Elément de langage.
Entendu très tôt hier matin sur France inter, et repris tout au long de la journée, à propos de Florange : « la menace de nationalisation » (c’est moi qui souligne).
Mais enfin, depuis quand une nationalisation est-elle une menace, surtout venant d’un gouvernement socialiste ? Si je ne m’abuse, c’est un des moyens de lutter contre la finance et les marchés et de mettre les richesses de la nation au profit d’un projet politique qui devrait se vouloir émancipateur.
Souvenons-nous. A la fin de la guerre, lorsque la France exsangue a réussi à se libérer du joug nazi, c’est un gouvernement présidé par le général de Gaulle, pas vraiment un gauchiste impénitent, qui a décidé la nationalisation de pans entiers de l’industrie, ce qui a conduit, après le redressement nécessaire pour mener à nouveau une vie « normale » à la période d’expansion qu’on a appelée « les trente glorieuses ».
Nous vivons en ce moment la pire crise depuis 1929 paraît-il. Eh bien ne serait-il pas temps justement que l’Etat reprenne la main sur les activités productives de notre territoire afin de pouvoir réinvestir les bénéfices pour le bien de la nation, alors qu’en ce moment ils contribuent seulement à engraisser les actionnaires ?
Les ouvriers lorrains ne s’y sont pas trompés, en regrettant l’abandon de la nationalisation envisagée, car ils n’ont qu’une confiance des plus réduites avec leur patron étranger, pour qui la réussite de la France est bien le cadet des soucis.
Mais, mis à part la sidérurgie, je me souviens avoir milité avec mes camarades socialistes contre la privatisation de La Poste. Ne serait-il pas temps de mettre maintenant les actes en accord avec les engagements pris il y a un peu plus de trois ans ? Ont-ils peur de choquer ? Je rappelle une fois de plus que nous étions plus de dix-huit millions à voir voté pour le changement. Comme le dit une image qui circule sur Facebook, « Le changement, c’est maintenu ? ».
Et ce n’est pas fini…