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Le blog de Bernard SARLANDIE

Engagement syndical

13 Décembre 2009, 08:42am

Publié par Bernardoc

          A l’époque, je militais au Snetaa-Fen, après avoir été adhérent du Snes-Fen lorsque j’étais pion. Passer du Snes au Snetaa lorsque je suis entré à L’ENNA avait d’ailleurs provoqué un débat avec certains de mes camarades qui ne comprenaient pas que, venant du Snes, je n’adhère pas à la Cgt.

         Donc, en arrivant à Blanquefort, je m’enquis de la situation syndicale, car j’étais prêt à m’engager pour le CA. Le camarade secrétaire me répondit que tout était bon, qu’il y avait une liste commune Cfdt-Cgt-Fen. Au cours de deux années de fonctionnement, je m’aperçus que, malgré la liste « unitaire », chacun votait de façon différente au CA.

         Deux ans plus tard, la plupart des adhérents du Snetaa partirent faire l’ouverture du lycée Beau de Rochas, et pendant une année nous prîmes la direction de la section avec Annie, la prof d’EFS (Economie Familiale et Sociale) en attendant qu’elle parte comme proviseur de LEP dans une autre académie. La consigne syndicale était de présenter des listes Fen et donc nous présentâmes des listes Snetaa-Sneeps (le syndicat des profs de gym de LEP affilié à la Fen). Cela surprit les camarades des confédérations, mais nous préparions les CA ensemble et nous y votions de façon unitaire, ce qui était un grand changement par rapport à ce qui se faisait auparavant. Et lorsque j’avais prévu de faire une intervention importante, je me portais toujours volontaire pour assurer le secrétariat de séance, c’est pour cela que je n’ai jamais compris le refus des profs de Zola de prendre les notes pour rédiger le procès-verbal.

         Lors de ma dernière année au LEP, aucun adhérent ne vint à l’assemblée générale de la section ; il est vrai que j’avais prévu de passer la main puisque je devais passer tout le deuxième trimestre en Irlande, pour un échange poste pour poste. J’affichai donc ma démission de secrétaire sur le panneau syndical tout en indiquant que je restais adhérent de base. Bien entendu, pas de liste de candidat et mes camarades du Sgen et du Snetp vinrent me dire qu’ils avaient gardé deux places sur la liste pour nos candidats. Ces deux places furent complétées par des confédérés.

         Et c’est à mon retour d’Irlande que j’appris que j’étais nommé à BoraBora : ma fuite avait été réussie !

Et ce n’est pas fini…

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Blanquefort, la suite

12 Décembre 2009, 07:48am

Publié par Bernardoc

           Lendemain de la rentrée de janvier, sans prévenir (ça ne se faisait pas à l’époque), l’inspectrice débarque dans ma classe en me déclarant qu’elle venait en tant que conseillère pédagogique.

         Première chose : « Où est le cahier de textes ? » « Ils l’ont perdu Madame. » « Un cahier de textes, ça ne se perd pas » ; toi, va le chercher dit-elle en désignant un élève. Trois minutes après, le cahier de textes était dans la classe.

         Elle eut l’occasion de me dire lors de l’entretien de refuser de faire cours si cela se reproduisait et je dois dire qu’au cours de ma carrière d’enseignant j’eus l’occasion de mettre par deux fois ce précepte en pratique une fois à Blanquefort (une semaine) et une fois à BoraBora (deux semaines). Finalement les élèves en avaient assez de ne pas avoir de cours et le cahier de textes finissait par revenir. L’inspectrice me déclara également que mes élèves étaient des sauvages et que je ne m’en sortais pas si mal que ça devant ce public. Elle me conseilla aussi de faire poncer les tables qui étaient en piteux état, ce qui était facile grâce à l’atelier bois. Et du jour où les tables revinrent propres, elles le restèrent – au moins tant que je fus le seul à utiliser cette salle.

         Mon CAECET (Certificat d’Aptitude à l’Enseignement en CET –alors que nous étions devenus des LEP depuis plusieurs mois) se solda par un succès, notamment parce que « j’avais compris que la pédagogie Freinet ne pouvait s’appliquer dans le secondaire » selon les termes de l’inspectrice. Je n’argumentai pas, car ce qui importait était la titularisation qui me permettrait de gagner ma liberté pédagogique.

