Celui de notre metteur en scène.
Au soir des attentats, je ne trouvais pas de mots pour exprimer toutes les émotions qui me submergeaient alternant la colère et le chagrin, l’impuissance et la volonté de vivre, survivre. . Dans ce chaos . . .
L’effroi passé et l’incompréhension absolue, les évènements se sont succédés sur nos chaines d’infos en continue . . .
Je ne pouvais me détacher de toutes ces atrocités . . .
Le samedi soir je suis allé assister à un concert de polyphonies Corse, ces chants d’amour pour leur terre, leurs origines, et pour ce qui régit la chrétienté, l’amour de Jésus et de Marie.
La beauté de ces chants et la magnifique interprétation m’ont transporté, me nouaient la gorge et je ne pouvais m’empêcher de superposer ces chants au terrible massacre de la veille.
Mes sens sont affutés, ma sensibilité à fleur de peau est à son apogée. . .
Tout me touche au plus profond de mes entrailles, ma mémoire est meurtrie, mon cœur saigne encore, des larmes salées tracent des sillons amers sur mes joues.
Comment définir ce que je ressens. . .
Les attentats du mois de janvier m’avaient affligé et plongé dans une profonde tristesse . . .
Car ils touchaient à la liberté d’expression, aux forces de l’ordre, aux noirs, aux juifs aux hommes et aux femmes engagés !
Ceux de vendredi m’affectent encore plus car ils touchent monsieur et madame tout le monde, mais surtout la jeunesse. Tant de vies arrachées à l’amour, à la beauté de la vie, à la liberté !
J’écrivais que toute cette horreur était loin, si loin de nous, qu’on y prêtait pas ou peu d’attention, et puis l’horreur est venue nous frapper en plein cœur . . .
Et notre pays vacille, pleure ces enfants fauchés en quelques secondes, quelques minutes !
Et partout dans le monde des témoignages de solidarité s’élèvent comme une seule voix.
Des rassemblements d’anonymes, qui un drapeau aux couleurs de la France, qui une bougie, qui une rose à la main, en silence, accompagnent nos chers disparus. Nous soutiennent . . .
Partout dans le monde des bâtiments, des immeubles, de monuments nationaux sont illuminés aux couleurs de la France . . .
Tous ces élans d’amitiés, de compassion me font monter les larmes au bord des yeux . . .
Et pourtant. . .
Un reportage m’a bouleversé . . .
En Irak, un attentat à la voiture piégée, un parmi tant d’autres, un mère éplorée qui ne trouvait pas les mots tant sa peine était immense, son mari abattu par cette tragédie, le visage grave marqué par le chagrin, qui racontait comment il avait pu extraire, sauver sa femme et son fils (qui porte sur le visage des blessures) de la voiture en flamme , mais surtout comment, impuissant, il a vu ses deux filles brûler vives dans l’habitacle de cette voiture et lui ne pouvant les sauver tant la chaleur était insupportable, ainsi que sa belle-sœur et sa nièce, toute les deux ont aussi périe dans cette atrocité . . . il y avait aux côtés de cette famille un jeune homme en larmes, il avait perdu quelques mois auparavant son père dans un attentat à la voiture piégée, la belle-sœur et la nièce de ce père de famille étaient la mère et la sœur de ce jeune homme .
Tous les pays du monde ont affiché les couleurs de la France sur leurs bâtiments . . .
Mais en Irak, en Syrie où les attentats commis par ces barbares sanguinaires, ces hommes préhistoriques incultes qui déforment le vrai sens du Coran, qui blasphèment et insultent leur dieu Mahomet et toute la communauté musulmane, attentats qui sont malheureusement leur quotidien, aucuns drapeaux n’est en berne, aucunes lumières n’éclairent nos monuments !
Bien sûr que de par leur religion, ils ont une autre approche de la mort que nous pays « dit occidentaux » . . . mais ces gens-là souffrent aussi et au quotidien, pleurent leurs morts, leurs enfants, leurs femmes, leurs hommes innocents.
Une amie me parlait de son mari Libanais horrifié par les attentats Parisien, et la douleur qu’il ressentait, mais une autre douleur lui pinçait le cœur, un attentat meurtrier au Liban ayant fait plus de cent mort, à peine relayé par les média.
Nous allumons des bougies et nous observons une minute de silence pour nos morts et c’est normal . . .
Pourquoi, chaque fois que ces sous-hommes qui se présentent comme des combattants de dieu alors que ce sont des lâches, qui font trembler la terre et tuent des hommes, des femmes et des enfants, pourquoi ne pas allumer ce jour-là une bougie à notre fenêtre, juste pour dire, nous vous accompagnons aussi vers votre dernière demeure et nous avons une pensée pour vous.
Hier j’étais Charlie, aujourd’hui, je ne suis pas seulement Paris, je ne suis pas seulement citoyen Français, je suis citoyen du monde.
L’horreur est à nos portes, il faut être vigilent, mais ne pas continuer à vivre, à sortir, à aimer ceux qui nous sont proches, mais à aimer aussi l’autre. . .
Un proverbe Mexicain dit : « ils ont voulu nous enterrer, ils ont juste oublié que nous étions des graines. . . »
Plutôt que de regarder votre voisin avec méfiance, pourquoi ne pas le saluer, l’étreindre, l’embrasser. . ;
Car des larmes au baiser, il n’y a qu’un frisson
Un baiser . . . un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?
Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui se veut confirmer,
Un point rose que l’on met sur le i du verbe aimer,
C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d’un peu se respirer le cœur,
Et de ce goûter, au bord des lèvres, l’âme
Un baiser . . . c’est si noble Monsieur, Madame . . .
Je dédie ce texte à mes deux neveux issus de la mixité . . .
A tous ceux qui comme moi pensent que l’amour doit être universel.
Aux victimes des attentats vers qui, chaque soir d’insomnie, vont mes plus belles pensées.
A mes proches
Et aux anonymes qui façonnent le monde
J’avais envie de vous faire partager mes émotions en toute simplicité.
Je ne trouvais pas les mots pour d’écrire ma peine ou ma colère, ils étaient à ma porte, mais ne savaient pas comment entrer . . .
Ils sont à vous
Philippe
Et ce n'est pas fini...