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Le blog de Bernard SARLANDIE

Notre nid

16 Mars 2024, 10:04am

Publié par Bernardoc

A Madelaine F.

Un jardin tout planté de poiriers en plein vent,
Auxquels depuis trente ans le pinson est fidèle,
Une blanche maison où revient l’hirondelle,
Voilà le nid heureux que je rêve souvent.

Un bouquet de sureaux au parfum énervant,
Par les midis en feu, servirait de tonnelle ;
J’aurais un banc très court pour être plus près d’Elle
Et mieux sentir son doux regard noir me couvant.

Puis des murs tapissés de ronces et de treilles,
Des carrés tout remplis de fèves et de pois,
Dont les fleurs à ta joue, ô chère ! sont pareilles.

Là, nous apporterions un livre quelquefois,
Je te lirais mes vers au bruit de nos abeilles,
Et tu t’endormirais doucement à ma voix.


 

François FABIE, La Poésie des Bêtes, 1886

Et ce n'est pas fini...


 

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Le matin

15 Mars 2024, 10:53am

Publié par Bernardoc

Et la première est d’un matin
Dit tout en bleu, dit tout en blanc,
Et la première est d’un matin
Ici pour le commencement,

De paix d’abord, cloches sonnant,
Et Flandre étant – Vive la Rose –
Douce à chacun à sa façon,
Suivant son bien, suivant ses choses.

Or Mai mettant les fleurs en cause,
Et la première est d’un matin,
Or Mai mettant les fleurs en cause,
Et la première est d’un jardin,

Voici qu’il sent le romarin,
Et qu’on dirait – Vive la Vie –
Voici qu’il sent le romarin,
Et qu’on dirait qu’on se marie,

Et la première est d’un matin
Ainsi de paix et d’ornement,
Avec du pain, avec du vin,
Ici pour le commencement.


 

Max ELSKAMP

Et ce n'est pas fini...

 

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Le bonheur d’aimer

14 Mars 2024, 16:58pm

Publié par Bernardoc

Il est auprès de moi, sa main presse ma main,
Sa bouche s’embellit du plus charmant sourire,
Son teint s’anime, je soupire,
Sa tête mollement vient tomber sur mon sein ;
Là je respire son haleine,
Son haleine en parfum plus douce que la fleur.

De ses bras l’amoureuse chaîne
Rapproche mon cœur de son cœur ;
Bientôt nos baisers se confondent,
Ils sont purs comme nos amours :
Nous demeurons sans voix ;
Seuls nos yeux se répondent ;
Ils se disent tout bas :
Toujours, toujours, toujours !

Adélaïde DUFRENOY, Élégies et poésies diverses (1813)

Et ce n'est pas fini...

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A l’intérieur de mon jardin

13 Mars 2024, 14:45pm

Publié par Bernardoc

Parmi le vert
et la floraison
de toutes les plantes les plus belles
je flâne.
Je délibère ici
Je rêve par là.
L’heure s’arrête
ou plutôt s’étend pleinement,
se déplie et s’amplifie.

Ces tournoiements et ondulations soudaines
de brises d’été,
envoient tous les parfums
dans l’air chaud.
Contempler une feuille
ou le motif sur le mur
créés par des branches les plus près.

Ces têtes-là de fleurs dansantes
exposent délicatement
toute leur gloire.

Quelle simplicité à se perdre.
Et quelle aisance à respirer
doucement.
Et quelle aisance
à avoir des pensées profondes.

Chloé DOUGLAS, 1995

Et ce n'est pas fini...

 

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Pétales bleus de la rose de l’aube

12 Mars 2024, 16:54pm

Publié par Bernardoc

Pétales bleus de la rose de l’aube
acceptez les agissements de ma plume.
Si je cours si tôt, ce n’est pas pour vous remuer.
Apollon me tire de vos cotés, mais ne me donne guère de leçons.

Quand j’aurai fini, nous irons ensemble
sur les collines, au-dessus de la mer
où le vent d’automne caressera nos visages baignés de lumière.

C’est là-bas, pièce par pièce
que nous regarderons ce puzzle.
Et quand les bateaux quitteront le port,
nous partirons, nous aussi,
par le chemin de la falaise que nous connaissons si bien.