         Je repiquai donc dans le même établissement, en ayant négocié des heures séparées pour l’anglais, ce qui me procura un emploi du temps beaucoup moins avantageux que l’année précédente. Ainsi, je ne travaillais le vendredi qu’après la récréation de seize heures, et pour un cours de français qui se terminait un quart d’heure plus tôt que d’habitude pour permettre aux internes d’attraper leur train. Pas vraiment le meilleur moment pour un cours de français à des élèves qui apprenaient une profession du bâtiment.

         Estelle eût le bon goût de naître à ce moment-là, ce qui me permit de bénéficier d’un jour de congé supplémentaire, car à cette époque les onze jours du congé de paternité n’étaient même pas en gestation.

Et ce n’est pas fini…

 

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Blanquefort

11 Décembre 2009, 08:18am

Publié par Bernardoc

           Premier poste où je débarquai en septembre 1977 au retour du Ghana. Dans ma fiche de vœux, j’avais demandé « tout poste dans l’académie de Bordeaux », et je me retrouvais nommé sur le poste vacant le plus près de Bordeaux. Nous trouvâmes à nous loger à Lormont, ce qui impliquait la traversée quotidienne du pont d’Aquitaine, qui était quand même plus fluide que maintenant.

         Je découvris un emploi du temps alléchant, surtout pour un professeur stagiaire : à part le lundi où j’avais une journée complète de sept heures, je finissais à midi et mon week-end commençait le vendredi à dix heures ! J’avais donc tous mes après-midi pour préparer mes cours. Ce qui était moins drôle, c’était les périodes de deux heures consécutives avec les mêmes classes ; si cela était acceptable en français, c’était une aberration en anglais, mais c’était tellement plus facile pour établir les emplois du temps ainsi, et tant pis pour les élèves qui ne voyaient leur prof d’anglais qu’une fois par semaine. Bien que pour certains ce fût largement suffisant, notamment ceux qui n’avaient pas d’épreuve à l’examen. Je me souviendrai toujours de la classe que j’avais le mardi de dix heures à midi. Il s’agissait des 2MRTP (terminale BEP des Mécaniciens Réparateurs de matériels de Travaux Publics) ; ils étaient 36 (alors que l’année précédente ils étaient en groupes) et pouvaient, s’ils le souhaitaient, demander à passer une épreuve orale. Inutile de dire que ceux qui s’intéressaient à l’anglais étaient très minoritaires et ce qui se passait dans ma classe était tout sauf un cours d’anglais. A dix heures donc, le mardi matin, j’étais le dernier à quitter la salle des professeurs…quand vraiment je ne pouvais pas faire autrement, et j’angoissais, comme j’étais stagiaire à l’idée que l’inspectrice pourrait se pointer à ces heures-là.

         Stagiaire j’étais, mais le rectorat a mis du temps à s’en apercevoir car il n’avait pas dans l’idée qu’un professeur débutant puisse rester stagiaire pendant quatre ans, ce qui était mon cas puisque entre mon année d’ENNA (Ecole Normale Nationale d’Apprentissage – un remarquable lieu de formation) et mon arrivée au CET (Collège d’Enseignement Technique) de Blanquefort, s’étaient écoulées mes deux années de VSNA (Volontaire au Service National Actif) au Ghana. Si bien que je reçus le soutien d’une conseillère pédagogique la semaine d’avant les vacances de Noël, et elle me proposa de ne commencer qu’à la rentrée de janvier, ce qui me parut raisonnable.

Et ce n’est pas fini…

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Ouf ! Plus de ça !

10 Décembre 2009, 16:14pm

Publié par Bernardoc

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1969 : Entrée dans l’Education nationale en tant que « pion » (surveillant d’externat).

2009 : Enfin la retraite (en tant que Principal).

 

40 ans d’évolution dont je ne suis pas sûr qu’elle ait été positive.  Ce fut  une des surprises du Haillan que des parents osent me demander en toute franchise : « Je souhaite rencontrer Monsieur Untel (ou Madame Unetelle) pour l’«engueuler », mais comme je n’ai pas envie qu’il (elle) me réponde, je souhaite votre présence ». Et ils s’étonnaient que je ne me prête pas au jeu.

         Il a quand même fallu que j’attende ma dernière année d’activité pour que je reçoive des services académiques un soutien écrit par le biais d’une lettre qui demandait aux parents de laisser les professionnels que nous étions faire leur travail sans s’immiscer dans une sphère qui n’était pas la leur. Du coup j’ai téléphoné à l’auteur de la lettre pour le remercier. Je me demande encore comment mon supérieur hiérarchique a pu signer ce courrier, vu les rapports qu’il entretenait avec moi et que j’aurai l’occasion de développer plus tard.

