LAMENTABLE !
Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la prestation du candidat à l’élection présidentielle qui était sur une chaîne de radio nationale ce matin. Sans relever les affirmations mensongères qu’il distille avec le culot qu’on lui connaît, je vais simplement m’attacher aux inepties proférées concernant un monde que j’ai pratiqué de l’$âge de deux ans jusqu’à ma retraite : l’éducation nationale.
Quelque chose pourrait apparaître comme positif, c’est si rare depuis cinq ans : on remplacera tous les départs en maternelle et primaire. Mais d’un autre côté, on sabote le travail qui aurait besoin d’être mis en place en supprimant les RASED.
Autre grande proposition dans le cadre du « travailler plus pour gagner plus » : augmenter la présence des profs volontaires dans le secondaire de 8 ou 11 heures (pour les agrégés), soit 44% du temps de travail avec une augmentation de traitement qui serait au mieux de 25% (500 € mensuels, non indexés, et sans doute non inclus dans le salaire, c’est-à-dire dans le calcul pour la retraite). Le candidat prétendait que c’était un moyen à moindre coût d’augmenter la présence d’adultes dans les établissements.
On voit bien que ce candidat n’a jamais été en charge d’élèves. Lorsque j’ai commencé ma carrière, en tant que PEG de CET (voir articles précédents) nous devions 21 heures de service face aux élèves. Les professeurs d’ateliers avaient un service de 26 heures et les PETT (Professeurs d’Enseignement Technique Théorique) 23 heures me semble-t-il. Les luttes syndicales sont parvenues à obliger les gouvernements à unifier le corps et à réduire le temps de service hebdomadaire à 18 heures, ce qui était un immense pas en avant, y compris pour la dignité des collègues.
Au cours de mes années d’enseignement, j’ai été contraint d’accepter deux fois une heure supplémentaire, et je dois dire que cette 22ème heure était l’heure de trop. Alors proposer d’un seul coup une augmentation d’au moins huit heures est d’une indicible aberration.
Au cours des seize années durant lesquelles j’étais en charge partagée d’un collège, j’ai pu voir évoluer la somme des tâches qu’on exigeait des enseignants et la dégradation accélérée de leurs conditions de travail. Et ce n’est pas en chargeant encore davantage le baudet que l’on permettra à l’Education nationale de retrouver un rang honorable dans les classements de l’OCDE.
Et ce n’est pas fini…