Mais maintenant, ma fleur, patience, dormez…

Jules DELAVIGNE, 1999

Et ce n'est pas fini...

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La petite marchande de fleurs

11 Mars 2024, 14:02pm

Publié par Bernardoc

Le soleil froid donnait un ton rose au grésil,
Et le ciel de novembre avait des airs d’avril,
Nous voulions profiter de la belle gelée.
Moi chaudement vêtu, toi bien emmitouflée
Sous le manteau, sous la voilette et sous les gants,
Nous franchissions, parmi les couples élégants,
La porte de la blanche et joyeuse avenue,
Quand soudain jusqu’à nous une enfant presque nue
Et livide, tenant des fleurettes en main,
Accourut, se frayant à la hâte un chemin
Entre les beaux habits et les riches toilettes,
Nous offrir un bouquet de violettes.
Elle avait deviné que nous étions heureux
Sans doute, et s’était dit : “ ils seront généreux ”.
Elle nous proposa ses fleurs d’une voix douce,
En souriant avec ce sourire qui tousse,
Et c’était monstrueux, cette enfant de sept ans
Qui mourait de l’hiver en offrant le printemps.
Ses pauvres petits doigts étaient pleins d’engelures.
Moi, je sentais le fin parfum de tes fourrures,
Je voyais ton cou rose et blanc sous la fanchon,
Et je touchais ta main chaude dans ton manchon.
Nous fîmes notre offrande, amie, et nous passâmes ;
Mais la gaîté s’était envolée, et nos âmes
Gardèrent jusqu’au soir un souvenir amer.
Mignonne, nous ferons l’aumône cet hiver.

François COPPEE, Intimités

Et ce n'est pas fini...

 

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Souvenir

10 Mars 2024, 18:13pm

Publié par Bernardoc

Il y avait dans mon enfance
Un grand figuier près du ruisseau ;
Je lui parlais en confidence
Du ciel du vent et des oiseaux.

Il abritait sous son feuillage
Mes jeux mes rêves ma candeur,
Mon insouciance mon jeune âge
Et tous les secrets de mon cœur.

Auprès de lui, sage et docile,
De longues heures je passais ;
La nuit tombait, douce et tranquille,
Au loin le rossignol chantait…

Isabelle Callis-Sabot, 1993

Et ce n'est pas fini...

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Courrière

9 Mars 2024, 12:59pm

Publié par Bernardoc

Lorsqu’à travers ta brume, ô plaine de Courrière,
L’ombre monte au clocher dans l’or bruni du soir,
Que s’inclinent tes blés comme pour la prière,
Et que ton marais fume, immobile encensoir ;

Quand reviennent des bords fleuris de ta rivière,
Portant le linge frais qu’a blanchi le lavoir,
Tes filles le front ceint d’un nimbe de lumière,
Je n’imagine rien de plus charmant à voir.

D’autres courent bien loin pour trouver des merveilles ;
Laissons-les s’agiter : dans leurs fiévreuses veilles,
Ils ne sentiraient pas ta tranquille beauté.

Tu suffis à mon cœur, toi qui vis mes grands-pères,
Lorsqu’ils passaient joyeux, en leurs heures prospères,
Sur ces mêmes chemins, aux mêmes soirs d’été.

Jules BRETON, Les champs et la mer

Et ce n'est pas fini...

 

 

 

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Guerre ou éducation ?

8 Mars 2024, 15:17pm

Publié par Bernardoc

Nous ne faisons pas le même choix que le gouvernement :

 - il a choisi de donner 413 milliards à l'armée.

 - Si c'était pour l'éducation, cela équivaudrait à :

  - 1 250 000 postes sur 5 ans, ou

  - 28 000 établissements scolaires, ou

  - la possibilité d'avoir des classes en dessous de 20 élèves.

 C'est pour cela que nous serons en grève et dans la rue le Mardi 19 mars.

Et ce n'est pas fini...

 

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20 000 postes d’agents supprimés en douce ?

