Le retour du charity business
Voila, comme chaque année depuis plus de deux décennies, une fois que les feuilles sont tombées, nous allons devoir subir le Téléthon, avec toutes les pressions malsaines que cela entraîne : et vas-y que je te plume le maximum de pigeons dans le minimum de temps, et vas-y que je te sacrifie mon repos dominical pour aller faire le con applaudi par des badauds ébahis et généreux « parce qu’il faut bien avoir pitié »...
Mais juste au début de l’automne, ce sont les établissements scolaires que le ministère de l’éducation nationale tente de mettre à contribution pour ELA (avec le soutien de l’intouchable Zizou) et la lutte contre les leucodystrophies.
Peu de temps après, ce sont les virades de l’espoir, censées apporter des fonds pour lutter contre la mucoviscidose.
1er décembre : journée mondiale de lutte contre le Sida, et d’ailleurs, l’an dernier, Pierre BERGE avait mis les pieds dans le plat, à juste raison selon moi, en critiquant le traitement de faveur médiatique dont bénéficie le téléthon.
Mais c’est aussi, avec l’approche du solstice d’hiver et les célébrations religieuses qui lui sont associées, les appels à la générosité pour la lutte contre le cancer.
Sans compter les appels tout au long de l’année émanant de l’Unicef, de MSF, de Médecins du Monde, de la Croix Rouge, plus tous ceux qui ne me viennent pas à l’esprit maintenant, et qui nous prennent pour des planches à billets.
Mais essayez de parler de justice fiscale, de redistribution des richesses, de prélèvements obligatoires accrus, notamment pour financer l’indispensable recherche médicale avec tous ces gens qui se mobilisent, et vous serez étonnés de voir la réaction négative de ces gens qui sont également prêts à réclamer une baisse des impôts tant nationaux que locaux. Et pourtant, il faut bien rémunérer le personnel des services techniques des villes du canton qui ont mis en place les infrastructures exigées par les organisateurs. Et les services publics ne peuvent fonctionner que grâce à l’impôt.
Tiens, au fait, avez-vous entendu parler du syndrome de Cornelia de Lange ? C’est la maladie orpheline avec laquelle est née il y a plus de vingt cinq ans notre fille Maeva. Je vous en parlerai peut-être demain.
Et ce n’est pas fini…