… La bataille menée s’est incarnée dans plusieurs structures, parmi lesquelles le MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et la contraception), le Planning familial ainsi que d’autres associations et réseaux, organisations politiques de gauche, des syndicats (CGT notamment), des groupes de quartier et d’entreprise, etc. La lutte a pris des formes variées : Manifeste des 343 en 1971, procès de Bobigny en 1972, création du MLAC en 1973, manifestations, débats organisés partout en France, lobbying, etc. Et c’est une stratégie radicale de désobéissance sociale qui a été adoptée avec une pratique massive d’avortements illégaux à travers tout le pays, dans l’Hexagone et dans les Outres-mers, pour créer un état de fait incontournable et acculer l’État et les parlementaires au changement, malgré l’opposition
acharnée de conservateurs, natalistes, intégristes et rétrogrades divers

Aujourd’hui, derrière l’unanimisme de façade autour du droit à l’avortement en France, il reste beaucoup à faire pour que toutes les femmes puissent effectivement exercer ce droit. Et la constitutionnalisation de « la liberté garantie pour une femme d’avoir recours à l’IVG » en 2024 n’y change rien. Nombre d’obstacles demeurent voire se renforcent : fermetures de centres d’IVG (130 en 15 ans), désinformation orchestrée sur Internet par les opposants anti-choix, prières de rue de catholiques intégristes devant des CIVG…
Dans le monde, 700 millions de femmes résident dans des pays où le droit à l’avortement est restreint ou interdit et une femme décède toutes les 15 minutes des suites d’un avortement non sécurisé. Ce droit est menacé du fait de la montée des extrêmes droites, des intégrismes religieux, du recul des droits des femmes et du conservatisme. Même dans les pays où l’avortement est légal, des obstacles peuvent encore exister, tels que des procédures particulièrement dissuasives, des coûts élevés, des délais d’attente, des exigences de consentement parental ou conjugal et la stigmatisation sociale.

Quels enseignements tirer de tout cela aujourd’hui ?

- Une avancée majeure a été conquise grâce au rapport de force construit à partir d’un mouvement social massif, en particulier de femmes, articulant une diversité d’acteurs et d’actrices et de modalités d’action ;

- La lutte exemplaire qui a été menée n’a pas permis d’obtenir LA loi complète et parfaite, il aura fallu maintenir la pression et continuer les actions de revendication et de plaidoyer pour gagner au fur et à mesure les compléments nécessaires ;

- La vigilance s’impose, toujours, s’agissant particulièrement des droits des femmes, jamais acquis mais à défendre inlassablement contre les remises en question, multiples et protéiformes – en attestent les reculs observés dans d’autres pays, comme aux États-Unis ou en Pologne par exemple ;

- Un demi-siècle après le vote de la loi dépénalisant l’IVG, la mobilisation demeure nécessaire pour que l’accès à l’avortement soit effectif et égal pour toutes : allongement du délai légal, abolition de la double clause de conscience, suppression des zones blanches dans les territoires. La CGT y prend toute sa part, notamment dans le cadre du collectif « Avortement
en Europe, les femmes décident ! » et au quotidien en coordination avec les organisations qui luttent dans le domaine de la santé et des droits des femmes, au niveau national et au niveau local.

Ce vendredi 17 janvier, le collectif « Avortement en Europe, les femmes décident ! » dont la CGT fait partie organise un meeting national à Paris (20h00 à l’Auditorium de la MGEN, 3 square Max Hymans, 15ème arr.) : « 1975-2025 : 50 ans de la loi sur l’avortement. Récit d’une conquête par celles (et ceux) qui l’ont gagnée ».

Entrée libre sur inscription :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScADJuziaLNmcj9jQKtY4wSdYD8aNfCMuq_zGAH4XioePe1fA/viewform?usp=header

La CGT le répète solennellement : les immigré·es ne sont pas des boucs émissaires. La CGT exige la régularisation de tous les travailleurs et travailleuses sans papier, pour empêcher le dumping social organisé aujourd’hui par le patronat.

Et ce n’est pas fini...