Et ce n’est pas fini…

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Laïcité

9 Décembre 2009, 10:06am

Publié par Bernardoc

           Dans notre République présidée par le chanoine de Latran, c’est un concept qui est de plus en plus bafoué. Je n’en veux pas spécialement (c'est-à-dire pas davantage que pour d’autres sujets) au chanoine dont après tout c’est le boulot de tenter de nous faire ingurgiter ses foutaises, mais j’en veux d’abord à ceux qui ont commencé il y a plusieurs années à accoler un adjectif au terme laïcité, alors que ce dernier se suffit à lui-même. Vous souvenez-vous des auteurs de la « laïcité plurielle » ? Et bien c’était nos amis de la Ligue de l’Enseignement. Quand on a un tel boulevard ouvert devant soi, pourquoi se priver d’en rajouter une couche ?

         Après les accords Kouchner-Vatican, qui  ont abandonné le principe républicain du monopole de la collation des grades, les boîtes à curés se sont senti pousser des ailes et se déclarent prêtes à violer nos convictions d’enseignants laïques, membres du service public d’éducation nationale.

         Ainsi, au mois de juillet un camarade est convoqué pour des oraux de Bac Pro dans un LP Privé catholique. Il remarque que la salle dans laquelle il doit interroger n’est pas une salle laïque et il demande au directeur de le changer de local ou d’ôter le crucifix qui choque sa conscience. Devant le refus du directeur, il refuse de se plier, lui militant laïque, au diktat à lui imposé par un suppôt de la secte de Rome et se retire, non sans en avertir les autorités rectorales.

         Convoqué pour deux journées, il se représente le lendemain, constate que rien n’a changé, reformule la même demande et devant le refus du serviteur diocésain quitte les lieux à nouveau.

         La sanction est tombée avec le traitement du mois de septembre et la retenue sur salaire. Les autorités hiérarchiques, au lieu de soutenir le principe de laïcité, ont préféré sanctionner un fonctionnaire qui voulait faire respecter les règles du service public.

         Ce n’est, hélas, pas nouveau. Il y a vingt ans, lors des derniers examens que j’ai fait passer en tant que professeur, la même chose m’est arrivée, mais, peut-être parce que j’allais changer de corps, j’ai procédé aux interrogations et j’ai écrit ensuite à l’inspecteur d’académie pour lui suggérer de demander aux établissements confessionnels de faire disparaître les symboles idolâtres des lieux où les enseignants laïques étaient appelés pour remplir leurs missions de service public. Le Proviseur, en faisant suivre ma lettre, m’a déclaré que je faisais bien d’écrire, mais qu’il doutait de la réception d’une réponse. Il avait raison ! Et il m’avait raconté que lui, jeune professeur, s’était trouvé à corriger des copies à côté de bonnes sœurs en cornettes, ce qui l’avait également choqué.

         Devant l’absence de réponse, et afin que mon action ne soit pas complètement étouffée, j’avais fait paraître ma lettre dans le bulletin départemental de L’Ecole Emancipée.

         Mais cette fois, l’action est relayée au niveau national et je vous engage à signer la pétition sur le site de l’UFAL (Union des Familles Laïques) par l’intermédiaire du lien que je rajoute sur le blog.

Et ce n’est pas fini…

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La fin d'une belle aventure humaine

8 Décembre 2009, 16:35pm

Publié par Bernardoc


Et oui, même si je pense que je suis resté une année de trop à Langevin, il n’en reste que les bons souvenirs. Je l’ai quitté en même temps que Monique, notre documentaliste ; j’ai utilisé une carte de France pour lui rendre hommage, car partout où elle avait navigué, elle avait monté un CDI.

         Pour moi, il n’y eut pas de discours mais des chansons. En voici une ci-dessous :


   
Monsieur le Principal

 

Monsieur le Principal

On vous chante une lettre

Que vous r’lirez peut-être

Quand vous s’rez au Haillan

 

Depuis six ans déjà,

Vous gérez ce collège

Vous partagez ses peines,

Dirigez ses combats

 

Monsieur le Principal,

Vous avez tant écrit,

Résisté, tempêté,

Pour que cette école vive.

