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Le blog de Bernard SARLANDIE

La République attaquée.

16 Octobre 2023, 12:28pm

Publié par Bernardoc

In l'Humatinale du 16 octobre 2023 (extraits)

Après l’attentat d’Arras : les enseignants entre émotion, effroi et colère

Déjà affectée par l’assassinat de Samuel PATY, décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, la communauté éducative est à nouveau sous le choc, après l’attaque contre le lycée Gambetta. Le professeur Dominique BERNARD a été tué, trois autres personnes blessées. Derrière l’émotion, s’exprime aussi la colère des enseignants, en mal de moyens

« Ce que montre l’assassinat de notre collègue, c’est que l’école est devenue une cible pour ce qu’elle est et ce qu’elle représente : un lieu d’émancipation par les savoirs, de liberté d’expression », analyse Sophie VENETITAY, la secrétaire générale du Snes-FSU, syndicat de l’enseignement secondaire, évoquant « l’émotion », « l’effroi », mais aussi « la peur » suscités par ce nouveau drame au sein de la communauté éducative.

« À moyen terme, quelles mesures prend-on pour mieux protéger les établissements, mais aussi les personnels et les élèves, sans qu’ils deviennent des bunkers ? » s‘interroge la syndicaliste. « Il faut des moyens, humains notamment », corrobore Guislaine DAVID du SNUIPP. D’autant que la question dépasse le cadre de l’éducation nationale : « Si l’école est devenue une cible du terrorisme, c’est du ressort de la police et de la justice », souligne Sophie VENETITAY. Elle poursuit : « Le lendemain de l’assassinat de Dominique BERNARD, j’étais en classe avec mes élèves de seconde. On n’est jamais préparé à ça… »

Si le deuil n’est pas assorti d’une véritable reconnaissance des enseignants dans la société, ce sera très mal interprété. Il ne suffit pas de reconnaître la valeur des enseignants. Il faut donner des moyens à l’école de fonctionner. C’est ce qui rend les collègues amers face aux propos du gouvernement. »

En effet, si les enseignants évoquent l’émotion suscitée par ce drame, ils sont aussi très nombreux à parler de « colère ». Contrairement à 2020. « Une collègue m’a dit qu’elle en « avait marre d’être remerciée quand on est mort » », rapporte Sophie VENETITAY. L’expression est forte mais révélatrice de l’état d’esprit : « Une fois l’émotion passée, que fait-on collectivement et politiquement pour l’école ? Ce lieu d’émancipation n’est pas assez défendu par les politiques. L’école est même affaiblie par le gouvernement depuis 2017. » Et la responsable syndicale de prévenir : « Cette colère est en train de monter fortement. »

Et ce n'est pas fini...

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