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Une déclaration de politique générale très loin des attentes du monde du travail

15 Janvier 2025, 09:18am

Publié par Bernardoc

La CGT s'alarme d'une déclaration de politique générale à mille lieues des attentes du monde du travail. Le Premier Ministre n'a apporté aucune réponse à la question des salaires, des services publics et de l'emploi notamment.
Dans un contexte où la CGT recense plus de 300 plans de licenciement menaçant quelques 200 à 300 000 emplois, où l'hôpital public est au bord du gouffre, et où le pouvoir d'achat est toujours en baisse, la priorité du gouvernement est visiblement de poursuivre la coûteuse politique de l'offre et de cadeaux aux grandes entreprises et aux plus riches. Même le précédent gouvernement avait pointé le besoin de justice fiscale, aujourd'hui écarté d'un
revers de main par le nouveau Premier Ministre ! La CGT appelle le Premier Ministre à s'émanciper de la tutelle du patronat !

Alors que les fonctionnaires ont été très nombreux et nombreuses à se mobiliser le 5 décembre dernier, le Premier Ministre n'a annoncé ni la suppression des 3 jours de carence ni l'abandon des 4 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale. Au contraire, il a confirmé les 2,2 milliards de coupes budgétaires pour les collectivités territoriales. La grave paupérisation de nos hôpitaux, de nos écoles et de nos infrastructures impose pourtant un plan de financement ambitieux et une fiscalité plus juste pour répondre aux enjeux d’avenir, au défi environnemental, au vieillissement de la population et au désenclavement de nos territoires.

Sur l’audiovisuel public, le Premier Ministre reprend les contours d’une réforme coûteuse qui fragilise la pluralité et la richesse éditoriale si précieuses à notre vie démocratique.

Grâce à la mobilisation des soignants, le Premier Ministre annonce une très légère augmentation de l'ONDAM, très loin cependant des besoins des hôpitaux et des EHPAD et recule sur le déremboursement des médicaments et des consultations médicales.

Sur les retraites, une "méthode radicale" : le grand vide !

La CGT dénonce la décision du gouvernement de ne pas abroger ni même bloquer la réforme des retraites. Nous le savons, cette réforme fait déjà des ravages : le nombre de personnes de plus de 62 ans inscrites à France Travail a déjà augmenté de 50%.

La CGT regrette que seule la vision budgétaire ait été au centre du discours, sur la base d'un rapport que même le Conseil d'Orientation des Retraites a dénoncé. Sous la pression du rapport de force, le Premier Ministre a été obligé d'annoncer l'ouverture de discussions dans un format encore nébuleux. Pour la CGT, toute discussion ne peut être qu'une étape vers l'abrogation de la réforme des retraites. Cependant, en annonçant d'ores et déjà que l'absence d'accord se traduirait par le maintien de la réforme actuelle, le Premier Ministre biaise d'entrée de jeu les discussions et place le patronat en position de force.

La CGT le réaffirme, la démocratie doit trancher. Le parlement doit pouvoir voter sans 49-3 ou un referendum doit être organisé.

Sur l'immigration, le Premier Ministre préfère tendre la main à l'extrême-droite en embrassant les thèses racistes de prédilection de Marine Le Pen.

Alors que la population mahoraise doit se reconstruire après le cyclone le plus meurtrier de son histoire, François BAYROU hiérarchise les victimes et appelle à l'exclusion de dizaines de milliers de personnes endeuillées.

La CGT suivra avec la plus grande vigilance le contenu du Projet de Loi de Finances et du Projet de loi de Finances de la Sécurité Sociale et réunira ses instances dirigeantes dans les prochains jours pour décider des suites.

Montreuil, le 14 janvier 2025

Et ce n’est pas fini...

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Pas mieux.

12 Janvier 2025, 09:14am

Publié par Bernardoc

QUELLE HONTE !

Le MEDEF déclare vouloir faire annuler pour les retraités, l’avantage fiscal des 10 % de « Frais professionnels » au motif, qu’ils et elles n’en ont plus. Ce qui est une évidence ! Cependant, dans l’esprit du législateur, conserver cet avantage, est destiné à compenser, partiellement, la perte trop brutale et mutilante de leurs revenus (30/40 %) au moment de leurs départs.