 

Vous avez instauré

Les ateliers lecture

Le Printemps des Poètes

Et les journées du Cesc

 

Nous avons partagé

Chorale et bonnes soirées

Journées banalisées

Et succès au brevet

 

Vos chemises tahitiennes

Nous ont ensoleillés

Vos colères tropicales

Nous ont fait sursauter

 

Nos idées, nos projets

Jamais vous n’étiez contre

Vous rêviez la rencontre

Des pays étrangers

 

Grèves, syndicats, manifs,

Vous portez haut vos convictions

Et tous ici reconnaissons

Comm’ vous êtes réactif

 

Il y a eu des blessures

Et des malentendus

C’est toute une aventure

Qu’ensemble on a vécue

 

Pour toutes les occasions

Où vous nous avez soutenus

Encouragés ou défendus

Soyez remercié.

 

Monsieur le Principal,

On vous donne cette lettre

Que vous r’lirez peut-être

Quand vous s’rez au Haillan.


       Chanté par l’ensemble du personnel sur l’air du Déserteur, cet hommage m’a laissé sans voix. Il paraît qu’en six ans c’était la première fois que je restais silencieux aussi longtemps.  Je peux considérer que ma carrière professionnelle heureuse  s’est arrêtée à ce moment-là, la collusion objective entre la hiérarchie et une forte minorité d’enseignants de Zola m’ayant rendu la vie très difficile pour mes trois dernières années au point que je suis parti avec la haine d’une institution pour laquelle je m’étais battu pendant une quarantaine d’années. J’en ai toujours voulu au « socialiste » Jospin de n’avoir pas pérennisé le Congé de Fin d’Activités, car deux ans plus tôt je serais parti de manière plus apaisée.

 

                   Et ce n’est pas fini…


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La SEGPA

7 Décembre 2009, 23:26pm

Publié par Bernardoc

         Autre particularité de Langevin : la Section des Enseignements Généraux et Professionnels Adaptés, terreur des enseignants du collège qui angoissaient à l’idée d’avoir à dispenser leurs savoirs à ces élèves déshérités, et à la gestion desquels ils n’avaient pas été préparés. Il existe bien une formation volontaire de deux cents heures, le 2C.ASH, qui débouche sur la soutenance d’un mémoire, et qui n’est « récompensée » par rien : aucune reconnaissance financière pour ces collègues qui, en plus de leur temps de travail, se seraient pliés à cette formation. Inutile de dire que, malgré la publicité faite, aucun collègue du collège ne s’est précipité sur cette formation : ils avaient bien trop peur que cela les désigne prioritairement pour enseigner en Segpa !

         Après une année de découverte avec un Directeur-adjoint, fin pédagogue que j’ai pu découvrir lors de la formation des délégués, j’ai eu le bonheur de travailler trois ans avec Jean-François, et après j’ai tenté de maintenir pendant deux ans ce que nous avions bâti ensemble.

         Dès le départ il avait souhaité que je préside un conseil de classe de Segpa, et j’ai donc suivi pendant quatre ans les mêmes élèves depuis la 6ème . Je fus un peu surpris, et Jean-François également, quand je découvris que les bulletins n’avaient pas été remplis. Cela ne se reproduisit plus.

         La présence d’une Segpa au collège a permis de bonnes initiatives pédagogiques, ainsi qu’une osmose avec les autres élèves. On y pratiquait l’intégration partielle de jeunes d’un ITEP (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique) voisin, mais aussi nous avons, par le biais de la 4AES permis à certains élèves de rejoindre le cycle classique, alors que d’autres attendaient l’orientation post-3ème . De même, alors que certains parents avaient refusé l’orientation en Segpa à l’issue de l’école primaire, ils acceptaient en cours ou à la fin de la 6ème cette orientation car ils ‘étaient rendus compte que les élèves étaient tous traités avec une égale dignité. Je me souviens d’une mère me disant « Laissez-lui sa chance [de passer en 5ème ] » que j’ai réussi à convaincre en lui répliquant que sa chance, c’était justement d’être pris en charge dans une classe à effectif réduit par un maître spécialisé.

