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Le blog de Bernard SARLANDIE

Où s'est-on planté ?

9 Janvier 2015, 12:09pm

Publié par Bernardoc

         Après 40 ans passés dans l’éducation nationale, dans six métiers différents, je n’arrive pas à comprendre comment des petits Français, qui ont bénéficié de l’école de la République, ont pu se transformer en monstres barbares et sanguinaires. Ils ont appris à lire sans doute, ils ont appris à discuter, à argumenter, à écouter l’autre, j’espère. Alors pourquoi ?

         Je l’ai sans doute déjà écrit, mais dans mon enfance parisienne, entre Barbès, Château rouge et la Goutte d’or, la population était déjà très mélangée et on se foutait de savoir si notre copain était juif, catho, protestant ou musulman. On s’invitait les uns chez les autres sans que cela pose problème. D’ailleurs, lorsque j’accompagnais mon père pour faire signer la pétition contre la loi Debré et pour la défense de l’école publique laïque, les signatures recueillies émanaient de toutes origines.

         J’espère que tous ces copains de mon âge conservent toujours ces mêmes souvenirs, qu’ils ont élevé leurs enfants dans l’esprit républicain et qu’eux aussi vont manifester pour défendre la République.

         Mais il est bien tard désormais : toute une génération de dessinateurs de talent a été massacrée en même temps. Ils n'avaient pourtant pas fini leur salutaire travail d’éducation populaire qui se bornait seulement ( ?) à tenter d’apporter un éclairage différent sur tout ce que la plupart des autres média tentait de nous faire avaler.

         La France, pays des Lumières, ne laissera pas l’obscurantisme prendre le dessus. Nous sommes debout et nous n’avons pas peur !

Et ce n’est pas fini… 

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D
Deuxième commentaire : Bernard, il semble qu'on ne puisse plus laisser de commentaire sur ton blog. Bises.<br /> Sinon, j'ai un complément qui me parait important et pertinent à mon premier :<br /> <br /> Je vais trop vite. Je m'aperçois que j'ai oublié un point important, central, même, dans ma critique de l'école républicaine. Les notes, le classement, l'idéologie de la réussite individuelle.<br /> Notre école organise la compétition en lieu et place de la coopération dans les apprentissages, de l'entraide. Dès le primaire (et que dire du secondaire!!!), les "valeurs" de la société<br /> capitalistes et du sport spectacle sont inculquées à l'enfant : honneur aux forts, malheur aux vaincus. On ne s'étonnera pas, après, si un de ces "faibles", plus tard, par la pratique intensive de<br /> la salle de muscu du centre pénitentiaire qui l'aura accueilli quelques temps, le bourrage de mou d'un gourou qu'il y aura rencontré et un stage d'entraînement militaire intensif dans un pays<br /> ensoleillé, se découvre soudain beaucoup plus fort que nous et nous le fait savoir.
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D
Où on s'est planté ? L'école de la République n'est en rien une école de la citoyenneté, de la responsabilisation. Elle se contente de délivrer des savoirs. Elle se contente d'exiger la soumission<br /> des apprenants, le respect vis à vis des enseignants et pleure de ne pas les obtenir. Des outils existent pourtant : la pédagogie coopérative. Faire de l'enfant un artisan de sa vie à l'école. Lui<br /> apprendre par l'action quotidienne la démocratie, la vraie, pas la délégative. En créant des coopératives scolaires, lieux de réflexion collective, de prise de décisions qui engagent réellement. En<br /> permettant la gestion financière des gains coopératifs maîtrisée par la communauté enfants-adultes. L'école de la République propose de plus des savoirs déconnectés les uns des autres,<br /> fragmentaires, fragmentés. Elle ne conçoit pas l'éducation comme un tout cohérent et harmonieux fait d'avancées intellectuelles, sensibles, artistiques et éthiques. Elle ne conçoit pas les<br /> établissements comme des lieux de vie au service des élèves où tous les membres administratifs, techniques, enseignants constituent l'encadrement cohérent de cette vie commune. Elle croit pouvoir<br /> faire l'économie de moments collectifs pour gérer les incivilités, comprendre ce qu'est le vivre ensemble, les attitudes individuelles et collectives responsables et respectueuses, construire<br /> collectivement les règles qui permettent ce vivre ensemble. Elle préfère imposer un règlement collectif à appliquer. Bref, l'école de la République est à l'image de la République, à l'image de la<br /> société. Ceux qui ont été en charge de l'Education nationale n'ont évidemment rien fait pour pousser dans le sens que j'indique. Politiques de droite et de "gauche", ils n'ont que faire de citoyens<br /> conscients et aptes à l'auto-organisation et qui pourraient remettre en cause leur prééminence, ils préfèrent des électeurs, des supporters. Quant à nos collègues, parmi eux, combien n'ont pas<br /> intégré au profond la place que l'état leur assigne, l'obéissance, l'application des textes ? Où nous sommes-nous plantés ? En ne bougeant pas l'école.
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