  • Ainsi, le MEDEF, non seulement a exploité les actifs toute leur vie, mais ambitionne de continuer, pendant leurs retraites ! Quelle HONTE !

  • Ainsi le MEDEF, pour que l’imposition ne touche surtout pas aux revenus du PATRIMOINE, des 0,OO1 % les plus riches, tel que semblerait vouloir le faire le gouvernement, s’attaque aux retraites ! Quelle HONTE !

  • Le MEDEF, ne protège pas de cette façon ses entrepreneurs, pas concernés par cette mesure très limitée à une population restreinte, infinitésimale, mais s’attaque aux plus petites gens ! Quelle HONTE !

  • Le MEDEF, qui devrait louer et encourager l’esprit entrepreneurial, le dévouement, la participation à la vie publique et sociétale, s’attaque aux retraités qui s’investissent bénévolement, sur leur temps personnel, et, souvent, avec leurs deniers propres, dans la vie associative, culturelle, scientifique, sportive et les attaque frontalement ! Quelle HONTE !

  • Alors que le MEDEF, ne reconnaît toujours pas, les maladies professionnelles issues des pénibilités mutilantes et coûteuses de leurs salariés, veut lors de leurs retraites, souvent anticipées, pour cette raison, les pénaliseraient doublement ! Quelle HONTE !

  • Le MEDEF, qui glorifie, mais gratuitement, la famille, le travail partiel forcé des femmes pour s’occuper des enfants, sanctionne ainsi l’utilité, souvent conditionnelle pour les familles, l’engagement des retraités, pour pallier les carences étatiques et professionnelles, en matière d’aide et d’assistance à la petite-enfance ! Quelle HONTE !

On pourrait dire bien des choses encore, mais nos voix s’étranglent devant tant d’infamie. Les retraités sont utiles à la vie du pays, ils produisent une forme de PIB social, ils contribuent à l’enrichissement économique du pays.

Le patrimoine des très, très riches ne rapporte rien à la France, celui des retraités, contribue à leur permettre d’aider et à enrichir la vie familiale, sociale et économique de la France ! Ils sont UTILES, EUX !

QUELLE HONTE !

Jean DARTIGUES

Et ce n’est pas fini...

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Sous le signe de la justice.

9 Janvier 2025, 16:05pm

Publié par Bernardoc

Cette année 2025 s’ouvre sous le signe de la justice : ce lundi, débutait le procès portant sur les accusations des financements libyens de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.

À la suite du séisme provoqué par les révélations de la presse, Sherpa s’est constituée partie civile en 2013. S’en est suivi pendant plus de 10 ans une longue enquête et un combat judiciaire acharné.

SHERPA, aux côtés de Transparency International France et Anticor, elles aussi parties civiles, aura à cœur de mettre en lumière les enjeux autour d’un tel procès, entre intérêts politiques et économiques, au détriment des victimes.

TotalEnergies, Vinci au Qatar, Bolloré au Cameroun, Yves Rocher en Turquie… L’année 2025 sera intense. Dans l’affaire Lafarge, le procès pour financement de terrorisme s’ouvrira en novembre. Engagées dans ce dossier depuis 2016, nous continuerons à porter la voix des salariés syriens pour qu’ils puissent obtenir justice.

À Sherpa, nous rendons visible les violations des droits humains et environnementaux observées sur le terrain par nos partenaires. Notre objectif : démontrer que le droit est souvent inadapté aux dysfonctionnements graves causés par la mondialisation et remettre en cause les cadres juridiques qui permettent, voire encouragent, l’impunité des acteurs économiques.

Et ce n’est pas fini...

 

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Mort de Jean-Marie Le Pen

8 Janvier 2025, 09:52am

Publié par Bernardoc

Trois titres dans L’Humanité du 8 janvier 2025

Antisémite, tortionnaire et patriarche de l’extrême droite.

 

« Une vie dédiée à la haine du rouge »

 

Le « dernier des géants », un « homme courageux » » : l’extrême droite et la droite volent au secours de Jean-Marie le Pen.