         Les enseignants de Segpa disposent chaque semaine d’une réunion de concertation qui est soit incluse dans leur service, soit payée en heures supplémentaires. J’avais connu cela au CETAD de BoraBora (voir plus haut) et c’est vraiment le minimum pour pouvoir travailler en équipe. Ce n’est pas un hasard si le B2i (Brevet Informatique & Internet) était pris en charge collectivement par l’équipe, ce que demandaient les textes officiels, alors qu’au collège on avait plutôt tendance à se reposer sur les professeurs de technologie. Les élèves de Segpa avaient aussi de meilleurs résultats à l’ASSR (Attestation Scolaire de Sécurité Routière) que ceux du collège.

         Enfin, la gratitude et la reconnaissance des enseignants faisait plaisir et me confortait dans mon action ; deux témoignages : une collègue qui, à la fin de sa première année est venue me dire : « Monsieur le Principal, vous m’avez réhabilitée », et une autre qui m’a avoué qu’elle avait passé ses six meilleures années professionnelles sous ma direction. J’aurais bien aimé pouvoir en dire autant de mes chefs à moi, mais je suis un doux rêveur.

Et ce n’est pas fini…

 

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La Zamenhof-tago

6 Décembre 2009, 23:14pm

Publié par Bernardoc

                      Non, pour cette fois, je vais écrire en français : l’esperanto viendra plus tard. Oui, car pour ceux qui l’ignoreraient, L.L. Zamenhof fut l’initiateur de l’Esperanto en 1887. Et chaque année, autour du 15 décembre, partout dans le monde les esperantistes se réunissent en hommage au fondateur de cette langue de paix qui ne véhicule pas l’idéologie d’une langue nationale et permet à tous ses locuteurs de vivre sur un plan d’égalité de l’expression.

         Pour le groupe Esperanto-Gironde, cette journée s’est déroulée aujourd’hui à Galgon, preuve s’il en est, qu’il n’est pas besoin de vivre dans une grande métropole pour pratiquer la langue a-nationale. Peut-être l’an prochain, aurons-nous la joie de l’accueillir au Haillan ?

         Mais les esperantistes ont bien d’autres occasions de se rencontrer pour partager et échanger, notamment lors de congrès nationaux ou mondiaux. J’espère pouvoir participer au prochain congrès mondial à Cuba en juillet 2010 et vous faire ensuite part de mes impressions.

         Le groupe Esperanto-Gironde qui a déjà organisé plusieurs congrès à la MPS d’Artigues-près-Bordeaux, se réunit régulièrement, soit pour des réunions statutaires (assemblée générale, bureau,…) mais aussi pour accueillir des visiteurs étrangers qui viennent soit faire des conférences, soit donner des concerts ; en effet la littérature et la musique esperantistes sont très vivantes

         Mais mon propos aujourd’hui n’était pas de vous parler de toute la richesse induite par cette langue mais d’associer mon blog à cette célébration annuelle.

Et ce n’est pas fini…

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Un plus pour Langevin : l'U.P.I.

5 Décembre 2009, 08:06am

Publié par Bernardoc

         UPI : Unité Pédagogique d’Intégration : il s’agit d’un dispositif de taille réduite permettant à des enfants en situation de handicap de poursuivre une scolarité dans le milieu socialisant que constitue le collège.

         Nous avions déjà été sollicités lors de ma troisième année à Goya pour l’ouverture d’une telle structure. Comme ce collège de ZEP me paraissait tellement ouvert, avec sa CPA, sa classe d’accueil habituée à voir défiler chaque année une quinzaine de nationalités différentes, ni Camille ni moi n’avions jugé utile de faire une pression informative sur les personnels. C’était sans compter sur les parents d’élèves ! La Présidente de l’association, qui venait d’adhérer à la FCPE, est montée au créneau, arguant de son statut d’assistante sociale pour effrayer la communauté en disant tout le mal que l’accueil des handicapés pourrait faire au collège. Il faut croire que ses arguments étaient plus percutants que les nôtres puisque la majorité de la communauté éducative se prononça contre l’accueil de cette structure, ce qui fit dire à Chantal C., l’assistante sociale du collège, qu’elle n’avait pas l’impression de faire le même métier que cette mère d’élèves. Heureusement pour nous, le collège Aliénor d’Aquitaine se montra moins réactionnaire, ce qui permit à Maeva d’être accueillie et de s’épanouir pendant un an dans cet établissement.

         Il n’était donc pas question de faire la même erreur à Langevin, et lorsque l’inspecteur me dit : « On va ouvrir une UPI ici car je sais qu’avec toi ça va marcher », nous mîmes tout en œuvre pour réussir cette implantation. Réunion de présentation pour les enseignants et les parents, projections de films aux élèves pour les préparer à côtoyer des élèves différents, rien ne fut laissé au hasard.

