Sud ouest, mardi 7 juillet 2009 (Le Haillan)
(article de Laurie BOSDECHER).
EDUCATION Bernard Sarlandie, le Principal du collège, dit adieu à l’une de ses religions, l’école, pour plus se consacrer au militantisme.
Chemise hawaïenne et aux pieds, des tropéziennes. Le look du Principal du collège détonne. « Mais je mets aussi le costume cravate », se défend-il. Avec Bernard Sarlandie, il ne faut pas se fier aux apparences. A 60 ans, il part à la retraite. Derrière lui, quarante années passées dans l’Education nationale. S’il coupe les ponts avec l’une de ses religions, l’école publique, cet homme va encore plus s’impliquer dans le militantisme.
Au collège Emile Zola, au Haillan, il est resté trois ans. Un poste dont il garde des souvenirs mitigés. « Les élèves ici sont trop faciles », dit-il. Celui qui a passé toute sa carrière en Gironde, hormis une parenthèse de six ans à BoraBora en Polynésie, a surtout œuvré dans les établissements de zone sensible. A Francisco Goya à Bordeaux puis Paul Langevin à Mérignac. « J’aime le travail en équipe, quand les profs montent des projets ensemble. »
Et de se dire un peu nostalgique. « Je pars sans regret. L’Education nationale a changé. Le comportement des parents vis-à-vis des enseignants n’y est pas pour rien. Cela fait longtemps que les hussards noirs de la République ont disparu. »
Voyageur engagé
Bernard Sarlandie, qui a débuté comme professeur d’anglais et de français au collège d’enseignement technique de Blanquefort en 1977, restera, en revanche, au Haillan.
Pour continuer à s’impliquer dans de nombreuses associations qui gravitent autour de l’Education nationale : la MGEN (mutuelle des enseignants), les Pupilles de l’Enseignement Public, la Ligue des Droits de l’Homme. Il continuera aussi à militer à la CGT dont il est syndiqué depuis près de 10 ans. « Je sais que ça dénote pour un Principal. Mais je suis resté fidèle à mes convictions », dit-il. Il ne s’est pas improvisé militant. « Mon père était syndicaliste. Il s’est lui aussi battu pour la défense de l’école publique. »
Son autre passion est aujourd’hui la politique. Nouvel adhérent du Parti de Gauche, il a rejoint l’équipe municipale de Bernard Labiste en mars 2008. « C’était l’une des cordes qui manquait à mon arc. »
A la mairie, il s’occupe des jumelages et des relations internationales. Rien de plus normal pour un homme qui dit avoir « sans cesse la bougeotte. » Les voyages font quasiment partie de son quotidien. « J’ai vécu au Ghana, enseigné en Angleterre et en Irlande. »
Il rit. « Si je porte des chemises à fleurs, cela vient de mes séjours en Afrique. » Mais de ne pas être sûr de trouver le temps pour y retourner.