 

Pas besoin d’en rajouter, c’est très bien résumé.

Et ce n’est pas fini...

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Les chiffres-clés de la pauvreté en France

7 Janvier 2025, 09:11am

Publié par Bernardoc

5,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté selon l’Insee en 2022 (dernière année disponible). Elles représentent 8,1 % de la population.

Être pauvre, selon le seuil que nous utilisons, c’est vivre avec moins de la moitié du niveau de vie du Français du milieu, celui qui se situe entre les 50 % les plus pauvres et les 50 % les plus riches. Pour une personne seule, le seuil de pauvreté est de 1 000 euros par mois, prestations sociales comprises. Pour un couple sans enfant, cela représente 1 500 euros. Et pour une famille avec deux enfants de plus de 14 ans, 2 500 euros.

La pauvreté n’explose pas. Mais elle gagne du terrain. Les chiffres avaient atteint un point bas en 2002. Vingt ans plus tard, on compte 1,4 million de pauvres supplémentaires. Le taux de pauvreté a augmenté d’1,5 point.

Les revenus des pauvres stagnent. Leur niveau de vie médian a gagné seulement 60 euros en 20 ans, passant de 772 euros par mois en 2002 pour une personne seule à 832 euros en 2022.

Notre modèle social a amorti les crises récentes, mais pour toute une partie de la population, les revenus du travail régressent, malgré la baisse du chômage. Deux décennies d’extension de la pauvreté et de stagnation des bas revenus pèsent lourd sur les perspectives et le sentiment d’abandon des catégories populaires par les responsables politiques. Pendant ce temps, le soutien massif des Français pour les plus pauvres ne se dément pas : seuls 12 % des Français estiment que l’État en fait trop pour les plus démunis, selon le ministère des Solidarités (donnée 2023).

Et ce n’est pas fini...

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Tout à fait !

6 Janvier 2025, 17:10pm

Publié par Bernardoc

 Article complet dans l'antépénultième numéro de l'excellent Siné mensuel, puisque, hélas, il mettra la clé sous la porte au mois de mars.

Et ce n'est pas fini...

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Les mutuelles augmenteront leurs tarifs de 6 % en moyenne en 2025

22 Décembre 2024, 09:13am

Publié par Bernardoc

In La Croix du 18 décembre 2024

L’augmentation des tarifs des mutuelles en 2025 sera en moyenne de 6 %, a indiqué la Mutualité française mercredi 18 décembre. Moins forte que l’année précédente, cette hausse restera supérieure à la moyenne observée sur la dernière décennie.

Les complémentaires santé à statut mutualiste augmenteront leurs tarifs en moyenne de 6 % en 2025, une hausse moins forte qu’en 2024, mais qui reste bien supérieure à celle observée sur la dernière décennie, a indiqué la Mutualité française, la fédération qui les représente, mercredi 18 décembre.

Les complémentaires santé à statut mutualiste sont la plus importante famille de complémentaires santé, avec 47 % des cotisations collectées, et les chiffres qu’elles annoncent peuvent être considérées comme une bonne approximation de l’ensemble du marché.

Les contrats individuels, souscrits notamment par les retraités, « augmenteront en moyenne de 5,3 % », a indiqué mercredi dans un communiqué la Mutualité française, en se basant sur les chiffres de 41 mutuelles, représentant 19,9 millions de personnes couvertes.

Les contrats collectifs obligatoires couvrant les salariés via leur entreprise « augmenteront de 7,3 % en moyenne », et les contrats collectifs facultatifs « de 6,8 % », détaille la Mutualité.

Pour 2024, la Mutualité et les autres familles avaient affiché des hausses record (+ 8,1 % pour la Mutualité), après + 4,7 % en 2023, et + 3,4 % en 2022.

Sur les dix années antérieures, la hausse était de 2,6 % en moyenne chaque année. « L’augmentation des cotisations des mutuelles en 2025 est inévitable » en raison de plusieurs facteurs, dont la hausse « structurelle » des dépenses de santé en France, soit + 5,2 % en 2023, indique la Mutualité.