A la rentrée, intégration des élèves de l’UPI à l’accueil des 6ème , fréquentation assidue du CDI, participation au journal des collégiens et un prix obtenu, presque incognito, au concours de la Légion d’Honneur. Le seul hic fut l’intégration dans certains cours de Segpa qui eurent l’heur de déplaire à la directrice, mais comme le maître avait mon soutien, l’expérience put être poursuivie.

C’était avec beaucoup de plaisir que j’allais dans leur classe pour découvrir leur implication et leurs réalisations, témoins des bienfaits de ce genre de structure. Mais une fois de plus il a fallu que je m’appuie sur les textes pour maintenir la montée en charge progressive et non le doublement des effectifs en une année comme l’aurait souhaité la hiérarchie.

Et ce n’est pas fini…

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La classe-relais : une gabegie de moyens pour de bien piètres résultats

4 Décembre 2009, 19:23pm

Publié par Bernardoc

         Avant de quitter Goya, j’avais été contacté par un inspecteur qui voulait me proposer quelque chose. Il me rappela peu après la rentrée pour me proposer de prendre en charge la classe-relais de la rive gauche. Un peu naïf, je pensais que j’avais été choisi à cause des qualités qui avaient été remarquées au cours des sept années précédentes. En fait, et je pus m’en rendre compte plus tard, il s’agissait d’un boulet que le collègue qui en avait été à l’initiative sur Mérignac n’avait plus envie de traîner.

         En bon militant pédagogique qui pense, à l’instar de Philippe Meirieu, que tout adolescent est éducable, j’arrivai à obtenir un avis favorable du conseil d’administration. Deux enseignantes furent donc rattachées au collège pour s’occuper de ces élèves en difficultés comportementales : une enseignante du primaire et une certifiée de lettres modernes. Comme nous étions à la grande époque des aides-éducateurs, je dus embaucher également deux jeunes pour encadrer les élèves qui allaient nous être envoyés par les collèges alentour. La classe-relais disposait donc de quatre emplois à temps plein pour prendre en charge…8 (HUIT !)élèves !

         Ayant pour habitude d’accorder ma confiance aux personnes avec qui je travaille, j’assurais à l’équipe de la classe-relais la plus grande autonomie dans la relation éducative qu’elle pouvait avoir avec son public. Les problèmes commencèrent à surgir lorsqu’elle se mit à confondre autonomie et indépendance, dérive qui peut parfois se produire avec d’autres catégories de personnel notamment dans les pôles santé-social ou vie scolaire. Et lorsque je prétendais reprendre en mains les rênes de cette classe-relais, l’équipe se tournait vers l’inspection académique qui invariablement donnait raison aux enseignants contre leur supérieur hiérarchique.

         Pourtant, en tant que gestionnaire de base des deniers de la République, je pouvais en avoir des choses à dire : quatre adultes pour gérer huit ados dont la moitié était en stage et un quart était malade ou avait séché, il me semble que les compétences auraient pu être réparties différemment. J’avais proposé, dans un courrier à l’inspectrice d’académie, une solution qui permettait la prise en charge, dans leur collège d’origine, de quatre fois plus d’élèves ; bien entendu c’est resté lettre morte. Et pourtant, le retour dans le collège d’origine, lorsqu’il se faisait (car un certain nombre d’élèves étaient traduits en conseil de discipline pendant leur séjour en classe-relais et exclus définitivement) était loin d’être évident, j’ai pu le constater pour les deux élèves de Langevin qui y avaient été envoyés.

         Au bout de quatre ans, le collège Paul Langevin était déclassé : je perdais environ 175 € par mois. Je décidai donc d’alléger mon travail en conséquence. Le conseil d’administration se prononça donc pour le refus de la classe-relais, d’autant plus facilement que les relations entre les enseignants du collège et celles de la classe-relais étaient exécrables. Soufflon dans mes oreilles venant de la hiérarchie, mais je tins bon et le bébé fut refilé, tout à fait provisoirement à un autre collège de Mérignac, et cette fois sans l’appui de la municipalité qui avait sans doute eu l’impression d’avoir servi de simple financeur pour une action où elle n’avait pas son mot à dire.

Et ce n’est pas fini…

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