SUD a-t-il perdu le nord ?
A tout le moins, on peut dire qu’il est désorienté. Sa dernière trouvaille : tenter de faire crever au plus vite les centres de vacances pour enfants et adolescents. (Je suis de la vieille école, celle qui essaie de respecter la langue de la République, et c’est pour cela que je n’ai pas rajouté de « E » entre les « t » et les « s ».)
Bien entendu, ce n’est pas présenté ainsi, et les attaques portent sur le temps de travail, avec l’exigence d’un temps de repos de 11 heures pour les animateurs. Les militants de SUD ont-ils jamais participé à l’encadrement de « colos » ? Avec un petit-déjeuner dont l’échelonnement commence vers 7h30, la journée devrait donc se terminer à 20h30. Mais SUD n’a-t-il jamais entendu parler des veillées, des feux de camp, source d’émerveillement pour ces jeunes qui découvrent une autre dimension dans cette vie de collectivité ? Sans compter la nécessaire préparation de la journée du lendemain qui s’achevait dans la bonne humeur par le 5ème repas de l’équipe d’animation.
La seule solution, si ce syndicat obtenait gain de cause, serait d’embaucher deux équipes, une du matin et une du soir, ou alors de supprimer les centres de loisirs avec hébergement, mais bonjour le dépaysement pour le gamin qui passerait ses vacances dans les locaux de l’école qui se situent au pied des tours de sa cité !
J’ai joué à peu près tous les rôles en centres de vacances, de colon à directeur, et la première transformation à opérer est la nécessaire augmentation de l’indemnité des membres de l’équipe pédagogique. Mais maintenant, vu le coût, la durée des séjours a considérablement raccourci, et je pense qu’il est possible de se programmer mentalement et physiquement pour la durée du séjour, afin de le mener dans l’unité jusqu’au bout.
Cette demande de SUD me rappelle celle de certain(s) syndicat(s) de chefs d’établissement qui avaient crié victoire lorsqu’un protocole avait été signé avec le ministère de l’éducation nationale limitant à 11 heures l’amplitude non pas de repos, mais de travail pour les proviseurs et principaux. J’ai interrogé mes collègues et des inspecteurs pour savoir comment on pouvait envisager cela en accueillant les élèves à 7h45 et en quittant l’établissement à 20 heures ou 20h30 après les conseils pédagogique, de classes, d’administration…Personne n’a été capable de me conseiller…et personne n’a reconnu que ce texte était inapplicable. Mais peut-être que SUD aurait eu une brillante solution s’il avait été consulté !
Et ce n’est pas fini…