À cet effet structurel vient s’ajouter une participation plus grande des complémentaires santé au financement de certaines dépenses, comme les frais dentaires – dont les complémentaires santé assument désormais 40 %, contre 30 % avant 2023, ajoute-t-elle.

« Nous comprenons que les personnes s’interrogent sur cette augmentation mais celle-ci se fait au niveau strictement nécessaire pour pérenniser la protection de tous », indique le président de la Mutualité, Éric CHENUT, qui appelle tous les acteurs de la santé à se mettre autour de la table pour tenter de mieux maîtriser la croissance des dépenses du secteur.

Celles-ci « augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale. Avec le vieillissement de notre population et les avancées scientifiques, et sans refonte structurelle, ces dépenses continueront d’augmenter jusqu’à ce que nous ne puissions plus y faire face », avertit-il.

Les deux autres grandes familles de complémentaires santé sont les entreprises d’assurances (36 % des cotisations collectées) et les institutions de prévoyance, à gestion paritaire patronat/syndicat (17 % des cotisations collectées).

Et ce n’est pas fini...

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Dans l’actualité

21 Décembre 2024, 09:32am

Publié par Bernardoc

In Marianne du 20 décembre 2024

Ce mercredi 18 décembre, Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire Bismuth à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, après un rejet de son pourvoi par la Cour de cassation. Toutefois, l'ancien président a bénéficié d'un aménagement de peine, sous la forme d'une détention à domicile sous surveillance électronique, et ne mettra donc pas un pied en cellule. Quels sont les profils concernés par ce dispositif ? Comment est-il contrôlé ? « Marianne » répond aux questions sur le fonctionnement du bracelet électronique.

Tout premier ancien chef de l’État condamné à une peine de prison ferme, Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable de corruption et trafic d’influence par la Cour de cassation, ce mercredi 18 décembre, qui a rejeté son pourvoi dans l’affaire Bismuth. S’il a écopé de trois ans d’emprisonnement dont un ferme, dans les faits, l'ex-président de la République ne mettra pas un pied dans un centre pénitentiaire. Pour cause, le condamné a bénéficié d’un aménagement de peine, sous la forme d’une détention à domicile sous surveillance électronique.

Autrement dit, Nicolas Sarkozy devra porter à la cheville un bracelet électronique pendant une année. Créé par la loi du 19 décembre 1997, ce dispositif est de plus en plus accordé par les juges, qui voient en cette mesure une solution pour pallier la surpopulation carcérale. Rappelons qu’au 1er septembre dernier, les prisons françaises comptaient 78 969 personnes incarcérées, avec une densité carcérale globale de 127,3 %. Profils concernés, contrôle, politiques condamnés… Marianne revient sur les questions qui se posent autour du fonctionnement du bracelet électronique.

Quels profils et quelles peines peuvent être concernés par la détention à domicile sous surveillance électronique ?

Il n’y a pas de causalité entre une infraction et l’ordonnance du port d’un bracelet électronique, qui s’impose pour certaines situations juridiques. En effet, pour les condamnations allant de un à six mois, le juge des libertés a l’obligation d’aménager la peine. Trois options sont alors possibles : la semi-liberté, le placement extérieur ou la détention à domicile sous surveillance électronique.

Pour les peines de prison ferme allant de six à douze mois, l'aménagement de la peine est laissé à la libre appréciation du juge de l’application des peines en fonction du profil de la personne condamnée. Dès le passage devant le tribunal, lorsque le procureur requiert une peine d’emprisonnement ferme, l’avocat peut formuler cette demande – comme l’a fait le conseil de Nicolas Sarkozy lors du procès. En revanche, si la durée de la peine est supérieure à un an, aucun aménagement n'est possible.

A noter que le bracelet électronique peut également être accordé à des détenus en fin de peine, dans les cas où le cumul des peines restantes est inférieur ou égal à 2 ans, ou dans le cas d’une remise en liberté après une longue période de détention.

