Fuite ?
Dans ma dernière page, je parlais de « fuite » de Blanquefort. C’est vrai que je ne m’y suis pas toujours senti bien à 100%. Au réfectoire, la première année, je trouvais fort désagréable de découvrir, alors qu’il n’y avait qu’un collègue à table, toutes les autres chaises basculées vers la table pour montrer que tout le monde n’était pas bienvenu.
Autre chose : un collègue m’aborde en me disant « Et toi, qu’est-ce que tu vends ? » « De l’anglais » lui répondis-je. « Ah bon, t’es pas vraiment intéressant alors ». C’est vrai que pour faire des travaux dans sa maison, c’était mieux d’enseigner les métiers du bois ou la maçonnerie !
Ce fut pareil lors de ma première pré-rentrée : le patron distribua les emplois du temps aux coordonnateurs des disciplines, à charge pour ceux-là de les répercuter auprès des collègues. Avec les enseignants de lettres-histoire (puisque j’étais à l’époque le seul à faire lettres-anglais) l’un d’entre eux me dit ; « Bienvenue cher collègue, nous sommes la CGT ; je ne sais pas si tu es syndiqué… » « Bien sûr, je suis au Snetaa ». C’était la chose à ne pas dire et ce collègue, qui était aussi secrétaire départemental du Snetp, m’a fait la gueule jusqu’à la fin de l’année. Heureusement, ils n’étaient pas tous comme ça et j’ai pu entretenir des rapports de confiance avec les autres littéraires, notamment par le biais de la pédagogie. Et une « vieille » collègue (elle devait bien avoir cinquante balais à l’époque ! ) me confia : « Toi, tu n’es pas comme les autres autonomes, on peut discuter avec toi. »
Je participais donc à de nombreux stages syndicaux, qui m’ont beaucoup apporté pour ma formation générale, et qui culminèrent avec un stage de trois semaines au Québec, où la Fen était invitée par la CEQ (Centrale des Enseignants du Québec).
L’année suivante, ce furent trois mois que j’allai passer en Irlande, dans le cadre d’un «échange « poste pour poste »…et je crois que c’est moi qui était gagnant dans cet échange.
Pour la quatrième fois je n’avais pas obtenu de nomination au LEP Jacques Brel de Lormont où nous habitions, et un commissaire paritaire du Sgen me dit à mon retour qu’il n’avait pas vraiment soutenu ma candidature pour un poste de documentaliste puisque je partais pour BoraBora. Je me contenterais donc de notre colonie du Pacifique puisque mon dossier pour l’étranger n’avait pas abouti. Il faut dire que les postes étaient très rares aux Seychelles !
Et ce n’est pas fini…