7 Mars 2024, 10:20am

Publié par Bernardoc

In L'Humanité du 7 mars 2024 (extraits)

À en croire le gouvernement, les 10 milliards d’euros de baisse de dépenses publiques annoncée pour l’année 2024 n’auront pas le moindre effet, ni sur le quotidien des Français, ni sur les politiques menées, ni sur l’effectif de fonctionnaires. Un peu comme s’il ne s’agissait que d’un jeu d’écriture comptable, un exercice d’arithmétique indolore destiné à alléger le poids des déficits publics. Dans un récent entretien au Monde, Bruno Le Maire annonce même 12 milliards d’euros d’économies pour l’année prochaine, tout en campant sur ses positions :« Je vous rassure, on est très loin de l’austérité quand on est à 58 % de dépenses publiques dans le PIB ! Il y a 496 milliards d’euros de dépenses de l’État par an, nous faisons une économie de 10 milliards : on va s’en remettre. »

Pourtant, ce coup de rabot qui ne dit pas son nom (le ministre de l’Économie préfère parler de« refroidissement »de la politique gouvernementale) aura bel et bien des effets sur l’État, comme n’ont pas manqué de le signaler les syndicats.« Ces 10 milliards de coupes constituent aussi une nouvelle attaque contre la fonction publique dont les plus de 5 millions d’agents subissent déjà une politique d’austérité ravageuse et une dégradation continue des conditions de travail », déclare la CGT.

Ces dernières ne vont probablement pas s’améliorer. Des spécialistes ont sorti leur calculette : selon eux, entre 15 000 et quelque 20 000 postes pourraient être supprimés dans la fonction publique d’État (FPE), cette année, en raison des économies annoncées par l’exécutif. Pour aboutir à ces estimations, ils ont passé au crible le décret n° 2024-124 publié au Journal officiel le 21 février. Le document décline les effets des 10 milliards d’euros de coupe, ministère par ministère. La colonne « Titre 2 » désigne, dans la nomenclature de l’État, les crédits de masse salariale. Le gouvernement a l’intention d’amputer ces derniers de quelque 781 millions d’euros. En partant du « coût salarial » moyen d’un agent de la FPE, il est possible de chiffrer les suppressions de postes.

Arnaud BONTEMPS, cofondateur de « Nos services publics », en anticipe 19 100, dont 8 000 dans l’enseignement scolaire, 7 500 dans la recherche, 1 700 dans la défense ou 1 200 dans l’agriculture. « Il ne s’agit ici que d’un ordre de grandeur, nous indique-t-il. Lorsque vous supprimez des crédits de masse salariale, je ne vois que deux solutions : supprimer des postes ou réduire les salaires. »

Ces suppressions d’emplois se feraient de deux manières : annulation des embauches programmées cette année (7 000) et non-remplacement des départs (8 000). Chaque année, quelque 60 000 fonctionnaires partent en retraite. Au-delà du chiffre, ce qui interpelle, c’est la « discrétion » du gouvernement sur le sujet, qui refuse catégoriquement de parler de baisse d’effectifs.

Un revirement spectaculaire, quand on songe à l’élection présidentielle de 2017, au cours de laquelle les prétendants de droite s’étaient lancés dans une sorte de concours à la plus grosse baisse de l’emploi public. François FILLON, le candidat LR, promettait par exemple 500 000 suppressions de postes en cinq ans, un chiffre tellement faramineux que même les libéraux les plus exaltés s’interrogeaient sur sa crédibilité. Plus modeste, Emmanuel Macron en annonçait tout de même 120 000, avant de faire machine arrière.

« Il y a plusieurs raisons qui expliquent la difficulté à tenir ce genre d’engagement, résume François ECALLE. D’abord, je rappelle que 120 000 emplois avaient déjà été supprimés dans la FPE sous Nicolas SARKOZY : plus on supprime de postes, plus il est difficile de retirer ceux qui restent. Ensuite, bien des choses ont changé depuis 2017 : entre la pandémie de Covid et le mouvement des gilets jaunes, le climat politique sur cette question a évolué. »Gageons qu’appeler au démantèlement de l’État sera moins « tendance » lors de la prochaine présidentielle…

Et ce n'est pas fini...

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