Aujourd’hui, ce dispositif constitue l’aménagement de peine le plus courant et le plus accordé par les juges en France. Au 1er novembre 2024, 15 591 personnes portaient un bracelet électronique, sur un total de 96 569 personnes écrouées, selon les chiffres du ministère de la Justice. Un chiffre en constante augmentation ces dernières années, puisqu’en 2022, 14 719 condamnés en ont bénéficié, contre 10 620 en 2019.

Quel est le fonctionnement d’un bracelet électronique ?

Le bracelet électronique est vissé à la cheville du condamné, généralement au greffe de l’établissement pénitentiaire ou au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP). En parallèle, un surveillant installe dans le logement de la personne écrouée un boîtier, relié à la ligne téléphonique et permettant de localiser le bracelet.

C’est au juge de l’application des peines de déterminer les modalités de la détention, comme les horaires de sortie du domicile. Généralement, ces dernières sont fixées entre 8 et 19 heures pour permettre au condamné de se rendre à son travail.

Sur son site, le ministère de la Justice indique qu’outre l’exercice d’une activité professionnelle, une personne placée sous surveillance électronique peut suivre une formation professionnelle, bénéficier d’un suivi médical, passer les portiques de sécurité d’un magasin sans que le bracelet ne déclenche l’alarme et même se doucher avec.

Une fois le dispositif mis en place, comment est-il contrôlé ?

Si le condamné n'est pas chez lui aux horaires fixés, une alerte se déclenche et directement transmise à un surveillant pénitentiaire, alors chargé d’appeler au domicile de la personne pour confirmer – ou non – sa présence. Un compte rendu d’incident, transmis au juge, au procureur de la République et au SPIP, est également rédigé par un agent du centre de surveillance.

Par ailleurs, la bonne application du dispositif est contrôlée par le SPIP, dont les membres peuvent décider de convoquer le condamné ou se rendre à son domicile. Toute tentative d’enlever, de casser ou de détériorer le bracelet électronique ou le boîtier peut entraîner des poursuites judiciaires, pouvant aller jusqu'à l'incarcération.

Quels autres politiques ont été condamnés à la détention à domicile sous surveillance électronique ?

Condamnés à trois ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité pour fraude fiscale en mars 2020, Isabelle et Patrick Balkany ont bénéficié, en raison de leur âge supérieur à 70 ans, de cet aménagement de peine. Rappelons qu’entre 2019 et 2020, l’ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) avait été incarcéré cinq mois tandis que son épouse a toujours évité la prison pour raisons de santé. Toutefois, en 2022, la justice a révoqué le placement sous bracelet électronique des époux Balkany, en raison de multiples manquements à leurs obligations judiciaires.

Et ce n’est pas fini...

 

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Repenser l’accueil dans les services publics pour éviter la maltraitance institutionnelle

2 Décembre 2024, 18:21pm

Publié par Bernardoc

In La lettre d’ATD-Quart monde de décembre 2024

« Comment se mettre ensemble face au défi de l’accueil des publics », telle était la question posée aux trois intervenants présents au Salon des maires, le 19 novembre dernier. Un défi de taille pour Benoît Reboul-Salze, membre de la délégation nationale d’ATD Quart Monde, qui égrène les situations de maltraitance institutionnelle rendant cet accueil difficile, voire parfois violent pour les personnes accueillies. « La maltraitance institutionnelle, c’est quand, à l’accueil des services administratifs, les gens autour entendent tout ce que tu dis. C’est quand les moyens manquent et quand l’informatique remplace le contact humain. C’est quand notre demande d’accompagnement se retourne contre nous et est interprétée comme un signe de faiblesse et un manque d’autonomie », détaille-t-il, reprenant les paroles des personnes en situation de pauvreté publiées dans le rapport « Stop à la maltraitance institutionnelle ».

Il pointe en outre les « mécanismes de défiance et d’incompréhension » qui envahissent les institutions : « On va présupposer que les personnes en situation de pauvreté sont des fraudeuses et cherchent à abuser du système. La manière dont on les accueille est donc profondément biaisée, parce qu’on part du principe qu’on ne les croit pas », explique-t-il.

Face à cette situation, ATD Quart Monde avance des propositions : remettre de l’humain dans les services publics ; remettre des personnes formées à l’accueil, qui connaissent ce que vivent les personnes et sont dans une approche bienveillante ; travailler avec les personnes concernées pour éviter de faire des formulaires trop compliqués et faciliter les recours en permettant aux personnes de mieux se comprendre et de pouvoir se parler.

Des exemples concrets montrent qu’un accueil bienveillant est possible dans les services publics. « À Rennes, le Centre communal d’action sociale (CCAS) de la municipalité a engagé dans son restaurant social des personnes qui ont une histoire de pauvreté. Elles se sont formées pour accueillir les gens afin de s’assurer que tout se déroule le mieux possible », cite Benoît Reboul-Salze. De même, la Caisse d’allocations familiales du Calvados «  a repensé son accueil, parce que les agents étaient malheureux de la manière dont ils étaient obligés d’accueillir les personnes, sans moyen et sans aucune confidentialité », poursuit-il. Enfin, à Dunkerque, les personnels de l’accueil de jour ont mené une réflexion en Croisement des savoirs et des pratiques avec des personnes sans domicile fixe pour réfléchir à l’amélioration des conditions d’accueil et d’accompagnement.

Ces exemples montrent que de nombreux professionnels prennent à cœur ce défi de l’accueil des publics. « Quand les personnes arrivent dans les Centres communaux d’action sociale, elles viennent souvent avec une petite demande, par exemple pour l’aide alimentaire. Mais si on sait les faire parler, on se rend compte que, derrière la petite demande, il y a souvent beaucoup plus », constate Anne-Sophie FAELCHLIN, directrice d’un centre social pour le CCAS de Roubaix et vice-présidente de l’ ACTAS (Association des cadres territoriaux en charge de l’action sociale). « Il ne s’agit pas seulement d’avoir un bel accueil, mais aussi d’avoir du personnel qui soit sensibilisé et formé à cet accueil. Si on reçoit mal la personne, forcément il y aura de l’agressivité, forcément elle n’aura pas envie de revenir et forcément on ne pourra pas l’aider », détaille-t-elle.

L’arrivée des vitres en plexiglas après la pandémie de Covid 21 a par ailleurs rendu l’accueil parfois encore plus froid. « Quand la personne arrive, si tout est barricadé, cela ne va pas lui donner envie de poser un peu les problèmes qu’elle a. Il faut se demander quelle image on va donner dans l’aménagement de l’accueil », souligne-t-elle.

Elle pointe également une certaine forme de maltraitance institutionnelle : « lorsque les gens viennent à la mairie, on leur dit qu’il faut aller voir l’intercommunalité ; là on leur dit d’aller au CCAS, et au CCAS nous n’avons pas forcément la réponse ».

Mais la mise en place d’un espace accueillant n’est pas toujours simple et nécessite un dialogue entre les professionnels et les personnes accueillies. Anne-Sophie FAELCHLIN se souvient ainsi d’affiches installées pour informer, qui étaient perçues comme « agressives » par les personnes, car cela « leur remettait en miroir leurs difficultés ». De même, l’équipe de professionnels a « mis un an » pour se décider, car « les agents sont pris entre le besoin de se sentir en sécurité, parce qu’ils ont peur de se faire agresser, et la nécessité d’une confidentialité pour permettre un accueil de qualité ».

Directrice du Centre communal d’action sociale de Cherbourg-en-Cotentin et présidente de l’Actas, Isabelle VATINEL a elle aussi travaillé avec ses équipes sur le réaménagement de l’accueil de sa structure, en donnant notamment davantage de missions aux agents d’accueil. « Quand les agents sont bien traités, ils reçoivent aussi les usagers dans des meilleures conditions, se sentent plus écoutés et plus à même de recevoir la parole des personnes qu’ils accueillent », affirme-t-elle.

Que ce soit pour les professionnels ou pour les personnes accueillies, les conditions d’un accueil de qualité dans les services publics doivent donc être repensées. « On est les dernières portes qui restent ouvertes pour les personnes qui n’ont plus rien, et on se doit de les accueillir dignement dans leur parcours de vie quelquefois cabossé », conclut Isabelle VATINEL

Et ce n’est pas fini...

 

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